Adolescence, Émotion, Drame

Que Dieu lui pardonne

de Laurent Malot
Broché – 14 janvier 2021
Éditions : XO Éditions

Maya a dix-sept ans. Lorsqu’elle décide d’échapper à la violence de son père, elle trouve refuge à Fécamp, au pied des falaises. Elle se reconstruit et peut enfin se rêver un avenir : elle sera architecte.
Mais dans l’appartement mitoyen du sien, quatre enfants, de six à douze ans, sont la proie d’un homme tyrannique. Son combat, désormais, n’est plus seulement de sauver son âme, mais de les protéger.
Jamais elle n’aurait imaginé que les choses se passeraient ainsi. Elle va agir avec son cœur. Sans réfléchir. Que Dieu lui pardonne. Comme il pardonne aux lâches. Aux misérables…

Avec pudeur et simplicité, Laurent Malot écrit sur des drames
qui touchent des milliers de femmes et d’enfants.

Que Dieu lui pardonne est une histoire poignante d’où
jaillit la lumière, pour le plus grand bonheur des lecteurs.

Une formidable ode à l’amour.

 

 

Je suis un lecteur heureux !

Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas du tout le sujet du roman de Laurent Malot qui me rend heureux, bien au contraire… Cela fait plus de 45 ans que je lis régulièrement… Dernièrement, les romans que j’ai lus sont plus des “romans de vie”, roman de bonheur, de drames et de malheur.
Je me rends compte que ces romans m’ont amené beaucoup plus d’émotions et de sensations que de nombreux lus plus tôt.
J’ai l’impression que plus une histoire est dure et triste plus elle m’emporte, plus je vis.

“Que Dieu lui pardonne” fait partie de celles-là.

Tout d’abord, j’aime beaucoup les livres de Laurent.
Certaines personnes pensent et disent qu’il y a beaucoup de féminité dans son mode d’écriture ! Personnellement, je dirai qu’il y a beaucoup d’émotions, tout simplement. Il utilise des mots justes, ne tourne pas autour du pot, pas de superflu, de la pudeur et surtout jamais larmoyant quels que soient les sujets qu’il aborde.

“Que Dieu lui pardonne”, est une très belle et très triste histoire. Il raconte les violences familiales, les incestes et les viols d’enfants toujours beaucoup trop nombreux. Il raconte aussi… Les souffrances vécues par les victimes, pas que physiques, les psychologiques aussi. Le manque d’aide, manque de soutien et d’écoute pour c’est malheureux qui se perdent petit à petit. Mais il raconte aussi… La vie, l’espoir, l’amitié et l’amour.

Maya, jeune fille de dix-sept ans, fuie sa “vie” grâce à une tante. Son père, Maire de sa ville dans les Yvelines, la violait régulièrement depuis des années sous le regard « passif » de sa mère. Maya part vivre à Fécamp, en Normandie. Là-bas, elle tentera de se reconstruire… Mais “son” destin va vite la rattraper.
Lucien, six ans, un jeune voisin avec qui elle a fait connaissance quelques jours plus tôt sonne à sa porte. Il y a une grosse fuite chez eux, ses frères et sœurs sont tout seuls régulièrement chez eux, dans l’attente des “retours” avinés, d’un beau-père retord, violent et vicieux. Maya arrive assez vite à réparer la fuite, à la grande joie de la fratrie qui s’attendait déjà à voir “pleuvoir” les coups sur eux. C’est à ce moment précis que le beau-père rentre. Son regard lubrique se porte de suite sur la jeune fille, il jette ses enfants dehors et sauvagement commence à déshabiller Maya qui reste tétanisée tout en subissant ses assauts… Soudain elle sort de sa léthargie. Elle tient un marteau ensanglanté à la main… l’homme, lui est à terre…

“Que Dieu lui pardonne”, est un hymne, un cri, une souffrance, un besoin d’aide, un roman bouleversant, une ode à l’amour touchante et réaliste. Les personnages sont attachants, et certains sont vraiment très beaux à “l’intérieur”… Ça fait du bien.
Très sensible à ce sujet, je ne peux que vous le conseiller.
Merci Laurent, c’est un livre qui m’a transporté de la haine à la tristesse, puis de la colère à l’espoir…
Je résumerai par un seul mot, “Magnifique” !

