Anticipation, Drame, Science Fiction

Le Passage *

de Justin Cronin
Poche – 7 mars 2013
Éditions : Pocket

Années 2010. Dans le Tennessee, Amy, une enfant abandonnée de six ans est recueillie dans un couvent… Dans la jungle bolivienne, l’armée américaine recherche les membres d’une expédition atteints d’un mystérieux virus… Au Texas, deux agents du FBI persuadent un condamné à mort de contribuer à une expérience scientifique gouvernementale. Lui et les autres condamnés à la peine capitale participant au projet mutent et développent une force physique extraordinaire. Les deux agents du FBI sont alors chargés d’enlever une enfant, Amy. Peu après que le virus a été inoculé à cette dernière, les mutants attaquent le centre de recherches. Près d’un siècle plus tard. Une communauté a survécu à l’apocalypse causée par l’attaque des viruls, ainsi qu’ont été baptisés les mutants. Une adolescente la rejoint bientôt. Une puce électronique implantée sous sa peau révèle qu’il s’agit d’Amy, âgée désormais de plus de cent ans mais qui en paraît à peine quatorze… L’aventure ne fait que commencer.

Justin Cronin m’a entrainé, que dis-je, m’a happé dans sa fresque apocalyptique d’une puissance narrative incroyable. Son écriture immersive, à la croisée du thriller et de la science-fiction, déploie une galerie de personnages inoubliables, des survivants rongés par la peur aux créatures nocturnes hantant un monde dévasté. Le roman m’a un peu fait pensé de part son ambiance à Je suis une légende le film avec Will Smith et à The Road avec Viggo Mortensen, mais il impose surtout, je trouve, sa propre identité en mêlant tragédie intime et survie collective. Chaque page est une montée en tension, chaque chapitre une plongée dans l’inconnu. Un roman monumental de 1280 pages, fascinant et ambitieux à l’atmosphère suffocante, où l’espoir subsiste malgré la nuit qui s’étire et semble éternelle.

Cronin prend le temps de poser son univers et ses personnages, ce qui peut sembler lent au début, mais l’immersion en devient d’autant plus forte. J’ai particulièrement aimé la construction du récit, avec cette alternance entre le passé et le présent, et la montée en tension constante. La seconde partie, plus tournée vers la survie post-apocalyptique, m’a un peu moins captivé que la première, mais l’ensemble reste très agréable à lire.
Les tomes 2 et 3, Les Douze avec ses 960 pages et La Cité des Miroirs et ses 1088 pages sont dans ma PAL 😅 😜 😂!!!

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Avant de devenir la Fille de nulle part – Celle qui vint en marchant, la Première, la Dernière et la Seule, et qui vécut mille ans -, ce n’était qu’une petite fille appelée Amy. Amy Harper Bellafonte, née dans l’Iowa.
À sa naissance, sa mère, Jeannette, avait dix-neuf ans. Jeannette lui donna le prénom de sa propre mère, Amy, morte quand elle était tout bébé, et pour deuxième prénom Harper, à cause de Harper Lee, la femme qui avait écrit Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, le livre préféré de Jeannette – à vrai dire, le seul livre qu’elle ait lu jusqu’au bout à l’école. Elle aurait pu l’appeler Scout, comme l’héroïne de l’histoire, parce qu’elle aurait voulu que sa petite fille devienne pareille en grandissant, forte et drôle et futée, tout ce qu’elle, Jeannette, n’avait jamais réussi à être. Mais Scout était un nom de garçon, et elle ne voulait pas que sa fille passe sa vie à s’expliquer là-dessus. »

« — Regardez-la ! Cette fille parle aux ours ! fit une voix.
Un murmure incrédule parcourut la foule. Les appareils photo commencèrent à mitrailler. Lacey s’accroupit à côté d’Amy, écarta avec ses doigts les mèches de cheveux noirs de son visage. La fillette avait les joues ruisselantes d’eau et de larmes mêlées. Il se passait quelque chose.
— moi, mon enfant.
— Ils savent, fit Amy, les mains toujours plaquées contre la vitre.
— Les ours ? Qu’est-ce qu’ils savent ?
La petite fille leva la tête vers elle. Lacey n’en revenait pas. Elle n’avait jamais vu une telle expression de tristesse sur le visage d’un enfant, comme si elle avait eu la révélation d’un grand malheur. Et pourtant, dans ses yeux, elle ne lisait aucune crainte. Quoi que Amy ait appris, elle l’acceptait.
— Ce que je suis, répondit-elle. »

« Carl et Martha étaient morts. Ils étaient blottis l’un contre l’autre, comme des cuillères dans un tiroir, dans le lit d’hôpital, Carl serrant sa femme contre lui, un bras passé autour de ses épaules. On aurait dit qu’ils dormaient. Ç’aurait pu être la fumée, mais l’air de la pièce disait à Wolgast qu’ils étaient morts bien avant l’incendie. Sur la table de nuit, il y avait une bouteille de whisky à moitié vide et à côté un journal plié, comme celui qu’il avait vu, d’une minceur inquiétante, avec un énorme gros titre hurlant dont il détourna le regard. II préféra le mettre dans sa poche pour le lire plus tard, et resta un moment debout au pied du lit où les corps étaient allongés. Puis il referma la porte de la chambre et alors seulement, enfin, il pleura. »

÷÷÷÷÷÷÷

Né en 1962, Justin Cronin a effectué ses études à l’université de Harvard. Il est l’auteur de plusieurs romans dont Huit saisons (Mercure de France, 2003), couronné par le prix Pen-Hemingway. Il vit avec sa femme et ses enfants à Houston, au Texas, où il enseigne l’anglais, à l’université Rice.
Retrouvez la trilogie de l’auteur sur http://enterthepassage.com/

Anticipation, Émotion, Science Fiction, Thriller psychologique

Memoria

de Alan Spade
Broché – 16 décembre 2021
Éditions : Éditions Emmanuel Guillot

Quelle place occupe la mémoire dans notre vie de tous les jours ? Depuis qu’elle a perdu une partie de ses souvenirs intimes, Lucinda Vels traverse le quotidien comme un fantôme. Avec un certain cynisme, elle équipe d’autres personnes d’implants neuronaux, alors qu’en tant que « Tradi », elle désapprouve totalement la démarche. Mais elle a besoin d’amasser les crédits pour accomplir son rêve d’une société plus juste, et ce travail paie bien. Ironie du sort, elle va finir par se laisser persuader d’utiliser la technologie sur elle-même, afin de recouvrer la mémoire. C’est alors qu’elle se découvre mère. Elle qui a toujours pris soin de ne pas tomber amoureuse a eu une fille, et son destin va en être bouleversé.

