Drame, Folie, Psychologie, Thriller psychologique

La Catalane

de Eric Dupuis
Broché – 8 mars 2023
Éditeur : Editions Cairn

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Victoire Rhéexas, gardienne de la paix à la Brigade Anti-Criminalité de Paris, et championne de Boxe, revient sur ses terres natales dans les Pyrénées-Orientales, après dix ans d’absence. Venue se ressourcer, son retour provoque tellement de remous qu’il ne se déroule pas vraiment comme elle l’avait envisagé. Témoin d’une découverte macabre, la policière est plongée bien malgré elle dans une spirale où son passé et ses problèmes personnels vont s’entremêler au coeur d’une affaire criminelle des plus abominables. Vic va devoir jouer des poings, sa discipline favorite, pour espérer rester dans les cordes, et regagner le chemin de la rédemption.

 

• Couv_2024-069_Dupuis Eric - La Catalane

 

Encore une belle surprise. Décidément, cette rentrée est particulièrement attractive…
C’est mon troisième coup de cœur à la suite !

Avec cette intrigue particulièrement prenante, Éric Dupuis frappe très fort dans ce récit mélangeant les genres, mais restant résolument un excellent Polar, avec des personnages différents de ceux auxquels il m’avait habitué. Victoire en est l’exemple principal. J’espère d’ailleurs la retrouver dans une suite ou dans un préquel. J’ai comme l’impression qu’elle a encore de nombreuses choses à nous raconter.

Le récit commence très vite et très fort. Il est d’une violence physique et psychologique très au-dessus des autres romans de l’auteur. Il m’a fallu relire certains passages deux fois, tant ils m’ont surpris, voire estomaqués, mais c’est pour la bonne cause, pour le plaisir du lecteur. Le ton général résolument visuel m’a complètement embarqué comme dans un film, où la facilité aurait été de parfois fermer les yeux pour ne pas subir la violence récurrente du récit. Mais vous aurez beau fermer les yeux, les mots eux, resteront inscrits dans votre esprit quoi qu’il advienne !

Victoire Rhéexas est gardienne de la paix à Paris. Femme attachante et en même temps à fleur de peau, en parallèle c’est une championne de boxe.
Sous le coup d’une procédure disciplinaire, elle va profiter d’un congé forcé, pour se rendre, avec son chien “Mec”, dans sa région natale, dans les Pyrénées-Orientales, qu’elle avait quitté depuis pratiquement dix ans. Aujourd’hui, elle a besoin de se ressourcer et de retrouver ses racines, mais l’accueil de ses amis à son arrivée est plutôt froid. En effet, c’est suite au décès d’un des leurs qu’elle avait quitté la région.
Seul Vincent devenu gendarme, se montrera à la hauteur de leur ancienne amitié. Enquêtant sur l’enlèvement de jeunes garçons de 8 ans et de leurs parents qui disparaissent également, Victoire va s’infiltrer dans son enquête et tenter de l’aider. Faisant son jogging matinal, elle fait une découverte dont elle aurait bien pu se passer…

Un roman qui aborde frontalement les violences conjugales, les violences faites aux enfants et plus encore. D’ailleurs certaines scènes sont particulièrement dures, notamment les scènes de viols, mais elles justifient, je pense le besoin d’Éric, d’écrire ce récit. Rien n’est gratuit, rien n’est de trop…
Éric joue avec nos nerfs et il sait y faire, “embrassant” toutes les émotions qui font de ce récit un excellent Polar !
L’histoire ne laisse pas indemne et chaque rebondissement est un plus, qui vous invitera, je l’espère à aller encore plus loin dans l’univers de l’auteur qui m’a vraiment bouleversé, et dont le Prix Guy Raynaud 2024 ne me surprend pas.

Prix

Un grand merci aux Éditions Cairn pour leur confiance !

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Extraits :

« Le souffle court et rapide, il haletait, tant le désir d’assouvir sa pulsion devenait intense. Dans ces moments-là, il était capable de tout. Il tenta de se contenir, conscient qu’il allait devoir encore patienter. Attendre le moment propice pour agir. Le terrain en pente, l’homme avait remarqué que sa proie descendait parfois récupérer le ballon, en disparaissant quelques instants de l’axe visuel de son camarade. Instant précis qu’il choisira pour frapper… »

« Mon esprit, assez perturbé en ce moment, n’a vraiment pas besoin de s’encombrer des mauvaises ondes insufflées de mon enfance. »

« L’individu encagoulé lâcha un râle de jouissance. Telle une bête en rut, après le coït, il se décolla de l’entrejambe d’Évelyne, non sans laisser couler une traînée de son liquide séminal. Plaquée en position ventrale sur la table, les jambes droites plaquées contre le rebord, la jupe retroussée, elle avait les membres ligotés à chaque pied. Son viol, d’une terrible brutalité, venait de se produire devant les autres détenus, médusés. »

« Myriam eut le temps de constater, avant que leur tortionnaire ne masque son entrejambe, que son sexe était démesuré. Raisons de ses douleurs atroces occasionnées lors des pénétrations forcées et la résultante de ses saignements abondants. »

« Juste pour vous prouver qu’ici, personne ne doit se croire à l’abri, tout le monde est traité à la même enseigne. Et doit suivre un seul et unique objectif : la discipline. La seule notion qui doit vous apporter la sérénité de l’esprit. Le reste n’est que pacotille, futilité… Ramène ton cher mari dans votre chambre, ordonna-t-il à Myriam. »

 

 

Né dans les années 1960 à Courrières dans le Pas-de-Calais, Éric Dupuis poursuit ses études secondaires à Lens avant d’incorporer le premier contingent de policiers auxiliaires en octobre 1986, puis de devenir gardien de la paix en 1987. Après plusieurs années sur la voie publique et trente ans de carrière dans la police nationale en région parisienne, il devient major-instructeur. En tant que formateur en sécurité intérieure, il enseigne aujourd’hui activités physiques et professionnelles : tir, auto-défense et techniques de sécurité en intervention. Il est également passionné par les arts martiaux et notamment par le krav maga, une discipline d’auto-défense qu’il pratique et enseigne en tant que 4e dan.
Dans le cadre de son travail d’acteur et de conseiller technique pour le cinéma et les séries télévisées, il se lance dans l’écriture et propose ses récits. Après Aussi noir que le charbon, il publie un autre polar se déroulant dans le bassin minier : Devoir de mémoire. Un retour aux sources, en quelque sorte…

Aussi noir que le charbon
https://leressentidejeanpaul.com/2019/02/19/aussi-noir-que-le-charbon-de-eric-dupuis/

Devoir de mémoire
https://leressentidejeanpaul.com/2021/07/27/devoir-de-memoire/

Drame, Folie, Nouvelles, Suspense

Le monde part en vrille

de David Belo
Nouvelle – 2023
Éditeur : Éditions Taurnada

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Ne dit-on pas que le monde est fou ?

Miguel et Rémy, deux agents de la compagnie des eaux, vont l’apprendre à leurs dépens.
En pleine nuit, un camion meurtrier et un incident dans les égouts vont les conduire dans les méandres du réseau souterrain. Mais, à chaque retour à la surface, ils vont découvrir une autre réalité et affronter tous les dangers dans… un monde qui part en vrille.

 

• Couv_2024-038_Belo David - Le monde part en vrille

 

J’ai découvert l’écriture de David Belo avant-hier avec Mon ami Charly
… Et depuis son style me hante, radicalement différent de ce que j’avais pu lire dans le genre.