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Extraits :

« Dans six mois, je serai majeure. Tout sera plus simple, parce que légal. Je cotiserai pour le chômage, la maladie, je paierai des impôts et j’aurai droit à des aides sociales. Ce serait déjà le cas si j’étais émancipée, mais pour ça, il faudrait l’accord de mes parents. Hors de question de leur demander quoi que ce soit. Ils font partie de la vie d’avant. Je l’ai raturée jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un affreux gribouillage. »

« Le médecin a rappelé que j’étais sous sa responsabilité. Si j’étais à l’hôpital, c’est qu’il y avait une raison. Le ton est encore monté, et mon père a rétorqué qu’il n’avait pas de leçon à recevoir. Ma mère était intervenue pour le calmer, promettant qu’ils allaient faire ce qu’il fallait. Le docteur n’a pas été dupe, les infirmières non plus. Mon père a abdiqué pour éviter le scandale. Dommage, parce que, ce jour-là, j’ai vu les veines de son cou se gonfler, ses yeux se rétrécir, et le tic au coin de sa bouche apparaître. Tous les signes annonciateurs de violence. J’ai prié pour qu’il s’emporte, qu’il frappe le médecin, qu’il révèle sa face cachée, mais non. L’homme politique a refait surface, dégoulinant d’hypocrisie. »

« Plusieurs fois, mon père m’a frappée, quand l’ado que j’étais, menaçait de raconter ce qu’il me faisait. Je me souviens des gifles, des cheveux tirés, mais surtout des étranglements. Avec le plat de la main, pour ne pas laisser de traces. C’est horrible de sentir qu’on ne respire plus. Encore plus avec le visage de son bourreau à quelques centimètres du sien, promettant de dire à tout le monde qu’on est une menteuse ou une folle qui invente des histoires. À onze ans ou dix-sept, l’effet est le même, on est terrorisée et on abdique. On se mure dans le silence et on encaisse. Parfois, on regarde la bête dans les yeux avec un sourire de défiance. Ce n’est pas du courage, juste un mélange de cynisme et de résignation ; on sait qu’on ne peut pas tomber plus bas. »

« Il y a des cœurs dessinés dans les croix. La feuille est floue derrière le rideau de larmes que déversent mes yeux. Même si je voulais les retenir, je n’ai pas parviendrais pas. Quelques mots griffonnés sur un coin de table ont transpercé mon armure. Des mots d’amour. Un message d’espoir qu’ils m’envoient. En se préparant, seuls, ils me montrent qu’ils sont capables d’assumer leur part de responsabilités, je peux compter sur eux, nous sommes plus qu’une équipe, nous sommes une famille. »

 

 

Né en 1970, Laurent Malot écrit depuis l’enfance. Il aime vagabonder entre les genres, notamment la littérature, le roman jeunesse, le roman policier et le thriller, et tremper sa plume dans les formes les plus diverses : pièces radiophoniques, pièces de théâtre, romans (De la part d’Hannah est son premier roman) et scenarii pour le cinéma.

Drame, Noir, Thriller psychologique

Je suis l’Abysse

de Donato Carrisi
Broché – 20 octobre 2021
Éditeur : Calmann-Lévy

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L’homme qui nettoie rôde autour de nous.
Parmi nos déchets, il cherche des indices sur nos vies.
En particulier sur celles des femmes seules.
Une femme lui a fait beaucoup de mal enfant : sa mère.

La chasseuse de mouches, elle,
tente de sauver les femmes en péril.
Et elles sont nombreuses…
Surtout quand l’homme qui nettoie
rôde autour d’elles.