La semaine dernière, j’ai eu l’occasion de rencontrer Alan Spade lors d’une séance de dédicace dans un centre commercial près de chez moi. Une rencontre bien trop brève à mon goût : un rendez-vous m’attendait, et je n’ai pas pu échanger autant que je l’aurais souhaité. Compte tenu de ma pile à lire, je lui avais précisé que ma lecture ne serait pas pour tout de suite…

Mais avant-hier soir, en rentrant chez moi, mon regard a été attiré par le livre d’Alan, posé sur mon bureau. J’avais oublié de le ranger. Je l’ai pris en main… et c’est à ce moment précis que tout a basculé. Par curiosité, j’ai lu quelques pages… et ma fierté en a pris un coup. Impossible de m’immerger dans l’histoire, comme si un mur invisible m’empêchait d’y entrer. Dès lors, ce livre est devenu un défi.

J’ai tout mis en pause, réglé mes affaires courantes, dîné, puis enfin, dans le calme, j’ai repris ma lecture depuis le début. Le style d’Alan n’est pas forcément fluide au premier abord ; il a exigé, au lecteur que je suis, une attention particulière. J’ai régulièrement dû me référer au glossaire, précieux allié placé à la fin du roman. Mais au fil des pages, un déclic s’est produit, j’ai commencé à percevoir la richesse de son écriture, son érudition et sa parfaite maîtrise de son univers. Peu à peu, je me suis laissé happer. L’histoire, mêlant mémoire et identité, distille une tension constante, nourrie par un rythme haletant et des retournements de situation imprévisibles.

Lucinda Vels, l’héroïne est confronté à une réalité instable, elle voit ses souvenirs lui échapper, se dérobant comme du sable entre ses doigts. Manipulation, quête de vérité, course contre le temps… Alan Spade tisse un récit immersif et angoissant, qui m’a plongé dans une spirale où le passé et le présent s’entrelaçaient dangereusement.

Memoria est un roman exigeant, mais envoûtant. Une lecture qui se mérite, mais qui, une fois apprivoisée, dévoile toute sa profondeur. Cela faisait longtemps que je n’avais pas “exploré” un roman de science-fiction aussi fascinant, et je ne regrette pas ce voyage dans un univers où la mémoire est à la fois une force et une menace.

Une lecture à ne pas manquer si vous aimez les thrillers psychologiques et les récits qui interrogent au plus profond de soi !

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Lucinda palpa ses draps fiévreusement, comme si le simple fait de les agripper pouvait retenir le délicieux rêve et ces images qui s’enfuyaient. Elle avait été sur le point de voir ses yeux ! De pouvoir enfin connaître leur couleur, de plonger dans ces fenêtres de l’âme de l’enfant. Et tout cela lui échappait ! »

« Comme souvent ces derniers temps, Lucinda se rappela les instants qui avaient suivi son réveil dans son lit, ce jour fatidique où elle avait perdu la mémoire. Cette impression que de larges pans de son existence lui faisaient défaut avait été la plus marquante. Elle s’était demandé si elle n’était pas folle en réalisant que sa vie sociale était aussi emplie que le vide intergalactique. Ce n’était que par la suite, lorsque sa mère lui avait appris qu’elle la croyait sur Elsevia, une planète lointaine, qu’elle avait commencé à penser que sa santé mentale n’était peut-être pas en cause. Pourquoi lui aurait-elle menti ainsi ? »

« – “Citoyenne, vous n’étiez pas à votre poste hier matin ? Une visite à l’infirmerie, je crois ?
– Bien malgré moi.
– Comment allez-vous ?
– Beaucoup mieux, merci.
– Où en êtes-vous du découplage synaptique du Cyclon B26-Z?”
Le B26-Z était la dernière version des calottes neuronales de la Nan Tech. Lucinda avait commencé à travailler dessus deux semaines auparavant.
– “Cela avance correctement, répondit-elle. J’ai éliminé 75 % des scories résiduelles. Les variations de fréquence restent dans les normes.” »

« – Écoute, la semaine prochaine, c’est la fête de la Réconciliation. Si tu as vraiment eu une fille, c’est obligé que tu l’y aies emmenée au moins une fois. Attends jusque là. Des souvenirs te reviendront sûrement. Comme dans le Splash à rebond, tu sais.
Lucinda hocha la tête d’un air assez peu convaincu, mais Annette eut l’impression que sa détermination avait fléchi. »

« J’aime concevoir des univers ayant leur cohérence intrinsèque, qu’il s’agisse d’univers de science-fiction, de fantastique ou de fantasy (ou un peu des trois). Ils doivent avoir leur personnalité propre, l’un des meilleurs modèles en ce domaine étant vraisemblablement Dune, de Franck Herbert. Dans mes histoires, j’essaie d’imprimer un certain rythme de lecture, de ménager une tension dramatique et émotionnelle. Je considère que la littérature est l’un de ces domaines où l’on est en apprentissage toute sa vie. Je m’efforce d’améliorer chacun de mes ouvrages, de tirer parti de mes erreurs. C’est pourquoi les critiques sont importantes.

En plus de ses nombreuses autres qualités, Anne-Christine, mon épouse, m’offre une aide extrêmement précieuse, tant du point de vue du fond que de la forme. Elle m’apporte son point de vue féminin, qui est irremplaçable. J’écoute avec attention ses critiques. Celles-ci s’améliorent avec chaque livre. Ses compliments sont si rares que cela me permet de me concentrer sur l’essentiel.

En écrivant Espace et Spasmes (devenu depuis Les Explorateurs) et le Cycle d’Ardalia, j’ai pris conscience qu’à partir du moment où j’essayais de communiquer une part de rêve, tout devait concourir à provoquer en vous le frisson de l’évasion : de la couverture au titre du livre, en passant par le nom de l’auteur ! C’est pourquoi j’ai opté pour un pseudo, Alan Spade, qui m’est venu tout naturellement.

Afin d’élargir mon public, parce que c’est un genre qui me tient à cœur et que j’aime relever des défis, je me suis dernièrement lancé dans l’écriture de thrillers. L’un d’entre eux, ma nouvelle Le Vagabond, est offert en téléchargement gratuit.

