Adolescence, Amour, Émotion, Drame, Humour, Psychologie

Les flammes de l’autre rive

de Lucie Delacroix
Broché – 3 octobre 2025
Éditeur : Auto-édition

Et si la vérité vous attendait de l’autre côté de l’océan ?

Laura s’envole pour le Québec afin d’animer une colonie de vacances, le cœur lourd et les nerfs à vif. Chez elle, ses parents lui dissimulent un secret. Mais à peine arrivée sur le sol canadien, un courrier inattendu bouleverse ses repères : une lettre signée d’une personne liée à cette vérité qu’elle cherche depuis des mois.

Portée par les veillées au coin du feu, les confidences nocturnes et la complicité naissante entre les animateurs, Laura s’engage dans une quête aussi intime que lointaine. À travers les paysages grandioses de la Belle Province, c’est tout un pan de son histoire qui se révèle — et peut-être, au détour d’un regard ou d’une chanson, une rencontre qui changera tout.

Un roman lumineux sur la quête de soi, les secrets de famille
et l’amour qui naît là où on ne l’attend pas.

Dès les premières pages, j’ai été porté par la plume de Lucie Delacroix et par l’histoire de Laura. Entre les paysages grandioses, les expressions savoureuses et les soirées autour du feu de camp, je me suis laissé happer par ce roman vibrant d’émotions. On y parle d’amitié, de solitude, d’addiction, mais surtout de la quête des origines, ces racines invisibles qui nous façonnent et nous appellent, même à des milliers de kilomètres.

Laura est une jeune femme en colère, blessée par les secrets et les silences qui ont fissuré son enfance. Un jour, elle décide de tout quitter pour partir au Québec avec sa meilleure amie. Là-bas, au milieu des lacs et des forêts, elle espère souffler, se retrouver… Mais le destin lui réserve bien plus qu’une simple parenthèse. Une mystérieuse lettre déposée sur son oreiller dès son arrivée va tout bouleverser.
Qui lui écrit ? Et surtout, pourquoi maintenant ?

J’ai suivi Laura dans ce voyage initiatique avec le cœur serré. Elle découvre l’amitié sincère, l’amour naissant, la bienveillance d’une équipe d’animateurs, et cette nature généreuse qui soigne mieux que bien des mots. J’ai aimé ces moments simples, la musique des Cowboys Fringants, le sirop d’érable, les accents à travers les expressions québécoises… toute une atmosphère qui sent bon la vie.

Lucie a cette faculté de faire vibrer chaque émotion. Sa plume, fluide et sensible, capte le moindre frémissement d’un regard ou d’un silence. On rit, on espère, on pleure aussi. Car ce roman est une véritable montagne russe émotionnelle. On s’y brûle, mais il réchauffe aussi, car l faut savoir pardonner.
Et derrière l’histoire de Laura, il y a un message fort. Parfois, pour avancer, il faut accepter de regarder la vérité en face, même si elle fait mal.

La fin m’a bouleversé, tout simplement.
J’ai refermé le livre le cœur serré, mais le sourire aux lèvres. Les flammes de l’autre rive est un roman qui touche l’âme, c’est une ode à la résilience, à l’amour et à la vie sous toutes ses formes.

Et comme un joli clin d’œil, je remercie Lucie aussi pour la bande-son de ma lecture et plus encore, depuis, les Cowboys Fringants m’accompagnent à chaque promenade en promenant mon chien, j’adore !
Pas après pas, j’ai la banane !!!
Une très belle découverte…

Ce roman m’a touché bien au-delà des mots… il m’a fait du bien.

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Extraits :

« “Toute l’équipe d’Air Canada vous souhaite une excellente année ! Qu’elle vous apporte une belle blonde ou un bon chum et une belle job’. Enjoy !”
Alors que s’entrechoquent les coupes de champagne offertes par la compagnie aérienne, Florence déambule dans les allées les bras chargés de bouteilles vides. Elle se nourrit des sourires qui éclairent les visages des passagers. L’ambiance qui règne dans l’avion est presque magique. Français, Canadiens et autres nationalités trinquent et rient de bon cœur, se souhaitant le meilleur pour cette nouvelle année à venir. »

« Blessée par leur attitude, mais aussi infiniment triste que leur soutien sans faille ait finalement des limites. J’aurais aimé que ma mère soit là ce soir, qu’elle me prenne la main et me raconte enfin tout ce que je cherche depuis des mois. Tout ce qu’elle n’a jamais voulu me dire. »

« Mes parents sont passionnés par votre pays, je commence, y compris de ses chanteurs. Maman ne loupe pas une occasion de nous faire écouter ses CD rapportés de leurs divers voyages ici. L’autoradio de sa voiture ne doit pas savoir jouer autre chose, d’ailleurs. Mon enfance a été bercée par les titres de Lynda Lemay. »

« À la nuit tombée, la foule s’agglutine devant la scène dès la fin du concert précédent. Le groupe suivant semble très attendu et c’est également pour eux que nous sommes venus. Johan trépigne d’impatience. Il nous fraie un chemin sur le côté afin de parvenir à deux rangs des barrières, au pied du décor. Ainsi, nous serons aux premières loges pour admirer ces artistes québécois.
Dès que les quatre pionniers du groupe débarquent sur scène, les festivaliers sont en transe. Ils sont accueillis par un tonnerre d’applaudissements, la foule crie leurs noms un à un. Je reconnais les premières notes, qui débutent un spectacle grandiose. Les titres s’enchaînent et la connexion avec le public est extraordinaire. Les chansons engagées se succèdent, défendant avec ferveur des valeurs fortes, telles que la solidarité et l’environnement. »

Bretonne de 34 ans, Lucie Delacroix est mariée et maman de trois jeunes enfants. Salariée, elle consacre son temps libre à la lecture et l’écriture. Elle aime les « page-turner », ces romans qu’on ne peut plus refermer sans en connaître le dénouement. Naturellement, elle en écrit aussi, passionnée d’écriture depuis son plus jeune âge.

Plongez dans ses romans, des histoires pleines de rebondissements avec un soupçon de romance.

Les flammes de l’autre rive, fait partie des finalistes du Grand Prix Romanesque 2025 !

Humour, Noir, Polar, Suspense, Violence

Sans pitié ni remords

de Nicolas Lebel
Poche – 10 mai 2017
Éditeur : Le Livre de Poche

9 novembre. Le capitaine Mehrlicht assiste aux obsèques de son ami Jacques Morel. Quelques heures plus tard, un notaire parisien lui remet une enveloppe contenant un diamant brut : l’œil d’une statue dérobée au musée des Arts d’Afrique et d’Océanie dix ans plus tôt.
De leur côté, les lieutenants Latour et Dossantos sont appelés pour constater un suicide, puis assistent à la défenestration d’une femme qui avait réclamé la protection de la police. Les deux victimes avaient un point commun : elles travaillaient ensemble au musée.
La chasse au trésor organisée par Jacques vire alors au cauchemar. Que cherchent ces anciens légionnaires, qui apportent la guerre à Paris dans un jeu de piste sanglant jalonné de cadavres ? Mehrlicht et son équipe ont quarante-huit heures pour boucler cette enquête sous haute tension, dans laquelle bouillonnent la fureur et les échos des conflits qui bouleversent le monde en ce début de XXIe siècle.

Retrouver le capitaine Mehrlicht dans Sans pitié ni remords de Nicolas Lebel, c’est comme retrouver un vieil ami qui parle cash, qui grogne, mais qui vous fait rire à chaque réplique. Ce flic atypique, cultivé et grinçant, me donne toujours l’impression de sortir d’un film d’Audiard. Et autour de lui, son équipe prend de l’épaisseur, s’affine, se bonifie au fil des enquêtes.

Ce que j’aime chez Nicolas Lebel, ce n’est pas seulement ses intrigues tordues et captivantes, mais surtout son style, cette plume pleine de verve et de malice, où chaque page réserve une phrase qui arrache un sourire. Derrière l’humour et les dialogues savoureux, il y a aussi une passion réelle pour la France, pour son Histoire, pour ses mots. Et ça, je le ressens à chaque lecture.

