Amour, Philosophique, Poésie, Roman

Les Gens sont beaux

de Baptiste Beaulieu, illustration de Qin Leng
Relié – Illustré, 13 octobre 2022
Éditions : Les Arènes

• Bandeau_Intro_1.jpg

Découvrez une ode à la beauté et à l’acceptation de soi à travers le premier album jeunesse du médecin et écrivain Baptiste Beaulieu, numéro un des ventes jeunesse en décembre 2022.

« Je vais te confier un secret : un être humain, c’est une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

Papou est médecin généraliste à la retraite. Un beau matin, il raconte à son petit-fils pourquoi les gens sont beaux. Pour Papou, c’est important de le répéter : le corps humain n’a pas vocation à être façonnée par la société, il n’a pas de modèle parfait. Derrière les imperfections se cachent toujours des histoires ou des traces de vie.

 

• Couv_2024-16_Beaulieu Baptiste - Les gens sont beaux

 

Voilà un beau livre, magnifiquement écrit et illustré, que je m’empresserai de lire à mon petit-fils dès qu’il sera en âge.

Un superbe support pour parler de nos différences, des blessures et des cicatrices qu’elles nous laissent.
Cette histoire pour tous, est à lire absolument. J’ai ouvert le livre, dès la première page, j’ai été emporté, ému même. C’est tendre, émouvant, ça sonne juste et a parlé très vite à l’enfant à l’intérieur de moi.

J’aurais aimé que l’album soit plus long afin de continuer à voyager à travers le texte et les très belles illustrations de Qin Leng.

Chacun d’entre nous porte une histoire et on l’oublie souvent. Le jugement est plus facile que de s’intéresser aux gens qui nous entourent. Baptiste nous tend sa main, nous invite, avec bienveillance et respect de l’autre, à écouter et à regarder les gens, à les voir tels qu’ils sont et non tels qu’ils paraissent être.

Un livre magnifique comme un pansement sur notre société qui s’est perdue au cours du temps…
Un livre, comme une très belle leçon de philosophie !

Baptiste Beaulieu et l’illustrateur Qin Leng ont reçu Le Prix Landerneau Album Jeunesse pour « Les Gens sont beaux ».

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« J’en ai vu tellement des Maryline au cours de ma carrière. Elles finissent toujours par aller mieux un jour.
Je vais te confier un secret : Un être humain, c’est comme une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

« Elle s’appelle Rebecca, m’a dit Papou. Des garçons l’ont embêtée quand elle était jeune. Alors elle s’est mise à manger pour mettre plusieurs épaisseurs entre elle et eux, pour les tenir à distance. Je te dis ça, mais elle aurait pu être grosse sans raison. Ça ne justifie pas qu’on se moque de son poids. Gros ou maigre, tout le monde est beau.
Tout le monde. La beauté est partout chez les gens. »

« Et toutes les histoires peuvent se finir bien : il faut du temps, de l’amour, et se poser UNE question.
Laquelle ?
Ce qui est arrivé est arrivé, c’est bon ou mauvais, mais c’est arrivé, on ne peut rien changer au passé.
Alors, qu’est-ce que j’en fais MAINTENANT ? »

 

Baptiste Beaulieu exerce la médecine générale dans un cabinet de groupe en périphérie de Toulouse, romancier à succès et poète. Il a débuté en lançant son blog Alors voilà en 2012, qui attire 8 millions de lecteurs. Il y raconte avec humour, ironie et humanité son quotidien de médecin, celui de ses collègues aux urgences et plus généralement les relations entre les soignants et les soignés. Depuis septembre 2018, il tient une chronique chaque lundi dans l’émission Grand bien vous fasse ! sur France Inter.
Les Gens sont beaux est son premier album jeunesse.

“Depuis la sortie de mon livre, je reçois chaque jour des témoignages de lectrices et de lecteurs. Des parents me racontent que le regard de leur enfant sur son corps a changé. Une mère m’écrit que sa fille ne voit plus de la même manière les cicatrices liées à sa maladie. Un lecteur repense à celui qu’il était enfant et au courage dont il a fait preuve pour s’aimer au-delà du regard des autres. Je vous lis. Je vous vois. Et chaque fois, je me dis qu’être humain, vivre, aimer, pleurer, espérer, ressentir…quoi qu’on en dise, c’est être héroïque.”

Toutes les histoires d’amour du monde
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/29/toutes-les-histoires-damour-du-monde/

Anticipation, Émotion, Drame, Dystopie, Fantastique, Philosophique, Poésie, Roman

FREESIA

Évolution
de Angeline Monceaux
Broché – 26 janvier 2018
Éditions : Auto-édition

• Bandeau_Intro_2.jpg

Le journal d’Aléna retrace son voyage, en compagnie des derniers rescapés terriens. Des surprises les attendent sur la route des étoiles. Découvrez leurs joies, leurs peines, leurs peurs, à la recherche d’un monde meilleur. Terre, 2067. La Terre autrefois si majestueuse est devenue une planète hostile. L’homme dans son évolution est devenu cupide, avide de pouvoir et de richesses. Il pollua les rivières, l’air, embrasa les forêts, pilla la terre. L’équilibre parfait, délicat, parfois cruel de la faune et de la flore fut brisé. Les épidémies, la famine, et les cataclysmes détruisirent tout sur leur passage. Existe-t-il dans l’univers, une planète épargnée d’une même beauté ? Ce roman est utopique, ce n’est pas un roman d’horreur, il est sentimental. Sans prétention, pour vous apporter un moment d’évasion.

 

• Couv_2024-011_Monceaux Angeline - Freesia

 

2067. La terre est en train de mourir à force de maltraitance.
Les humains n’ont plus le choix, leurs survit en dépend, ils doivent coloniser, très vite, de nouvelles planètes dans d’autres galaxies qui puissent les accueillir. Seront-ils capables de recommencer depuis le début sans retomber dans les travers qui les ont conduits à leur perte ?

Un roman très agréable et bien mené, bien trop court à mon goût. J’aurais aimé partager encore un peu la vie incroyable de ces rescapés sur cette nouvelle planète, avoir plus de détails sur le climat, sur d’autres animaux peuplant cette planète aux couleurs incroyables…

Au cours de ma lecture, je me suis évadé quelques heures dans un monde différent, agréable et très coloré, mais le récit contient aussi des passages difficiles et violents. Les chapitres courts s’enchaînent à toute vitesse. Nous sommes entre le roman fantastique et le conte parfois, j’ai trouvé. Avec quelques moments très forts et merveilleux, plein de poésie qui m’ont vraiment ému… Quand la maman Giphan retrouve Aléna, je n’ai pu retenir une larme.

Certains lecteurs penseront sûrement, “roman facile” voire “utopiste” !
J’y ai vu, moi, une belle histoire qui pourrait s’adresser à de jeunes adolescents aimant le fantastique. Le récit est pertinent, actuel et nous permet de nous poser pas mal de questions sur le devenir de l’humanité, sur l’entraide et le partage !