Le monde part en vrille, confirme pour moi la folie ou le talent de l’artiste !
David est arrivé dans cette nouvelle d’une trentaine de pages à raconter une multitude de récits. Mais comment fait-il ?
Après avoir échangé quelques minutes avec David entre hier et aujourd’hui, je sais qu’il est désormais un auteur à suivre…

Miguel et Rémy, deux agents de la compagnie des eaux, vont vivre un véritable enfer. Êtes-vous prêt à les suivre sous terre et à partager leurs souffrances ?

Si vous êtes aussi curieux que moi, n’hésitez pas à aller sur le site des éditions Taurnada :
https://www.taurnada.fr/2023/12/02/le-monde-part-en-vrille-de-david-belo/
C’est gratuit !

D’ailleurs, il y a aussi d’autres nouvelles. Il serait dommage de passer à côté.

« L’écriture de cette nouvelle fut un exercice particulièrement intéressant.
Avec pour contraintes d’utiliser les lieux de distribution du journal pour décor et à raison d’une seule page par chapitre et par parution.

Il fallait une écriture rapide et concise… Je me suis régalé.
J’espère que vous aussi. »

David BELO.

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Extraits :

« Tu passes ton temps à ronchonner et à voir les gens comme des monstres ! Pourtant, la vie est parfois belle, regarde ce que vient de m’offrir Julie pour notre anniversaire de mariage, une Apple Watch de luxe. Je n’imagine même pas combien de temps, elle a dû économiser pour l’acheter. »

« “Je m’appelle Rémy, et voici mon collègue Miguel. Est-ce que quelqu’un peut me dire ce qui se passe ?”
Accroupi contre un mur, un homme se redressa. Son épaule saignait abondamment. Il se plaça devant ses enfants et fit écran, comme pour les protéger, tel un bouclier.
“On n’a pas ce que vous cherchez ! dit-il.
– Excusez-nous, mais de quoi vous parlez ? intervint Miguel. Je vous assure que nous sommes complètement perdus dans cette situation.” »

« “Ne faites pas de bêtises, pensez à votre famille, à vos amis !
– Non ! Ma vie est détruite. J’ai perdu tous mes followers, mon avatar a disparu de la Toile et j’ai été banni d’Internet”, répondit l’homme avec détresse. »

« Miguel se tourna vers Rémy et lui demanda :
“Tu voulais sauver quelqu’un ? Vas-y, sauve le monde.”
Mais Rémy était figé face à l’immense vague surgie de nulle part. Un tsunami s’apprêtait à ravager la ville de Ham. Miguel attrapa son collègue et le tira dans les égouts, in extremis… »

 

David Belo est un peintre et décorateur en bâtiments depuis 1997…
il est aujourd’hui artisan Spécialiste en décoration, entreprise BeloDeco (ancienne technique décorative : patine, imitation bois, imitation marbre, fresques etc…. )

Il a commencé la peinture sur tableau en janvier 2017. La passion du métier ainsi que ses connaissances lui permettent une bonne évolution dans le domaine de l’art. Peinture et photographie sont naturellement devenues sa façon de penser… vivre… Ses toiles sont réalisées avec des peintures de bâtiment, il joue avec les matières et les transparences de glacis à l’ancienne. (huile de lin – térébentine – pigments en poudre)

David Belo vit et travaille à Mogneville (France).

Passionné de films d’horreur, thrillers et adepte des livres audio, c’est à son tour d’inviter les lecteurs à frissonner au rythme de ses mots.

– 2024 – “MON AMI CHARLY” édition Taurnada https://leressentidejeanpaul.com/2024/05/15/mon-ami-charly/
– 2023 – “Le monde part en vrille” Nouvelle au format numérique aux éditions Taurnada.
– 2023 – “OPATOMA, le fleuve aux mille morts
aux éditions LBS, diffusion Dilisco, groupe Albin Michel. Parrainé et Bandeau sur couverture par Claire Favan, auteure.
– 2021 – “Mourir gentiment
novella au format switch, Publié par Hugo Publishing sur Nextory.
– 2021 – Représentation du tableau “Il était deux fois” de Franck THILLIEZ,
publié dans la version poche.
– 2020 – Auto-édition du recueil photographique des tableaux d’auteurs “Portraits & mots d’écrivains”.

Émotion, Drame, Folie, Frisson horreur, Polar, Thriller psychologique

Meurtre au scalpel

de Jean-Pierre Levain
Broché – 2 avril 2024
Éditions : Des livres et du rêve

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Et si, pour une fois, le chasseur devenait la proie ?
Un prédateur sexuel se délecte des sévices qu’il va pouvoir infliger à cette femme sublime rencontrée dans un bar. Mais par un malheureux retournement de situation, il se retrouve entravé à son propre lit avant d’être émasculé puis égorgé.

Fred Brazier et son équipe sont de retour dans cette nouvelle enquête aux multiples rebondissements. Pour résoudre l’affaire, ils devront remonter le cours du temps et démasquer une bande de notables accomplis.

Une investigation en col blanc où se mêlent arnaques financières, jeux de pouvoirs, sadisme et meurtres en série.

 

• Couv_2024-032_Levain Jean-Pierre - Meurtre au scalpel

 

Époustouflant !

Jean-Pierre Levain n’y va pas par quatre chemins. J’avoue avoir au début de ma lecture été un peu décontenancé, et je ne sais pas pourquoi !
J’ai déjà lu des livres plus durs et plus violents, mais je crois tout simplement que je ne m’y attendais pas. Et pour le coup, j’ai été servi, et j’ai même malgré le sujet sombre et difficile, souris plusieurs fois tellement l’audace de l’auteur m’a épatée.

Meurtre au scalpel est un livre qui va fouiller dans la noirceur des hommes les plus vils, les plus retords, qui se retrouvent, comme c’est étrange, régulièrement tout en haut de la “chaîne alimentaire”.
Des avocats, des médecins, des hommes ayant pignon sur rue… Ils se retrouvent quelques jours, tous les ans chez l’un d’eux, dans une maison isolée en bordure d’une forêt. Et là, tout est autorisé (n’essayez même pas de deviner…), jusqu’à une chasse finale où ne seront utilisés que des arcs et des flèches pour finir en beauté. Vous aurez intérêt à vous accrocher, Jean-Pierre n’est pas un petit joueur, loin de là. Pas de temps mort, les chapitres défilent et s’intercroisent à une vitesse folle, une plume incisive et sombre qui pointe sans détour, des agressions physiques, agressions morales, une sexualité extrême où la perversion de ces hommes ne recule devant rien. J’ai ressenti du dégoût et de la haine essayant parfois de me mettre à la place des victimes.

Dans ce récit à plusieurs niveaux, le commandant du SRPJ de Lyon, Fred Brazier aidé de son adjointe, le lieutenant Gaëlle Lebras n’ont pas fini de retrousser leur manche pour aller au bout de cette enquête. Ils forment un duo parfait, mais c’est sans compter les nombreux rebondissements, les complexes revirements qui vont les perdre à de nombreuses reprises.

Pour moi, la construction de l’intrigue est parfaite. Rien ne nous sera épargné, la vengeance tient le rôle principal, et personnellement dans certains cas, je valide !

Je découvre Jean-Pierre avec ce roman. C’est son quatrième. J’ai été conquis, et je suis bien obligé de reconnaître que je suis très curieux de lire les autres…
Pour tous les amateurs du genre, et plus encore !