L’affaire qui nous entraîne ici démarre avec une statuette africaine volée, “Le Gardien des Esprits”. Une disparition vieille de plusieurs années qui resurgit quand Mehrlicht, tout juste endeuillé par la mort de son meilleur ami, hérite de ses biens… et découvre un diamant lié directement à ce vol. Très vite, le voilà suspecté, arrêté même, et au cœur d’une enquête qui croise suicides douteux, vols d’art, manipulations et mercenaires sans scrupules.

À côté de ce puzzle haletant, Nicolas s’amuse à glisser de la poésie, de la cryptographie, des références à Baudelaire, et même un message caché page 377, comme un clin d’œil complice à ses lecteurs attentifs. J’adore ces détails qui font toute la richesse de ses romans.

Lire Sans pitié ni remords, c’est plonger dans une intrigue palpitante, foisonnante, où l’intelligence du texte se mêle à un suspense implacable. C’est aussi retrouver un univers familier, des personnages attachants, et surtout un auteur qui, une fois de plus, me bluffe par son talent.

Nicolas Lebel est décidément trop fort. Et moi, je me suis régalé, sans pitié… mais avec beaucoup de plaisir.

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Extraits :

« Mehrlicht exhala la fumée de sa Gitane. Il la sentit filer sur sa joue et s’évanouir derrière lui. Son pouls battait fort dans sa gorge au rythme de ses pas sur l’allée de gravier. Son téléphone collé à l’oreille, il parvint enfin à l’arc de triomphe du Carrousel. Il examina l’ouvrage massif à la gloire de Napoléon Bonaparte, l’empereur qui avait mis l’Europe à genoux. Un monument de plus pour célébrer la guerre. Au-delà, le Louvre resplendissait sous la lumière crue d’un soleil pâle qui jouait avec les angles de la pyramide de verre.
Le capitaine s’arrêta et tourna sur lui-même ; l’automne avait dépouillé les arbres et les buissons du jardin des Tuileries ; rien ne bloquait véritablement la vue. »

« — Je lui annonce « Police nationale», elle me raccroche au nez… Police nationale ! Ça ne veut plus rien dire pour personne ! Aberrant ! Alors qu’on est là pour les aider ! se lamentait Dossantos en observant l’écran noir du téléphone de Ghislaini.
Cuvier l’approuva.
— Parce que tous les gens ont un truc à se reprocher, aujourd’hui. Ils sont pas clairs…
Carrel les ignora et rejoignit son assistant. Latour regarda Dossantos. Il semblait sincèrement dépité. »

« Émilie Monchant travaillait aujourd’hui dans une société française, Négoce-Afrique, dont la spécialité était l’import-export avec la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Gabon et le Sénégal. À quarante et un ans, la jeune femme blonde et élancée pouvait sincèrement affirmer qu’elle avait consacré toute sa vie à l’Afrique. Et une grande partie à l’art bakongo. »

Nicolas Lebel est un auteur français.

Il est également enseignant et traducteur.

Il a fait des études de Lettres et d’anglais puis il s’est orienté vers la traduction. Il est parti en Irlande quelque temps avant de devenir professeur d’anglais.

Passionné de littérature et de linguistique, il publie en 2006 une première fiction, une épopée lyrique en alexandrins : « Les Frères du serment« .

En 2013, il publie aux Éditions Marabout « L’Heure des fous » (Prix des lecteurs polar du Livre de Poche 2019), en 2014, « Le Jour des morts« , en 2015, « Sans pitié, ni remords » (Prix Anguille-sous-Roche), en 2017, « De cauchemar et de feu«  (Prix du Festival Sans Nom), puis, en 2019, « Dans la brume écarlate » (Prix Coquelicot Noir du Salon du Livre de Nemours), cinq romans policiers caustiques où histoire, littérature et actualités se mêlent. Des romans noirs qui interrogent et dépeignent la société française contemporaine avec humour et cynisme, dont le ton est souvent engagé, et le propos toujours humaniste. Ces cinq romans mettent en scène le capitaine Mehrlicht.

En 2021, il reçoit le Prix Griffe Noire du meilleur roman policier français de l’année pour « Le gibier ».
En 2023, il se met en disponibilité de l’Éducation nationale pour se consacrer à l’écriture de romans et de scénarios.

Facebook : https://www.facebook.com/pages/Nicolas-Lebel-Polars/485293481534883

Émotion, Humour, Philosophique, Poésie

BOB

de Francis Denis
Broché – 25 janvier 2023
Éditions : La Route de la Soie Éditions

BOB c’est une fiction qui nous entraîne dans la féérie et la contemplation lucide sur notre monde. Métaphore de l’œuf mais aussi de notre époque… Faut-il que tout soit identique ou bien pouvons-nous garder nos singularités ou nos aspérités ?
Francis Denis nous entraîne dans ses malices littéraires et poétiques… Suivons le guide…

Après avoir lu Jardin(s) – La Femme trouée, j’avais vraiment envie de retourner dans le monde de Francis Denis. Et bien c’est fait !
Et dès les premières lignes, de nouveau j’entrais dans son univers à part, un mélange audacieux de fantaisie, de satire sociale et d’humanité profonde.
La première nouvelle, avec ce poulet philosophe en quête de sens, m’a fait éclater de rire autant qu’elle m’a fait réfléchir. Ce n’est pas tous les jours qu’on lit une fable moderne aussi bien tournée, qui parvient à mêler humour absurde et critique mordante du monde contemporain.

Les deux autres récits ne sont pas en reste. J’ai été touché par Louis ou la fuite en avant, qui parle à tous ceux qui rêvent de recommencer ailleurs, autrement. Et puis il y a De l’autre côté de la ligne, un texte à la fois poignant et espiègle, où des pensionnaires d’EHPAD décident de reprendre leur destin en main. Un vrai coup de cœur pour cette bande de “vieux résistants” !

Ce que j’ai aimé avant tout, c’est la voix singulière de l’auteur, sa capacité à traiter de sujets graves sans jamais se départir d’un certain éclat de rire. Avec BOB, Francis Denis signe un recueil jubilatoire et profond, à lire comme une bouffée d’air frais dans un monde devenu bien souvent beaucoup trop gris.

Ce modeste ouvrage, d’une grande finesse, révèle une fois de plus que Francis est un véritable artiste. Il joue avec les mots avec une aisance remarquable et nous en offre toute la saveur.

Ce “petit” livre, tout en légèreté et en grâce, murmure que Francis est un artiste des mots. Il les fait danser, il joue avec, les fait vibrer, chanter, et j’en suis l’heureux témoin…

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Extraits :

« À peine sorti de l’œuf, Bob, encore tout innocent mais ne doutant pas un instant du danger qui représentait le monde extérieur pour une créature aussi petite et fragile qu’il était, se mit à courir derrière les jupes de sa mère. Des grands pans de plumes qui balayaient la terre en soulevant de gros nuages de poussière et ça lui piquait aux yeux. C’était le prix à payer pour assurer sa propre sécurité. Il savait instinctivement que son salut se trouvait là, entre les énormes pattes de la créature qui lui avait donné vie et qui, déjà, ne lui prêtait plus la moindre attention. »

« À peine blotti contre le plumage de Georgette, rencontre inopinée, cadeau du ciel, maman retrouvée, Bob n’en demande pas plus et plonge dans les bras de Morphée, abandonnant sa douce rencontre à ses rêves érotiques et la laissant, pauvresse, le bec dans l’eau, comme l’on dit par ailleurs et sans vilain jeu de mots.
Le lendemain, libido insatisfaite pour l’une et mal de crâne et langue pâteuse pour l’autre, les adieux sont bien frileux. »

« Sans en connaître la raison, Bob souffrait déjà.
Il comprit à cet instant que réfléchir n’avait pas que du bon et il se mit à envier tous les autres animaux de la basse-cour et du monde entier. Tous ceux-là qui ne se posaient pas de questions et n’avaient même pas les choses à prendre comme elles venaient puisque c’était les choses qui les prenaient.
Mais il n’avait pas le choix. Aller de l’avant, toujours de l’avant, contre vent et marée, c’était sa destinée. »

« — Les nouvelles du monde sont bien tristes ! Ici, au moins, nous sommes à l’abri pour un certain temps.
Ernest semble dépité.
— J’espère, ajoute-t-il d’un ton grave, que nous, les animaux, ne connaitrons jamais la haine ni la soif de pouvoir. »

Francis Denis est né en 1954. Auteur et artiste peintre autodidacte, il réside à Longuenesse, dans le Pas-de-Calais, près de Saint-Omer, en France. Il a été éducateur de 1973 à 2014. Il fut le co-fondateur de la revue poétique Lieux-d’Être avec le poète Régis LOUCHAËRT puis co-organisateur du festival d’art sacré contemporain Les Regardeurs de Lumière en la cathédrale de Saint-Omer de 2008 à 2013.