Merci Angeline, pour ce beau moment de lecture que je conseille vivement…

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« Terre, année 2067.
La soif de pouvoir et d’argent avait finalement détruit notre belle planète bleue. La combustion du charbon, du pétrole et du gaz, l’utilisation excessive de nos ressources naturelles, leur pillage ainsi que la déforestation avaient accéléré inexorablement le réchauffement climatique.
La fonte des glaciers entraînait l’élévation du niveau des océans. Nous vivions constamment dans la peur que les prochaines inondations ou tornades soient pour nous les dernières.
Depuis vingt ans, les pouvoirs en place avaient constitué un programme de survie afin de sauvegarder la race humaine, animale et certains végétaux. La France, la Suisse et l’Allemagne avaient combiné leurs ressources pour sauver notre civilisation d’une extinction inévitable. »

« Une écharpe en coton qui avait appartenu à mon frère et un médaillon en argent qui symbolisait l’arbre de Vie, issu d’une légende que ma grand-mère aimait à me raconter. Il était dit que très loin de la Terre, à des milliers d’années-lumière, naquit une planète. À son épicentre y poussait un arbre. Chaque nouvelle branche donnait vie à une plante, une fleur, un animal, une rivière, etc. Ses racines agençaient et façonnaient le sol en vallée, montagne, bord de mer et ainsi de suite. »

« Mes yeux s’égarèrent sur la beauté de cette nature. Je souhaitai, du fond du cœur, que si notre race survivait sur cette planète, qu’elle n’oubliât jamais comment la nôtre avait disparu et ne commettrait pas l’erreur de vouloir l’industrialiser. Nous nous devions de respecter notre nouvelle terre d’accueil. »

 

Angeline Monceaux est née dans les Hauts de France.
Après avoir vécu pendant plus de vingt ans au Danemark, elle est de retour dans son pays natal.
Elle décide de s’investir à temps complet dans l’écriture de ses romans.

De nombreux voyages en Europe et aux États-Unis l’inspirent et nourrissent son imagination.
Elle vous propose de vous évader avec de la romance contemporaine, romance de Science-Fiction, romance Fantasy et bien d’autres genres.

Suivez-la sur les réseaux sociaux et sur sa page Amazon pour connaître les sorties de ses nouvelles histoires.
https://www.amazon.fr/stores/Angeline-Monceaux/author/B071GRWRNJ?ref=ap_rdr&isDramIntegrated=true&shoppingPortalEnabled=true

Amour, Émotion, Poésie, Roman

MAX ET LE MONDE IMAGINAIRE

de Claudine Laurent Rousselle
Broché – 5 juin 2023
Éditions : Independently published

• Bandeau_Intro_5.jpg

Max à dix ans. Petit garçon timide, peureux qui manque de confiance, se renferme sur lui-même.
Ses parents ont épuisé toutes les solutions pour lui venir en aide : Sans résultat.
Une nuit, lors d’un rêve, il voit une grande porte entourée de nuages très blancs dans un ciel très bleu.
Il approche et n’ose l’ouvrir. Un petit oiseau se pose sur le sommet de la porte et l’encourage à entrer, il doit prendre sur lui. Il lui faut juste un peu de courage.
Max approche sa main de la poignée, mais il hésite.
Allez ouvre-là ! Lui dit l’oiseau.
Que va-t-il trouver derrière ?…

 

• Couv_2024-008_Laurent Rousselle Claudine - Max et le monde imaginaire

 

Claudine Laurent Rousselle, a le don de me toucher à chacun de ses contes, car il s’agit bien d’un conte, d’un joli conte.

Max est “bloqué” dans le quotidien de sa vie, timide, peureux, il se renferme…
La nuit, pendant son sommeil, il rêve et dans ses rêves le petit garçon vie des moments incroyables. Il parle aux animaux, aux loups, aux vautours, aux éléphants, même aux escargots. Cette nuit l’amène dans une forêt où un lapin blanc va lui confier une mission des plus importantes. Malgré sa peur, Max décide d’affronter tous les dangers…

Claudine, connaît toutes les astuces, pour captiver ses lecteurs, qu’ils soient des enfants, ou des adultes. Avec MAX ET LE MONDE IMAGINAIRE, elle laisse libre cours à sa poésie, et illumine ainsi la vie du pauvre Max, par le biais d’aventures extraordinaires.
J’aurais aimé que le livre soit plus épais, mais j’oublie très vite que le livre est adressé avant tout aux enfants et aux parents qui aiment leur raconter des histoires, et Claudine le sait très bien. Ne pas décrocher leurs attentions lorsqu’ils sont captivés !

Bravo Claudine, encore une fois tes visions, ta magie m’ont fait vivre un beau moment. Max était un enfant gentil. Grâce à toi, il devient une belle personne qui “résonnera” sûrement dans l’esprit de tous tes lecteurs…
Merci de nous faire rêver !

Un livre pour les mamans et les papas, les futures mamans et les futurs papas, mais surtout, un livre pour les enfants qui ont besoin de rêver…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :


« Une nuit, lors d’un rêve, il voit une grande porte entourée de nuages très blancs dans un ciel très bleu.

Il approche et n’ose l’ouvrir. Que va-t-il trouver derrière ? »

« À l’orée d’un bois, elle se pose sur l’herbe et avance vers son petit. Le tourtereau ne bouge pas. Max a peur qu’il ne soit mort. Il le prend délicatement dans ses mains, il est tout chaud, il sent son cœur battre.
Il ramasse de la mousse, des feuilles afin de lui faire un nid de fortune. Il le dépose doucement puis part à la recherche d’un peu d’eau. »

« Max poursuit sa route jusqu’à l’éboulis.
Il avance avec précaution en tenant compte de l’avertissement de son ami le vautour.
Il inspecte le gros monticule. Il écoute, il ne perçoit aucun sifflement, mais il reste prudent.
Il prélève deux pierres les frotte l’une contre l’autre, mais pas d’étincelle. Il essaie avec deux autres sans résultat. Il poursuit les essais et commence à désespérer jusqu’au moment où : Victoire ! De belles étincelles lui réchauffent le cœur. »

« Blanc lapin qui passe par-là le voit dormir. Il s’approche.
– Max réveille-toi, il faut que tu te dépêches de trouver le nénuphar, c’est urgent, comme je te l’ai dit, le temps est compté !
Max se lève aussitôt et s’excuse pour s’être endormi, mais il en avait besoin.
Le lapin parti, Max reprend la route.
Il se demande pourquoi ce nénuphar est si important.
À quoi va-t-il servir ? »

 

Née à Reims, Claudine Laurent Rousselle a vécu à “La Neuvillette” durant sa jeunesse et son adolescence, depuis elle vie en Haute-Savoie. Dans sa jeunesse, elle a participé à plusieurs concours de poésies.
Depuis quelques années le rêve d’écrire des contes lui vient à l’esprit. Elle se lance, et sort son premier roman Un merveilleux cadeau en 2022.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/07/12/un-merveilleux-cadeau/

Neige, la petite fille des montagnes
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/07/neige-la-petite-fille-des-montagnes/

D’autres romans sont d’ores et déjà en attente…

Amour, Philosophique, Poésie

Bulles de bien-être

de Corinne Falbet-Desmoulin
Broché – 3 septembre 2023
Éditions : BOOKS ON DEMAND

• Bandeau_Intro_5.jpg

À travers ces courts poèmes dont chaque mot est choisi avec soin, laissez-vous porter par la douceur, la beauté, la joie et la sensibilité d’une pause ressourçante, si précieuse dans notre monde d’aujourd’hui. 50 haïkus, dont 30 délicatement illustrés, pour distiller en vous une profonde sensation de bien-être.

