Adolescence, Amour, Drame, Psychologie, Thriller

Mon ami Charly

de David Belo
Broché – 16 mai 2024
Éditeur : Éditions Taurnada

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Après un traumatisme, deux adolescents de 14 ans, Charly et Bastien, inventent le BINGO : une philosophie permettant d’anticiper, d’extrapoler et de déjouer les dangers de la vie.
Toujours en place trente ans plus tard, le BINGO promet des vacances d’été paisibles au mont Corbier pour Bastien et sa famille.
Mais lorsque l’énigmatique Chloé, meilleure amie de sa fille, se joint à l’escapade, le BINGO semble caduc.
Bastien panique et la montagne se métamorphose en théâtre des enfers.
Certaines choses sont imprévisibles.

 

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Décidément, les Éditions Taurnada ne cesseront jamais de m’étonner !
J’en profite pour te remercier Joël…

Par où commencer ?
Rarement, je n’ai eu autant de mal à faire ma sélection d’extraits. J’en avais prévu tellement que faire un tri a été un véritable défi !

Le premier mot qui m’est venu à la fin de ma lecture a été “magnifique”. Mais où donc David Belo est allé chercher ce récit jubilatoire pour le lecteur que je suis et en même temps complètement déroutant. Des chapitres courts, du rythme, un super suspense, mais plus que tout, des rebondissements intenses et réguliers, qui n’en finissent pas, beaucoup de psychologie, des personnages émouvants, quelle claque littéraire !!!
Il m’est même venu plusieurs fois à l’esprit, mais… ce mec est fou !!!

Du coup, je suis allé voir un peu qui était David Belo grâce à Internet. Et je vous engage à faire même… Sacré personnage.

Charly et Bastien sont deux adolescents. Les meilleurs amis du monde. Ils sont amoureux de Marion. Mais leur amitié qui traverse les années.
Un traumatisme grave va venir percuter leur quotidien et ils décident alors de créer le Bingo, afin de déjouer les dangers de la vie… et ça marche.
Mais un jour, tout va basculer vers le pire.

Comment Charly et Bastien, vont-ils déjouer leur destin ?
Il leur faudra toute la malice et la plume de l’auteur pour arriver à sortir de ce véritable cauchemar.
Accrochez-vous bien pour ce voyage “coup de cœur” hors des sentiers battus, que vous ne regretterez sûrement pas !

“Certaines choses sont imprévisibles”

Alors le 16 mai, foncez vite chez votre libraire, parce qu’il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde…
Bravo David !

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Extraits :

« Marion, pétrifiée, lâche le plat. En heurtant le sol, celui-ci explose en un million de tessons de verre comme du cristal. Elle tombe à genoux près du corps inerte et pousse un hurlement de détresse.
Les cheveux bruns, mi-longs, de notre enfant baignent dans la sauce tomate et le sang. Son visage aux traits fins est dépourvu de toute émotion et ses yeux verts sont révulsés.
Sans frapper à la porte, l’horreur s’invite dans notre foyer.
Hugo est mort… »

« Marion et moi avons les traits tirés, des cernes et tous les signes de fatigue dus au voyage et à cette nuit agitée. À contrario, les jeunes ont bien dormi et ne se sont rendu compte de rien. C’est mieux ainsi, ils ont été préservés de l’horrible vision de l’accident. »

« “Il te faut de l’aide pour porter les courses, je t’accompagne, dit Chloé depuis l’interstice de sa chambre.
– Non ! Pour quelques croissants et deux cafés, ça ira, merci.”
En catimini, je me tourne vers Marion, l’implorant de mes grands yeux. Elle sait que je suis mal à l’aise avec la jeune fille, que je ne l’aime pas beaucoup. Mais elle ne partage pas et ne comprend pas mon sentiment. Mon épouse me trouve injuste et intolérant, en deux mots, un vieux con. Elle ne m’aidera pas, j’en suis conscient et la soupçonne même de ricaner dans sa barbe qu’elle n’a pas. »

« Des doigts recouvrent mes yeux, m’empêchent de rêver davantage aux VTT et à la montagne.
“C’est qui ? demande une voix que je connais bien.
– Je dirais… la plus belle femme du monde.”
Marion danse autour de moi et me fait face.
“Tu parles de moi ? J’accepte le compliment avec plaisir.
– En fait, j’espérais plutôt voir Scarlett Johansson, mais je m’en contenterai.”
Elle serre son poing et frappe mon épaule pour corriger mon effronterie. Entrant dans son jeu, j’exprime un “ouille” de douleur totalement feint puisque son coup avait la puissance d’une mouche en perte de vitesse s’écrasant sur le cul d’une vache. »