UN NOUVEAU THRILLER D’UNE INTENSITÉ RARE
OÙ VIOLENCE ET ANGOISSE COHABITENT POUR
QUESTIONNER NOTRE ATTIRANCE POUR LE MAL,
ET LES TRACES INDÉLÉBILES QUE PEUVENT
LAISSER LES MALTRAITANCES DU PASSÉ.

 

2021_087_Carisi Donato - Je suis l'abysse

 

Je ne le dirai jamais assez, j’adore cet auteur…

Un petit garçon de 6 ans qui après avoir risqué de se noyer, alors que sa mère l’abandonne sans même un regard, tente envers et contre tous de survivre…
Une jeune fille à la mèche violette de 13 ans tente de fuir la vie…
Un homme “qui nettoie” qui cherche lui à fuir ses démons…
Des femmes battues, des femmes violées…
Et une “chasseuse de mouches” qui après le plus gros des malheurs, œuvre désormais pour la meilleure des causes !
Ils n’ont pas de noms, mais qu’importe. Ils sont là, parmi nous.
Mais, il sera aussi et surtout question de solitude, les démons ne sont jamais loin de nous…

Cette intrigue est une véritable bombe et je me suis demandé à quel moment elle allait exploser.
Comme à son habitude, Donato Carrisi ne cherche pas la peur absolue, et surtout pas l’horreur, il distille comme à son habitude insidieusement le malaise, la noirceur, l’auteur titille l’ombre noire qui se trouve en chacun de nous.

Il n’y a rien à jeter dans ce thriller. Les chapitres très courts m’ont transporté en un peu plus de quatre heures jusqu’au point final clôturant le récit par une chute inattendue et perturbante !
Que d’émotions…
Mais le pire n’est pas dans le livre. Le pire est dehors, dans la rue, derrière nos fenêtres où l’on se croit à l’abri.
En effet, ce thriller a été inspiré de faits qui se sont vraiment déroulés…

Alors ?
Allez-vous me suivre dans ce thriller psychologique, glaçant et magistral ?

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Extraits :

« L’air matinal était le meilleur, alors il essayait toujours de se faire assigner la première tournée. Cela comportait l’avantage, outre le fait de ne pas avoir à interagir avec ses collègues, de profiter de la quiétude du matin. Un privilège aussi intime ne pouvait être partagé avec personne. L’homme qui nettoyait était taciturne. Même quand il pensait, ses raisonnements étaient de longues réflexions où les images défilaient dans sa tête accompagnés de sensations très simple. »

« Elle empoigna plus solidement le tison et posa l’autre main sur la porte : elle allait la pousser, quand son portable sonna dans sa poche. Le réseau était revenu. Elle tenta de le faire taire mais le laissa tomber sur le sol. Elle eut le temps de lire numéro inconnu sur l’écran et de penser que, cette fois encore, le destin avait été formidablement ponctuel. Elle se pencha pour le ramasser, et c’est alors que quelque chose s’abattit avec force sur sa nuque et la projeta en avant. »

« Pendant des années, l’homme qui nettoyait s’était demandé pourquoi il était venu au monde.
Cette question le taraudait depuis l’enfance, même avant que sa mère essaie de le noyer dans une piscine crasseuse. Pourquoi suis-je ici puisque personne ne veut de moi ? Longtemps, il n’avait pas trouvé de réponse. Et il se demandait si les autres ressentaient le même trouble. Parfois, il lui semblait être le seul.
Il était né par erreur et il avait été jeté comme un déchet.
Les ordures étaient la preuve de l’imperfection de la création. Et comme les gens n’aimaient pas qu’on leur pointe leurs défauts, sa mission d’adulte était d’en faire disparaître toute trace. »

 

 

Né en 1973 à Martina Franca, Donato Carrisi est l’auteur d’une thèse sur Luigi Chiatti, le “Monstre de Foligno”, un tueur en série italien. Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement, il délaisse la pratique du droit pour se tourner vers l’écriture de scénarios.