Un très grand MERCI à Angie des éditions Des Livres et du rêve pour sa confiance, et aussi de m’avoir permis de réaliser cette couverture…

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Extraits :
« Il aimait l’amour vache, rien à voir avec la romance. Celui qui faisait mal et laissait des traces sur le corps. Essentiellement celui des femmes qu’il prenait plaisir à martyriser pour mieux les asservir. Tous les moyens étaient bons pour arriver à ses fins y compris la pharmacopée. La motarde n’en savait rien. Elle le découvrirait bien assez tôt, à ses dépens. »

« La femme s’éloigna, puis, par un accès de mansuétude, revint sur ses pas. Elle saisit la tête du fumier par les cheveux. Il pleurnichait dans son mauvais trip. Elle lui ouvrit la gorge d’une oreille à l’autre. Point final !
En bonne ménagère, elle ramassa le pénis qui traînait par terre, se rendit dans la salle de bains et le balança dans la poubelle. »

« Elle utilisait ce terme en son sens générique et l’avait dit tout de go lors de sa prise de fonction : “Je suis profondément féministe et œuvrerai à défendre la place des femmes dans la police. Les pratiques sont, à mes yeux, plus importantes que les mots qui les qualifient. Ne comptez donc pas sur moi pour utiliser des formules ridicules pour féminiser mes propos. Quand je dis mes hommes, voyez-y un signe d’égalité entre les sexes qui a la même valeur de neutralité que le terme de flic. Pas question de parler de fliques au féminin ; encore moins de fliquettes comme je l’ai entendu dans la bouche de certains qui feraient bien d’y réfléchir à deux fois avant de réitérer pareilles âneries.” »

« Elle devait avoir approximativement l’âge d’Hélène au moment de sa disparition. Elena se rendit compte qu’il la fixait. Sa réaction le stupéfia.
– Toi aussi, tu voudras coucher avec moi ?
Désarçonné, il lui fallut quelques secondes avant de répondre.
– Bien sûr que non ! Jamais je ne te ferai le moindre mal. Tu peux me faire confiance. Tu es ici en sécurité. La porte de la maison sera toujours ouverte. Tu peux t’en aller quand tu veux. J’espère seulement que tu resteras le temps de te rétablir. Excuse-moi si je t’ai mise mal à l’aise.
– C’est parce que tu me regardais comme les autres.
– J’ai cru que…
– Tu ressembles à ma fille. Crois-moi, c’était la seule raison. Maintenant, repose-toi, il vaut mieux que je te laisse… »

 

Jean-Pierre Levain est Docteur en psychologie.

Il a été chercheur à l’Institut de recherche sur l’enseignement des mathématiques et maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Franche-Comté.

Aujourd’hui à la retraite, il s’est reconverti dans l’écriture de romans policiers. Le premier s’intitule Les femmes ne plaisantent pas avec l’amour (2020).

Facebook
https://www.facebook.com/JPLevain/

Émotion, Drame, Folie, Noir

De neige et de vent

de Sébastien Vidal
Broché – 22 mars 2024
Éditeur : Le mot et le reste

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À la frontière des Alpes italiennes et françaises, le village de Tordinona est l’isolement incarné. Voyant la tempête qui se prépare là-haut, la patrouille de gendarmerie composée de Marcus et Nadia s’apprête à redescendre dans la vallée quand le garde champêtre du village découvre le corps de la fille du maire. Dès le lendemain, alors que le seul pont reliant le village au reste du monde a été détruit par une avalanche, le maire et une partie des villageois s’en prennent à un voyageur de passage qu’ils soupçonnent d’être l’assassin. Attachés à leur devoir, Nadia et Marcus s’opposent à leur haine et à leur désir de se faire justice ; dès lors ils s’apprêtent à lutter contre eux. Dans ce huis clos enserré par la violence des éléments, la tension ne cesse de monter, et avec elle, une question qui traverse les âges : que reste-t-il de notre humanité quand il n’y a (presque) plus personne pour faire respecter la loi ?

 

• Couv_2024-023_Vidal Sébastien - De neige et de vent

 

Avec De neige et de vent, je découvre Sébastien Vidal
Quelle belle surprise !

Une histoire de montagnes, de neige et de nature, mais pas seulement…
Un roman policier qui n’en est pas vraiment un…
Un superbe huis clos où le suspense m’a porté jusqu’à la fin du roman.
Où se situent le bien et le mal ?
Beaucoup de psychologie, de nombreuses blessures morales, de fautes à se faire pardonnées et de secrets bien cachés…

Avec une écriture riche et un style très fluide, l’auteur réussit une immersion totale dans un village isolé en pleine tempête de neige. Le souffle du vent m’a suivi durant toute ma lecture et j’imaginais très facilement les habitants livrés à eux-mêmes, sans électricité dans l’incapacité de partir et quitter cette situation oppressante, plus d’accès pour se sauver, impossibilité de contacter l’extérieur.
Lorsqu’il n’y a plus de règles et que le pouvoir est laissé aux “plus forts”, il n’arrive jamais rien de bon. Nadia et Marcus vont se trouver face à de très fortes personnalités qui ont décidé de punir avant de juger, d’imposer avant de laisser s’exprimer, utilisant la bêtise humaine portée par la haine et la peur dès que des groupes se forment. Comment vont-ils à deux seulement pouvoir s’opposer à ce soulèvement soudain ?

Je vais vous laisser découvrir la plume et l’intrigue de ce récit sombre et si plein de poésie, de violence injustifiée dans un village enveloppé d’un décor hivernal des plus pesants. La nature ainsi que les personnages du roman subissent des interactions ambiguës et déchaînées.

Un roman à lire au coin d’un bon feu de cheminée, mais je vous conseillerai quand même de regarder par la fenêtre de temps en temps… On ne sait jamais !

Bravo et merci Sébastien, je suis allé de surprises en surprises… toujours avec beaucoup d’émotions…

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Extraits :

« Le marcheur progresse d’un pas égal, il est concentré sur son rythme et focalisé sur le croustillant que produisent ses semelles dans l’épais tapis blanc. Un bruit délicieux à ses oreilles rougies. Ce craquement merveilleux, à la fois dense et presque mécanique, est à mi-chemin entre la biscotte broyée par des mâchoires et le feulement du cuir d’un fauteuil qui accueille un corps. Ce gémissement est un ravissement qui enchante son ouïe, un son particulier, dépourvu d’écho, un des seuls à ne jamais courir l’espace, débordant à peine des chaussures, puis s’éteignant dans le néant. »

« – Votre fille…
Deux mots, deux simples mots qui suffisent à faire vaciller le colosse. Sa tête tourne, une boule grossit dans ses tripes. Il se force à rester le plus calme possible, il a besoin de savoir pour ne pas devenir fou.
– Oui, Orazio, ma fille, quoi ?
– Elle… enfin, je… (l’homme reprend son souffle comme s’il remontait d’une interminable apnée), je l’ai trouvée sur le chemin qui mène au panorama sur la vallée… celui avant le tunnel, elle était juste entre le bosquet et le monolithe… elle… oh misère de misère, Monsieur Gay, j’ai trouvé votre fille morte, elle est morte, j’ai trouvé… elle est morte… misère… »

« Basile inspire une grande goulée d’air si froid qu’il peut suivre son trajet jusque dans ses alvéoles pulmonaires. Puis il éprouve le besoin intense de revoir sa fille chérie. Le voilà à genoux, encore, un mécréant dans la position du pénitent, dévasté par la souffrance. »

« Une fois le visiteur parti, ils retrouvent cette intimité qui flottait. Tous deux baissent la tête, se perdent dans les rainures du plancher, écoutent les pulsations du vent qui harcèle tout le vivant au-dehors. Marcus ressent une grande mélancolie, c’est une compagne qui vient souvent la nuit, aux heures creuses et lentes, quand les minutes comptent double. » 

 

Sébastien Vidal a partagé ses brèves études entre Cantal et Corrèze et vit à Saint Jal (Corrèze). Passionné d’histoire, il a entamé une saga romanesque en hommage à la Résistance avec un diptyque Les Fantômes rebelles puis Les clandestins de la liberté en 2011 et 2012.