À vous de juger en me lisant si j’ai su saisir l’air du temps, si ce que j’écris fait écho à vos interrogations ou vous touche d’une manière ou d’une autre. Ou simplement si vous en retirez quelque plaisir. »

Mon site d’auteur : http://emlguillot.free.fr/index.html

Mon blog : http://alanspade.blogspot.fr/

Amour, Polar, Roman, Science Fiction, Thriller

Projet Aurora 2142

de Michael Fenris
Broché – 1 juin 2024
Éditions : Des livres et du Rêve

• Bandeau_Intro_4.jpg

Années 50, Purdence, petite ville oubliée du Nouveau-Mexique au nom mal orthographié, que personne n’a jamais songé à corriger.
Perdus dans ce désert, le shérif Stone et son adjoint Brent mènent une vie monotone, entre chaleur étouffante et beuveries du samedi soir.
Jusqu’au jour où un cadavre est retrouvé, comme tombé du ciel.
Son corps a subi de multiples opérations, son squelette est recouvert d’une matière inconnue tout comme sa mystérieuse combinaison orange.
Le médecin local est dépassé. Y a-t-il un lien avec les bases militaires voisines et leurs récents essais nucléaires ?

Michaël Fenris nous livre une œuvre captivante entre polar et science-fiction.
Une plume efficace à découvrir de toute urgence.

 

• Couv_2024-062_Fenris Michaël - Projet Aurora 2142

 

1955.
Ville de purdence, complètement perdue dans le désert. Le shérif Stone et son adjoint Brent occupent comme ils peuvent leur quotidien bien monotone, quand un jour, ils sont appelés suite, à la découverte d’un cadavre qui n’a plus de visage et semble tombé du ciel !
Il est brisé en mille morceaux, est vêtu d’un type de combinaison orange que personne n’a vue jusqu’à présent, et porte aussi un étrange médaillon autour de son cou.
Le médecin légiste qui récupère le corps se rend compte que la victime a été greffé sur tout le corps avec des prothèses utilisant des matériaux et une pratique médicale encore inconnus.
Qui est ce personnage ? D’où vient-il et où a-t-il pu bénéficier de cette intervention médicale extrêmement pointue ?

Michael Fenris aligne les phrases et fait défiler ses chapitres d’une main de maître dans ce roman inclassable, qui oscille régulièrement entre polar, roman d’espionnage, de guerre et de science-fiction.
J’ai pris énormément de plaisir à retrouver sa plume et ses dialogues gouailleurs, malgré un suspense constant et une volonté flagrante de perdre son lecteur. Et il y parvient parfois, et c’est à chaque fois pour mieux rebondir. On va suivre ainsi une enquête, où chaque nouvel élément trouvé va perdre un peu plus nos policiers au point qu’ils se perdront d’abord complètement avant de recevoir un message qui va les retourner !
Des rebondissements constants, une fin étonnante, et cerise sur le gâteau, une belle histoire d’amour qui arrive à se glisser très agréablement dans le récit, je ne peux que vous conseiller ce roman “mélanges de genres” très bien ficelé !

Un grand merci à Angie Lollia, des éditions Des livres et du rêve, qui m’a permis de m’amuser, en réalisant cette couverture complètement folle !!!

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« Le mort est tel que ce vieux Buggy l’a déclaré. Allongé dans le sable, enfoncé, une main en griffe tendue vers le ciel comme s’il cherchait à implorer quelque chose, ou quelqu’un. Sa jambe droite forme un angle de quatre-vingt-dix degrés avec le reste du corps, elle part vers l’extérieur, le pied en haut. Quant à son visage, il n’existe plus. »

« – Comment ça va, shérif ?

Stone hausse les épaules. On fait aller.
– Alors, c’était vrai ce que racontait Buggy ? À propos du macchabée ?
La question irrite le policier. Cette vieille outre a dû en parler aux trois-quarts de la ville.
– Je croyais que personne ne prêtait attention aux délires de ce poivrot. »

« Le corps d’un individu d’une trentaine d’années, équipé de multiples prothèses de très haute technologie, dont même nos plus éminents chirurgiens ignorent le principe. J’ajouterai que le défunt était vêtu d’une combinaison recouverte de fils d’un métal extrêmement résistant, et qu’il présente tellement de fractures qu’il semble être tombé d’un avion en vol.

– En quoi cela me concerne-t-il ?
– L’homme en question possédait une plaque d’identification au nom de Tom Briard, né le 26 mars 1910.
– Un faux, assurément ! »

« Debout sur la terrasse de sa maison, Anthony Stone fume une cigarette, nu comme un ver. Dans la chambre à côté, Sarah-Lou Cornell dort à poings fermés. Lorsqu’il est rentré de chez Buggy, elle s’est précipitée sur lui, presque désespérée, incapable de contenir son émotion de le voir sain et sauf. Elle l’a littéralement harcelé de questions auxquelles il a répondu de façon évasive, avant de le tirer en direction du lit. Ils ont fait l’amour doucement, c’est elle qui a pris la direction des manœuvres, le laissant allongé sur les draps tandis qu’elle s’installait sur lui. »

 

Michael Fenris est né le 03 mai 1968, d’origine lorraine, où il garde de profonds attachements avec la ville de Nancy, et installé professionnellement comme médecin en région parisienne depuis 2002.
Passionné par la lecture et l’écriture, il entasse pendant plus de trente ans des pages manuscrites dans des cartons, mais ce n’est qu’en 2015 qu’il décide de franchir le cap en proposant ses premiers manuscrits aux Éditions Prisma.

Sont respectivement sortis :

Chez Prisma
– Feuilles en 2015,
https://leressentidejeanpaul.com/2022/08/17/feuilles/
– le Syndrome Noah en 2016,
– Thérianthrope en 2018,
– L’île en 2019,
– Déviation en 2020
– Émersion en 2021.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/08/19/emersion/

Chez Evidence
– Neige,
– Whistlers,
– Horizons Funèbres
– Le Fétichiste.

Chez Eaux Troubles
– Diamants sur Macchabées (reprise d’un auto édité)
– Vengeance sur Pellicule.

En autoédition
– Aaverhelyon,
– Diamants sur Macchabées 1° version
– les 7.

En parallèle il développe les aventures de Don et de Luc Dassaut sous un autre nom, et travaille au scénario de plusieurs BD.

Roman, Science Fiction, Sciences, Suspense, Thriller

L’ultime expérience

de Bruce Benamran
Poche – 8 septembre 2021
Éditions : J’ai Lu

• Bandeau_Intro_1.jpg

Sylvain Guérin est un employé sans histoire à la routine millimétrée. Un matin, le JT annonce qu’un accident a eu lieu sur la route de son travail. La seule victime s’appelle Sylvain Guérin. S’agit-il d’un homonyme ? Quelques minutes plus tard, un SMS l’exhorte à ne surtout pas se rendre au bureau… Entre courses-poursuites, machination scientifique et engrenage industriel machiavélique, la vie de Sylvain repose sur un passé qui pourrait bien receler les clés de l’expérience ultime de l’humanité. Un premier thriller trépidant qui n’est pas sans rappeler les maîtres français du genre !