Le Chuchoteur, son premier roman policier où apparaît l’experte dans les affaires d’enlèvement Mila Vasquez, vendu à plus de 200 000 exemplaires en Italie et traduit en France, est édité dans douze pays et remporte quatre prix littéraires, dont le prix SNCF du polar européen 2011 et le prix des lecteurs du Livre de poche 2011.

En 2017, il passe à la réalisation avec son premier film, “La Fille dans le brouillard” (La ragazza nella nebbia), une adaptation d’un de ses romans, qui lui vaut de remporter le prix du meilleur réalisateur débutant lors de la 63e cérémonie des David di Donatello.

Émotion, Drame

Des diables et des saints

de Jean-baptiste Andrea
Broché – 14 janvier 2021
Éditeur : Iconoclaste

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Qui prête attention à Joe ? Ses doigts agiles courent sur le clavier des pianos publics dans les gares. Il joue divinement Beethoven. Les voyageurs passent. Lui reste.
Il attend quelqu’un, qui descendra d’un train, un jour peut-être.
C’est une longue histoire. Elle a commencé il y a cinquante ans dans un orphelinat lugubre.
On y croise des diables et des saints.
Et une rose.

 

2021_064_Andrea Jean-Baptiste - Des diables et des saints

 

Joe, un vieux monsieur, pianiste talentueux, ne joue que sur des pianos dans des lieux publics, les gares et les aéroports…
C’est un véritable virtuose. Il joue pour les voyageurs, pour tous les voyageurs.
Ceux qui sont pressés qui ne l’entendent pas, ceux qui ralentissent et le voient soudain, ceux qui se figent ébahis l’oreille tendue…
Mais pourquoi s’applique-t-il à jouer ainsi, inlassablement, tous les jours sans relâche dans ces lieux de passages ?

Enfant, il avait appris le piano avec le meilleur des professeurs, mais la vie lui a très vite joué un sale tour. En 1969, suite à un accident, où il perd ses parents et sa sœur, Joe alors orphelin, se retrouve dans un orphelinat lugubre perdu dans les montagnes des Pyrénées, nommé “Les confins”, qui très vite lui fera penser à une prison. Il y fera la connaissance d’adolescents comme lui qui vont le marquer à vie dans sa tête et dans son cœur. La Fouine, Sinatra, Sousix et bien d’autres. Mais aussi Rose, la fille d’un bienfaiteur, aussi belle que méchante.

C’est avec beaucoup d’émotions, de justesse et de sensibilité que Jean-Baptiste Andrea nous raconte l’enfance de cet enfant “perdu”.
Un roman au thème sombre, mais tellement lumineux par son traitement, sa musicalité, sa tendresse et son humour. Le récit ne tombe jamais dans la noirceur.

Le séjour de Joe dans ces lieux, les rencontres qu’il y a faites, bonnes ou mauvaises, marqueront à jamais l’homme qu’il deviendra plus tard.
À travers ce récit poignant la musique résonne autant que la vie. Ce roman touchant, dès les premières notes, dès les premières mots, est aussi une histoire très émouvante…

Je me suis demandé au départ où l’histoire allait me mener.
Puis, petit à petit une structure s’est mise en place, puis finalement s’est accélérée jusqu’à ce que je ne puisse plus lâcher “Mon” roman.
Serez-vous touché vous-même, par ce roman d’aventures, d’amitié et d’amour aussi ?
En tous cas, pendant ma lecture, j’ai parfois retrouvé mon âme d’enfant…

Très bon moment de lecture !

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Extraits :