 

David Belo est un peintre et décorateur en bâtiments depuis 1997… il est aujourd’hui artisan Spécialiste en décoration, entreprise BeloDeco (ancienne technique décorative : patine, imitation bois, imitation marbre, fresques etc…. )

Il a commencé la peinture sur tableau en janvier 2017. La passion du métier ainsi que ses connaissances lui permettent une bonne évolution dans le domaine de l’art. Peinture et photographie sont naturellement devenues sa façon de penser… vivre… Ses toiles sont réalisées avec des peintures de bâtiment, il joue avec les matières et les transparences de glacis à l’ancienne. (huile de lin – térébentine – pigments en poudre)

David Belo vit et travaille à Mogneville (France).

Passionné de films d’horreur, thrillers et adepte des livres audio, c’est à son tour d’inviter les lecteurs à frissonner au rythme de ses mots.

2024 – MON AMI CHARLY édition Taurnada
2023 – Le monde part en vrille Nouvelle au format numérique aux éditions Taurnada.
2023 – OPATOMA, le fleuve aux mille morts aux éditions LBS, diffusion Dilisco, groupe Albin Michel. Parrainé et Bandeau sur couverture par Claire Favan, auteure.
2021 – Mourir gentiment novella au format switch, Publié par Hugo Publishing sur Nextory.
2021 – Représentation du tableau Il était deux fois de Franck THILLIEZ, publié dans la version poche.
2020 – Auto-édition du recueil photographique des tableaux d’auteurs Portraits & mots d’écrivains.

Émotion, Drame, Historique, Roman

Fleur de sang

de Emmanuel Robert-Espalieu
Poche – 2 mars 2023
Éditions : Pocket

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​Par amour pour elle, il va devenir bourreau. Par amour pour lui, elle va défier l’ordre établi…
En épousant Marguerite, fille unique du bourreau de la ville de Joigny, Charles a tout perdu : son grade de lieutenant dans l’armée du Roi-Soleil, son titre de comte, mais surtout l’affection et l’estime de son père. Par amour, il doit désormais apprendre les macabres ficelles de ce métier si redouté, reclus de la société.
Néanmoins, alors que magie et superstition se mêlent à la médecine, les bourreaux ont un précieux savoir de guérisseurs. À peine Charles acquiert-il une réputation pour ses onguents que Marguerite est la proie d’un mal étrange. En quête du remède ultime, le nouvel exécuteur engage son destin sur des voies dangereuses… surtout quand on en vient à déterrer les morts.

 

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Les dernières heures de l’année 2023 arrivent doucement…
Encore une belle année de lecture pour moi, que je terminerai avec ce cent-trentième Ressenti !

Premier roman d’Emmanuel Robert-Espalieu, Fleur de sang laisse déjà entrevoir une plume affinée et une belle interaction entre les personnages bien développés et le lecteur que je suis. Je me demandais vraiment comment l’auteur allait arriver à me rendre sympathique un “bourreau” vivant au XVIIe siècle… Ce n’était pas gagné d’avance et pourtant, Emmanuel s’en sort largement, au point de faire de Charles “le bon bourreau”, un vrai héros, auquel je me suis attaché assez vite pour de multiples raisons que je vous laisserai découvrir !
Il y a beaucoup d’imagination dans ce récit, de nombreux rebondissements, de l’émotion et de la poésie, mêlant faits historiques et histoire d’amour et il m’a été très difficile de le lâcher une fois entamé. J’ai Ressenti une véritable passion de la part d’Emmanuel pour cette période de l’Histoire. Il a dû faire de nombreuses recherches afin de soigner et de caler son récit dans l’Histoire, de plus, j’ai appris énormément de choses sur un “métier” plus que méconnu.

Charles, lieutenant dans l’armée française, fils de comte est promis à sa succession, au grand désespoir de Paul son demi-frère. Mais comme dans de nombreux récits, tout ne se déroulera pas comme convenu, au grand désespoir de son père et à la grande joie de Paul…
En effet, un jour lors d’une exécution le regard de Charles croise les yeux d’une belle inconnue qui, elle aussi ne le lâche plus du regard. Que dis-je une belle inconnue ? Une femme superbe ! Il est ébloui, son cœur bat à tout rompre, alors que le temps s’est arrêté.
Ce regard changera sa vie à jamais…
Mais Charles et Marguerite n’étaient-ils pas destinés l’un à l’autre, à s’aimer malgré toutes les épreuves que cela engendrerait ?