 

2024-001_Falbet-Desmoulin - Bulles de bien-être

 

Je voulais commencer 2024 par un livre différent. Un livre qui pourrait vous donner envie de découvrir une auteure et amie, ou tout simplement découvrir les Haïkus.

Très honnêtement même pour moi cela a été une lecture nouvelle, car même s’il m’était déjà arrivé d’en lire, c’est la première fois que j’en lisais un ouvrage complet. Tout naturellement, j’ai adopté un mode de lecture très différent de celui dont je me sers. Je me suis mis au bout de quelques pages à lire à haute voix. Alors je me suis arrêté, et j’ai repris depuis le début de la même façon. Les gens ont dû me regarder d’une drôle de façon, mais qu’importe…

J’ai la grande chance de connaître Corinne, d’avoir lu la plupart de ses romans, et d’avoir aussi participé à certaines de ses couvertures… “Bulles de bien-être”, a été une sorte de chalenge pour moi, à un moment où l’on se croyait bloqué. Finalement, la couverture a trouvé sa voie et c’était tout le bonheur que je lui souhaitais…

Un recueil plein de poésie pour les yeux, en effet de nombreuses photos choisies avec soin “colorent” des textes ayant beaucoup de douceur, mais aussi plein de poésie le cœur bien sûr à la fin de chaque haïku. J’ai préféré faire durer ma lecture sur plusieurs jours pour en profiter pleinement, mais rien ne vous empêchera de faire le voyage d’une seule traite.

Un livre que je ne peux que vous recommander en ces périodes compliquées, il a été une source d’apaisement, m’obligeant à prendre mon temps, pour apprécier la beauté présente partout qui entoure mon quotidien. “Bulles de bien-être” restera quelque temps sur ma table de chevet afin de pouvoir à chaque envie, replonger dans ses petits instants bonheurs…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :
« Splendeur automnale
Rouge orange et mordoré
Mes yeux éblouis »

« Les feuilles d’or s’envolent
Légères. Se posent sur la rivière
Papillons de lumière »

« Un océan d’amour
Dans le regard de mon chien
Mon cœur chaviré »

« Exquise grâce féline
Venue combler ma solitude
Mon chat, mon compagnon »

 

Corinne Falbet-Desmoulin vit à Léognan, une ville au milieu des vignes près de Bordeaux. Le goût des mots l’accompagne depuis l’enfance. Ancienne institutrice, elle consacre désormais son temps libre à l’écriture.
Avec son premier roman À l’encre du cœur, elle a obtenu le Coup de cœur du Jury du Prix Femme Actuelle Développement Personnel 2022.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/19/a-lencre-du-coeur/
Le deuxième Un seul être nous manque a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022. Tout au bout des silences est son troisième roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/24/tout-au-bout-des-silences/
Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.

Oser l’espoir
https://leressentidejeanpaul.com/2023/11/30/oser-lespoir/

Après Haïkus d’été, Bulles de bien-être est son deuxième recueil de haïkus
Si vous lui demandez ce que son aventure littéraire représente pour elle, elle vous répondra : QUE DU BONHEUR !

Amour, Émotion, Poésie, Roman, Suspense

Le rendez-vous de Tchimbamba

de Gérard Papier-Wagner
Relié – 28 mai 2022
Éditeur : Autoédition

• Bandeau_Intro_4.jpg

Parce qu’un ex-inspecteur garde l’instinct du policier, Gabriel s’intéresse aux meurtres en lisant son journal. Balades, lecture, musique et quelques passades suffisent, par choix, à combler les loisirs que lui laisse la compagnie d’assurances, où dorénavant il gagne sa vie. Mais, ce mardi 16 février 1982, un titre à la une le fait bondir. Une relation du temps de son service militaire au Congo a été assassinée la veille à Deauville. Ensuite le lendemain, il apprend qu’une autre vient de subir le même sort à Versailles. Convaincu d’en savoir davantage que la police, il se risque à enquêter de son côté. Dans les coulisses du quotidien, combien se cachent de tentations refoulées ? Il suffit que le destin s’en mêle pour que l’audace et l’ambition surgissent. Surtout si entre en scène une grande femme mince et rousse.

 

• Couv_2023-129_Papier-Wagner Gérard - Le rendez-vous de Tchimbamba

 

Tout a commencé mardi 16 février 1982 à 19 h exactement.

2023 aura été pour moi la découverte de Gérard Papier-Wagner. Dès mon troisième roman lu, j’ai su que ma fidélité le suivrait dans ses autres aventures. Mais ce que je ne savais pas encore au mois de mai, c’est que ses deux romans suivant allaient complètement renouveler son style et me faire voyager aussi loin, dans tous les sens du terme…

“Le rendez-vous de Tchimbamba” est un roman complètement à part ! Mais ne devrais-je pas dire : “Le rendez-vous de Tchimbamba” sont des romans complètement à part…
Le dernier chapitre à même emmener une larme avec lui, lorsque j’ai posé le livre sur ma table de chevet avant d’éteindre.

Magnifique, immersif.
Comment à un moment de ma lecture ai-je pu douter un instant de Gérard, que j’ai cru perdu dans son récit ! Quel Maestro…

Un récit captivant, aux nombreuses péripéties, de plus de cinq cents pages, où je ne me suis pas ennuyé un instant.

Gabriel Carré ancien inspecteur, découvre la mort violente d’un de ses amis du temps où il faisait son service militaire au Congo. Le lendemain, un deuxième de ses anciens amis, décède dans les mêmes circonstances !
Qui se cache derrière ces meurtres qui lui remettent à l’esprit la vie qu’il a vécue à Pointe-Noire au Congo, dans le quartier de Tchimbamba.
Gabriel décide alors d’enquêter sur ses meurtres commis en France.
S’ouvre alors un “nouveau” roman très intéressant où magie, coutumes et paysages se mélangent…

Mais où est passé “Gabriel” l’enquêteur ?
Une nouvelle vie à l’air de s’ouvrir à lui.
De nouvelles aventures aussi, l’Amour avec un grand A, mais les souffrances ne tardent pas… Il perd sa reine, hérite d’une fille, mais pas que. Je tourne encore quelques pages et c’est un nouveau bouleversement qui s’opère. Où me mène Gérard ?
Amitiés, trahisons, passions. Chaque ligne à son propre pouvoir, la magie opère naturellement. L’Afrique est partout, elle ne me quitte plus et Gabriel est de plus en plus attachant, tel un ami que j’avais oublié. Mais la fin…
Cette fin, où Gérard et Gabriel bouclent la boucle du récit… Wahou. À ce moment, je n’ai qu’une seule déception… Je n’ai jamais serré Gabriel dans mes bras !