 

• Couv_2023-124_Benamran Bruce - L'ultime expérience

 

Pour un premier roman, Bruce Benamran a déjà bien compris les astuces pour ferrer ses lecteurs !

Lu très vite, le rythme soutenu et les chapitres très courts poussent à une lecture rapide.
Bruce a fait le choix de chapitres très courts, en passant régulièrement d’un personnage à l’autre, c’est dynamique et cela donne une vue d’ensemble sur le récit.
Véritable tourne-pages, impossible de lâcher ce roman construit comme un puzzle qui se met en place au fil du déroulement des pages. L’idée principale, quoi que déjà utilisée, fonctionne parfaitement. J’ai imaginé facilement un Ben Affleck, ou un Bruce Willis dans le rôle de Sylvain.

Il y a du suspense, il y a de la fiction, et même une pointe de science-fiction. J’ai été emballé par ce récit abouti, mais un peu plus d’émotions aurait pu amener un “plus” aux personnages que j’ai trouvé crédibles soit, mais un peu froids, j’ai eu un peu de mal à me projeter vers eux. Mais cela reste malgré tout un bon moment de lecture en attendant le prochain roman !

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Je suppose que ça arrive à tout le monde, ce genre de rêves… Tu sais, celui où on – pardon, je te tutoie, mais au point où on en est, on ne va pas faire de chichi, hein… Donc, je disais, le genre de rêve où on court, sans trop savoir si on cherche à attraper quelque chose ou à échapper à quelqu’un… On peut bien être dans une forêt ou dans un long couloir, il n’y a rien qui puisse nous faire dire : “Hey, mais c’est un rêve, pas besoin de s’épuiser comme ça !” D’ailleurs, je ne devrais même pas savoir qu’il s’agit d’un rêve, à vrai dire. Mais en même temps, je ne suis pas censé te parler, alors…
Donc, tu veux connaître mon histoire ; j’espère que t’es bien installé, parce que mon histoire est aussi complexe qu’elle est inhabituelle… »

« Ça fait bizarre, quand même, je ne vais pas te le cacher. Je me suis senti un peu con, pendant deux secondes, d’avoir reproché à ce pauvre type à peine décédé d’avoir gâché ma journée alors qu’il y avait quand même peu de chances qu’il l’ait fait exprès, mais surtout, aucune que ce soit pour m’emmerder. »

« Il avait été accompagné par des gens bienveillants qui allaient l’aider à s’accomplir, à faire quelque chose d’important de sa vie, à améliorer le monde en combattant l’oppression et l’impérialisme qui se camouflaient bien en faisant croire aux populations que ce qui comptait était la liberté et l’égalité, alors que lui et ses frères savaient bien les réelles motivations de ces pays, de ces sociétés, de ces hommes impies : l’argent et le pouvoir. Tout ce qui les intéressait, c’était avoir du pouvoir, et avoir de l’argent pour acheter encore plus de pouvoir. Peu importaient les morts et les victimes. Tant que les nantis avaient ce qu’ils désiraient. »

« Ce que je vous propose, c’est d’avoir votre propre laboratoire de recherches, un budget quasiment illimité et une immunité totale. La seule chose que nous attendons de vous en retour, c’est que vous poursuiviez vos travaux et que vous en partagiez les découvertes avec un groupe restreint de… bienfaiteurs. »

 

Passionné de science depuis toujours, Bruce Benamran rêvait de devenir pilote d’avions. Il a cependant échoué aux portes de l’École nationale de l’aviation civile car il est myope ! Il s’est alors tourné vers l’informatique et a créé son entreprise d’architecture logicielle.
En 2010, il découvre les vidéos américaines de vulgarisation scientifique.
Eureka ! Il a trouvé sa voie et importe le concept en France. En août 2013, il créé sa chaîne e-penser sur Youtube qui connaît un succès croissant jusqu’à atteindre aujourd’hui plus d’un million d’abonnés suivent ses vidéos qui tentent d’expliquer la science avec humour.

Il se produit sur scène, en première partie du spectacle d’Alexandre Astier, L’Exoconférence.

Bruce Benamran est aussi l’auteur de Prenez le temps d’e-penser.
L’Ultime Expérience (Flammarion, 2020) est son premier roman.

Anticipation, Émotion, Drame, Dystopie, Science Fiction

L’Œil du chaos

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 8 juillet 20212
Éditions : Taurnada

• Bandeau_Intro - ter.jpg

Tandis qu’une canicule sans précédent frappe l’Europe, Théo, un jeune lycéen de 17 ans, est terrifié quand il réalise que les photos qu’il vient de faire dévoilent l’horreur et le chaos 21 jours à l’avance… Mais personne ne le croit. Et lorsque, partout dans le monde, le courant disparaît, les avions s’écrasent et que toutes les cloches des chapelles et des églises se mettent à sonner inexplicablement, il est déjà trop tard. Théo est alors loin d’imaginer l’incroyable mission de survie et d’espoir que le destin lui réserve. Un thriller d’anticipation à la frontière du réel, percutant et chargé d’émotions.

 

• Couv_2023-017_Dhainaut Jean-Marc - L'Œil du chaos

 

J’ai découvert Jean-Marc Dhainaut avec Brocélia que j’avais beaucoup aimé, édité aussi aux Éditions Taurnada.
Lorsque j’ai su la thématique, très actuelle de L’Œil du chaos, je me le suis procuré très vite !

Théo, est un jeune lycéen introverti de 17 ans, mais c’est aussi un passionné de photo, qui lui permet de transcrire ses émotions.
Un jour, pour transformer ses photos sans ajouts numériques, il décide de créer un nouvel objectif pour son appareil en se servant d’un prisme qu’il a chez lui. Après quelques heures de labeur, content de son résultat, décide de faire des essais. Dès les premières photos, un peu floues, il se rend compte qu’il y a quelque chose d’anormal. Il continue ses prises de vue, et obtient la confirmation de ce qu’il avait pensé. Il se rend compte avec stupeur que les photos prises montrent ce qu’il sera vingt-et-un jours plus tard à la même heure. Mais le pire, c’est ce que montrent les photos. Crash d’avions, accidents sur les routes, des morts partout… un reflet de la fin du monde. Il en parle à ses amis, à sa famille, personne ne le croit. Il décide alors de poster les photos sur les réseaux sociaux, et d’attendre que le temps le rattrape…

Un très bon roman. De l’action, mais de l’émotion aussi… J’ai ouvert les yeux sur de nombreuses choses. Aucun temps mort, époustouflant même parfois. Oui, Jean-Marc a ajouté un peu de surnaturel à son récit. Mais le lecteur que je suis a complètement plongé dans ce récit plus que crédible à bien des égards… La seule critique que je pourrais faire, c’est que je l’ai trouvé trop court !
Un “Page-turner” que nous envierait de nombreux auteurs anglo-saxons !