Pour son premier livre, Emmanuel m’a touché.
C’est un sacré roman de 500 pages, qui m’a semblé bien trop court.

Un grand merci à Karine Warszawski pour cette belle découverte !

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Extraits :
« Coupable ! conclut autoritairement Paul Fouquier, le prévôt général de la ville.
La sentence rebondit en écho entre les voûtes de la grande salle du château abritant désormais le tribunal, provoquant immédiatement les applaudissements de la foule bigarrée venue s’agglutiner pour assister au spectacle. Une sentence similaire à celle prononcée quelques jours plus tôt contre un fermier acoquiné aux “Tranche-Montagnes” devenus le centre d’intérêt de toutes les conversations ici, à Joigny et dans ses environs. Dans les rues, au marché, à l’église, dans les estaminets et même au château, on ne parlait plus que de cette bande, une “armée” selon certains, constituée de soldats déserteurs et de voleurs, qui vivraient, selon les dires, terrés comme des bêtes dans la forêt d’Othe, juste au-dessus de la ville, au-delà des vignes. »

« Il se sentit fondre en elle alors qu’il tâchait toujours de la maintenir prisonnière, son visage effleurant presque le sien. Ses yeux étaient verts, striés d’éclairs jaunes vers l’iris. Elle était si merveilleusement belle que sa perfection repoussait les possibilités humaines, et il ne pouvait contenir l’émotion qui le submergeait. L’attraction était irrépressible. Le combat était perdu, mais une guerre était gagnée, puisqu’il sentait qu’il pouvait aimer cette femme de tous ses yeux, de tout son corps. Il pouvait l’aimer de tous les ciels, de toutes les forêts et tous les oiseaux, l’aimer de tout ce qui était fait de terre et d’eau, d’air et de feu. »

« – Vous ne m’avez pas écoutée, minauda-t-elle.
– Si ! Si ! Même si je ne suis pas certain d’avoir jamais vraiment compris la poésie. J’ai toujours préféré les romans. Ou les nouvelles.
– Il ne s’agit pas de comprendre, mais de ressentir. Ce ne sont pas tant les mots en soi qui comptent, mais les images qu’ils véhiculent. La sensation qu’ils vous apportent individuellement, et liés les uns aux autres. Vous comprenez ?
– Oui. Comme de la musique.
– Exactement ! »

 

Emmanuel Robert-Espalieu est né le 1er juillet 1970 à Suresnes dans les Hauts-de-Seine. Après une carrière comme photographe, dans les coulisses des théâtres (Festival d’Avignon, Théâtre National de la Colline, Comédie Français…), dramaturge et réalisateur, il se consacre désormais à l’écriture et la mise en scène de pièces de théâtre, ainsi qu’à l’écriture de romans. Il vit à Joigny.

Fleur de sang est son premier roman.

Émotion, Suspense

Tout au bout des silences

de Corinne Falbet-Desmoulin
Broché – 11 février 2023
Éditions : BOOKS ON DEMAND

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En proie à des angoisses incontrôlées, Ambre est persuadée qu’un secret la touchant de près est dissimulé par sa famille. Elle est bien la seule à penser ainsi. Même sa jumelle Jade n’y croit pas. Pourtant, Ambre est déterminée à percer le mystère qu’elle ressent et à ne pas transmettre à son fils ce poids qui empoisonne son existence. Quand les indices se mettent à se multiplier, elle les creuse sans relâche… jusqu’au jour où la vérité explose. Après l’effarement, la colère, le besoin vital de prendre de la distance, ne peut exister pour Ambre qu’un seul chemin : celui de la reconstruction. Un roman empli de suspense et de tendresse qui vous fera voyager en Australie et vous plongera avec subtilité au coeur d’une page émouvante de son histoire.

 

• Couv_2023-028_Falbet-Desmoulin Corinne - Tout au bout des silences

 

Chaque roman de Corinne Falbet-Desmoulin est une invitation aux voyages, une invitation à un univers toujours rempli d’émotions.
Une fois encore, elle a pris mon cœur, et l’a porté vers une histoire de vie, une histoire qui pourrait être une histoire de tous les jours, où encore une fois les non-dits sont partout… Jusqu’à ce que la vérité éclate !

Tant de familles, se fâchent, se quittent à raison ou à tort, souvent pour des broutilles, parfois pour des choses plus graves. Et voilà. C’est une rupture. Des manques. Personne n’ose faire le premier pas, puis le temps passe…
Ambre est perdue dans son cœur, elle voit des images dans ses rêves, elle a l’impression de se souvenir d’une autre vie, d’un ailleurs, loin…
Ce que je retiendrai de ce roman, c’est le pardon.