Une semaine complète de lecture. Une semaine qui se justifiait. Des images magnifiques, de la musique que j’ai écouté en boucle… Je ne voulais pas bâcler cette histoire et naturellement, je l’avais compris. Le temps est un personnage à part entière de ce très beau récit.
J’arrive à court de mots, mais cette lecture sensible, poétique, érudite et très prenante fera partie de mes gros coups de cœur 2023.

Comment finit l’histoire ?
Je vous conseille vraiment de découvrir cet auteur si vous ne le connaissez pas encore, le dépaysement qui vous attend à la lecture de ce récit est poignant.

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Parce qu’une évidence n’en devient une qu’à l’instant de sa révélation, c’est en déballant sa chemise neuve que Gabriel comprend. Cherchant sa taille au Monoprix, il a bousculé par inadvertance une jeune femme, une jolie rousse au parfum de printemps, dont les cheveux lui ont balayé la figure. Lorsqu’il s’est excusé, elle lui a répondu en souriant, que ce n’était rien. Le charme de ses yeux bleus et des taches de rousseur sur ses joues a désarçonné Gabriel au point qu’il en rougit a posteriori. Derrière l’aimable parole, il avait cru déceler ce rien de compassion réservée aux gens insignifiants. Ainsi Gabriel de manière subliminale s’est-il senti relégué parmi ceux qui n’intéressent plus personne, désolant constat réclamant vérification. »

« Simultanément, à six mille six cents kilomètres de sa rue et sur le même fuseau horaire dans l’hémisphère austral, au lieudit Tchimbamba, près de Pointe-Noire, une grande femme mince et rousse dort dans une chambre assez vaste pour contenir la moitié du logement de Gabriel. Au pied du lit est couché un épagneul au pelage aussi flamboyant que la chevelure de sa maîtresse. La nuit épaisse et humide est assourdissante du coassement des crapauds-buffles et enfiévrée du dialogue des tams-tams, embaumée aussi des fumées de feux de bois se mêlant aux parfums capiteux des frangipaniers. Demain, à 6h, après la trêve silencieuse de l’aube, le soleil relancera le fabuleux spectacle de l’éveil de cette puissante et impérieuse nature, qui règne sous les tropiques. »

« – Ouand tu reviens patron, moi je suis toujours là.
Qui peut savoir ? Songe Gabriel se souvenant de ce que lui a confié un jour en voiture Célestin “Dans mon pays, on dit l’homme, il est comme la chèvre à son piquet, sa liberté a la longueur de la corde que Dieu attache à son cou.” Pour masquer sa croissante émotion devant le fossé qui déjà les sépare, il lui donne l’accolade, et se dirige vers l’escalier mobile sans se retourner.
Dix minutes plus tard, nez au hublot, il regarde pour la dernière fois l’océan frangé d’écume, la ville blanche, la cité noire en éventail, puis à perte de vue le Mayombe au moutonnement vert sombre. » 

 

 

Né en 1941 à Paris, diplômé architecte en 1966, Gérard Papier-Wagner a exercé en tant qu’urbaniste-architecte à Pointe-Noire en République du Congo, puis à Batna dans les Aurès en Algérie avant de travailler, en libéral à Rennes, dans sa propre agence d’architecture jusqu’en 2001.

Mona
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/22/mona/

LE PARFAIT inconnu
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/21/le-parfait-inconnu/

À cause du Zibaldone
https://leressentidejeanpaul.com/2023/05/28/a-cause-du-zibaldone/

Le disparu de Monrovia
https://leressentidejeanpaul.com/2023/06/27/le-disparu-de-monrovia/

La double vie des Jodlere
https://leressentidejeanpaul.com/2023/08/25/la-double-vie-des-jodlere/

Amour, Émotion, Poésie, Roman

Oser l’espoir

de Corinne Falbet-Desmoulin, Monique Sanchez
Broché – 25 octobre 20231
Éditions : BOOKS ON DEMAND

• Bandeau_Intro_2.jpg

Après INSTANTS DE GRÂCE À PARTAGER, Corinne Falbet-Desmoulin et Monique Sanchez ont souhaité renouveler l’expérience d’un recueil à quatre mains. Très différent du premier, OSER L’ESPOIR explore, à travers quinze histoires originales et emplies de sensibilité, des situations que l’on peut trouver dans la vie réelle. Positifs, les héros luttent tout en gardant l’espoir. Ne dit-on pas que celui-ci fait vivre ? C’est ce que pensent sincèrement les deux auteures, qui vous offrent ces récits illustrés, écrits avec leurs cœurs.

 

• Couv_2023-125_Falbet-Desmoulin Corinne & Sanchez Monique - Oser l'espoir

 

Dans ce recueil, il y a quinze nouvelles, quinze histoires de tous les jours, quinze histoires de vies.
Leur point commun ?
La sensibilité, la bienveillance, la beauté, l’amour…

Pour rappel, Corinne Falbet-Desmoulin a obtenu le coup de cœur du jury du prix Femme actuelle développement personnel 2022 pour son premier roman À l’encre du cœur. Elle a également reçu onze prix littéraires pour ses nouvelles, ainsi qu’un prix pour ses poèmes. Monique Sanchez elle, écrit depuis de nombreuses années “pour son plaisir et celui de sa famille”.
Les deux ouvrages écrits avec Corinne Falbet-Desmoulin sont les seuls qu’elle ait publiés.

À travers ces quinze histoires originales, sept écrites par chacune d’elles et une en commun, Corinne et Monique ont regonflé mon cœur de bons et beaux sentiments. Des histoires tellement belles parfois que je n’ai pu m’empêcher de verser parfois une larme. Je n’ai jamais cherché à savoir qui avait écrit quoi, la globalité de l’ouvrage est très homogène et c’est ce qui m’a plu. Je suis entré dans un autre monde, un monde qui devrait pourtant être le nôtre, un monde où les gens se parlent, s’écoutent, se regardent, se respectent, s’aiment… Pourquoi cela ne fonctionne-t-il que dans les histoires ?
Est-ce si compliqué d’écouter, de tendre la main ?

Dans tous les cas, Corinne et Monique se sont amusées, cela se sent, et je me dis, en cette veille de fêtes, c’est tout à fait le genre de “petit” cadeau du cœur, que l’on pourrait glisser sous les sapins.

Un moment de pur bonheur que je conseille à toutes et à tous !