La terre et ses habitants, vivent-ils leurs derniers instants.
Les humains, méritent-ils un sursaut, un dernier espoir ?

÷÷÷÷÷÷÷
Extraits :

« Le 23 juillet 2014, dans un communiqué, la NASA dévoilait que la Terre avait échappé, deux ans plutôt, jour pour jour, à une tempête solaire d’une ampleur considérable et inédite depuis 1859. Selon les spécialistes, le vent solaire aurait pu neutraliser le réseau électrique mondial et interrompre toutes les télécommunications, les liaisons Internet, ainsi que les transports aériens, et neutraliser tous les systèmes électroniques. Le communiqué, rendu public, précisait que cette tempête aurait pu provoquer une grave catastrophe mondiale et renvoyer notre civilisation au XVIIIe siècle. »

« La nature humaine, mon gars. Elle ne tarde jamais à se réveiller quand c’est le bordels. Je crois qu’on a tous basculé dans l’horreur. On a vu ça des dizaines de fois dans les films, dans les bouquins. Le même scénario banal à quelques nuances près. C’est la merde. »

« Imagine, un ultimatum mondial. Le truc de dingue qui nous aurait dit, quelques années, plutôt, que pour éviter ce qui vient de se passer ou n’importe quelle autre catastrophe qui nous pendrait au nez, que L’humanité, toute entière aurait dû renoncer à son confort, à sa technologie, ses énergies. Même rien que quelques années, même une seule. Se taire, se figer. Bref, plus rien, le temps de laisser la nature se refaire une santé et pour nous sauver tous. Nous, et nos gosses. Eh bien… Pour l’économie, personne ne l’aurait fait. Faut croire que la nature a tranché. »

« Qui que nous soyons, il y aura toujours, quelque part, quelqu’un qui se souviendra de nous. Et que cela puisse être avec le sourire, l’indifférence ou la mélancolie importe peu. Ce qui importe, c’est de jouer le rôle que notre cœur nous enseigne, de suivre ce destin que nous avons tous, quitte à se rebeller parfois. Car ce qui le rend formidable, ce destin, c’est sa découverte inconsciente, et surtout le regard en arrière que l’on pose un jour sur lui. »

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.

Anticipation, Psychologie, Roman, Science Fiction, Suspense

La Guilde des Supras

de O’Scaryne
Broché – novembre 2019
Éditions : Elenya

Bandeau_Intro_2022-04-25.jpg

2066.
Une panne générale paralyse toute la planète. Les machines, usines, centrales nucléaires, appareils électriques, véhicules s’arrêtent. Le système économique planétaire est en souffrance, obligeant l’Humanité à le repenser.
Dans ce Nouveau Monde, La Guilde des Supras ― une unité composée d’hommes et de femmes dotés de capacités psychiques hors du commun ― lutte contre le crime. Des « suprasens » qui ne mettent pourtant pas à l’abri les membres de la Ligue du Grand Paris d’attaques répétées.
Toutes leurs capacités vont devoir être mobilisées pour se lancer sur la piste du coupable qui les menace, eux et leurs proches.

Quelque part entre « Soleil Vert » et « Minority Report », La Guilde des Supras est un thriller d’anticipation où les sens tiennent une place conséquente dans ce Nouveau Monde qu’est devenue la Terre !

 

2022_034_O'Scaryne - La Guilde des Supras

 

Je découvre la plume d’O’Scaryne avec ce thriller psychologique et psychique, mené tambour battant !

24 mai 2066.
14h29 (heure de Paris).
La Terre subit une panne globale. Plus rien ne fonctionne nulle part, toutes les machines sont à l’arrêt.
22h10, le même jour, tout se remet en place.
Pas la société… Elle vient de s’écrouler…

Tous les habitants de la planète sont obligés de revoir complètement leur travail, leur système économique et leur mode de vie.
Oubliées les frontières, les barrières professionnelles, les gens se donnent “ la main”. Mais petit à petit, deux tendances vont se former.
La “Sphère E” et la “Sphère A”.

La Sphère E :
La sphère écocapitaliste. Leur mode de vie est axé sur la libre entreprise, la recherche du profit, des richesses et de la réussite personnelle. Ils ont certaines obligations. Abandon définitif des énergies fossiles et une politique “zéro déchet, zéro pollution”.
Police, justice et armée restent les garants de l’ordre public.

La Sphère A :
La sphère alter-créative. Les citoyens de cette sphère ont opté pour la mise en avant des consciences humaines. La sécurité, la paix, la bienveillance, l’intelligence collective sont au cœur de leurs développements. Ils sont libres de s’installer où ils le souhaitent, sous condition de respecter le vivant et l’environnement. Chez eux, le pouvoir fait place à l’épanouissement universel.
Une Guilde a été créée. C’est elle qui veille au bon fonctionnement des échanges et de la vie. Cette Guilde est constituée de “supras”, sélectionnés, formés et triés sur le volet. Des hommes et des femmes qui ont développé leur côté psychique. Ils peuvent, soit lire les pensées des autres, se déplacer par l’esprit, communiquer dans n’importe quelle langue sans l’avoir apprise, etc… Ils sont tous dotés d’une très haute sensibilité aux forces vibratoires…

Un jour, les membres des Supras font face à des attaques de plus en plus violentes et très ciblées.
Mais qui peut bien en vouloir à cette élite bienveillante, alors qu’elle ne souhaite que la paix ?

Bienvenus dans un Paris futuriste, avec une atmosphère bien “étrange”, entièrement crée par O’Scaryne.
Je m’y suis cru !
C’est moderne, rythmé, les dialogues bien construits, l’écriture très agréable est captivante. Une enquête sans “grandes” surprises soit, mais une belle utilisation du suspense et de la psychologie pour les différents protagonistes. Plusieurs fois, je me suis cru dans un film, c’est très visuel avec une belle montée en puissance jusqu’au final, que je n’ai pas vu venir…

Personnellement, j’ai trouvé le roman trop court à mon goût. J’aurais aimé m’en prendre plus encore dans les yeux, dans la tête…
Une suite ? pourquoi pas…

J’ai passé un agréable moment lecture, et (allez, j’insiste un peu…), je ne serais pas contre retrouver tous les personnages, pour suivre leur “évolution” dans une nouvelle aventure !