« Vous me connaissez. Un petit effort, souvenez-vous. Le vieux qui joue sur ces pianos publics, dans tous les lieux de passage. Le lundi je fais Orly, le vendredi, Roissy. Le reste de la semaine, les gares, d’autres aéroports, n’importe où, tant qu’il y a des pianos. On me trouve souvent gare de Lyon, j’habite tout près. Vous m’avez entendu plus d’une fois.
Un jour, enfin, vous m’approchez. Si vous êtes un homme, vous ne dites rien. Vous faites semblant de nouer votre lacet, pour m’écouter un peu sans en avoir l’air. Si vous êtes une femme, je sursaute. C’est que j’en attends une, justement. Ce n’est pas vous, ne vous vexez pas. Je l’attends depuis cinquante ans. »
…/…
« J’ai vu mes parents se disperser. Ma sœur flamber, rendre aux étoiles les atomes qu’elle avait empruntés pour devenir elle, Inès, pendant que je rester entier. Des dieux qui bénissent, des “un-seul-Dieu-créateur-du-ciel-et-de-la-terre”, des résurrections de la chair, des fils assis à la droite du père, des litanies des saints, j’en ai eu ma part, et plus que ça. La seule droite du père que je connaisse et celle que nous avons reçue, mes amis et moi, en pleine poire. J’ai vu mille hommes brisés par une vie en noir et blanc. Et des bonimenteurs leur promettre, au marché du dimanche, que s’ils y croyaient très fort et ne posaient pas trop de questions, un jour, ils auraient la couleur.
Mais quand Théas souffla : « Dieu te bénit », j’y cru pour l’unique fois de ma vie, parce que contrairement aux autres, il croyait aussi. »

 

 

Jean-Baptiste Andrea est un réalisateur, scénariste et écrivain français.

Il grandit à Cannes, où il est élève de l’Institut Stanislas et fait ses premières expériences de scène, d’écriture et de réalisation. Il est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris et de l’ESCP-Europe.

Il écrit ses premiers films en anglais. Il a écrit et réalisé « Dead End » (2003), coréalisé avec Fabrice Canepa, qui a obtenu plusieurs prix, « Big Nothing » (2006) avec David Schwimmer et Simon Pegg, et « La Confrérie des larmes » (2013), avec Jérémie Renier et Audrey Fleurot.

Son premier roman publié en 2017, intitulé « Ma Reine », remporte plusieurs prix dont le Prix Femina des lycéens 2017, le Prix du premier roman de la La Forêt des livres 2017, le Prix « Envoyé par La Poste » 2017 ou encore le Prix Alain-Fournier 2018.

Après « Cent millions d’années et un jour » (2019), il publie son troisième roman, en 2021, « Des diables et des saints », pour lequel il obtient le Grand Prix RTL-Lire Magazine Littéraire 2021 et le prix Ouest-France Étonnants voyageurs.

Noir, Polar, Thriller psychologique

Si je serais grande

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Angélina Delcroix
Broché – 21 mars 2019
Éditeur : Nouvelles Plumes

Le nouveau roman d’Angélina DELCROIX, la révélation du thriller français !

2006. Deux petites filles disparaissent le même jour, sans laisser de traces. Elles sont voisines, mais n’étaient pas ensemble au moment de leur enlèvement.
Eleanor, bientôt six ans, vit dans la crainte de déplaire à ses parents. La tête pleine d’images et de souvenirs, est-elle la menteuse que décrit sa mère ?

2016. Des cadavres d’enfants viennent d’être découverts. Au milieu des corps, une survivante. Enceinte de quatre mois et toujours profondément marquée par sa précédente enquête, l’adjudante Joy Morel se retrouve à la tête d’une enquête éprouvante qui va l’entraîner aux frontières de l’inimaginable…

 

2020_070_Delcroix Angelina - Si je serai grande.jpg

 

2006, Charlie, 6 ans, disparaît.
Sa petite voisine, Manon, disparaît aussi le même jour sans laisser de trace.
Deux familles détruites.

Dix ans plus tard, un charnier est découvert. Se sont des corps d’enfants…

Wahou ! Quel roman…

“Si je serais grande” est la suite de “Ne la réveillez pas”.
Je vous recommande de lire les livres d’Angélina dans l’ordre de parution pour la psychologie et les personnalités de chacun des personnages.

