Émotion, Roman

Celles qui se taisent

de Bénédicte Rousset
Broché – 19 mai 2021
Éditeur : La Trace

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Par une nuit de décembre, une macabre disparition est signalée à la maternité de l’hôpital. La direction demande à son personnel de ne rien dire : il en va de la réputation de l’établissement.
Les années passent, le secret est enterré.
Pourtant, dix-huit ans plus tard,
le destin s’en mêle quand, après une terrible découverte, Caroline fouille dans le passé… c’est incompréhensible…
ça ne « peut » pas être.

Caroline et Augusta, deux femmes que tout oppose. En apparence…
Que s’est-il passé qui disloque leur vie et ternisse leur bonheur ?
Jusqu’où peut-on aller dans le renoncement, par amour pour une mère, par amour pour un fils ?
Il est des rencontres qui bouleversent nos silences.
Peut-être courons-nous après l’amour sans en donner assez ?

 

2021_066_Rousset Bénédicte - Celles qui se taisent

 

“Celles qui se taisent” est le dernier roman de Bénédicte Rousset publié par les éditions La Trace !
Je sais ce qu’il me reste à faire maintenant !
Me procurer ses romans précédents…

Caroline et Augusta sont deux femmes très différentes.
Caroline est femme de ménage, maman de trois enfants. Un jour son mari l’a quitté sans aucune explication. Elle travaille pour Augusta, elle entretien sa maison. Le hasard fait que les deux femmes se retrouvent enceinte au même moment. Bénédiction, pour l’une, c’est un malheur pour l’autre.
Pourtant la vie, le hasard vont se charger de les réunir, pour le meilleur et surtout pour le pire…
Que leur est-il donc arrivé ?
Leurs destins vont définitivement se lier à la suite d’un terrible événement.

Maternités, romance, viol, séparation, maltraitance, sexe, Religion, mensonges, haine…
“Celles qui se taisent” est un condensé de vie, avec tous ses malheurs, tous les problèmes existant pour essayer de conserver un équilibre familial bien souvent précaire.

Un récit bouleversant, qui mérite que je me retire, que je ne vous dévoile rien de plus, afin que mots après mots, phrases après phrases vous soyez comme moi transporté dans des destinées mêlées.
Bénédicte, m’a touché le cœur, mais pas seulement.
Elle s’est immiscée dans certaines parties très sombres de l’esprit qui ne demandent qu’à rester dans l’oubli.
Mais, on ne choisi pas toujours son destin !

Récit de femmes, mais pas seulement…
Lent et envoutant, ce roman mérite une belle et longue vie.
Très beau et émouvant, je recommande vivement !

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Extraits :

« Le jour se lève à peine sur la ville. Une fine couche de givre recouvre le trottoir et de timides rayons éclaircissent la façade de l’hôpital.
Au deuxième étage, la ligne directe du directeur lui indique un appel. Il décroche sans quitter les yeux le formulaire qu’il est en train de remplir. Deux semaines auparavant, un de ses ambulanciers, ivre, a percuté en reculant une personne en fauteuil roulant, la blessant gravement, juste devant l’entrée de l’hôpital. La famille porte plainte et cet incident s’ajoute aux dysfonctionnements qui s’enchaînent dans son établissement ces derniers temps. La presse en fait ses gros titres, ridiculisant sa place et sa personne. Le coup de grâce tombe en page deux du journal La Provence, qui dévoile le palmarès des hôpitaux les plus performants, et où il occupe l’avant-dernière place. Il soupire. »
…/…
« Quelque chose de sa fierté vient de le traverser.
Dès lors, Jean sent dans tout ce qu’il fait le regard admiratif de sa mère. Il pointe les orteils vers le pied du lit et se sent grand.
À partir de ce moment, dans l’air, quelque chose a changé. L’odeur du chou brocoli devient agréable, celle du foie de veau, alléchante.
Il suffit qu’elle l’aime pour qu’il l’aime aussi. Le plus beau chef-d’œuvre de la vie est bien le cœur d’une mère et peu importent ses larges ou étroites barrières.
L’épaisseur de l’enfance se mesure à la place qu’une mère nous accorde dans son cœur. À une certaine période de la vie, on peut trouver grand ce qui est petit, comme la cour de récréations. Quand on est enfant, elle nous paraît immense et puis un jour, longtemps après, notre œil d’adulte la revoit et sa grandeur a disparu : l’âge adulte l’a balayée d’un simple revers de manche. »