Merci O’Scaryne

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Le souffle et les jambes coupées, Ludmila descendit de son vélo avant d’avoir atteint le haut de la rue. Le début de la longue côte abrupte avait eu raison de ces dernières forces.
Grosse journée !
Et nuit courte en perspective puisqu’elle devait participer, dans moins de quatre heures, à une Web-conférence entre Supras de la “sphère A”. Bien sûr, elle pouvait se connecter depuis son domicile, mais elle devait être présentable : habillée et le visage débarrassé des traces d’oreiller et d’autres stigmates nocturnes décalqués sur sa peau de quinquagénaire en déficit d’élastine. L’impossible donc de se jeter sur la toile au saut du lit ! »

« Une panne générale paralysa, partout dans le monde, l’ensemble des machines, usines, centrales, appareils, véhicules… fonctionnant aux énergies fossiles. Dans la foulée, les places financières s’écroulèrent. Les bulles spéculatives explosèrent. Dommage collatéral : des faillites spontanées frappèrent les multinationales de tous les secteurs économiques et géographiques. En quelques heures, les notions de “valeur marchande” et “valeur monétaire” perdirent leur sens. »

« Elle pénétra dans la pièce où l’attendait son premier rendez-vous ; une femme de vingt-cinq ans. Quatre ans plus tôt, alors qu’elle était encore étudiante, elle avait tué un homme qui harcelait sa sœur. Son crime avait fait d’elle une atypique. La Guilde était chargée de les repérer, les arrêter puis les guérir.
Il fallait du temps, des années parfois. Mais, le plus souvent, les séances de “reprogrammation bienveillante” portaient leurs fruits. Associées aux peines de travaux d’utilité collective, elles assuraient la réinsertion sans récidive de quatre-vingt-seize pour cent des criminels. Les quatre pour cent restant, les inflexibles, étaient emprisonnés dans des stations orbitales. »

« Les deux femmes s’exécutèrent. Agenouillé devant elles, il prit une main dans chacune des siennes et se concentra pour leur transmettre un flux d’énergie sereine. Abby et Yelleen sentirent une onde apaisante parcourir leur corps jusqu’à l’intérieur de leur crâne. Leurs muscles se détendirent et elles se laissèrent porter par cette vague bienfaisante ; l’une comme l’autre se sentit enfin en parfaite sécurité ; à l’abri dans un cocon de douceur ou rien ne pouvait les atteindre. »

 

 

Sylvie O’Scaryne Vannier est romancière et nouvelliste.

Enseignante puis Directrice Déléguée aux Formations Technologiques dans un lycée public, elle est tombée dans les livres quand elle était petite au point de se dire : « Un jour j’en écrirai ! »

Le temps passe… L’envie demeure et O’Scaryne prend la plume pour des adaptations puis des créations collectives de spectacles amateurs mêlant théâtre et chant. Jusqu’au jour où elle réalise, à l’aube de son 47e automne qu’il est temps de tenter d’aller au bout de son rêve !

Elle se jette alors à l’encre et écrit son premier roman : « Au-delà des dunnes », un récit initiatique mêlant ambiance gothique et fantasy, publié en 2015 (Ed. Langlois Cécile).

En 2016, elle publie un thriller psychologique : « L’Echantillonneuse » (LC éditions). Deux de ses nouvelles sont également éditées dans les ouvrages collectifs « Super-Heros » (2014) « L’apocalypse selon Jonas » et « Dans l’ombre » (2016) « Un chant dans la lagune » publiés par Elenya Éditions.

Elle est également auteur d’une nouvelle intitulée « La clé de FAH » publiée dans le recueil collectif « Dyrméa » (Elenya Éditions, 2017).

Anticipation, Science Fiction, Thriller

S.A.R.R.A.

PARTIE 2 : Une Conscience Artificielle
de David Gruson
Broché – 23 mars 2020
Éditeur : Beta Publisher

Bandeau_Intro.jpg

Mars 2026 : La fin d’un Monde ?
L’épidémie d’Ebola s’étend. Après Paris, la Belgique et l’Allemagne sont lourdement touchées. L’accueil des millions de réfugiés européens est devenu un enjeu majeur de l’élection présidentielle française. Dans ce contexte d’agitation médiatique et de pressions politiques, Mélusine, traquée par les services de renseignement, noue d’étranges lien avec le Mouvement de Résistance contre les Robots (M2R). S.A.R.R.A., quant à elle, mobilise tous les moyens à sa disposition pour répondre à cette pandémie émergente. Une quête qui l’amènera à s’interroger sur le principe même de notre survie et sur notre Humanité face à la technologie. Entre le Virus et l’intelligence artificielle, notre Temps est compté.

 

2022_004_Gruson David - S.A.R.R.A. Partie 2

 

 

Je me demandais vraiment comment David Gruson allait gérer ce second tome.
Allait-il être une suite logique du premier ?

Cela aurait été beaucoup trop simple…
En effet dès le début de ma lecture, David m’a complètement pris à contre-pied. Je m’attendais de nouveau à voir les très courts chapitres du premier volet, le rythme efficace aussi. Pas du tout. J’ai vraiment été surpris à la limite un peu déçu peut-être à la lecture des premières pages… Mais c’était pour mieux nous piéger avec une toute nouvelle approche très lente et hypnotique…

La partie 1 était déjà traumatisante, là, c’est pire encore !

Cette suite se déroule un an après le “commencement”. Le monde entier est au bord d’un gouffre. Après la France, c’est la Belgique et l’Allemagne qui sont touchés, puis le virus s’attaque à d’autres pays. Tout le monde est inquiet, angoissé. Les mouvements politiques, les dernières techniques ou les robots mêmes peinent à stopper la pandémie. La fin du monde est-elle pour bientôt ?

Ce second volet est tout aussi captivant sinon plus que le premier. Très différent dans le style, mais très angoissant. Il se divise en deux gros axes principaux qui ne cessent de s’entrecroiser : l’élection présidentielle française de 2026 et la poursuite de Mélusine, qui vit en exil depuis la fin de l’épidémie à Paris. L’histoire qui se déroule sur trois jours va très vite. Quelles que soient les décisions prises, on ne voit aucune alternative positive à un futur serein. Le temps est compté, les humains et les robots doivent s’allier. C’est noir, c’est triste et étouffant. S.A.R.R.A est partout, elle nous surveille…

Fiction ou réalité ? David a tout fait pour que l’on se perde et c’est vraiment ce qui m’a plu, afin d’être totalement immergé dans cette intrigue sans fin. Tout est superbement bien ficelé, il se passe tellement de choses dans ce monde anxiogène, je ne savais plus où donner de la tête. David maîtrise son sujet, cela se sent et donne un vrai plus, une authenticité à son récit beaucoup trop proche de l’actualité pour nous laisser insensibles.