Né en Corrèze, c’est un romancier qui sévit dans le polar. Il affectionne les ambiances dans lesquelles la nature prend toute sa place et installe ses histoires en milieu rural, territoire où il y a beaucoup de choses à dire et à montrer, tant du point de vue sociétal que social. Gros amateur de lecture, il avoue une préférence pour les auteurs d’Outre-Atlantique tels que Cormac Mc Carthy, Louise Erdrich, John Irving et Ron Rash, Stephen King ou encore Jim Harrison et Jack London. En France, ses goûts se portent sur Franck Bouysse, Antoine de Saint-Exupéry, Claude Michelet ou encore Laurent Gaudé, Sandrine Collette ou Hervé Le Corre.

Pour lui, un roman c’est d’abord des personnages et un style travaillés.

Drame, Folie, Suspense, Thriller ésotérique

Famille décomposée

de Christophe Royer
Broché – 18 janvier 2024
Éditeur : Taurnada

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À Lyon, au cimetière de Loyasse, un homme est retrouvé assassiné près de la tombe d’un célèbre guérisseur. Découvert par sa mère, tout porte à croire que ce meurtre n’est que le début d’une longue cabale déclenchée contre la famille Daventure. De par sa complexité, cette nouvelle affaire est un défi de taille pour le commandant Nathalie Lesage et son équipe. Dans les rues d’un Lyon aussi secret que mystérieux, où la petite histoire va croiser la grande, cette enquête va bouleverser la vie de notre héroïne… Un thriller percutant sur lequel plane l’ombre de Raspoutine, personnage historique qui continue à intriguer et stimuler l’imaginaire collectif…

 

• Couv_2024-004_Royer Christophe - Famille décomposée

 

Une nouvelle enquête pour Nathalie Lesage, commandant à la PJ de Lyon et quand elle est menée d’une main de maître par Christophe Royer, on se doute bien que tout ne va pas aller comme on s’y attendrait !

La famille Daventure, “bonne famille” pratiquante de Lyon, semble être la cible de personnes qui ont l’air de leur en vouloir tout particulièrement, au point d’en exécuter les membres un par un… Pourquoi ?
Tout commence par le fils, retrouvé atrocement mutilé près de la tombe d’un célèbre guérisseur. Quel peut bien être le rapport entre les Daventure et le fameux Raspoutine ?

Une bien étrange enquête au qui glisse vers le mystique où Nathalie va devoir redoubler de finesse afin de confondre, les, le, ou la coupable ?
Rien ne paraît être ce qu’il semble. Qui peut bien tirer les ficelles ?

Encore une fois, Christophe n’y va pas de main morte. Plus on avance dans son roman parfaitement documenté, plus il ouvre placards, tiroirs, carnets secrets et autres devinettes. Les chapitres courts donnent le rythme et cela fonctionne à merveille… Et ce côté “grande” Histoire, qui vient percuter le récit, est un plus sacrément agréable, et pour le récit et pour nous perdre une nouvelle fois !
Bravo Christophe…
Jamais déçu de ses enquêtes avec à chaque fois des styles différents.
Un thriller particulièrement percutant et passionnant que j’ai dévoré en une soirée, aucun temps mort et un très bon final.
Attention !!! Tant pis je spoile, on dirait bien que Nathalie à un amoureux !

Christophe Royer, fait pour moi partie des auteurs français qui ne font pas beaucoup de bruit et qui pourtant, mériteraient largement un gros coup de projecteur, afin qu’on les remarque…
“Famille décomposée”, la sortie du jour des Éditions Taurnada que je remercie énormément, restera un excellent moment de lecture !

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Extraits :

« À travers ses enquêtes, Nathalie avait acquis une certaine expertise dans les soirées exotiques, voire ésotériques. De toute évidence, elle en avait un nouvel exemple sous les yeux.
Les appareils photo arrosaient chaque centimètre carré de la pièce. Le son des déclencheurs s’attarda dans un coin, trop éloigné pour Nathalie.
“Qu’est-ce que vous avez trouvé ?” les héla-t-elle.
Un des hommes lui répondit sans retirer l’œil du viseur :
“Une concentration différente de sang, beaucoup plus dense que les éclaboussures que l’on trouve un peu partout. On a une grande trace homogène.
– C’est certainement l’endroit où notre homme a été tué.
– Peut-être…” »

« – Reste à découvrir si la victime était consentante ou pas ! précisa-t-elle.
– Tu plaisantes ?
– Non. Plus rien ne m’étonne.
– Pas d’accord. Si on met de côté les coups de fouet, son passage à tabac n’a rien d’une partie de plaisir. Il y a eu un acharnement indiscutable sur lui qui me donne une nouvelle idée. Imagine : la soirée se déroule tranquillement, une gentille bande de masos qui adore se réunir pour se flageller en psalmodiant ou je ne sais quoi. Et puis, d’un coup, le gars fait une connerie et ça dégénère, entraînant ce déferlement de violence.
– Possible. Donc ça exclurait la préméditation ?
– Oui. »

« – C’est à partir de ce moment que tu as atterri chez ta grand-mère ?
– Oui, pas le choix. Je comprends maintenant pourquoi mon père s’est vite barré de cette famille de tarés.
– À ce point ? demanda innocemment Nathalie pour la pousser à se confier.
– T’es flic ! Ne me dis pas que tu ne l’as pas encore remarqué ! Il n’y en a pas un pour rattraper l’autre. »

« – Benoît, le gentil toutou à sa maman qui dès qu’elle avait le dos tourné se transformait en obsédé sexuel.
C’est à cause de lui que j’ai installé la caméra. Putain de vicelard ! C’est dur ce que je vais dire, mais je ne vais pas le regretter.
– Je ne juge pas. C’est ton opinion… »

« – “Pouvez-vous nous expliquer ces marques dans votre cave ? Elles sont postérieures à l’effraction ?”
Robert y jeta un œil.
– “Oui, et alors ?”
– On reconnaît clairement des cercles, des croix et un pentagramme. Vous versez également dans le satanisme ?
– Pas du tout ! Vous savez qu’un même symbole peut prendre des dizaines de significations différentes.
Le meilleur exemple reste la croix gammée qui, avant d’être un signe nazi, est sacrée dans plusieurs religions comme l’hindouisme et le bouddhisme.
– Merci pour ce cours, mais revenons à votre cave, le recadra-t-elle. »

 

Christophe Royer est né en 1971 au Creusot, en Bourgogne. Après l’obtention de son doctorat en biologie animale, il change de cap pour préparer un master d’informatique, sa deuxième passion, à l’INSA de Lyon. Aujourd’hui, chef de projet, il vit à Saint-Vallier avec sa femme et leur fils.

Le Projet Sapience est né il y a 25 ans. Après une longue gestation, il prit la forme d’un dossier pour un jeu vidéo qui a été proposé à plusieurs éditeurs. Aucun n’a répondu, mais étrangement, deux années plus tard, un jeu reprenant les principes de base du dossier sortait. Par la suite, le scénario issu du jeu est resté dans un placard durant de longues années. En 2014, Christophe décide de reprendre l’idée originale et se lance dans l’écriture d’un roman d’anticipation, où l’aventure est omniprésente sur fond d’intrigues.

Dévoreur de livres depuis toujours, il a exploré les genres : thrillers, polars, SF, fantasy, terreur, histoire et ésotérisme.

Puis un jour il a eu envie de raconter ses propres histoires.

Après plusieurs essais, le virus de l’écriture prend possession de son organisme et depuis il se garde de trouver un vaccin.