Quel plaisir de retrouver la plume de Corinne que j’ai découverte il y a peu de temps à travers plusieurs récits déjà. Dans ce livre, elle me prouve encore une fois qu’elle domine sa prose et son sujet, avec une structure du récit riche et très intéressante. Et puis on voyage, en France, au Sénégal, en Australie, nous faisant faire de nombreuses découvertes sur la faune, la flore, mais surtout les gens qui y vivent, leurs coutumes, leurs rites si différents des nôtres et pourtant tellement proche… N’est-ce pas l’amour qui fait avancer la vie ?

Corinne a mis en place une intrigue avec beaucoup d’imagination et fort bien menée, le suspense se distille petit à petit, à travers les pages où certains détails chercheront à nous perdre, pour mieux nous retrouver une fois que tout s’est emboîté et mis en place, et là… Whaou !

La vie est belle, elle est triste souvent, mais elle est “bonheur” aussi. Ce roman plein d’émotions positives m’a fait oublié mon quotidien, pour mieux y revenir en fin de récit, pour regarder ma femme, mes enfants et petits-enfants. Ma Famille… et de penser “Je vous aime…”

Tout au bout des silences”, est un cri qui vient du cœur pour vivre mieux…
Il serait vraiment dommage de passer à côté de ce roman très contemporain.

Merci Blandine, pour l’amie que tu es devenue,
Merci Corinne pour la confiance que tu m’as offerte pour la couverture de ton roman.

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Extraits :

« Heureusement que ma jumelle est là, auprès de moi. La profondeur de notre attachement m’aide à vivre. Même si Jade habite en banlieue parisienne, nous nous appelons chaque soir via WhatsApp. Sur l’écran de mon portable, son sourire bienveillant me réchauffe le cœur. Nos rires entremêlés représentent l’une des plus belles récompenses de ma journée. »

« J’avais une soif immense de pénétrer les secrets d’un monde si différent. Cependant, il arrivait de temps à autre que je me décourage. Les apprentissages étaient difficiles, surtout au début. Je me sentais fragile, telle une plante déracinée. Je peinais à trouver des repères. Heureusement, la plupart de temps, Edward était là, près de moi. »

« Jour après jour, l’amour que nous éprouvons l’un pour l’autre nous façonne. Il continue de nous nourrir. Nos différences si manifestes, loin de nous éloigner, nous permettent de nous enrichir. Ed est resté un homme extrêmement curieux de chaque société vivant sur la terre. De chaque communauté. De cette diversité infinie qui compose le genre humain. “Chacun est un univers”, a-t-il coutume de dire. »

« Il existe plus de cinq cents peuplades aborigènes en Australie, divisées en clans distincts, chacun ayant sa propre langue et son propre territoire. Sans doute parce que je suis moi-même issue d’une tribu semi-nomade, je me sens étrangement proche deux. Comme si j’avais retrouvé des frères, à l’autre bout du monde. Leurs traditions, leurs légendes, leur relation fusionnelle avec la nature, leur spiritualité, si présente dans leur art, me parlent en profondeur. »

« Ma “perle africaine”, mon “talisman du Sahel”, ma “sirène en plein désert”, ma “beauté unique et indomptable”, mon “époustouflante oasis”, comme j’aime la nommer, s’était évanouie dans la jungle de la grande ville et je me sentais terriblement désorienté. Comme un enfant à qui sa maman aurait subitement lâché la main, j’étais totalement perdu. »

Corinne Falbet-Desmoulin vit près de Bordeaux.
Elle a obtenu le COUP DE COEUR DU JURY DU PRIX FEMME ACTUELLE DÉVELOPPEMENT PERSONNEL 2022 avec son premier roman À l’encre du cœur. Le deuxième Un seul être nous manque a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022. Tout au bout des silences est son troisième roman.
Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.

Émotion, Drame, Noir, Polar, Suspense

Les rois écarlates

de Tim Willocks
Broché – 1 juin 2001
Éditeur : L’Olivier

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Lenna Parillaud vit dans la haine et la souffrance depuis la perte de sa fille. Seul un abominable rituel donne un sens à son existence : une visite chaque mois depuis douze ans à son mari – drogué et enfermé dans une bâtisse isolée du delta du Mississippi – auquel elle inflige toutes sortes d’humiliations.

Cicero Grimes, lui, traverse une grave dépression. Reclus au milieu de ses propres détritus dans une caserne désaffectée à la Nouvelle-Orléans, il n’émerge de sa torpeur que pour prendre conscience du dégoût qu’il s’inspire à lui-même.