La Route de la Soie – Éditions est une maison indépendante dont le but est de faire émerger des passerelles d’humanités, des résistances poétiques.

Émotion, Humour, Psychologie

Mais t’as-tout pour-être-heureuse !

de Nicole de Buron
Poche – 4 janvier 1999
Éditions : J’ai lu

Un matin, vous vous réveillez tellement fatiguée que vous vous recouchez sur-le-champ. Vous pleurez sans raison. Vous avez mal partout. Vous faites le tour des médecins. Rien. Vous n’avez rien. Si. Une jolie petite déprime. “Ce n’est rien ! Prends sur toi” ! s’exclament certaines de vos copines. “Tu n’as pas honte de te plaindre quand il y a tellement de gens plus malheureux !” Oui, vous avez honte. Vous traînez comme une zombie dans votre vieille robe de chambre en marmonnant : “Je suis nulle ! Je suis moche !”
Vous ne vous coiffez plus. Vous vous bourrez de chocolat. Encouragée par Petite Chérie, vous allez voir un psy. Il écoute vos propos incohérents et vous prescrit des médicaments que vous avalez en douce de l’Homme et contre l’avis de Fille Aînée. Après avoir failli divorcer, envisagé de tuer une dénommée Florence – grande amie de l’Homme -, songé à vous suicider, vous vous retrouvez un jour guérie. Si, si. Ouf ! Vive la vie !

Je ne m’attendais pas à rire autant en lisant un roman sur la dépression. Et pourtant…
Avec Mais t’as-tout pour-être-heureuse !, Nicole de Buron réussit l’exploit de traiter un sujet grave avec beaucoup d’humour. Le ton est léger, les situations souvent absurdes, mais elles sonnent relativement juste. J’ai suivi “Madame”, une femme déprimée qui ne veut surtout pas qu’on le sache, et surtout pas son mari, le ”spécimen” d’homme qui pense qu’un psy, c’est un type payé pour écouter des trucs qu’on pourrait très bien garder pour soi.

Même sans avoir connu de vraie dépression, je pense que de nombreuses personnes pourraient se reconnaître dans ce roman. Qui n’a jamais eu un coup de mou ? Qui n’a jamais cherché un peu de réconfort dans une tablette de chocolat ou un verre de vin rouge… avant de maudire la balance quelques jours plus tard ou la terrible migraine dans les heures qui ont suivies ? L’auteure croque ces moments avec une ironie irrésistible. Je me suis surpris à éclater de rire face à certaines scènes, parfois en grinçant un peu des dents quand l’auteure était proche de mes propres travers.

“Madame”, empêtrée dans ses états d’âme, ses relations familiales tendues, ses séances chez le psy et ses lubies de rajeunissement, ressemble à bien des femmes, mais aussi à bien des hommes, quand on veut bien gratter le vernis. Et même si parfois le décor sent un peu le confort bourgeois, le sujet reste universel. Parce que déprimer, c’est pas une question de niveau de vie. C’est une question de “météo intérieure”. Et ce roman, franchement, c’est du soleil quasiment à chaque page. J’ai trouvé fascinante aussi la manière dont Nicole tourne en dérision ces phrases “toutes faites” que l’on balance, presque sans réfléchir, à celles et ceux qui ne vont pas bien… On les a tous dites. Tous entendues.

Un roman à la fois drôle, tendre et mordant.
À lire pour rire, pour réfléchir aussi, ou tout simplement pour se sentir un peu moins seul face à ces ”petits” naufrages du quotidien.

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Extraits :

« Vous adorez vous réveiller à l’aube et, l’ardeur de vivre vous fouettant le sang, vous lever d’un bond, courir à la cuisine avaler une tasse de thé et deux biscottes, et hop! foncer dans votre bureau. Où vous vous jetez sur votre très vieille machine à écrire rouge… clac-clac-clac… »

« Il y a plus grave.
À la tombée de la nuit, Pieuvre Géante – jusque-là un peu engourdie – se réveille et resserre son étreinte autour de votre plexus. Vous suffoquez la bouche ouverte comme une carpe sortie de l’eau.
Angoisse intolérable.
Un seul remède : le vin rouge. »

« Mais il y a bien pire que l’allergie au bruit.
C’est l’INSOMNIE.
Et sa compagne Sœur Anxiété.

À peine êtes-vous couchée, la nuit, que Sœur Anxiété vient s’asseoir sur le bord de votre lit et engager la conversation.
Sœur Anxiété : Y a plus de beurre. Tu as oublié d’en faire acheter par Maria pour le petit déj demain matin.
Vous : Zut ! Tant pis. Sur la mangera du miel.
Sœur Anxiété : Et l’électricien ? Tu as téléphoné à l’électricien pour changer la prise du salon ?
Vous : Merde ! Ça m’est aussi sorti de la tête.
Sœur Anxiété : Ce n’est vraiment pas la peine d’écrire tous les matins la liste des choses que tu dois faire dans la journée !
Vous : Tu sais bien qu’ensuite je ne pense jamais à la relire ! Ou que je la perds.
Sœur Anxiété : Tu es vraiment une très mauvaise maîtresse de maison… la pire que j’aie jamais connue ! »

« ……..“Prends-toi !”
……..“Réagis, bon sang !”
……..“Cesse de t’écouter !”
……..“Un peu de courage, allons !”
……..“Tu n’as pas honte de te plaindre alors que t’as-tout pour-être-heureuse!”
……..“Pense qu’il ya plus malchanceux que toi !”
……..“La dépression, c’est un luxe de bourgeoise !”…

Hélas, trois fois hélas, l’Homme a été élevé dans le même principe. Pas question de lui avouer que vous êtes frappé de ce mal honteux (pire que la syphilis), révélateur à ses yeux d’une mollesse de caractère qui vous attirerait son mépris. Il n’aurait qu’un seul commentaire :
– Qu’est-ce que c’est que cette connerie ? SECOUE-TOI, c’est tout. Est-ce que j’ai une dépression nerveuse, moi, avec tous les soucis que j’ai ? »

« 5e copine : Change-toi les idées, sors, vois du monde, joue au bridge.
Vous : Je déteste le bridge, les jeux de cartes, le Scrabble, et jouer en général.
5 copine : Tu fais quoi alors quand tu ne travailles pas ?
Vous : Je lis. Plus je vieillis, plus j’aime lire.
5€ copine : Et quand, à force de lire, tu auras perdu la vue, qu’est-ce que tu feras ? Moi, je te le dis : tu seras bien contente de jouer au bridge ! »

Nicole de Buron, parfois nommée également Nicole de Buron-Bruel, est une écrivaine et scénariste française née le 12 janvier 1929 à Tunis (protectorat français de Tunisie) et morte le 11 décembre 2019.

Elle a été journaliste avant de se tourner vers l’écriture romanesque. Mariée et mère de deux enfants, elle se partage entre Paris et le domaine agricole qu’elle exploite près de Limoux, pour lequel elle a obtenu la médaille du Mérite agricole.