Entre deux cours à l’école de cinéma et de télévision Eicar de Lyon, il embarque mes lecteurs dans des aventures rythmées et originales.

Son aventure littéraire a commencé avec un décollage pour la planète Sapience, deux romans d’anticipation sortis en auto-édition. Puis, retour sur terre avec l’écriture de thrillers où se mêlent mes thèmes préférés.

En 2016, sortie de la première partie L’arche qui va nous amener à quitter la Terre pour la mystérieuse planète Sapience. Un long voyage durant lequel un groupe hétéroclite de personnages devront s’unir pour faire face à une succession d’événements inquiétants.

En 2017, sortie de la suite et fin de cette aventure avec Hostile. Parvenus à la surface de Sapience, ils devront poursuivre leurs investigations tout en implantant au mieux la nouvelle colonie et en faisant connaissance avec les habitants. Riche programme…

En 2019, L’auteur change d’univers et revient sur Terre avec un thriller addictif et percutant qui se déroule entre Paris et la Bourgogne. Nous suivons les aventures d’une jeune capitaine travaillant à la Brigade de Répression du Proxénétisme. .

Mars 2021, Une arête dans la gorge plonge le lecteur dans un Lyon mystérieux où l’héroïne devra collaborer avec des francs-maçons lyonnais pour résoudre une série de meurtres.
https://leressentidejeanpaul.com/2021/03/15/une-arete-dans-la-gorge/

Une enquête à tiroirs passionnante, extrêmement bien documentée !

Mars 2022, direction Annecy avec La quatrième feuille. Un thriller glaçant ou personnalité toxique et amitié riment avec descente aux enfers… Inspiré de faits réels.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/16/la-quatrieme-feuille/

Mars 2023, au cœur du pays cathare, Albi, une course poursuite terrifiante avec Néréides.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/16/nereides/

Janvier 2024, « Famille décomposée » nous replonge dans un Lyon surprenant sur fond de vengeance sur une grande famille Lyonnaise.

À suivre…

Émotion, Drame, Folie, Suspense, Thriller psychologique

Trois vies pour une

de Bastien Perchet
Broché – 13 octobre 2023
Éditions : Independently published

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2009, province d’Helmand, Afghanistan.
Robin Costes, reporter de guerre, et son équipe, capturent les dernières images poignantes d’un documentaire sur le conflit qui consume le pays depuis des années. Entre excitation et appréhension, ils bravent l’interdit, plongeant au cœur de l’effroi. L’apogée tant espérée se transforme en un chaos implacable. Une prise d’otages qui bouleversera à jamais leurs existences…

2022, Annecy, France.
Après des années de reconstruction, Robin tente de reprendre une vie normale, bien que les spectres de son passé continuent de le hanter, aussi persistants que la douleur de son bras fantôme, témoin muet des horreurs ayant décimé la plupart de ses compagnons. Une nouvelle existence marquée par sa rencontre avec Mélinda, et plus tard, par la naissance d’Anaïs, leur fille. Mais le jour de ses quarante ans, tout bascule à nouveau… La mort réclame vengeance, engloutissant tout sur son passage.

Quels secrets ont été ensevelis durant toutes ces années ?

 

• Couv_2023-127_Perchet Bastien - Trois vies pour une

 

Je viens de finir “Trois vies pour une”.

Quel récit !!!

De la violence, de la peur, de la haine, de la reconstruction… du pardon ? Peut-être. De l’amour, encore de la peur, des confessions, une vengeance… Toujours de la peur.

Superbe.
Pas un moment de faiblesse dans le récit. Mais quel récit… Très différents des thrillers habituels. J’avais envie qu’il continue encore et encore. L’auteur a trouvé une “clé” qu’il maîtrise parfaitement et il a complètement baladé le lecteur que je suis. Pas de gentils, pas de méchants, juste des coupables et les autres…

Dans ce roman particulièrement bien ficelé, Bastien ne devait avoir qu’un mot en tête. “SUSPENSE”. Et toute l’histoire tourne autour.
Au final, une très “belle” histoire de sentiments mêlés où tout le monde souffre, mais malgré tout Bastien parvient à nous faire ressentir beaucoup d’émotions qui peuvent parfois s’opposer. C’est troublant…

Coup de cœur !
C’est fort et profond, je vous le recommande vraiment…
…Et moi, je vais patiemment attendre les autres romans de “Bastien Perchet”, car j’avoue avoir été réellement surpris.

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Extraits :

« La lampe de chevet créait une ambiance tamisée et chaleureuse que Robin glaça en une seule phrase :

– Tu crois qu’elle va grandir dans quel genre de monde ?
Mélinda comprit qu’il faisait allusion à leur future fille.
– Le même que celui dans lequel nous sommes, répondit-elle en haussant les sourcils, avant de poser son livre, les pages tournées vers le bas.
Robin souffla bruyamment.
– J’ai peur pour elle. Plus le temps passe, plus j’ai l’impression qu’un jour, tout va voler en éclats. »

« – Vous protestez contre quoi exactement ?

– Contre ces enculés de lobbyistes de l’agroalimentaire qui s’approvisionnent à l’étranger alors qu’ici, on se crève jour et nuit pour gagner une misère.
Quand on en gagne, d’ailleurs ! »


« – Je ne comprends toujours pas le rapport.

– Rob… le rapport, c’est qu’après une mort, c’est plusieurs quilles qui tombent en même temps. Tu vois ce que je veux dire ? Personne n’y pense quand ça arrive. Personne ne songe à la femme du mec à qui tu viens de trouer le bide, à son gamin, sa famille, ses amis. En fait, la vengeance, c’est le fléau de l’humanité. Tu butes un type et c’est son frère, son père, sa mère, qui voudra ensuite ta peau. Et l’engrenage ne s’arrête jamais. La folie non plus. Et si les gens ne se vengent pas, ils risquent de devenir comme la majeure partie des épaves qui arpente ma ruelle pour s’échouer dans mon bar. »

« Personne n’est prêt à affronter la mort d’un être cher. La tristesse n’est que le prélude, car un mélange âpre et rugueux s’installe ensuite, mêlant incompréhension, haine et rage. Certains ne parviennent jamais à s’en remettre. En réalité, personne ne s’en remet véritablement… »


« Une toute dernière fois, Robin caressa sa chienne et lui murmura quelques mots à l’oreille. La pauvre bête ne comprenait pas, penchait la tête d’un côté puis de l’autre, la queue entre les jambes.

Au moment de quitter la maison, Joseph tapota l’épaule de Robin sans dire un mot. À sa manière, le vieil homme exprimait son émotion de voir cet homme partir, ce dernier lui rappelant combien il regrettait de ne jamais avoir eu de fils dans sa vie. »

 

Né en 1992, à Belley dans l’Ain, Bastien Perchet vit depuis à Aix-les-Bains en Savoie. En 2015, son premier roman Aux creux de nos demains s’est hissé au sommet du classement Amazon Kindle et a captivé des milliers de lecteurs. Son nouveau thriller, Trois vies pour une, vous plonge dans une descente aux enfers vertigineuse où chaque page vous rapproche de la vérité, troublante…

Drame, Folie, Histoire vraie, Polar

Sale temps pour le pays

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1976. Des femmes, pour la plupart des prostituées, sont agressées ou tuées dans le nord de l’Angleterre. La police locale est sur les dents. Un homme dirige l’enquête : George Knox, avec sa gueule à la Richard Burton, ses éternelles Ray-Ban, ses états de service légendaires. Secondé par le détective Mark Burstyn, il se lance à corps perdu dans cette affaire, convaincu que tous les crimes sont liés. Mais le tueur récidive et semble brouiller les pistes à plaisir. Plus le temps passe, plus Knox s’enfonce dans l’abîme. Un abîme à l’image du chaos social et de la dépression qui gagnent le pays…
Fasciné par les possibilités romanesques de l’affaire de l’Éventreur du Yorkshire, Michaël Mention la revisite en passionné de la culture des seventies, entre hommage au roman noir et portrait d’une Angleterre déboussolée, à un moment charnière de son histoire.