Merci Blandine, tu as embelli ma soirée…
Un très grand merci à Pierre, qui comme le colibri a fait sa part…
Merci à Vincent le SDF, merci à la bouche de Gauvin, mon pauvre Ludovic… Merci Lou, bravo Valentin ! Gros bisou Léon. J’espère un jour être comme toi Ulysse ! Guillaume et Amandine 💖. Non Céleste, ce n’était pas vain… Dahlia, tu es belle. Maeva, Antoine, Mélissa, Lola, Enzo, vous resterez dans mon cœur. Martin continue à prendre de soin de Margot, Lilou, tu as fait les bons choix, Gwendoline, je ferme les yeux et je te vois glisser, je te vois danser…
Bravo Corinne, bravo Monique. Votre enthousiasme communicatif m’a fait beaucoup de bien…
À moi maintenant de faire ma part…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Pour Vincent, les livres représentent un véritable refuge. De tout temps, grâce à eux, il a voyagé. Il a appris. Il s’est évadé.
Il a réfléchi. Avec eux, aujourd’hui, il peut oublier un instant sa condition précaire de SDF qui vit dans sa vieille Renault, aussi fatiguée que lui. »

« En levant les yeux, dans le ciel bleu tendre du matin, elle observe les rayons du soleil qui semblent jouer avec des petits nuages ronds et blancs, comme des touffes de coton. »

« Un soir, alors qu’ils observent ensemble un coucher de soleil magnifique, Gauvin prend doucement la main de Marjolaine et lui dit :
– Tu es ma muse, que j’ai cherchée toute ma vie.
Je veux être celui qui t’inspire et te soutient à chaque instant de ton existence. »

« – Tu as raison, mon chéri. Tu as énormément travaillé ces dernières années. À mon avis, ton manque d’inspiration est une sorte de burn-out. Et si on partait ensemble quelque part ? De vraies vacances, pour une fois ? »

« Il se souvient des mots prononcés par sa grand-mère : Ton destin est devant toi, avance à petits pas, le chemin est parfois long, mais tu y arriveras. »

« – Papi, a-t-elle dit, tu ne crois pas qu’elle a assez duré, cette brouille entre papa et toi ? Je sais qu’il en souffre et je me doute bien que toi aussi. »

« Merci Pierre, pour votre immense humanité.
Merci d’avoir semé des graines d’espoir pour un monde meilleur, tout autour de vous. Voyez, votre vœu a été exaucé ; je suis un tout petit colibri, mais je fais ma part et cela me rend heureuse. »

 

 

Corinne Falbet-Desmoulin vit à Léognan, une ville au milieu des vignes près de Bordeaux. Le goût des mots l’accompagne depuis l’enfance. Ancienne institutrice, elle consacre désormais son temps libre à l’écriture.

Avec son premier roman À l’encre du cœur, elle a obtenu le Coup de cœur du Jury du Prix Femme Actuelle Développement Personnel 2022.

Le deuxième Un seul être nous manque a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022.
Tout au bout des silences est son troisième roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/24/tout-au-bout-des-silences/

Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.
Singulières, Insolites, atypiques
https://leressentidejeanpaul.com/2022/11/24/singulieres-insolites-atypiques/

Si vous lui demandez ce que son aventure littéraire représente pour elle, elle vous répondra : QUE DU BONHEUR !

Monique Sanchez habite à Caudéran, un quartier chic de Bordeaux. Elle écrit depuis de nombreuses années, pour son plaisir et celui de sa famille, mais sans avoir publié. Elle plonge dans l’univers de l’édition en 2020, en écrivant un premier recueil à quatre mains, en collaboration avec Corinne Falbet-Desmoulin. Aujourd’hui, elle est heureuse de vous présenter ses histoires, à travers lesquelles elle a cherché à capturer émotions et sentiments, afin de les faire résonner en vous.

Émotion, Poésie, Psychologie, Roman, Thriller

L’Invitation

Préquel du thriller “Un Dossier explosif”
de Anne-Marie Bougret
Broché – 17 juillet 2023
Éditions : Auto-édité

• Bandeau_Intro_5.jpg

Ambivalence, mystère et suspense avec cette échappée à New York où John Stephen, un bel architecte, invité avec son épouse à un bal masqué, risque sa vie en se laissant séduire par d’autres femmes…
Il est préférable de lire en premier cette nouvelle qui est le préquel du thriller, Un Dossier explosif. Bien que les deux peuvent se lire indépendamment.

Anne-Marie Bougret nous propose une histoire aux apparences trompeuses, qui ressemble à une romance, mais qui se transforme en thriller et où le mélange entre rêve et réalité nous plonge dans une sorte de vertige sensoriel.

L’autrice frappe vite et fort, le lecteur doit bien s’accrocher. Jolie prouesse pour un format aussi court.

 

• Couv_2023-112_Bougret Anne-Marie - L'Invitation

 

Je termine à l’instant L’invitation d’Anne-Marie Bougret !
J’ai décidé de partager mon Ressenti tant que je suis encore chaud… Dès le début de la lecture, j’ai été comme envoûté par ce mélange de mystère et d’érotisme si bien dosé. Habituellement, ce n’est pas mon type de lecture. Je ne savais pas du tout où je mettais les mains, et pour le coup les yeux aussi tellement la nouvelle est visuelle. Oui, c’est une nouvelle, c’est même le préquel du roman suivant de l’auteure “Un Dossier explosif”.

Au vu de ce que j’ai vécu et ressenti sur ces quelques lignes fort maîtrisées, je n’ose imaginer dans quel état je serai lors de ma prochaine lecture d’Anne-Marie !
C’est tout d’abord, vraiment le visuel de la couverture qui m’a donné l’envie d’acheter le livre. Le genre de photos que j’ai longtemps eu sur mes fonds d’écran et que j’avais adolescent accroché sur tous les murs de ma chambre au grand désespoir de mon frère (…qui ne s’est jamais plaint d’ailleurs !).

John Stephen, un jeune architecte, plutôt bien fait de sa personne est invité avec son épouse à un bal masqué. Cette invitation va marquer à jamais leurs vies de couple, mais pas du tout comme ils s’y attendaient. Très vite, John se retrouve entre les mains de très belles femmes qui savent ce qu’elles veulent. Il se laissent séduire, prend du plaisir… Mais tout va aller beaucoup trop vite, le piège va se refermer sur lui. Était-ce un rêve ou la réalité ? Sa femme, qui le cherche partout, est fatiguée. Elle décide au bout de quelques heures de rentrer seule, mais reste dans un grand désarroi.

Anne-Marie, frappe dès le début, vite et fort, je n’ai eu qu’à me laisser porter par une tension grandissante, c’est très visuel, envoûtant et de qualité.