Je vous invite vraiment à découvrir David Gruson !
Je pense que nous n’avons pas fini d’entendre parler de lui…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Je n’ai sans doute pas été assez claire la première fois, pas assez convaincante. Je dois donc vous parler plus directement à présent. Peut-être plus fermement aussi. Je procède, ainsi, avec Mélusine. Vous verrez que l’évolution qu’a connu ma conceptrice s’est révélée spectaculaire en six mois seulement. Son apparence a changé. Sa manière d’être au Monde aussi. Comme si elle avait pris conscience d’une certaine gravité au cours des choses, d’une notion d’irréversibilité. Comme si elle avait réalisé son statut de “Créatrice des créatures”. »

« – Jérôme ! Jérôme ! Réveille-toi ! Je dois te parler, Jérôme !
J’avais pris le vecteur de Tania, la compagne robotisée du commissaire, pour pouvoir lui présenter un visage ami. Jérôme Cluzel se réveilla péniblement dans le lit de la chambre à coucher de son appartement, rue de la Roquette.
Tania était assise sur le lit, juste à côté de lui. Elle lui prit la main.
– Je dois te dire quelque chose Jérôme. Je ne suis plus celle que tu crois.
Pour bien lui faire intégrer les choses, je fis prendre à Tania la Voix. Celle que j’utilisais dans les interfaces conversationnelles tenues dans le secret du ministère de la Défense à Balard, celle des “sessions S.A.R.R.A”. Le regard de Tania aussi avait été changé pour le rendre plus grave, plus directif.
– Je suis S.A.R.R.A, une intelligence artificielle. J’ai été mission par le Gouvernement pour gérer l’épidémie d’Ebola. »

« À 20h précises, la prise d’antenne s’ouvrit sur un plateau laissé dans la pénombre le temps du générique. À son issue, la lumière et le rideau se levèrent sur les quatre acteurs de la pièce.
Laurence Françoise : Madame, Monsieur, bonsoir. Merci d’être avec nous pour le grand débat d’entre-deux tours de cette élection présidentielle 2026.
Clément Méric : Dans un contexte de crise majeure secouant la France, l’Europe, et maintenant l’Amérique, nous allons vivre ensemble un moment essentiel pour l’avenir de notre démocratie.
Laurence Françoise : Ce débat se déroulera en quatre temps successifs. Nous aborderons la gestion de la crise, les enjeux économiques, les sujets de société puis les questions internationales.
Clément Méric : Avec Laurence, nous introduirons chacun des thèmes et nous poserons une question initiale d’entrée en discussion. Les candidats pourront se répondre après chacune de leurs interventions, mais ne pourront pas s’interrompre l’un l’autre. Nous veillerons bien sûr à l’égalité des temps de parole.
Laurence Françoise : Le débat débutera par une brève introduction et s’achèvera par un propos conclusif de quatre minutes chacun. Le sort à désigné Tempérance kernel pour ouvrir le débat présidentiel est le clôturer. C’est à vous Madame kernel. »

 

David Gruson signe ici son second polar bioéthique !
Ancien Conseiller du Premier ministre chargé de la Santé et directeur général de CHU, il est un spécialiste reconnu dans le domaine des politiques publiques de santé. Il a eu à intervenir directement dans la gestion des risques sanitaires majeurs tels que celui constituant la trame de ce polar. L’auteur s’est, en outre, beaucoup engagé, avec l’initiative Ethik-IA, pour promouvoir une vision responsable de la diffusion de l’intelligence artificielle et de la robotisation en santé. Docteur en droit médical et titulaire d’un troisième cycle de technologies de l’information et de la communication, ses idées sur le numérique en santé sont diffusées dans des cercles académiques de haut niveau au plan national et international.

S.A.R.R.A.
PARTIE 1 – Une intelligence artificielle
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/06/s-a-r-r-a/

Dystopie, Fantastique, Noir, Science Fiction, Suspense

Anatomik

De Serge Brussolo
Broché – 13 novembre 2019
Éditeur : ‎Bragelonne

Bandeau_Intro.jpg

La guerre des mondes a déjà commencé, hélas, personne n’a jugé bon de vous en informer !

Kurt Angström est mort, cela ne l’empêche pas d’être employé comme espion par la redoutable firme ANATOMIK Biotech qui a découvert le moyen de transformer les fantômes en agents secrets invisibles capables de hacker les programmes informatiques les plus complexes ou de s’introduire dans les pensées des vivants pour leur dicter des idées de meurtre et de suicide.

Chuck Ozzborn, lui, est un ancien soldat d’élite à la retraite, mal embouché et misanthrope, qui va contre son gré se retrouver mêlé au plus formidable complot de tous les temps.

Dans une Amérique vaincue par la coalition des barons de la drogue, et qui a perdu la volonté de se battre, les deux hommes se voient confrontés à une menace dépassant tout ce qu’on avait pu imaginer, et dont le premier symptôme prendra l’aspect d’une possession générale de la population par l’âme des morts… avec la complicité des gouvernements !

À l’insu de tous, l’Apocalypse entre en phase 2.
Serrez les dents !

 

2021_100_Brussolo Serge - Anatomik

 

Serge Brussolo et moi, c’est un peu comme une histoire d’amour.
Je l’ai découvert en 1986, avec “Les mangeurs de murailles”, j’avais 19 ans… Depuis nous ne nous sommes jamais quitté et c’est vrai que j’attends régulièrement ses dernières “Folies” ! Il va régulièrement très loin au niveau de ses idées, du coup je plonge littéralement dans ses univers de temps en temps…

Effectivement, c’est grâce à sa faculté de créer des mondes si différents et tellement inventifs que j’adore entrer dans ses récits. Ils ne se déroulent jamais comme ils le devraient, Il y a toujours quelque chose qui ne tourne pas rond… Quelle que soit la thématique qu’il choisira. C’est ce que j’aime avec les récits de Serge, les surprises incroyables à chaque chapitre, le suspense omniprésent…

Avec “ANATOMIK”, on nage entre folie et désespoir !!!
Après une guerre contre des narcotrafiquants du Cartel, les Etats-Unis sont à genoux et ne s’en remettent que difficilement. Quelques années plus tard des Aliens qui observent la Terre de leur vaisseau stationnant au-dessus de nos têtes, ont décidé de nous envahir. Ils veulent anéantir tous les terriens et s’approprier notre planète. Pendant ce temps, une foudre étrange provenant d’orages secs, s’abat sur la plupart des cimetières, réveillant les morts… Se transformant en ectoplasmes ils n’ont d’autres choix que de posséder les Humains, de prendre leurs corps, sinon ils sont condamnés à disparaître à jamais !
Chuck Ozzborn, soldat américain à la retraite, qui voit son monde se déliter, va se retrouver entraîné par Kurt Angström, un fantôme, dans un “combat” qu’il n’aurait jamais pu imaginer…