 

• Couv_Mention Michaël - Sale temps pour le pays

 

Sale temps pour le pays nous plonge en Angleterre à la fin des années 70, dans un Polar inspiré d’un fait réel qui s’est déroulé de 1975 à 1981. Que ce soit un auteur français qui développe ainsi, les meurs, les tendances politiques de l’époque qui se font et se défont, les cheveux longs, les pattes d’éléphants et qui me remet en tête des musiques et des groupes presque oubliés, je dis “Chapeau” !
Mais comment ce jeune auteur pas encore né en 1975 s’y est-il pris ? 🤣 🤣 🤣
Je plaisante bien sûr. Mais je pense qu’il aura fallu, tout de même, un sacré travail de recherche à Mickaël pour aller jusqu’au bout de son projet.

Un tueur en série qui se prend pour Jack l’Éventreur, sème la panique durant plusieurs années s’attaquant à des prostituées isolées, et parfois même, à des femmes se trouvant au mauvais endroit, au mauvais moment. Pas de chance pour toutes ces jeunes femmes retrouvées nues face contre terre, leur crâne défoncé à coups de marteaux, un tournevis régulièrement planté dans de dos, sans parler des lacérations au ventre et à la poitrine, et des nombreux coups de couteaux reçus !
Les enquêteurs piétinent et tournent en rond, mais quelques flics obstinés, vont s’entêter années après années, obstinés, obsédés, parfois même borderline…

Attention, malgré ce côté polar violent très marqué, le roman de Michaël s’intéresse surtout à cette Angleterre des “seventies”, un pays qui va vivre un véritable tournant dans son histoire politique, économique et sociale. Le pouvoir de l’argent, une population complètement désorientée, un taux de chômage jamais aussi élevé et une “Madame Thatcher” qui arrive dans un pays se trouvant en pleine dépression. C’est tout ça qui m’a plu dans ce récit.
Malgré une période “Peace and Love”, la réalité est toute autre et le lecteur que je suis en à pris plein la tête face au réalisme de l’auteur !

J’ai vraiment adoré suivre ce polar original, hyper-réaliste, avec son écriture directe et créative, ses chapitres courts, sa descente aux enfers, mais non dénuée d’émotion.
Il y a quelques passages très émouvants, le tout, sur une très belle bande originale que j’ai conservé encore quelques jours après… On ne se refait pas !

Merci Michaël…

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Extraits :
« George récupère le dossier et, sous l’article, découvre la fiche d’Emily Oldson : trente-deux ans, mariée, trois enfants, domiciliée à Churwell, sans profession, prostituée occasionnelle, découverte dans le quartier de Chapeltown, près du pub où elle a passé sa dernière soirée. Au rapport d’autopsie, sont agrafées trois photos de la scène de crime, où gît la victime. »

« Penchée au-dessus de la cuvette, Kathryn régurgite sous les yeux de George, désemparé. Elle crache et recommence, si violemment qu’elle perd le foulard qui dissimulait son crâne chauve. George le ramasse et, de l’autre main, lui caresse le dos. Essoufflée, Kathryn lui fait signe de quitter la salle de bains. Il sort, s’assoit sur le lit et attend. Là-bas, continuent les sons insoutenables. Il frémit à chacun d’eux, connecté viscéralement au supplice de celle qu’il aime. Chimio de merde. »

« Réputée être le plus vieux métier du monde, la prostitution a toujours été synonyme de peurs. Un pluriel subi au quotidien : la peur d’être agressée, volée, violée, arrêtée et tuée. Permanente, cette angoisse est devenue obsessionnelle depuis que sévit « L’Éventreur ». De Leeds à Bradford, en passant par Manchester, “les filles” du Nord se sont donc organisées : certaines ne consacrent qu’un temps imparti à chaque client, d’autres opèrent en duo ou notent les plaques d’immatriculation. »

« – Michaël Mention du Monde, Paris : est-il toujours membre du R.I.O. ? demande celui-ci dans un anglais catastrophique.
– Non.
– Dans ce cas, pourquoi…
– J’ai dit “une question par personne”. »

 

Michaël Mention, né le 13 novembre 1979 à Marseille. Après avoir dessiné des BD dans son adolescence, il publie son premier roman en 2008.
• Grand Prix du roman noir français en 2013 au Festival International du Film Policier de Beaune2 (Sale temps pour le pays)
• Prix du polar lycéen d’Aubusson en 2014 (Sale temps pour le pays).
• Prix Transfuge Meilleur Espoir Polar 2015 (… Et justice pour tous)

Folie, Frisson horreur, Noir, Polar, Suspense, Thriller psychologique

Labyrinthes

de Franck Thilliez
Broché – 4 mai 2023
Éditeur : Pocket

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L’oubli comme seul témoin… Une enquête en forme de labyrinthe.

Une scène de pure folie dans un chalet. Une victime au visage réduit en bouillie à coups de tisonnier. Et une suspecte atteinte d’une étrange amnésie.
Camille Nijinski, en charge de l’enquête, a besoin de comprendre cette subite perte de mémoire, mais le psychiatre avec lequel elle s’entretient a bien plus à lui apprendre. Car, avant de tout oublier, sa patiente lui a confié son histoire. Une histoire longue et complexe. Sans doute la plus extraordinaire que Camille entendra de toute sa carrière…

“Franck Thilliez nous entraîne avec Labyrinthes dans un formidable casse-tête, brillant exercice de style où plusieurs intrigues se déroulent de front, se superposent
puis fusionnent, pour dévoiler, en fin de compte, une stupéfiante vérité.”

Le Figaro magazine

“Le roi du polar a encore frappé !
Un incroyable dédale qui ne laisse pas une seconde de répit.”
Cosmopolitan

“Retrouvez le romancier, expert ès thriller, qui une fois encore
prend plaisir à explorer les dédales du cerveau humain.”
Femme actuelle

“Aussi déroutant qu’haletant.”
France Dimanche

 

• Couv_2023-102-Thilliez Franck - Labyrinthes

 

Comme le dit si bien Franck Thilliez lui-même : “Cette histoire de fous !”

Si Labyrinthes peut très bien se lire sans avoir lu Le Manuscrit inachevé et Il était deux fois, je vous les conseille quand même, afin d’apprécier pleinement ce dernier volet qui vient conclure cette superbe trilogie.

Dès les premières lignes, j’ai compris que j’allais passer un sacré moment, mais j’avoue que j’étais très loin d’imaginer tout ça…
Quel autre titre Franck aurait-il pu choisir pour clôturer cette trilogie ? Il résume à lui seul les nombreuses pistes qui paraissent très embrouillées tout le long du roman, pour, dans le dernier chapitre, boucler la boucle qui mène vers une fin… Mais est-ce vraiment une fin ?

Franck est un auteur que j’apprécie énormément, il n’hésite jamais à créer des ambiances particulières, imbibées de mystère et pleines de tension. J’ai trouvé son récit incroyable, d’autant plus qu’il est basé uniquement sur des faits avérés. Je vous conseille de bien vous installer au fond de votre fauteuil, et préparez-vous à en prendre plein la tête !