Lenna Parillaud et Cicero Grimes ne se sont jamais rencontrés. Jusqu’au jour où ils reçoivent chacun une lettre qui les entraîne dans un cataclysme de vengeances, de haines et de violences.

 

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Tim Willocks, pour ceux qui ne connaîtraient pas, fait partie des grands, des très grands même de la littérature Noire. Je l’ai découvert avec “La Religion” un superbe thriller historique qui m’avait complètement emporté…
Depuis, j’ai lu tous ses romans. Il est souvent comparé à James Ellroy ou Norman Mailer, mais j’affectionne tout particulièrement Tim.
J’ai l’impression qu’il a déjà vécu plusieurs vies ! Grand maître d’arts martiaux, chirurgien, psychiatre, producteur, écrivain, scénariste, il a travaillé avec Steven Spielberg et Michael Mann.
Et tout ça pour notre plus grand plaisir…

“Les rois écarlates” est la suite de “Bad City Blues”, mais la construction du roman fait qu’il peut être lu indépendamment.
Vous l’aurez compris, c’est un roman sombre, noir, très dense… Tout le récit tourne autour d’une horrible vengeance.

La grande force de Tim est de distiller petit à petit les éléments qui constitueront une grande fresque au final. Dans le récit, il manie les mots et sait en jouer afin de maintenir un suspense constant jusqu’au bout d’une folle course-poursuite déclenchant un ouragan de violence dans le sud raciste des Etats-Unis.
Les personnages sont magnifiques, leurs psychologies travaillées en profondeur, l’intrigue est élaborée, il y a de l’action, de l’émotion, et beaucoup de réflexion aussi. J’avais l’impression d’être assis dans un fauteuil au cinéma.

Je ne dirai rien de plus, il vous faudra le lire pour comprendre…
“Les Rois écarlates” est un livre marquant.

Attention !
Faites-en sorte que “Gul” soit de votre côté, sinon… vous êtes mal barré !

Vous voulez du noir, du très noir ?
Tim Willocks, what else!

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Extraits :

« Si vous saviez depuis combien de temps personne ne m’a vu pleurer, Dr Grimes, vous auriez une petite idée de l’énorme perversité de cette farce.
Grimes en avait assez de cet endroit et de la nausée que lui causait son mauvais numéro. Il ne se savait pas capable de mentir de façon aussi experte, sans la moindre intégrité, et il avait usé de sa profession – l’avait salie – afin d’y parvenir. Il l’avait fait pour son père ? Georges ne lui avait rien demandé. Georges serait mort avant. »

« La rage le submergea à nouveau, étouffant sa honte. Qu’ils aillent se faire foutre. Voilà le monde entier se mettait à lui dire comment vivre. L’obèse avait raison au moins là-dessus : aussi loin qu’il s’en souvienne, depuis sa plus tendre enfance, être bousculé provoquait en lui une contrariété quasi-psychotique. Il ne voulait plus être bousculé. »

« Au grand étonnement the Grimes, et à sa grande satisfaction, Gul demeura immobile comme une souche tout le temps qui lui fallut pour injecter l’anesthésique. Grimes murmura et le caressa en attendant son effet, puis saisit une paire de ciseaux, retira la chair morte et posa huit points de suture. Gul se prêta aux soins sans broncher. »

« Elle n’avait pas seulement volé sa liberté, mais aussi sa réclusion : sa propre existence lui avait été inconnue pendant treize ans. Treize mois ou treize décennies, il n’aurait pas vu la différence. Dans cette indifférence sans limite, il se rappelait – par petits éclairs de honte et de rage – ses insultes et son mépris, son beau visage ou brillait le pur triomphe de la vengeance. Mais ces moments aussi glissaient dans le vide océanique de sa mémoire comme un banc d’anguilles voraces. Elle ne l’avait pas seulement dépouillé de son orgueil, des plaisirs et du pouvoir, elle l’avait dépouillé de la connaissance elle-même. Il avait perdu un quart de sa vie. »

 

 

Né en 1957, Tim Willocks, psychiatre à Londres, est spécialisé dans le traitement des toxicomanes. Scénariste, écrivain, il est l’auteur de plusieurs « polars » atypiques, à la frontière du gothique, dont Bad City Blues (L’Olivier, 1999). Comparé par la critique à Norman Mailer et James Ellroy, il affirme avec ce nouveau livre une écriture puissante, un réalisme grinçant et une intensité rarement atteints dans le roman noir.