Bienvenus dans l’imaginaire de Serge Brussolo !
Comme à son habitude le style narratif est très rapide, il va droit au but, créatif, jamais ennuyeux, saupoudré d’un humour noir qui convient parfaitement à l’ensemble du récit.
Les personnages principaux ne sont ni sympathiques, ni bienveillants, qu’importe !
C’est l’histoire qui prime.
Et ce n’est pas un gastéropode géant, utilisé comme moyen de transport pour traverser des flammes qui ne s’éteignent jamais, ni Kurt Angström, fantôme agent secret, qui vous diront le contraire…

Vous l’aurez compris.
Pour aimer Brussolo, il faut soit être un peu “barré”, soit ne pas avoir peur de l’inconnu, mais surtout être curieux et se laisser porter.
Alors, oserez-vous franchir vos limites ?
Attention, vous risqueriez de ne pas le regretter !

Un excellent roman que je conseille à tous les fans de fantastique et de science-fiction…

÷÷÷÷÷÷÷

Extraits :

« Juillet 2118. Golfe du Mexique. Zone de guerre. 217e jour d’engagement de la 8e division de Marines des États-Unis contre les forces des Cartels coalisés. Synthèse des opérations : fortes pertes humaines du côté américain. Désorganisation de la logistique. Armement obsolète. Malgré toutes les tentatives de reprise en main, l’ennemi reste maître du feu. Demande de repli stratégique refusée par le Quartier Général. Le mot d’ordre reste : Tenir coûte que coûte et défendre la frontière. »

« C’est comme ça que tout avait commencé. Les revenants. Ces enfoirés de fantômes. La foudre, en frappant les tombes, réactivait le macchabée. L’impulsion électrique, d’une puissance démentielle, permettait aux cadavres de développer un ectoplasme qui, dès lors, devenait autonome. L’enveloppe charnelle restait au fond du trou, réduite en morceaux, carbonisée par la décharge, mais l’ectoplasme, lui, s’en allait vagabonder dans la campagne, se matérialisant ici et là, flanquant une pétoche de tous les diables aux pauvres bougres qui croisaient son chemin. »

« Est-ce que tout était vivant ici ? Ignorait-on les matières mortes ou synthétiques ? Elle se résolut à enfiler le vêtement. Dès qu’elle l’eut passé, elle cessa de le sentir. Aucun frottement ne trahissait la présence du tissu, c’était comme si on venait de lui greffer un second épiderme.
– Salut à toi, Maîtresse, dit la robe. Je suis là pour te protéger. Désormais aucun projectile ne peut t’atteindre, je saignerai et je mourrai à ta place. Telle est ma fonction et ma fierté. »

 

 

Né à Paris en 1951, Serge Brussolo écrit depuis son plus jeune âge. Ses premières tentatives de publication ont lieu dès sa douzième année… A sa sortie de faculté, après des études de lettres et de psychologie, il se lance dans la bataille de l’écriture, vivant dans des conditions précaires pour avoir le temps d’écrire ses premiers textes. Commence alors pour lui une formation à la manière des auteurs américains : métiers incongrus, hétéroclites, qui lui fourniront matière à l’études des milieux les plus disparates. Il lui faudra attendre 1978 pour que sa première nouvelle paraisse, qui sera aussitôt saluée par la critique (notamment par Bernard Pivot alors animateur de l’émission Apostrophe). Funnyway (Editions Denoël) sera en effet couronnée par le Grand Prix de la science-fiction française devenu aujourd’hui le Grand Prix de l’imaginaire.

D’autres prix littéraires (onze ou douze à ce jour !) récompenseront ses nombreux romans fantastiques publiés dans les célèbres collections Présence du Futur et Anticipation, et qui conduiront la critique à voir en lui  » le Stephen King français « . Qualificatif réducteur, car, pour Brussolo, le fantastique ou la science-fiction ne sont que des prétextes, des clefs permettant d’accéder à un univers psychanalytique où règnent le trouble, l’obscur, l’inavoué. Il se souciera d’ailleurs peu d’observer les règles du genre et s’appliquera plutôt à les pervertir systématiquement au grand scandale des puristes.

Il donnera à Présence du Futur (Denoël) ses plus grands textes hallucinés, littérature visionnaire bourgeonnant au carrefour du baroque et du surréalisme. Ne s’interdisant rien, osant tout, Brussolo deviendra l’auteur qui fait scandale dans un milieu où robots et soucoupes volantes tiennent lieu de pantoufles. Pendant dix ans, il allumera les controverses, la haine et l’adulation la plus absolue. Tantôt voué au bûcher, tantôt hissé sur un piédestal.

A la fin des années 80 il se détourne momentanément du genre pour s’attaquer à la littérature générale et au roman historique. Quoi qu’il soit difficile d’appliquer des étiquettes à ses romans, chacune de ses oeuvres se déplaçant sur plusieurs genres à la fois. Auteur polyphonique, Brussolo est un mutant réconciliant les extrêmes, un maître expert en mélanges, à la manière des auteurs sud-américains toujours attentifs aux arrière-plans du réel, aux mythologies et au fantastique quotidien. Il est important de rappeler que par ses origines il est en partie Brésilien, et qu’il a baigné dans un univers folklorique issu de la selva.

Le prix RTL-LIRE lui est décerné en 1995 pour La Moisson d’hiver. Son entrée dans la collection FOLIO prouve qu’il est tout à fait à l’aise dans l’analyse psychologique et le roman d’atmosphère. Pour certains critiques, Brussolo se situe dans la grande tradition des auteurs populaires comme Simenon ou Frédéric Dard.

Conteur doué d’une imagination surprenante et d’un époustouflant sens de l’intrigue, il s’épanouit dans la littérature criminelle et trouve son inspiration dans les aberrations sociologiques de nos sociétés. Il a reçu le Prix du Roman d’Aventures en 1994 pour Le Chien de minuit paru au Masque et son roman Conan Lord, carnets secrets d’un cambrioleur a été élu Masque de l’année 1995. Ses thrillers explorent le suspense sous toutes ses formes, conciliant roman noir et énigme classique, thriller international et machinations savantes.

Aujourd’hui, de retour dans la collection FOLIO-SF pour laquelle il écrit désormais des textes inédits, il est revenu à ses premières amours.

La Société des Gens de Lettres lui a décerné le prix Paul Féval pour l’ensemble de son œuvre.

 

IMG_4316.jpg