Dans ce roman choral, Franck a donné les rôles principaux à des femmes, leur consacrant systématiquement un chapitre chacune, à tour de rôle, pour mieux nous immerger, et surtout mieux nous perdre. Il y a un bon suspense, la tension va crescendo, c’est très addictif. Âmes sensibles s’abstenir, le sujet : “La violence dans l’Art”, combiné avec des passages particulièrement cruels, pourrais être dérangeant pour certains lecteurs…

Quant à la fin, comme d’habitude, parfaitement maîtrisée, que je n’ai pas vu venir du tout, elle relève du grand art, et m’a laissé complètement coi !

Prêt pour un grand bol d’adrénaline ?
Avec ce thriller, vous mettrez les pieds dans un univers où chacun essaiera de trouver ses propres repères. Mais attention, ne vous fiez jamais aux apparences…

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Extraits :

« Face à eux, la patiente dormait ; le bip lent de l’électrocardiogramme indiquait un sommeil paisible qu’il n’était pas question de perturber.
– D’après ses médecins, physiquement, il n’y a pas de risques. Les analyses biologiques révèlent des carences, mais rien de grave. Quant à ses engelures, même si certaines sont assez profondes, elles ne laisseront pas de séquelles. Psychologiquement, en revanche, c’est une autre histoire. Je vais faire au plus simple : tout a disparu de sa mémoire.
– Quand vous dites “tout”…
– L’intégralité de sa vie d’avant. Elle ne se souvient de rien. Une page blanche. »

« Quitter un cauchemar pour se réveiller dans un autre, pire encore… Tout tourbillonnait autour d’elle lorsque Julie tenta de se redresser. C’était comme dans un manège infernal, un bateau pirate de foire qui tournait autour d’un axe et vous maintenait la tête à l’envers durant d’interminables secondes. La nausée l’envahit, mais elle n’avait rien à régurgiter. Elle s’appuya de ses deux mains sur le sol, essaya de se lever. Le poids de son corps l’attira inexorablement vers le bas et elle se retrouva affalée sur une espèce de linoléum tendre. »

« Elle décida de profiter des heures qu’elle avait devant elle pour mener des recherches sur Internet autour de ses pertes de mémoire. Elle tapa des mots-clés comme « souvenirs erronés », « confusion, mélange souvenirs », « tumeur, cerveau, mémoire ». Et fut rapidement orientée vers la notion de « faux souvenirs ». Des spécialistes expliquaient que chaque individu avait des événements profondément transformés, voire inventés, ancrés dans sa mémoire. Le cerveau étant malléable, il se réorganisait en permanence, et un souvenir n’était pas une photo précise, comme on l’avait longtemps pensé : chaque fois qu’il remontait à la surface, il se reconstruisait avec de nouveaux éléments, mutait, et était réenregistré ainsi.
En définitive, plus on se remémorait un instant, plus celui-ci s’éloignait de la réalité du passé. »

« Vas-y, vas-y !
Véra encourageait la flamme alors qu’elle se propageait du papier au bois sec. La danse se transforma aussitôt en une grande valse rougeoyante. Et la survivante poussa un rugissement de joie. Au bout d’une minute, la chaleur vint heurter son corps. Elle s’approcha. Le feu rentrait en elle et entraînait une piqûre à la limite du supportable sur ses plaies, mais elle devait tenir. Son sang se fluidifiait, ses artères se dilataient enfin. La vie revenait, la chair rosissait, même si les ongles demeuraient, eux, d’un blanc presque bleu. »

 

Né en 1973 à Annecy, Franck Thilliez, ancien ingénieur en nouvelles technologies, vit actuellement dans le Pas-de-Calais. Il est l’auteur d’une vingtaine de romans dont La Chambre des morts, adapté au cinéma en 2007, prix des lecteurs Quais du Polar 2006 et prix SNCF du polar français 2007, Puzzle (2013), Rêver (2016), Le Manuscrit inachevé (2018) ou bien encore Il était deux fois (2020). Il est également connu pour avoir donné vie à deux personnages emblématiques, Franck Sharko et Lucie Henebelle. Ces derniers sont réunis pour la première fois dans Le Syndrome [E] (2010), qui a été adapté en BD et est actuellement en cours d’adaptation pour une mini-série qui sera diffusée sur TF1. De plus, ces deux personnages sont présents dans les récents Sharko (2017) et Luca (2019) chez Fleuve Éditions. Son recueil de nouvelles, Au-delà de l’horizon et autres nouvelles, a paru en 2020 chez Pocket. Franck Thilliez a publié 1991 chez Fleuve Éditions en 2021, ainsi que Labyrinthes chez le même éditeur, en 2022.
Ses titres ont été salués par la critique, traduits dans le monde entier et se sont classés à leur sortie en tête des meilleures ventes.

Franck Thilliez est aujourd’hui le 3e auteur de fiction moderne le plus lu en France.

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Polar, Thriller

Dualité

de Sébastien Jullian
Broché – 16 juillet 2022
Éditeur : Atramenta

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Et si vous étiez prisonnier d’un crime qui ne porte pas de nom ? N’avez-vous jamais l’impression que certaines paroles ont été écrites pour vous ? N’y a-t-il pas un autre « vous » qui sommeille ? Que vous susurre-t-il à l’oreille ? Julien se réveille couvert de sang. Une arme à la main, sans victime apparente, et incapable de se rappeler du moindre souvenir. Pris au piège, cet homme au premier abord discret et sans histoire se retrouve rongé par l’angoisse et les émotions antonymes qui, du jour ou lendemain, paralysent son existence. Il part en quête de vérité, sans savoir qui il est réellement et en qui il peut avoir confiance. Cette épreuve semble révéler en lui un être sombre, au comportement impulsif et troublant. Un thriller glaçant sur le thème de la double personnalité qui nous plonge constamment dans le doute et les impressions contradictoires. Le récit est entrecoupé de discussions anonymes qui entretiennent l’incertitude et l’imagination.

 

• Couv_2023-101_Jullian Sébastien - Dualité

 

J’ai toujours un faible pour les premiers romans… Et encore une fois…
Ça frappe très fort !
Sébastien nous offre un thriller vraiment glaçant, très perturbant et captivant du début jusqu’à la dernière ligne !

Je retrouve déjà, dès ses premières pages, le potentiel de l’écriture surprenante qui tenait déjà toutes ses promesses, dans “On l’emportera dans la tombe”. Mais avec “Dualité”, son écriture est vraiment à fleur de peau !

L’intrigue est super bien menée, et rassurez-vous, je ne dévoilerai absolument aucune information, ce serait vraiment dommage pour les futurs lecteurs.
Un superbe récit très addictif lu d’une traite, une bande originale qui décoiffe et plus encore, Slipknot, Korn, Marilyn Manson, des personnages plus fous les uns que les autres, des policiers complètement perdus…
Mais que demander de plus ?

Sébastien m’a baladé comme un gamin dans cette atmosphère étrange. Il fallait une sacrée imagination et une bonne dose d’audace pour écrire un tel récit. J’ai rarement lu quelque chose d’aussi torturé, machiavélique et aussi bien construit, dans une tentative de semer le lecteur, et la fin… Magistrale…

Un livre que je recommande à tous ceux qui n’auront pas peur de devenir fou, peut-être ?
Ou, qui voudront en savoir un peu plus sur ce nouvel auteur ?
Mais un conseil, accrochez-vous bien !
Soit Sébastien Jullian, est un excellent écrivain, soit c’est un véritable psychopathe 😂😂😂.
L’avenir nous le dira !

Sacré premier roman… Sébastien m’a mis la tête en vrac !