Une excellente expérience de lecture pour moi, qui découvre l’auteure, et j’ai hâte de lire la suite !
Anne-Marie m’a embarqué dans son univers, mystérieux, érotique, mais je sens, qu’elle nous cache encore bien des choses…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :
« John Stephen, architecte, et Vanessa, son épouse, ont décidé d’aller à une réception, une invitation étrange provenant de Brandon, l’associé de celui-ci.
La fête aura lieu dans un château des environs de New York. Elle se promet d’être somptueuse et assez osée d’après les informations inscrites sur le bristol que John a reçu quelques jours auparavant. »

« Au même moment, au-dessus de lui, il entend le bruit caractéristique d’un rideau de fer qui s’abaisse.
La musique d’ambiance s’arrête net, les lumières s’éteignent les unes après les autres. Seules, celles qui sont destinées à la sécurité répandent leurs faibles lueurs verdâtres sur ce monde factice, presque inquiétant. »

« Les yeux lui piquent, il se les frotte. Mais non ! il ne rêve pas. Les deux diablesses l’encerclent et commencent à le déshabiller. Au bout d’un instant, il se retrouve en caleçon, allongé sur la banquette. Des mains le caressent de tous côtés, une bouche s’empare de ses lèvres, une autre de son sexe. Il tente de résister, mais bien vite se laisse aller à une volupté sans pareille. »

« Ce matin, un architecte du nom de John Stephen vient d’être retrouvé dans un motel en compagnie de Lydie Nafair, ex-mannequin, décédée d’une overdose. Il a été constaté également que monsieur Stephen avait lui-même ingéré de la drogue. En attendant d’en savoir un peu plus, la police le place en garde à vue… »

 

 

Anne-Marie Bougret est une ex-danseuse et une romancière.

Passionnée de danse, elle a suivi une formation à l’Institut d’Art Chorégraphique (IPAC) de Paris. Elle a ouvert son école de danse à Bourgoin-Jallieu qu’elle a dirigée pendant 22 ans. Suite à des immobilités forcées, conséquence de son métier de danseuse, elle s’est mise à lire beaucoup et à écrire.

Depuis 2019, elle a publié cinq romans qui sont à découvrir sur son site :
https://www.annemariebougret.fr

Amour, Émotion, Drame, Humour, Poésie, Roman

Requiem pour une apache

de Gilles Marchand
Poche – 14 janvier 2022
Éditions : Points

• Bandeau_Intro_5.jpg

Jésus tient une petite pension, un refuge pour les réprouvés de la société. Un couple d’anciens taulards qui n’a de cesse de ruminer ses exploits. Un ancien catcheur qui n’a plus toute sa tête. Un jeune homme simplet. Une VRP qui pense que les encyclopédies sauveront le monde et un chanteur qui a glissé sur la voie savonneuse de la ringardisation. Lorsque Jolene s’y installe à son tour, plus question de baisser la tête, la pension devient le centre de l’attention et le quartier général d’une révolte poétique.

« Ce roman, c’est La vie mode d’emploi de Perec réorchestré
par A day in the life des Beatles. Ce roman,
c’est Despentes filmé par Fellini. »

Antoine Jarrige, librairie Le Tumulte

 

• Couv_2023-096_Marchand Gilles - Requiem pour une apache

 

Ils vivaient en paix, soit, avec leurs difficultés, mais ils vivaient en paix…
Il aura fallu, un “petit grain de sable”, un “Releveur” de gaz qui refuse de dire bonjour et tout à commencé à ce moment-là !

Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous connaissez sa poésie entre les mots.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous que vous allez découvrir des personnages extrêmement attachants.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous savez que vous allez sourire parfois, trouver son texte intéressant, toujours, voire un peu fou, un peu fantastique.
Si vous connaissez déjà Gilles Marchand, alors vous vous attendez forcément à prendre beaucoup de plaisir à cette nouvelle lecture.

Et bien, vous êtes au bon endroit, vous ne vous êtes pas trompé.
On y va ?

Bienvenue dans cette grande fable poétique, politique et aussi dramatique, même si Gilles a le don de nous faire sourire entre les lignes.
Jésus tient une petite pension, où il reçoit de drôles d’individus. Les cassés de la vie, les fragiles, les pas beaux, les laids aussi, un chanteur oublié, un catcheur qu’on a trop frappé, des gens en colère, d’autres qui sourient tout le temps. Jésus ne fait pas ça pour l’argent. Il s’est donné une mission. Aider. Même si Mario, le “chef” de la cuisine, se met à penser, au bout d’un moment, que cela commence à faire beaucoup de monde tout ça !
Et puis un jour… Jolene arrive silencieuse, intriguée. Alors qu’elle-même peine à s’éveiller dans un monde qu’elle ne comprend décidément plus, elle va transformer le “refuge” en un symbole de liberté !

Voilà, vous savez tout… Ou presque !
Bah oui !
Il en faudra quand même un peu plus pour partager la vie de cette “bande d’ignorés” et verser quelques larmes… mais c’est tellement beau !

Dans un style qui me ravit à chaque fois, un doux moment de lecture où la musique est omniprésente…

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« Il aurait fallu commencer par le début, mais le début, on l’a oublié. Ça a démarré bien avant nous. Et bien avant elle.
Rome ne s’est pas faite en un jour, la légende de Jolene non plus. On la présente aujourd’hui comme la meneuse d’une troupe d’insurgés. Plutôt que d’insurgés, ça tenait davantage d’une cour des Miracles contemporaine accueillant les trop maigres, les trop gros, les trop petits ou trop grands, les trop ceci ou trop cela, les roux, les Arabes, les Noirs et les Chinois. »

« Jolene s’est retournée et lui a fait signe d’arrêter.
Elle a fait un nouveau pas.
Elle s’est plantée à un mètre de monsieur Gaz, a posé son verre sur le comptoir et lui a expliqué qu’ici, on disait bonjour. Tous les jours, on disait bonjour. Que l’on soit patron, employé, client ou représentant, on disait bonjour. C’était une règle un peu vieillotte, légèrement surannée, mais on y tenait. Bon-jour. »

« C’est ce soir-là que Jésus a inventé le “velours des Carpates”. Il désirait quelque chose de fort et de doux, un cocktail qui ressemblerait à Jolene. Un truc qu’on n’aurait pas vu venir. Il a pressé des citrons verts, sorti une bouteille de sirop de gingembre dont il n’avait jamais su que faire et ajouté une bonne dose de vodka. »

« Et, même s’il avait acheté leurs terrains au prix fort, une promesse est une promesse, surtout si elle est signée, paraphée en bas à droite sur chaque page, lue et approuvée contractuellement.
Il a eu des procès. Il a perdu des procès.
Reconnu coupable, il a culpabilisé.
Il a eu des amendes, il s’est amendé.
Il a payé des dommages et des intérêts, des préjudices. Il n’a rien négocié, il a tout payé.
Mais la société ne pardonne pas si vite. Il était devenu l’escroc mégalo. Il resterait l’escroc mégalo. »