Scénariste de films (Erotissimo, Elle court, elle court, la banlieue…) et des célèbres Saintes chéries, elle est aussi l’auteur de nombreux romans follement drôles, dans un inimitable style vif et alerte, entre humour et satire sociale (Dix-jours-de-rêve, Vas-y-maman, Mais t’as-tout-pour-être-heureuse !…)

Ses livres sont pour la plupart des récits humoristiques autobiographiques, dans lesquels, dans un style vif, elle raconte à la deuxième personne du pluriel les aventures d’une femme écrivain et de sa « tribu », qui ressemble fort à celle de Nicole de Buron elle-même : elle, son mari, ses filles et ses petits-enfants. L’autodérision et l’humour porté sur les situations les plus inattendues, parfois exagérées, sont ses caractéristiques principales.

Humour, Philosophique

Le C.V. de Dieu

de Jean-Louis Fournier
Broché – 29 octobre 2008
Éditions : Stock

Le ciel était fini, la terre était finie, les animaux étaient finis, l’homme était fini. Dieu pensa qu’il était fini aussi, et sombra dans une profonde mélancolie. Il ne savait à quoi se mettre. Il fit un peu de poterie, pétrit une boule de terre, mais le cœur n’y était plus. Il n’avait plus confiance en lui, il avait perdu la foi. Dieu ne croyait plus en Dieu. Il lui fallait d’urgence de l’activité, de nouveaux projets, de gros chantiers. Il décida alors de chercher du travail, et, comme tout un chacun, il rédigea son curriculum vitae…

Un vrai moment de détente, drôle et surprenant. Je n’ai pas simplement lu ce livre avec un sourire en coin, je l’ai englouti en à peine une heure, d’une traite tant l’humour y est savoureux. Jean-Louis Fournier inverse la perspective classique : ici, c’est Dieu qui ressemble à un homme, avec tous ses doutes, ses maladresses, et surtout ses erreurs… qu’il reconnaît (grâce à son auteur) avec une ironie décapante. Dieu y vient postuler pour un nouveau job : après avoir “créé le monde”, il cherche un poste plus calme. L’idée est aussi absurde qu’intelligente !

Dès les premières pages, j’ai ri. Pas d’un rire gras, mais de celui qui naît quand l’intelligence se glisse entre les mots. En effet, le récit est truffé de jeux de mots, de clins d’œil malicieux, mais aussi de réflexions profondes sur l’humanité, sur la foi et le sens des choses. Dieu, lassé de ses fonctions divines, descend sur Terre et tente de passer un entretien d’embauche. Résultat, une parodie réjouissante du monde du travail et une satire grinçante, mais jamais méchante autour de la religion.

Certains passages marquent plus encore par leur portée philosophique, les guerres, les religions, la souffrance… notamment quand Dieu assume un “casier judiciaire” ou qu’il s’amuse de tout, avec une froideur parfois désobligeante. En quelques pages bien affûtées, Jean-louis est arrivé à me transmettre ce que certains philosophes peinent à exprimer en plusieurs volumes entiers.

Vu le plaisir que j’ai ressenti durant toute ma lecture, je n’ai pas pu m’empêcher de penser au plaisir que Jean-Louis Fournier avait dù avoir en l’écrivant. C’est impertinent, parfois provocant, mais toujours drôle, même (et surtout) pour les croyants s’ils ont de l’autodérision. Ce roman m’a parlé parce qu’il ose poser des questions avec humour, avec finesse, mais surtout, il donne un visage faillible à l’infaillible. Un Dieu qui doute, qui bredouille…
Un livre à lire, puis à relire, pour savourer encore les meilleures piques tout en poussant la réflexion. Car si Dieu m’envoyait vraiment son CV, l’embaucherai-je ? Très honnêtement, j’hésite encore…

Je recommande chaudement Le C.V. de Dieu de Jean-Louis Fournier.

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Extraits :

« – Ici, c’est moi à côté de la Terre. Je venais de la finir, elle n’était pas entièrement sèche, mon pied s’enfonce encore dedans.
– Vous avez mis combien de temps ?
– Une journée.
Le directeur est absolument sidéré.
– Sidérant ! dit-il.
– Sans habillage bien sûr, la forme nue.
– C’est vous qui avez eu l’idée d’une sphère ?
– J’avais d’abord commencé par un cube, mais j’ai pensé à ceux qui allaient être assis sur les pièces. J’ai arrondi les angles, c’est devenu une boule.
– Quel est le mode de fixation ?
– Vous permettez que je ne réponde pas ? Brevet exclusif.
– C’est éclairé de l’intérieur ?
– Non, par l’extérieur, grâce au Soleil. Vous avez là une photo plus grande, avec le Soleil et la Terre.
– Efficacité. Alors, le Soleil, c’est vous aussi, bravo, quelle idée lumineuse ! Mais dites donc, vous devez toucher des droits d’auteur énormes ? »

« À 21 h 45 : Un groupe d’individus en robes noires est venu à la pension « Les Mimosas » et a demandé à voir Dieu. Le patron leur a déclaré que Dieu dormait et qu’ils devraient repasser demain matin. Ils ont décidé de l’attendre.
À 22 h 50 : Réveillé par le bruit, Dieu est descendu dans le hall en pyjama. Il a été violemment pris à partie par les prêtres, qui l’ont insulté en latin, lui reprochant de s’habiller en civil.
À 23 h 04 : Dieu s’est mis en rogne et a giflé le meneur du groupe, lui enjoignant d’aller se faire foutre. Puis il est remonté se coucher en maudissant ces cons d’intégristes. »

« – Pourquoi avez-vous fait une population multicolore ? demande le directeur à Dieu.
– Vous avez déjà regardé des nouveaux-nés blancs ?
– J’en ai fait deux, dit fièrement le directeur.
– Y a pas de quoi se vanter, c’est pas très beau, on dirait des endives. Des bébés noirs, ou jaunes, ou rouges, c’est plus gai.
– Est-ce qu’avec des hommes de toutes les couleurs vous n’alliez pas au-devant de gros problèmes ?
– J’aime le risque, la difficulté.
– Toujours votre fameux ad astra per aspera ?
– Tu l’as dit, bouffi ! De toute façon, il est trop tard maintenant pour les repeindre tous de la même couleur, ils ne seront jamais d’accord. »

« – Je peux vous offrir quelque chose ? demande le directeur du personnel à Dieu.
– Je veux bien, oui.
– Un whisky ou un jus de fruit ?
– Un petit whisky, s’il vous plaît.
– C’est vous qui avez inventé l’alcool ?
– Oui.
– C’est une grande responsabilité !
– Je sais, mais j’ai des circonstances atténuantes.
– C’est-à-dire ?
– Je l’avais caché, dans les fruits, dans les légumes, dans les plantes, mais ils ont réussi à le trouver.
– Vous l’aviez quand même inventé, pourquoi ?
– Quand ça va mal, j’aime être un peu pompette. Ça m’a bien aidé quand j’ai eu mes ennuis avec mon fils, sinon je ne sais pas ce que j’aurais fait. J’étais capable de tout, j’aurais pu commettre l’irréparable. »

Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision, né le 19 décembre 1938 à Calais.

Il réalise régulièrement l’émission télévisée Italiques de Marc Gilbert entre 1971 et 1974.

Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d’Antivol, l’oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il a été le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986).

En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman Où on va, papa ? dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui reçoit le prix Femina, suscite un certain nombre de controverses et une réponse de la mère des deux garçons.

Depuis, il écrit un roman chaque année.
Poète et Paysan en 2010, Veuf en 2011. En 2013, il sort La servante du Seigneur dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. À la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.
En 2020, il publie Merci qui ? Merci mon chien.

Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits, Tout enfant abandonné sera détruit, donnée en novembre 2011 et Mon dernier cheveu noir, donnée en novembre 2012.

Je ne suis pas seul à être seul (2019)
https://leressentidejeanpaul.com/2025/02/08/je-ne-suis-pas-seul-a-etre-seul/

Amour, Émotion, Drame, Humour, Philosophique

Tout le bonheur du monde (tient dans ta poche)

de Frédéric Mars
Broché – 15 mars 2018
Éditions : French Pulp éditions


Alors qu’il s’apprête à effectuer le grand saut, Fred est sauvé in-extremis
par deux petites mamies aussi muettes qu’adorables.
Chez elles, il va découvrir une communauté de suicidaires drôles et désabusés,
ne cherchant tous qu’une seule chose : retrouver le goût de vivre.