Sujet difficile.
Quand on touche aux enfants dans les romans, j’ai tendance à me recroqueviller, je suis moins à l’aise… Je ne veux pas imaginer ce qu’ils peuvent subir.
Alors, je ne peux pas parler de plaisir de lecture, mais c’est diablement bien écrit.
Angélina a su me toucher pas son écriture qui est vraiment très belle, en douceur et en émotion.
J’ai trouvé incroyable sa capacité d’écrire avec la vision et le ressenti d’une enfant de six ans. D’ailleurs dans la construction de son roman, l’alternance des voix est très importante. Elle créée le rythme du récit, en utilisant par ailleurs une écriture nette, précise dans des chapitres très courts.

Véritable page-turner.
Attention âmes sensibles, ce roman est destiné aux lecteurs avertis.
Violences envers des enfants, kidnappings, humiliations, manipulations, rites sataniques, menaces, privations dès le plus jeune âge des victimes… Un monde où la violence n’a plus de limite.
Dans une actualité qui nous en apporte régulièrement la preuve, ce roman, m’a fait froid dans le dos.
C’est brut, c’est dur. C’est… vrai !

Du début à la fin, Angélina joue au chat et à la souris avec nous, lecteurs.
Elle distille ses informations au compte-gouttes. Juste ce qu’il faut, quand il le faut, elle transporte le lecteur dans des chapitres bien sombres, et elle appuie là où ça fait mal.

Avec “Si je serais grande”, Angélina Delcroix démontre pour moi, qu’elle fait partie des grands auteurs français à suivre…

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Extrait :

« Ma maman est là, près de moi, son regard est inquiet et plein d’amour. Mais j’en fais quoi de cet amour ? Personne ne m’a jamais appris. Je ne sais pas faire. Je suis habituée à autre chose. Mes doigts viennent agripper les bandages sur mes poignets pour tenter de les arracher. Maman m’en empêche.
– Non, Charlie ! Je t’en supplie, arrête !
C’est plus fort que moi, une force me pousse, je ne me contrôle plus. Je laboure les bandages comme un chien creuserait pour trouver un os. Au passage je me griffe la peau autour. Maman crie. Je l’entends, mais de loin. Je suis partie dans mon monde. Le seul que je connaisse. Celui de la souffrance. »

 

 

Angelina Delcroix est née en 1978, à Luçon. Elle envisage de faire l’École de Gendarmerie pour travailler dans la police scientifique, mais après une Licence de Génétique et des études en Psychothérapie, elle exerce comme psycho-praticienne en Vendée et consacre son temps libre à sa passion, l’écriture. Forte de ses diplômes, elle choisit le genre thriller psychologique, gardant toujours à l’idée la préparation d’un diplôme en Criminologie.

Un premier roman, “Ne la réveillez pas” paraît en 2017 aux Éditions Nouvelles Plumes, dans lequel l’auteure crée le personnage de Joy Morel, adjudante, suivi par “Si je serai grande” en 2018, deux romans qui rencontrent le succès. En 2019, sort son 3ème roman, “Un peu, beaucoup… jusqu’à la mort”.

Angelina Delcroix se consacre désormais entièrement à l’écriture.

Noir, Polar, Thriller

Reflex

de Maud Mayeras
Broché – 3 octobre 2013
Éditeur : Anne Carrière

 » À chaque fois, le même phrasé trivial au bout du fil, les mêmes gorges calcinées, gavées de fumée jusqu’aux lèvres. Et, chaque fois, cette même question : Tu es disponible, Iris ?
Je suis toujours disponible. « 

Iris, photographe de l’Identité Judiciaire, shoote comme d’autres boivent, pour adoucir la douleur. Pour oublier la mort de son fils, Swan, sauvagement assassiné onze ans auparavant.

Henry Witkin, fruit d’une lignée chaotique de filles-mères, tue pour le besoin de se vautrer dans la chaleur des chairs. Il écorche ses victimes avec soin et collectionne leurs odeurs comme des trophées.

Lorsque la canicule assèche la ville, lorsqu’elle détrempe les corps et échauffe les esprits, alors, les monstres se révèlent. Ce n’est que lorsqu’il est pris au piège que le Mal dévoile ses canines.
Une histoire de cœurs étranglés, de mères aux crocs luisants, de prédateurs affamés.