« Jamais je n’avais vu Jésus aussi heureux et jamais il n’avait aussi bien porté son nom. Au milieu des déshérités, il ne prêchait pas la bonne parole, il se contentait d’accueillir et de faire au mieux. “Faire au mieux” était devenu sa spécialité. Lorsque Mario lui expliquait qu’il ne pourrait nourrir autant de monde, il lui demandait simplement et calmement de faire au mieux. Lorsqu’il y avait un problème de couverture, de courant d’air, de chasse d’eau, il nous demandait de faire au mieux. Il dégageait une étonnante sérénité. Et cette sérénité, il la devait à Jolene. »

« Le jour débutait et, pour marquer le coup, le soleil envoya trois rayons dans ma direction. Je parvins à éviter les deux premiers, me pris le troisième en plein visage. Ne voulant pas avoir de problème avec le soleil, je ne lui adressai aucun reproche et continuai ma route. J’avais marché toute la nuit. Il avait fait doux, léger vent d’ouest, faibles risques de pluie. »

 

Gilles Marchand est né en 1976 à Bordeaux. Il a notamment écrit Dans l’attente d’une réponse favorable (24 lettres de motivation) et coécrit Le Roman de Bolaño avec Éric Bonnargent. Son premier roman solo, Une bouche sans personne en 2016, attire l’attention des libraires (il est notamment sélectionné parmi les “Talents à suivre” par les libraires de Cultura, finaliste du prix Hors Concours, et remporte le prix des libraires indépendants “Libr’à Nous” en 2017) et de la presse, en proposant le curieux récit, le soir dans un café, d’un comptable le jour expliquant à ses amis pourquoi il porte en permanence une écharpe pour cacher une certaine cicatrice.

Il a été batteur dans plusieurs groupes de rock et a écrit des paroles de chansons.

Des mirages plein les poches
https://leressentidejeanpaul.com/2019/01/05/des-mirages-plein-les-poches-de-gilles-marchand/

Un funambule sur le sable
https://leressentidejeanpaul.com/2019/01/14/un-funambule-sur-le-sable-de-gilles-marchand/

Une bouche sans personne
https://leressentidejeanpaul.com/2020/04/26/une-bouche-sans-personne/

Une bouche sans personne
https://leressentidejeanpaul.com/2020/04/26/une-bouche-sans-personne/

Le soldat désaccordé
https://leressentidejeanpaul.com/2022/12/12/le-soldat-desaccorde/

Émotion, Drame, Poésie, Roman

La double vie des Jodlere

de Gérard Papier-Wagner
Relié – 28 mai 2022
Éditeur : Autoédition

• Bandeau_Intro_1.jpg

Début d’avril 1981 éclata un scandale troublant encore les consciences de ceux qui s’y trouvèrent mêlés. Le crime, il faut le dire, fut abject, parce que perpétré par un jeune garçon s’étant servi de son exceptionnel don de peintre pour détruire sa bienfaitrice. Celle-ci n’ayant pas déménagé, le retour de Dominique, en ce mois de septembre 1998, risque de susciter bien des rancœurs et appréhensions. Le récit, ayant pour lieu d’action un vieux quartier de Paris vivant comme un village, explore la nature humaine dans ses recoins les plus secrets, et la création artistique en conflit avec le génie. Surtout lorsqu’il s’agit de Dominique Pique.

 

• Couv_2023-092_Papier-Wagner Gérard - La double vie des Jodlere

 

Avril 81.
Dominique Pique est un jeune garçon, très tôt, il se passionne pour la peinture. C’est un artiste, peut-être même un jeune génie. Marcelline, son professeur de dessin, voit en lui le moyen de vivre un rêve qu’elle n’a jamais pu approcher. Elle le prend alors sous son aile et décide de l’aider à développer des talents de peintre qui lui semblent innés. Mais la jeunesse ou peut-être bien la fourberie de Dominique lui fera commettre un acte inadmissible à celle qui était sa bienfaitrice…
Marcelline aura énormément de mal à se remettre de la folie destructrice du jeune génie, qui va s’amuser à détruire plusieurs vies autour de lui, à travers le temps.

J’ai eu un peu de mal à entrer dans mon récit. Trop de personnages (très intéressant et haut en couleur d’ailleurs, avec aussi de nombreuses failles) qui m’ont un peu perdu. Mais très vite, malgré de multiples rebondissements, j’ai retrouvé le fil conducteur du récit.

Comme dans ses autres récits, la plume de Gérard est fluide et très visuelle. J’ai eu à plusieurs reprises l’impression de voir les tableaux… et toujours cette pointe de poésie présente régulièrement agrémentée d’une grande maîtrise de vocabulaire…

C’est un livre que j’ai trouvé émouvant et sensible qui décrit très bien une vie de quartier « tranquille” qui mêle commérages, passions amoureuses, relations entre voisins avec ses hauts et ses bas.

Gérard a vraiment le don de me tenir en haleine jusqu’à un final subtil et plein de philosophie.

C’est le cinquième roman que je lis de cet auteur, et à chaque fois de belles surprises toutes différentes.
Qu’est-ce qui fait que certains écrivains soient très vite accueilli par un large public et d’autres qui le méritent tout autant, ont un lectorat plus confidentiel ?
Je n’ai pas de réponse à cette question…
Mais j’ai vraiment passé un excellent moment de lecture, avec des personnages auxquels je m’étais finalement attaché, tous très atypiques et remplis, pour la plupart, de drôles de secrets !

Mais chuut…
Je n’en dirais pas plus !

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Depuis le scandale d’avril 81 ayant anéanti ses chances de vivre avec celle qu’il aimait, sa déception s’était muée au fil des années en une sorte de mélancolie dans laquelle il avait fini par se complaire. Pour cela, il se composa une existence assez banale en apparence pour n’attirer sur lui ni l’attention des autres ni celle du destin souvent porté à compliquer les choses.
Charles faisait partie des êtres dont le bonheur simple et naïf contrarie les esprits cancaniers, par essence même, à l’affût des mauvaises nouvelles pour nourrir les commérages en exagérant au besoin leurs conséquences, afin de se faire valoir. »

« Semblant revenir à elle, Magali le fixe avec acuité.
– Voyons chéri, dis-moi ce qui te soucie réellement ?
– Inquiet pour Marcelline, j’ai rompu ma promesse de ne plus aller la voir. On l’avait déjà mise au courant, elle était effondrée. Ça m’a tellement bouleversé, que je lui ai proposé de partir avec elle loin d’ici. Je la croyais seulement rancunière. Mais elle m’a jeté à la figure, que jamais elle ne m’avait aimé, m’a traité d’idiot, et m’a flanqué à la porte en jurant de ne plus mettre un pied dehors. »

« – Excuse-moi, maman, j’ai pas mal à faire.
Il s’enfuit. Les câlins œil mouillé d’émotion et les cajoleries de sa mère lui sont insupportables maintenant qu’il jouit des faveurs de tant d’autres femmes lui prodiguant des tendresses autrement plus à son goût. “Chez toi, le sexe a chassé le sentiment.” lui redit Camille connaissant son frère mieux que quiconque. »

« – Je l’aime bien, il me parle comme à un grand. Et ce qu’il dit est toujours intéressant.
Sans savoir pourquoi, Martine a subitement les larmes aux yeux. Cela ne lui est pas arrivé depuis si longtemps, que ce chagrin lui paraît aussi doux, qu’une mélancolie qu’on caresse. »

 

 

Né en 1941 à Paris, diplômé architecte en 1966, Gérard Papier-Wagner a exercé en tant qu’urbaniste-architecte à Pointe-Noire en République du Congo, puis à Batna dans les Aurès en Algérie avant de travailler, en libéral à Rennes, dans sa propre agence d’architecture jusqu’en 2001.