 

 

Bénédicte Rousset a grandi dans le Vaucluse entre le petit atelier d’imprimerie de son père et une mère institutrice. L’écriture lui permet d’explorer des recoins jusqu’alors ignorés d’elle-même, dans une tradition familiale qu’elle découvre à travers les pièces de théâtre, poèmes et romans qu’ont écrit ses aïeux.

Professeure certifiée de Lettres Modernes, Bénédicte est enseignante dans un collège du Vaucluse.
Après « Rue sombre » (2017), son premier roman policier, elle publie « Le Lis des teinturiers » en 2018.

https://www.facebook.com/benedicte.rousset.auteur/

Émotion, Drame, Roman

Alabama

de Alexis Arend
Broché – 19 août 2020
Éditeur : Independently published

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« Que Dieu me pardonne, je détestais l’Alabama. Je le haïssais !
L’Alabama était le pays où toute la misère du monde avait choisi d’élire domicile. C’était le pays où se donnaient rendez-vous toutes les haines, toutes les iniquités, toutes les bassesses humaines. Aucune région du globe ne mettait un tel point d’honneur à annihiler la vie d’un homme, à le rabaisser, à lui faire courber l’échine jusqu’à le contraindre à ramper à terre, éreinté, vaincu.
Et, pour tous ceux dont le malheur était de ne pas avoir la peau claire, l’Alabama était tout cela aussi, en pire. Pour eux, il déployait tout son ignoble talent, il déchaînait toute sa noirceur contenue, toute sa dureté réfrénée. Oh oui ! Pour eux, l’Alabama se surpassait.
« Il n’y a rien de pire au monde, ni de plus éprouvant pour un homme, que d’être pauvre. Excepté le fait d’être un nègre, naturellement », disait mon père.
Ô combien il avait raison ! »

Trent P. Chestwood

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Je viens de tourner ma dernière page…
C’est complètement bouleversé que je termine ce superbe roman, le cœur vidé et pourtant rempli de belles images, les yeux pleins de larmes ruisselantes le long de mes joues…

J’avais adoré “Perdition” il y a un peu plus d’un an.
Il y a quelques jours le nouveau Alexis Arend : Alabama, est arrivé dans ma boîte aux lettres.

Dès que j’ai ouvert le livre, j’ai directement été plongé dans une ferme en Alabama où, un père vit seul avec son fils. Il a perdu sa femme et son ainé, suite à la fièvre qui a frappé la région en 1954. La vie est rude, les corvées nombreuses, pas le temps de se reposer. L’esclavagisme a été aboli, pourtant la ségrégation raciale reste la normalité dans cette partie des États-Unis, pendant les années 60.

Il n’y a pas vraiment de grandes surprises dans la thématique du récit.
Une famille de “Noirs” très pauvre, les Coleman, qui travaillent pour les Peterson…
Le Héros, Trent, un jeune Blanc sachant à peine lire et écrire, face à Toby, un Noir plus instruit qui aime s’évader à travers les livres, qui va même lui apprendre à lire, scellant ainsi une très belle amitié…
Une jeune fille Blanche qui tombe amoureuse d’un jeune Noir…
Et bien sûr, le Ku Klux Klan !