Certains récupèrent les chats, d’autres les suicidés. Alors qu’il s’apprête à effectuer le grand saut, Fred est sauvé in-extremis par deux petites mamies aussi muettes qu’adorables. Chez elles, il va découvrir une communauté de suicidaires drôles et désabusés, ne cherchant tous qu’une seule chose : retrouver le goût de vivre.

En injectant tendresse et légèreté pour parler d’un sujet aussi grave, Tout le bonheur du monde (tient dans ta poche) réussit un tour de force, celui de nous faire redécouvrir les petites merveilles de l’existence à travers les yeux de quelqu’un qui réapprend à vivre. Euphorie assurée.

Cotoyer des sucidaires, le meilleur moyen d’aimer la vie !

Avec Tout le bonheur du monde (tient dans ta poche), Frédéric Mars nous embarque dans une quête lumineuse et profondément humaine. Son roman s’articule autour d’une idée simple mais essentielle : et si notre bonheur tenait dans un objet du quotidien, à portée de main, mais que nous ne savions pas voir ? C’est ce que va découvrir son personnage principal, un homme englué dans la routine et les tracas du quotidien, jusqu’à ce qu’un élément inattendu vienne bouleverser son regard sur la vie.

L’auteur joue habilement avec la finesse psychologique et l’émotion, tissant un récit où introspection et poésie du quotidien se mêlent avec une justesse rare. On suit le cheminement intérieur du protagoniste, ses doutes, ses émerveillements, et surtout, cette prise de conscience progressive qui nous invite nous-mêmes à réfléchir à notre propre rapport au bonheur. Le style de Frédéric Mars, à la fois fluide et percutant, m’a enveloppé dans une bulle de douceur, comme une pause dans le tumulte du monde qui m’entoure.

Ce roman est une ode aux petits riens qui font tout. Il nous rappelle que le bonheur n’est pas forcément là où on l’attend, mais souvent niché dans ces détails que l’on oublie d’observer : un sourire échangé, un souvenir retrouvé, un instant volé au temps.

Frédéric Mars réussit à transmettre une belle leçon de vie sans jamais sombrer dans le moralisme ou la mièvrerie. Il pousse à la réflexion avec délicatesse et nous incite à redécouvrir la magie des choses simples. C’est une lecture réconfortante, parfaite pour ceux qui ont besoin d’un souffle d’optimisme. Il m’a fait du bien, je l’ai trouvé profondément apaisant et très inspirant.

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Extraits :

« Ce matin-là, j’allais mourir, et pourtant il y a longtemps que je ne m’étais pas senti si bien. Grâce au vent sans doute. Et à ces embruns qui fouettaient mon visage. J’avais froid, mais j’aimais plutôt l’idée de quitter ce monde vivifié. Remis à neuf par les éléments. »

« Je sentais bien que plus je parlais, plus je comblais les silences pour deux, et plus ma belle résolution de la nuit précédente s’évaporait. L’effet de l’alcool aussi. On devrait toujours se suicider au moment où notre malheur semble à son comble. Une telle qualité de désespoir, ça ne revient pas si facilement. Ça ne se gâche pas.
– C’est pas sympa, ce que vous faites… Si vous ne m’aidez pas à sauter tout de suite, je vais devoir revenir demain. Et peut-être encore le jour d’après… Vous savez, si on veut se tuer, c’est pour éviter l’agonie. Pas pour que ça dure des plombes et des plombes. »

« Je ne parvenais pas à déterminer si c’était de l’humour noir, ou si elle était sérieuse.
– Pourquoi tu dis ça ?
– Tu sais combien il faut émincer d’oignons pour une tarte complète ?
– Non, combien ?
– Un kilo ! Dix oignons à éplucher. Au bas mot un quart d’heure à pleurer non-stop ! La tarte aux oignons, c’est le plat le plus triste au monde.
– Peut-être, mais moi c’est mon préféré ! s’est exclamée une voix dans mon dos. »

« Les gens qui n’ont jamais eu de pensées suicidaires imaginent toujours qu’on agit par trop-plein… La fameuse goutte de malheur qui ferait déborder le vase de notre endurance. Mais la vérité c’est qu’on ne se supprime pas par excès de malheur… On se tue par excès de rien. On crève d’absence.
– Une absence de quoi ? ai-je demandé d’un filet de voix étranglé, sans douter de sa réponse.
Le gouffre devant moi la connaissait, lui aussi. Il en avait déjà tant accueilli, qui cherchaient la paix en lui, qui avaient jeté leur vacuité dans un autre vide. Espérant tuer le rien par le néant.
– De tout ! On manque de tout ! D’amour, de tolérance, de fric, d’emploi, de santé, de patience, de sagesse, de compassion, de souffle, de tendresse… Je ne sais pas, moi, de tout ce que tu veux. De tifs sur la tête, de neurones encore valides… De sexe !
De tout ! »

Frédéric Mars, de son vrai nom Frédéric Ploton, est un auteur français de romans dans des genres très divers, et scénariste pour la télévision.

Ancien élève de Saint-Nicolas-Passy-Buzenval et du Lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine (classe préparatoire de lettres modernes, 1986-1988), il est titulaire d’une maîtrise en communication sociale et commerciale de l’École des hautes études en sciences de l’information et de la communication (CELSA) (1988-1991).

Après plusieurs années passées dans la presse magazine et diverses rédactions online, Frédéric Mars a quitté le journalisme et la photo pour ne se consacrer qu’à son travail d’auteur de livres.

Il vit entre Paris et Saint-Malo, en Bretagne, entre ses travaux de scénariste et son univers romanesque déjà ébauché avec « Son parfum » (2006), le récit d’un amour impossible rendu à la vie par la magie d’un parfum.

Outre ses romans, il a publié plus d’une quarantaine d’essais, documents et livres illustrés, sous diverses identités.

Il a également publié plusieurs romans érotiques sous divers pseudonymes :

  • Emma Mars, Hôtel – Chambre 1, 2 et 3, (2015),
  • Ania Oz, Femmes secrètes, (2012),
  • Mila Braam, Déshabille-moi, (2013).

Il est également auteur d’un essai humoristique, « Le cat code » (2017), écrit sous le nom de plume de Chat Malo.

Sous le pseudonyme de Mo Malø, il publie une série de polars se situant au Groenland : « Qaanaaq » (2018), « Diskø » (2019), « Nuuk » (2020), « Summit » (2022).

Ses thèmes de prédilection sont l’odorat, le sommeil, les rêves, la sexualité, les différentes facettes d’une même personnalité et les limites de notre conscience.

site officiel : http://www.fredericmars.com/index.html
page Facebook : http://www.fredericmars.com/
Twitter : https://twitter.com/fredericmars

Émotion, Humour, Nouvelles, Poésie, Psychologie

Je ne suis pas seul à être seul

de Jean-Louis Fournier
Broché – 2 octobre 2019
Éditions : JC Lattès

Le premier souvenir de solitude ? Un petit garçon coiffé en brosse qui réclame sa mère à l’accueil d’un grand magasin.
Plus tard, c’est un enfant de 10 ans qui nage seul dans la mer du nord et qui lorsqu’il se retourne découvre la plage vide : personne ne l’a attendu. Puis c’est la première danse refusée, la première rupture, le premier deuil, mais c’est aussi tous ces moments choisis, voulus, espérés, goutés : seul avec un livre, avec une musique, seul à regarder les autres, seul en écrivant. Jean-Louis Fournier est toujours ce petit garçon, fils unique qui rêvait d’amitiés et d’une grande famille mais qui espérait aussi s’échapper, grandir, rester seul.
Aujourd’hui dans un grand appartement, après la mort de sa femme, de ses amis, de son éditeur, ce désir des autres et ce besoin de solitude sont restés les mêmes et il passe de l’un à l’autre. Avec un mélange de douceur, de tristesse et d’espièglerie, il regarde les fenêtres toujours fermées de ses voisins (des gens seuls comme lui ?), il observe ce monde où les hommes sont ultra connectés et semblent n’avoir jamais été aussi seuls, il attend la visite d’une jeune femme qui l’emmène au musée, qui le distrait, lui apporte sa jeunesse : mais des deux qui est le plus seul ?
Un livre tendre, délicat, mélancolique parfois qui ressemble à une aquarelle de Turner et à un dessin de Sempé.