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Extraits :

« – C’est moi. Je ne peux pas passer te voir tout de suite.
– Pourquoi ? Où es-tu ?
– J’ai tout préparé. C’est au point. Ce sera pour ce soir.
– Non ! Tu vas trop vite. Nous ne sommes pas prêts, c’est trop risqué, ne fais pas ça !
– Ne crains rien, tout se passera bien, tu as ma parole. Tout est réglé comme du papier à musique.
– Si on nous prend ? Si on nous voit ?
– On ne nous prendra pas…
– J’ai peur… »

« À ce moment précis, je crois que je suis revenu à la vie.
Où suis-je ? Que m’est-il arrivé ? J’arrive à peine à bouger.
Je m’appelle Julien Servian. J’ai mal. Je pleure. Cette sensation de peur si angoissante… Les yeux gonflés et humides, fixés sur mes mains ensanglantées que je pointe devant mon visage. La panique me coupe la respiration. »

« Je suis arrivé chez mes parents vers 10 heures. À peine garé, Maman est venue à ma rencontre et m’a embrassé comme on embrasse son fils revenu du front, sain et sauf. Elle n’avait pas d’odeur. Nos deux corps semblaient si glacés. Dans la lueur de ses yeux pétillants, le bonheur de partager un peu de temps avec son seul enfant. On ne se rend jamais assez compte à quel point on fait du mal à nos mères en se cachant tout au long de l’année. Comment peut-on passer d’un état où l’on vit avec ses parents nuit et jour à seulement quelques visites par an ? »

« À peine le temps de saisir ma veste et je suis dehors, prêt à exploser. Il faut que je parte errer, m’oxygéner, sentir l’odeur de la rue. Perdu pour perdu, plutôt que d’attendre sagement la mort, le mieux est de partir en chasse. Il faut que j’aille me vider l’esprit.
Je monte dans la voiture et démarre. Mal à la tête, pas de ceinture, fatigué, névrosé. Je pars pour l’inconnu. Au cas où, le couteau est toujours là, dans le coffre. Malheur à celui qui croisera ma route. »

Informaticien de métier, entraineur de football et père de deux enfants, j’ai pris le gout de la lecture depuis 2016. Les trajets en train, la sieste des enfants, les insomnies nocturnes, sont autant de moments qui m’ont également permis de m’adonner à une nouvelle passion : l’écriture de thrillers.

J’aime qu’un roman ne dévoile jamais tous ses secrets et laisse une part d’interprétation au lecteur. Un bon livre est un livre qui joue avec nos nerfs…

Mon second roman « La Genèse du Talion » est disponible depuis septembre 2019. L’intrigue se situe en 2018, au cœur du commissariat de Grenoble mais également en Savoie et en Croatie. Il s’agit d’un thriller fluide et captivant croisant divers évènements comme l’assassinat d’un avocat, un suicide mystérieux, et un « cold case » au sujet du viol d’un jeune lycéen s’étant donné la mort il y a 14 ans. A l’époque, quatre de ses camarades avaient été accusés puis acquittés après un procès stérile.

L’enquête va peu à peu mettre au gout du jour une terrible vengeance, orchestrée de manière millimétrée et infaillible. Le roman aborde divers thèmes comme le harcèlement scolaire, le piratage informatique mais également l’influence exercée autour des personnalités de forte notoriété lorsqu’elles sont impliquées dans une affaire judiciaire de grande ampleur.

On l’emportera dans la tombe
https://leressentidejeanpaul.com/2023/08/16/on-lemportera-dans-la-tombe/

Drame, Folie, Noir, Psychologie, Thriller

Somb

de Max Monnehay
Poche – 11 mars 2022
Éditeur : Points

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Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour, il emprunte à moto le pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour, il écoute des détenus lui confier des crimes atroces. Mais c’est la découverte d’un cadavre sur une plage proche de chez lui qui va provoquer une totale déflagration dans sa vie. Car il connaissait bien la victime, Julia, l’épouse de son meilleur ami, Jonas Somb.

« Max Monnehay est une auteure française avec laquelle le milieu du noir va devoir compter… »
Libération

 

• Couv_2023-68_Monnehay Max - Somb

 

Cela faisait un moment que je voulais découvrir la plume de Max Monnehay, voilà, c’est fait !

Ce n’est pas son premier roman, mais c’est son premier Polar. Personnellement, même s’il y a une enquête une bonne partie du roman, je ne l’ai pas lu comme un polar, mais plutôt comme le mélange d’un bon roman noir et d’un thriller psychologique. C’est l’intrigue et surtout les personnages, véritable point fort du roman qui m’ont happés. L’auteure a créé des personnages de tous les jours, avec leurs failles, leurs défauts, leurs egos, les rendant presque vivants à mes yeux. La sensibilité qu’elle leur donne dans ce récit est très importante. C’est extrêmement bien écrit, phrases courtes, incisives, d’une grande efficacité, avec beaucoup de psychologie aussi.

Victor, psychologue dans le milieu carcéral, est un homme tourmenté. Un événement lié à son passé l’a plongé dans un certain mutisme depuis son enfance. Mais, à la mort de Julia, c’est tout son monde qui s’écroule…

Max, n’a rien à envier à ses collègues du Noir.
Le récit m’a tenu en haleine jusqu’au bout sans en deviner la fin et de plus avec un dernier rebondissement que je n’ai pas vu venir du tout, complètement inattendu !

Un livre pour les amateurs de suspens, pour ceux qui aiment les belles histoires tristes, et les “plumes” originales et racées. Une écriture prenante et addictive, avec beaucoup d’intelligence, un sans-faute pour moi !
À lire…

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Extraits :

« Le bruit des portes métalliques qui claquent, les couloirs qui n’en finissent pas, le visage fermé des gardiens ont depuis le premier jour le même effet sur moi : une combinaison assez désopilante d’angoisse et d’ennui.
Je n’ai pas mis plus de quelques jours à comprendre que ce paradoxe était la chose la mieux partagée entre ses murs. Personnel et détenus confondus. C’est un cocktail qui, mal dosé, peut facilement conduire à la violence – contre les autres ou contre soi-même. »

« Je passai une heure assis dans la cuisine, dans un état de sidération totale, les yeux posés sur le mug de Julia, resté sur la table. Une trace de rouge à lèvres dessinait un croissant de lune rose sur son bord. Les images de nos dernières heures ensemble tournaient en boucle dans ma tête, une torture à laquelle j’étais impuissant à mettre un terme. Lorsque mon téléphone sonna dans la poche de mon jean, je touchai mon visage et réalisai que je pleurais. Silencieusement. Les yeux fermés. »

« Nous étions attablés au Café de la Paix, à deux pas de l’appartement. C’était un établissement au décor Belle Époque dont les lustres monumentaux jetaient sur toute chose, une lumière sépia, leur allouant une aura nostalgique. Maddie me regarda, attrapa la viennoiserie qu’elle tripotait du bout des doigts depuis cinq minutes, dénuda une double rangée de dents blanches, parfaites, et, sans me lâcher des yeux, les y planta façon gueule de fauve dans cuisse de gazelle. »

« Elle avait toujours cette chevelure rousse, ondulée et bandante, coulant comme de la lave en fusion sur ses épaules. Une paire de lunettes à monture noire épaisse ne parvenait pas à ôter son pouvoir au regard émeraude, profond, qui m’avait mis à genoux un quart de siècle auparavant. » 

 

 

Née en 1980 à Beauvais, Max Monnehay est l’auteure de Corpus Christine (Albin Michel, Prix du Premier Roman 2006), et de Géographie de la Bêtise (Le Seuil, 2012). Somb, thriller psychologique de haute volée, est son premier polar, couronné par le Prix Transfuge 2020 Meilleur espoir polar et par le Prix Sang pour Sang Polar.