Mona
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/22/mona/

LE PARFAIT inconnu
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/21/le-parfait-inconnu/

À cause du Zibaldone
https://leressentidejeanpaul.com/2023/05/28/a-cause-du-zibaldone/

Le disparu de Monrovia
https://leressentidejeanpaul.com/2023/06/27/le-disparu-de-monrovia/

Émotion, Drame, Fantastique, Noir, Poésie, Roman

BlackWater ******

Pluie
de Michael McDowell
Poche – 15 juin 2022
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture

• Bandeau_Intro_1.jpg

Si le clan Caskey accuse le poids des ans, il est loin de s’être assagi : révélations écrasantes, unions insolites et réceptions fastueuses rythment leur vie dans une insouciance bienheureuse. Mais quelque chose surplombe Perdido, ses habitants et ses rivières. Le temps des prophéties est enfin venu.

« Je pense que c’est une erreur d’essayer d’écrire pour la postérité.
J’écris pour que des gens puissent lire mes livres avec plaisir,
qu’ils aient envie d’attraper un de mes romans
et qu’ils passent un bon moment sans avoir à lutter. »

Michael McDowell

 

• Couv_2023-087_Mc Dowell Michael - BlackWater ******

 

C’est un peu mélancolique, que je referme ce sixième et dernier tome qui offre un excellent recul sur l’ensemble… Pas moins de 1500 pages qui m’ont tenu en haleine. Extrêmement addictive, cette saga familiale sur plusieurs générations se lit vite, beaucoup trop vite.
Oui, je referme mon livre avec de nombreuses questions… mais la globalité du texte, tant par son suspense que par sa poésie en valait vraiment le détour.

De tome en tome, je me suis attaché, j’ai détesté, j’ai attendu parfois, j’ai été surpris souvent…
À Perdido, les femmes ont mené définitivement la danse dans ce récit follement romanesque et foncièrement populaire, historique aussi saupoudré de vengeance et de mystère et toujours ce brin de fantastique, remarquablement dosé, jamais gratuit, dans l’accompagnement des bouleversements émotionnels de la famille Caskey. Des incursions dans le monde des vivants qui sont, je le trouve, très réussies.

Coup de cœur pour ce roman dans son intégralité.
Coup de cœur pour ces éditions où chaque couverture est un chef-d’œuvre autant par les détails que par la qualité. Je ne me suis pas lassé de les regarder, de les décortiquer découvrant régulièrement de petits détails en lien avec le récit.
Et coup de cœur pour terminer, pour le concept du roman à épisodes, qui m’a fait retourner en enfance, lorsque j’attendais impatiemment les divers périodiques auxquels j’étais abonné !

Magnifique…

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« – Il est presque trop tard pour que vous ayez des enfants, soupira Queenie. J’espérais avoir un autre petit-fils. Mais peut-être que si vous vous y mettez rapidement…
– Queenie, je ne veux plus entendre un mot sur les enfants, coupa Miriam. Si je vois une de ces créatures chez moi, je me servirai de son crâne comme d’un pique-aiguilles. Malcolm, ne laisse pas ta mère te mettre des idées dans la tête à propos de petits-enfants, parce que je peux te garantir que personne ne me fera porter des vêtements de maternité. »

« Elle avait confiance en Lilah comme en elle-même. Ce que Lilah voulait était ce dont elle avait besoin ; ce qu’elle faisait était précisément ce que requérait la situation. En bref, la fillette devint rapidement insupportable. Or, Miriam ne s’apercevait de rien, ou peut-être choisissait-elle de ne rien voir. Elle la chérissait malgré son arrogance, et peut-être l’aimait-elle davantage à mesure que l’enfant devenait plus détestable avec les autres.
Oscar voyait tout ceci et s’en plaignait à sa femme et à son gendre. Selon lui, Elinor et Billy devaient intervenir avant que la petite fille ne soit irrémédiablement perdue. Mais ces derniers laissaient faire. »

« Tous ses rêves de jeune homme – ce qu’il obtiendrait, aurait et serait – n’étaient que des moyens pour parvenir à ses fins. Et cette finalité, c’était le bonheur.
Les choses ne s’étaient pas déroulées comme prévu, loin de là, pourtant il était raisonnablement heureux. Il craignait de se leurrer, de garder intentionnellement les yeux fermés pour clamer haut et fort que les barreaux de sa prison n’existaient pas. Peut-être existaient-ils bel et bien : c’était la maison, c’était Elinor, c’était le verger de pacaniers de l’autre côté de la route, c’étaient la digue et la rivière qui coulait derrière, Miriam et ses incessantes requêtes au téléphone d’un côté, et la forêt de pins sombres de l’autre. Mais si ces barreaux existaient bel et bien, il ne les voyait pas.
Sincèrement, il ne se sentait pas prisonnier ; et si c’était le cas, il faut croire que l’emprisonnement lui procurait un certain plaisir. »

« Il écouta, transporté de joie, avec stupeur ensuite lorsqu’une deuxième voix se joignit au chant, d’abord en cadence, puis à la façon d’un canon. Sa stupeur se fit émerveillement lorsqu’une troisième voix entra dans le chant. C’était celle d’Elinor. Elle chantait comme jamais Billy, ni personne à Perdido, ne l’avait encore entendue chanter. Les trois voix – « féminines, mais pas humaines », songea Billy – poursuivirent ainsi pendant plus d’une heure, aussi longtemps que dura la pluie. Quand celle-ci diminua, les voix aussi. Et quand l’eau ne tomba plus qu’une goutte après l’autre des avant-toits, le chant cessa tout à fait. Billy avait depuis longtemps perdu l’habitude de prier, mais là il implora les nuages de revenir, qu’ils s’abattent au-dessus de la maison dans l’espoir que les voix se remettent à chanter. Mais les nuages avaient dérivé loin de Perdido, et la maison demeurait silencieuse, à l’exception des plic ploc tombant du toit. »

 

Au-delà des manipulations et des coups de théâtre, de l’amour et de la haine, Michael McDowell (1950-1999), docteur en littérature, collectionneur d’artefacts mortuaires, co-créateur des mythiques Beetlejuice et L’Étrange Noël de monsieur Jack, et auteur d’une trentaine de romans, a réussi avec Blackwater à bâtir une série populaire de six livres captivants à l’atmosphère unique, à la croisée de la saga familiale et du fantastique.

Capture d’écran 2023-08-03 à 19.16.41.png