« Une plume alerte et incisive »
Marie France

« Un livre tendre, cocasse, drôle comme un dessin de Sempé. »
Marie France

« Jean-Louis Fournier se soigne par l’humour, les traits d’esprit, la provocation hilarante »
La Croix

Un ouvrage très plaisant, riche en humour et en vérités…

Isolé dans mes pensées depuis de nombreuses années, en dépit de toutes les personnes qui m’entourent, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre, où, comme vous l’avez sans doute deviné, j’y ai souvent trouvé un écho à mon expérience personnelle !
Et oui, il a profondément résonné en moi, me rappelant mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte, en restant toujours le même, avec mes livres et ma musique dans la tête.
Je découvre Jean-Louis Fournier avec cet ouvrage et je me rends compte que je le connaissais déjà, sans le connaître !
La Noiraude, c’était lui ! Antivol (l’oiseau qui ne savait pas voler), c’était également lui !

Le livre est extrêmement amusant, percutant, bienveillant et par moments même tourné en dérision. Évidemment avec de l’autodérision pour dissimuler sa souffrance, de l’exagération en ces instants d’effroi où la communication avec autrui, ceux qui sont en face et nous observent est indispensable et quelquefois des instant « bénis », assis sur un fauteuil, sur un banc et appréciant la solitude et le calme.
Une succession de petits textes, tous liés à la thématique de la solitude. Les épreuves que la vie quotidienne peut infliger, les dimanches interminables, les moments de départ en vacances, sans oublier la maladie et le décès.

L’auteur nous indique l’importance de surmonter la peur et de mener une vie harmonieuse. Non, la solitude n’est pas un mal. Elle offre également l’opportunité de se ressourcer, de se reposer, d’apprendre… entre les moments collectifs et forcément plus bruyants !
Il offre à ses lecteurs une méthode unique et amusante pour vaincre la peur de la solitude, tout en les encourageant à mieux se comprendre.

Après avoir fini le livre, j’ai Ressenti le désir de rendre visite à mes amis et à mes proches qui, je le sais, sont seuls…
Bon, j’y vais !
Un agréable moment de détente.

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Extraits :

« J’en ai marre d’être seul, de plus en plus seul, de plus en plus vieux, de plus en plus moche…
Si j’avais su, je serais pas vieux. »

« Mes angoisses me tiennent compagnie.
Il y a quelques années, on m’avait donné l’adresse d’un nouveau psy. Il y avait foule devant son cabinet, une longue queue attendait.
Je regardais les autres avec sympathie.
Le psy soignait avec succès les agoraphobes et les gens qui souffrent de solitude.
Dans la salle d’attente bondée, je n’avais pas pu trouver une place assise, je me sentais moins seul. »

« L’homme seul monologue et soliloque, il s’enlise parfois dans ses pensées, il tourne en rond, il fait du surplace, il n’avance pas.
Je n’oserais pas dire que je ne m’ennuie jamais quand je suis seul avec moi, les mauvaises langues diraient que je me contente de peu. C’est vrai qu’il y a des autres avec qui je m’ennuie plus qu’avec moi. »

« À l’occasion d’un documentaire sur l’identité, un pédopsychiatre avait déclaré qu’un enfant devenait vraiment lui la première fois qu’il disait non.
Comme je voulais être moi et pas un autre, j’ai souvent dit non.
En disant non on se sépare des autres, on déso-béit, on s’expose à la solitude. Mais on gagne en liberté. »

« Ils sont en face de moi dans le train.
Un couple banal, ils ont une trentaine d’années et des survêtements, ils sont gros. Ils ont des écouteurs sur les oreilles, leur regard est vide.
Qu’est-ce qu’elle lui trouve ?
Avec lui, elle se sent moins seule.
Qu’est-ce qu’il lui trouve ?
Avec elle, il se sent moins seul. »

Jean-Louis Fournier est un écrivain, humoriste et réalisateur de télévision, né le 19 décembre 1938 à Calais.

Il réalise régulièrement l’émission télévisée Italiques de Marc Gilbert entre 1971 et 1974.

Il est le créateur, entre autres, de La Noiraude et d’Antivol, l’oiseau qui avait le vertige. Par ailleurs, il a été le complice de Pierre Desproges en réalisant les épisodes de La Minute nécessaire de monsieur Cyclopède, ainsi que les captations de ses spectacles au Théâtre Grévin (1984) et au Théâtre Fontaine (1986).

En 2008, Jean-Louis Fournier publie le roman Où on va, papa ? dans lequel il décrit sa relation avec ses deux fils handicapés. Le livre, qui reçoit le prix Femina, suscite un certain nombre de controverses et une réponse de la mère des deux garçons.

Depuis, il écrit un roman chaque année.
Poète et Paysan en 2010, Veuf en 2011. En 2013, il sort La servante du Seigneur dans laquelle il parle de sa fille. Celle-ci a exigé et obtenu un droit de réponse. À la fin du roman, elle signe 5 pages avec sa version des faits.
En 2020, il publie Merci qui ? Merci mon chien.

Jean-Louis Fournier a écrit et joué au Théâtre du Rond-Point deux pièces inspirées de ses écrits, Tout enfant abandonné sera détruit, donnée en novembre 2011 et Mon dernier cheveu noir, donnée en novembre 2012.

Essai, Histoire vraie, Humour

Les Grandes Oubliées

Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes
de Titiou Lecoq
Broché – 28 septembre 2023
Éditeur : Évidence Éditions

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De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.
“C’est maintenant, à l’âge adulte, que je réalise la tromperie dont j’ai été victime sur les bancs de l’école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l’on nous a apprise.”
Pourquoi ce grand oubli ? De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s’éclaire. Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.

“Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée,
Titiou Lecoq livre un grand récit, passionnant et vrai.”
Michelle Perrot

 

• Couv_2024-085_Lecoq Titiou - Les grandes oubliées.jpg

 

Non !
Je suis désolé, les hommes et les femmes ne seront jamais égaux !

Avez-vous déjà vu un homme en rentrant de son travail, faire à manger, donner le bain aux enfants, tout ranger avant de se coucher, faire les courses le week-end, le ménage, nettoyer “les chiottes” ?
J’avoue, moi-même ne pas en faire partie. Je pourrais chercher des excuses. Il n’y a qu’une seule réponse. Coupable !
On est vraiment de sacrés “Co… …rds”…

Voici un livre à mettre entre toutes les mains, entre celles des hommes en l’occurrence.
Un livre qui brise toutes les idées reçues et m’a amené à revoir complètement et à découvrir aussi le rôle de nombreuses femmes dans l’Histoire.