Là, où Alexis est vraiment très fort, c’est à sa façon de nous raconter son histoire qui va me passionner dès les premières lignes. Mélange d’Histoire et de poésie, servie par une écriture très fluide dont le ton change en fonction des intervenants. Une lecture très visuelle également, j’ai voyagé en Alabama, j’étais dans cette ferme avec tous ses personnages, sous la chaleur écrasante. Mais attention, c’est une histoire terrible, et on ne peut ressortir indemne d’un tel récit.

Grace à ses personnages terriblement émouvants, la plume de l’auteur a touché quelque chose en moi. À sa façon, Alexis cherche à immerger ses lecteurs véritablement au cœur de son roman, et ce n’est vraiment pas pour me déplaire… Même si mon cœur était triste à la lecture des derniers mots d’Alabama.

Comme pour Perdition,
Je m’incline humblement devant cette lecture.
Devant ce livre qui m’a fait sourire et pleurer…
Devant cette histoire qui m’a tant émue…
Devant ce texte qui après lecture m’a enrichit le cœur et l’esprit…

Livre à lire absolument !
Gros coup de cœur de cette fin d’année.

Merci Alexis.

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Extraits :

« Tu vois, quand je me plonge dans un roman, c’est un autre monde qui s’ouvre devant moi, je suis ailleurs, je vis d’autres vies, je découvre d’autres endroits, je rencontre d’autres personnes. Je les côtoie dans ma tête, guidé par tous ces mots et toutes ces phrases qui s’alignent et me racontent quelque chose. »

« – P’pa… est-ce que les livres sont une mauvaise chose, d’après toi ?
– une mauvaise chose, non, maugréa-t-il en rompant son morceau de pain. En tout cas, la plupart du temps, même si certains d’entre eux peuvent être subversif. Mais une chose futile, oui, certainement. Ils encombrent inutilement l’esprit, les remplissent de fadaises absurdes, inventées de toutes pièces par des tire-au-flanc qui non rien de mieux à faire de leurs journées que de paresser le cul sur une chaise à noircir bêtement du papier. Ils sont une pure perte de temps pour tout esprit sain, tout travailleurs de la terre comme toi et moi. Seule la sainte Bible, bien évidemment, mérite de faire partie de ce que doit posséder un homme dans sa vie. Le reste n’est que bon à jeter. Souviens-toi toujours de ça. »

 

 

Ancien ingénieur, Alexis Arend s’est aujourd’hui tourné vers sa vraie passion : l’écriture. Une passion qui l’habite depuis ses douze ans. Ses romans sont de véritables récits de voyage aux portes de l’étrange, dans lesquels transparaît toujours une très grande humanité, et où l’on y découvre en permanence ce fragile équilibre entre Bien et Mal.
Féru d’auteurs comme John Steinbeck ou Stephen King, mais également Bernard Clavel ou encore Émile Zola, c’est un fou de mots et d’images, un passionné d’Histoire et d’histoires, qui aime tout particulièrement voyager au travers de beaux récits.

N’hésitez pas à le contacter à cette adresse :
alexisarendpro@outlook.fr

ou sur son blog :
https://alexisarend.com/

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J’ai fait un rêve, qu’un jour, cette nation se lèvera et vivra la vraie signification de sa croyance : « Nous tenons ces vérités comme évidentes : que tous les hommes naissent égaux. »
J’ai fait un rêve, qu’un jour, sur les collines de terre rouge de la Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils des anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.
J’ai fait un rêve, qu’un jour même l’état du Mississippi, un désert étouffant d’injustice et d’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.
J’ai fait un rêve, que mes quatre enfants habiteront un jour une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur leur comportement.
J’ai fait un rêve aujourd’hui.
J’ai fait un rêve, qu’un jour l’état de l’Alabama, dont le gouverneur actuel n’a à la bouche que les mots d’interposition et d’invalidation, sera transformé en un endroit où les petits garçons et les petites filles noirs pourront prendre la main des petits garçons et des petites filles blancs et marcher ensemble comme frères et sœurs.
J’ai fait un rêve aujourd’hui.