– Saviez-vous qu’au Moyen Âge, il y avait eu des reines en France ?
– Saviez-vous qu’en 1793, il y avait des femmes dans l’armée française ? Certaines mêmes étaient gradées au même titre que les hommes.
– Saviez-vous que le 6 octobre 1789, c’est un mouvement féminin qui se rend à Versailles chercher la famille royale pour la ramener à Paris ?
Qu’elles sont à la base de la Révolution française ? Étant en charge des courses et des repas, elles suivaient le cours du prix du Pain jour après jour et ont été présentes dans les émeutes “de subsistance” bien avant la Révolution ? Qu’elles seront nombreuses à être arrêtées et exécutées ?
– Saviez-vous qu’au sortir de cette révolution, c’est un militaire qui prend le pouvoir, Napoléon Bonaparte ? Et comme il le disait lui-même : “la nature a fait de nos femmes, nos esclaves.”
– Que les biens communs du ménage et les biens de l’épouse appartenaient exclusivement à l’époux, qui donnerait ou pas son autorisation pour qu’elle travaille et qu’il touchera la totalité de son salaire jusqu’en 1907.
– Qu’elle lui devait une soumission totale, et ce, jusqu’en 1965.
– Qu’elle a fait partie de la Résistance, beaucoup plus que je ne l’avais imaginé ?
– Qu’il aura fallu attendre 1861 pour qu’une femme, Julie-Victoire Daubié, obtienne pour la première fois le baccalauréat à 37 ans, après de nombreux refus dans plusieurs académies, elle parvient enfin à se faire accepter à Lyon ?
– Qu’en 1871, elle obtient une licence de lettres alors qu’elle n’a jamais été autorisée à assister aux cours !
Et tellement plus encore…

Pourquoi tous ces mensonges ?
Pourquoi les femmes sont elles absentes de nos manuels d’histoire ?

Ce livre très accessible, est écrit sur le ton de l’humour, cela donne une sorte de soupape, mais n’excuse en rien tout ce qui est arrivé durant des milliers d’années, et qui malheureusement n’est toujours pas terminé !
Titiou Lecoq nous fait découvrir ces femmes, effacées de l’Histoire, elle recadre les choses, s’appuyant sur des recherches sérieuses et étayées, d’ailleurs de nombreux faits mentionnés sont sourcés, on peut donc en savoir plus à volonté.
L’autrice nous propose une relecture de notre histoire, de la préhistoire jusqu’à nos jours, et nous démontre que si les droits des femmes n’ont pas toujours progressé au fil des siècles, bien au contraire, ils ont été diminués régulièrement “comme par magie” !
Ce n’est aucunement un récit sexiste, Titiou pointe du doigt le fait que les femmes au même titre que les hommes font partie de l’Histoire, et qu’elles méritent aussi simplement de figurer dans nos “registres”.

Difficile de ne pas aimer ce livre.
Difficile de ne pas vouloir le mettre en avant.

C’est la première fois que j’ai un coup de cœur pour un livre qui n’est pas un roman.
Et là, je m’adresse aux hommes qui ont au moins lu jusqu’à ces mots… Lisez ce livre en hommage à toutes celles, mères, femmes et filles qui ont lutté, qui luttent encore pour nous.

Merci Valérie de m’avoir proposé la lecture de cet essai (réussi pour moi !).

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Extraits :

« Ce qu’avaient imaginé les premiers préhistoriens n’était que la copie de l’organisation sociale qu’ils connaissaient à Paris, Berlin ou Londres. Aujourd’hui, nombre de spécialistes travaillent à déconstruire ces présupposés, pour poser sur les traces archéologiques un regard neuf. Mais tout cela, on ne le savait pas quand j’étais élève. Moi, je partais d’un postulat assez simple dans la vie : si on m’apprenait quelque chose, c’est que cette chose était vraie.
C’est ainsi que j’ai assimilé un certain nombre de savoirs qui se sont révélés faux. »

« J’ai été stupéfaite de me rendre compte que je n’avais jamais envisagé que ces œuvres puissent être celles de femmes. Ça n’avait pas traversé mon esprit un quart de seconde. On parle souvent de ‘déconstruire”, et on emploie le mot à tort et à travers. Mais déconstruire, c’est exactement cela. C’est croire depuis toujours que, bien évidemment, ce sont des hommes, des sortes de Michel-Ange en peaux de bêtes, qui ont peint Lascaux – avant de se rendre compte que cette vision n’est étayée par aucune preuve concrète. À l’heure actuelle, je le répète, absolument rien ne nous permet de savoir si ces sculptures, gravures et peintures sont l’œuvre d’hommes ou de femmes. »

« Comment la moitié de l’humanité a-t-elle pu soumettre l’autre, alors même que le différentiel de force physique n’était pas si important ? Pourquoi les femmes ont-elles adhéré à un ordre social qui les défavorisait à ce point ?
Cette question de l’origine de la domination masculine ne sera probablement jamais totalement élucidée, mais on peut émettre des hypothèses. »

« La sédentarisation et la propriété privée contribuent à renforcer un régime de domination.
Quand on dit “cette terre est à moi”, “ce qui en sort m’appartient”, on crée une société inégalitaire, et on renforce la position dominante de quelques-uns. Cette logique a entraîné une dégradation des conditions de vie des femmes par rapport aux modes de vie plus nomades et collectifs du Paléolithique. »

« Ses textes sont remarquables parce qu’ils sont, jusqu’à présent, la plus ancienne trace d’un “je”. Ce qu’il reste des paroles d’une femme qui disait “je” il y a quarante-trois siècles.
Évidemment, Enheduanna est devenue un symbole dans les cercles féministes. Le premier auteur connu de l’humanité est une femme, et on n’en parle jamais. »

 

Titiou Lecoq est journaliste indépendante et blogueuse sur Girls and geeks. Elle a notamment publié Libérées ! Le combat féministe se gagne devant le panier de linge sale (Fayard 2014), ainsi que des romans dont Les Morues (Au Diable Vauvert, 2011). Elle a publié Honoré et moi à l’Iconoclaste en 2019, un récit drôle et accessible sur un monument de la littérature.

Amour, Émotion, Humour, Poésie

Le ciel au ventre

de Alain Cadéo
Broché – 25 juillet 2024
Éditions : Les cahiers de l’Égaré

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Échographie. Premier cliché de face. Impressionnante silhouette. Dix centimètres, trente cinq grammes, deux mois et demi. Là les yeux, le nez, la bouche, les épaules, les bras, sortes de taches noires, comme un test de Rorschach, vague ressemblance avec une figure Sépik ou peut-être un dessin de la mythologie Eskimo. J’opterais plus volontiers pour une sorte d’amulette indienne. Voilà ce que je vois de toi. C’est aussi impressionnant qu’une esquisse primitive sur la paroi d’une caverne.
Genèse de l’homme. Ta représentation est digne d’un grand peintre sorcier. Chaman sortant du vide, tu te dessines à l’effigie de tous les premiers arts sacrés.

 

• Couv_2024-074_Cadéo Alain - Le ciel au ventre

 

Alain Cadéo fera définitivement partie des auteurs qui auront marqué mon esprit, qui auront marqué mon sang.

Tout d’abord un grand merci à Martine Cadéo ainsi qu’aux Cahiers de l’Égaré pour ce cadeau inestimable…
Alain m’a permis une nouvelle fois, de partir à travers ses lignes, dans ce monde qui était le sien, un monde rempli d’images, un monde vrai, sans concession.

Qu’il y a-t-il de plus fort qu’une déclaration d’amour ?
“Le ciel au ventre”.
Dans cette correspondance qui durera sept mois, Alain s’adresse à son fils emmitouflé bien au chaud dans le ventre de sa mère. Sept mois, à la faveur de la nuit, où les échanges et les silences leur permettront de devenir père et fils. C’est émouvant, c’est touchant…
Cette réédition d’un livre publié il y a 30 ans, Alain y tenait, il est malheureusement parti avant… Mais il nous laisse sa prose toute personnelle à laquelle il avait décidé de ne pas toucher, ”Et c’est très bien ainsi…”.

Les jours, les mois défilent pages après pages, ils sont poésie quand ils ne se transforment pas en musique, parfois même en silence dans la nuit, lorsque “Liouma” est endormie.
Une rencontre avec un petit être, Ludovic, qui grandit doucement, faire sa connaissance alors qu’il est dans le ventre de sa maman, en attendant le terme de son premier voyage.

Un livre au titre magnifique, inclassable où une fois encore, les mots se transforment en sons pour mieux résonner dans notre esprit, nous offrir l’essentiel, faisant ainsi pulser le vrai rythme de la vie.

Merci Alain…

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Extraits :

« Fouetté au sang par la passion des alphabets
je pars vers minuit dans cette délicieuse et tout à fait
inexplicable, envie de bâtir un langage.
Avec toi je veux aller chercher dans une zone claire
les plus beaux mots de l’univers.
À fleur de peau, les ramener afin que nous sentions
ce frisson impalpable de la vie en train de se faire.
Je suis devenu un pêcheur de concepts oubliés.
C’est ainsi que d’énormes poissons d’ombre
issus des fonds d’un lac glaciaire
viennent à la surface de mes pages. »

« Ta mère et toi, vous êtes juste au-dessus de ma tête. C’est un peu comme si je pilotais un sous-marin derrière ma fenêtre. Il est bon de vous savoir tous les deux endormis, rassurés, tandis que je vous fraye un chemin au fond de l’océan. »

« En ce moment, je m’éveille chaque matin avec un large sourire. Je suis heureux d’écrire sans savoir où je vais.
Je suis heureux de vivre pour la même raison. Le tout avance sans effort. »

« André Chouraqui a un mot merveilleux pour tous les défenseurs de causes perdues. Il les appelle les “mendiant de l’impossible”. Lorsqu’on mesure les divergences d’opinions entre une vingtaine d’individus cherchant à former une famille, on comprend mieux l’écrasante tâche que représente la volonté d’unir juifs, musulmans et chrétiens. »

 

Alain Cadéo est l’auteur de nombreux ouvrages (nouvelles, romans, textes, pièces de théâtre), dont Stanislas (1983), premier prix Marcel Pagnol 1983 ou encore Macadam Epitaphe (1986), Plume d’Or Antibes et Prix Gilbert Dupé.

Il est avant tout un passionné des autres, des humbles, ceux qui lisent les mots, les portent et les défendent… Ses textes sont toujours exigeants, en perpétuelle recherche de chemins différents, à l’image de l’homme, singulier, sincère et altruiste, mais aussi inclassable, comme sa littérature.

Après avoir été notamment publié par Mercure de France, il est depuis 2018 publié par les Éditions La Trace.

Il vit à Évenos, en Provence.

Sa bibliographie complète est la suivante :

Les Voix de Brume (1982, nouvelles)
Stanislas (1983, roman)
La Corne de Dieu (1983, roman)
L’Océan vertical (1983, roman)
Le Mangeur de Peur (1984, roman)
Macadam Epitaphe (1986, texte)
Le Ciel au ventre (1993, texte)
Les Anges disparaissent (1998, roman)
Fin (1999, texte)
Et votre éternité sera la somme de vos rêves (2008, roman)
L’Ombre d’un doute (2008, théâtre)
Les Réveillés de l’ombre (2013, théâtre)
Zoé (2013, roman)
Chaque seconde est un murmure (2016, roman)
Des Mots de contrebande (Aux inconnus qui comme moi…) (2018, texte)
Comme un enfant qui joue tout seul (2019, roman)
Mayacumbra (2019, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/02/26/mayacumbra/
Lettres en Vie (2020, texte illustré)
Confessions (ou les spams d’une âme en peine) (2021, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2021/06/03/confessions-ou-les-spams-dune-ame-en-peine/
Arsenic et Eczéma (2022, théâtre)
https://leressentidejeanpaul.com/2022/05/06/arsenic-et-eczema/
L’Homme qui veille dans la pierre (2022, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/08/lhomme-qui-veille-dans-la-pierre/
M (2023, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/08/m/
Billets de contrebande (2024)
https://leressentidejeanpaul.com/2024/03/04/billets-de-contrebande-inedits/

Amour, Émotion, Humour, Philosophique, Poésie

Pensées Clandestines

de Lou Valérie Vernet
Broché – 27 avril 2018
Éditions : BOOKS ON DEMAND

• Bandeau_Intro_1.jpg

Tout laisser tomber.
Ce qu’on avait à faire, ce qu’on faisait.
Tout donner à l’autre,
Prendre le temps d’être avec lui.
Cinq minutes ou une heure,
Complétement là.
S’apercevoir que cet autre n’était que soi,
Qui attendait qu’on le prenne dans ses bras.

 

• Couv_2024-070_Vernet Lou Valérie - Pensées Clandestines

 

“Petite” lecture de chevet qui m’a accompagné partout pendant quelques semaines…

Très beau recueil de pensées et plus encore. Lou à l’art de me surprendre à chacun de ses livres. Pensées Clandestines n’échappe pas à la règle.
Sourires, larmes parfois, mais émotions surtout, ce petit livre m’a fait passer par tous les états. Chaque page, chaque ligne, chaque mot est une véritable surprise que l’on ne voit pas arriver.

Entre chansons, comptines et poésie, l’auteure nous démontre encore une fois la maîtrise de son art. C’est beau, c’est triste et tellement puissant.

Impossible de vous dire combien de fois, je l’ai relu, mais chaque passage était comme un baume sur mon esprit et dans mon cœur. Le matin au réveil, le soir avant de m’endormir, parfois juste une phrase à peine.
N’hésitez surtout pas à le conserver tout proche de vous et de revenir régulièrement piocher le mot qui vous permettra de vagabonder, de vous envoler loin, très loin devant…

Les pensées que Lou nous offre appartienne à la vie. Elle ne triche pas et c’est là son grand talent.

Coup de cœur !!!

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Extraits :

« Aux pires cauchemars, les grands remèdes.
Que vous soyez en plein burn-out, sous la pluie, coincé dans un embouteillage, tributaire d’une grève, le moral à zéro, désespéré d’avoir manqué une fois encore la chance de votre vie, ce florilège de pensées est pour vous. »

« Il y a des femmes qui font rêver à l’amour, à qui l’on pourrait tout concéder, chez qui on voudrait tout déposer.
Des femmes pour qui les mots doux, les fleurs et la passion ont été inventés.
Des femmes qui restent longtemps à hanter le cœur d’autres femmes. »

« Tant mieux. S’il meurt demain. Tant mieux.
Il n’avait qu’à m’écouter. Je ne voulais pas que ma dernière pensée soit pour ce que je n’ai pas fait.
J’ai pris l’arme et j’ai tiré. Une fois, il est tombé.
Deux fois, moi à côté. C’est bien. Si on meurt ensemble. C’est bien.
Au moins, on ne sera pas séparé. »

« Le matin s’est levé sur un ciel noir.
L’orage était là. En attente. Une chape de misère recouvrait Paris. Les immeubles étaient gris, les costumes noirs, les visages blêmes. Plus personne ne souriait dans les rues. Une sourde colère plombait l’atmosphère. Les gens étaient malheureux. Et moi, j’allais hagarde. Sans rien voir.
Je savais qu’il était trop tard. »

« Je déclame et j’écris des murmures de souffrance. Mes horizons sont noircis du feu de mes errances. J’ai perdu le sommeil, il dort mieux ailleurs.
L’amour m’a quitté, elle aime quelqu’un d’autre, autre part. »

Auteure multicartes, Lou Valérie Vernet a déjà publié trois thrillers, deux polars et sept autres livres passant du récit humoristique aux fragments de voyage, du Feel Good au spicilège poétique, du recueil de nouvelles au théâtre. Tous ses ouvrages confirment son talent à manier en virtuose l’art de la mystification et à sonder les profondeurs de l’âme. Par ailleurs, photographe amatrice, baroudeuse des grands espaces, essayiste et poète à la plume acérée, elle n’en reste pas moins attachée à sa devise préférée « Ne prenez pas la vie au sérieux, de toute façon vous n’en sortirez pas vivant ». B. Fontenelle.

Toucher l’instant : ou la trilogie du choix
https://leressentidejeanpaul.com/2018/11/17/toucher-linstant-ou-la-trilogie-du-choix-de-lou-vernet/

Surtout le pire
https://leressentidejeanpaul.com/2019/10/01/surtout-le-pire-de-lou-vernet/

Acouphanges
https://leressentidejeanpaul.com/2021/08/19/acouphanges/

La toile aux alouettes
https://leressentidejeanpaul.com/2022/06/01/la-toile-aux-alouettes/

Matricule 2022
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/27/matricule-2022/

Grand comme le monde
https://leressentidejeanpaul.com/2023/07/11/grand-comme-le-monde/