Extrait du discours de Martin Luther King, le 28 aout 1963

Noir, Polar, Thriller psychologique

L’instinct maternel

Barbara Abel
Poche – 27 février 2013
Éditeur : Le Masque

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Richard et Jeanne Tavier jouent, depuis de nombreuses années, la comédie du bonheur parfait dans le milieu huppé qu’ils fréquentent. Leur agressivité et leur mépris sont renforcés par le fait qu’ils n’ont jamais pu avoir d’enfant. Edwige, la confidente de Jeanne, l’aide de son mieux en lui procurant conseils et tendresse. Un soir, celle-ci débarque chez elle et lui annonce que Richard s’est rompu le cou en tombant dans l’escalier. Edwige n’est pas dupe mais couvre son amie en l’assurant de son silence. À l’ouverture du testament, le notaire annonce à la veuve que Richard lègue sa fortune à une inconnue. Blessée et dépitée, Jeanne transforme son ressentiment en une boule de fiel qui lui fait perdre la raison. Décidée à retrouver la femme qui a hérité à sa place, elle a bien l’intention de la supprimer.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Dès le début de ma lecture, j’ai été un peu surpris de ne pas retrouver la “patte” de Barbara Abel. J’ai bien retrouvé certains thèmes qu’elle affectionne, pas son style. Mais, j’ai continué ma lecture, qui en soit reste agréable malgré le sujet traité, et je ne me suis pas ennuyé un seul instant. Je ne savais jamais ce qui allait se passer à la page suivante !

Âmes sensibles, s’abstenir !

C’est un thriller sanglant qui se déroule quasiment en huis clos, avec un très bon suspense de la première à la dernière ligne. J’ai pensé à “Misery” de Stephen King, mais le roman de Barbara ne se limite pas à ça.

C’est surtout Jeanne, le personnage principal, qui tient le roman, qui m’a fait froid dans le dos. Comment une épouse arrive-t-elle à perdre d’un seul coup tous ses repères et sombre dans la folie, même si parfois je n’ai pu m’empêcher d’avoir un peu d’empathie pour elle. Avec ça, un portrait au vitriol de la bourgeoisie.
Un roman qui m’a marqué par la froideur de Jeanne qui s’enfonce à chaque chapitre un peu plus… Elle DOIT absolument accomplir son rêve !

La pauvre Suzanna elle, va vivre l’enfer, et on se demande bien comment elle va arriver à s’en sortir. Les rapports de force entre les personnages qui permutent régulièrement donne du rythme au récit. C’est l’instinct maternel qui les guide.

Mais jusqu’où ira le récit ?

Meurtres, plans machiavéliques et mutilations…
Oserez-vous le lire jusqu’au bout ?

Je me suis rendu compte en fin de lecture que “L’instinct maternel” était son premier roman. Alors, merci Barbara…
Tu m’as permis d’entrevoir une version différente de la femme qui VEUT un enfant.

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Extraits :

« Les deux jeunes femmes se regardèrent, longuement, puisant dans l’effroi de l’autre une sorte de force, celle de n’être pas seule, celle de lire la souffrance s’inscrire dans un regard étranger, comme si le malheur avait soudainement décidé de choisir une autre victime. »

…/…

« C’était fou le nombre de gens qui ressentaient le besoin de la toucher, comme si la proéminence de son ventre permettait une familiarité qu’ils ne se seraient jamais permise auparavant. »

 

 

Barbara Abel vit à Bruxelles où elle se consacre à l’écriture et à ses chroniques culturelles diffusées sur Arte Belgique. L’Instinct maternel a reçu le Prix Cognac 2002, et Un bel âge pour mourir a été sélectionné par le prix du Roman d’Aventures 2003 puis adapté à la télévision en 2008 par Serge Meynard avec Emilie Dequenne et Marie-France Pisier. Ses romans sont traduits en plusieurs langues.