 

2020_020_Mayeras Maud - Reflex

 

Bonjour à toutes et à tous.

Âmes sensibles, attention !
Reflex n’est pas qu’un simple polar, même si Iris est photographe à l’identité judiciaire. Ce n’est pas non plus un simple thriller… C’est surtout un roman très NOIR original et captivant.

Par son rythme très lent, Maud Mayeras insuffle un sentiment d’étouffement, suffocant parfois.
Maud prend son temps. Elle joue avec son lecteur et elle le fait si bien qu’il m’a été très difficile de m’en détacher dès que je l’ai ouvert.

Le retour dans sa ville natale est difficile pour Iris, jeune femme bègue qui bute sur la vie comme elle bute sur les mots. Elle semble ne plus avoir de vie depuis que son fils a disparu tragiquement. Un tueur en série au mode opératoire qui lui est familier, exalte son objectif de visions cauchemardesques… Des images, des odeurs, des démons qui refont surface.
Maud nous décrit en parallèle le destin de Julie, jeune fille de bonne famille qui, après avoir été violée, se retrouvera enceinte.

Deux héroïnes. Deux histoires.
Évidemment, on se doute qu’un lien étroit unit ces deux histoires, mais là encore, Maud m’a tenu en haleine par sa construction narrative, alternant les deux époques dont l’une intitulée « Silence » débutant en 1919 et allant jusqu’en 2014 avec l’histoire de Julie. Où, on file ainsi d’époque en époque, donnant un rythme qui accroît la tension et titillera le lecteur qui sera plongé dans une atmosphère angoissante et étouffante. L’autre histoire, avec des chapitres très cours, parfois 3 ou 4 pages, dont de nombreux commencent par la même formule « je n’aime pas”. Le suspense augmente et je suis allé de surprises en surprises jusqu’au dénouement final et là, c’est une véritable claque !

Avec son écriture calculée, terriblement efficace, une fois la dernière page tournée, Maud nous montre que l’on ne doit se fier à personne…

Un récit comme il en existe peu, qui m’a pris aux tripes, et au cœur.
Un thriller moite avec des personnages qui ont tous une part d’ombre. Un véritable voyage au bout de l’enfer…
À lire absolument pour amateurs de thrillers noirs

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Extrait :
« Diane avait regardé son mari, ou plutôt les yeux de son mari, grand ouvert sur le vide, la peur coincée dans sa gorge et ses mains qui avaient empoigné le rien devant lui. Il avait articulé le nom de sa fille comme un dernier affront. Diane ne l’avait pas touché, elle ne l’ avait pas accompagné vers la grande lumière. Elle l’avait laissé entrer seul dans le tunnel. Va-t’en. Voilà ce qu’elle lui avait dit. Va-t’en maintenant. Deux souffles secs, et il n’avait plus respiré. Il s’en était allé, c’était la volonté de Dieu.
Diane n’avait pas pleuré cet homme. Elle n’avait pleuré ni ses escapades, ni ses ronflements, ni ses bulbes. Elle avait appelé le médecin pour faire place nette, et, lorsque Iris avait franchi le seuil, le corps avait déjà été emmené, ligaturé et rempli de fluides toxiques. Et la gosse avait chialé, elle ne savait faire que cela. Sangloter pour un oui, pour un non, pour un peut-être. Et voilà qu’elle s’était mise à bégayer, du jour au lendemain, n’importe quoi pour être remarquée. Iris n’avait toujours causé que du tracas, de toute façon. Cette gamine n’était bonne qu’à remuer ses misérables petites fesses et s’attirer des ennuis. Que la gamine tombât enceinte était l’évidence. »

 

 

Maud Mayeras a 31 ans. Reflex est son second roman.
Son premier roman Hématome est paru aux éditions Calmann Levy en 2004, prix des Limbes Pourpres, et finaliste du prix Polar SNCF en 2006.
Elle vit aujourd’hui à Limoges avec son mari, son fils, et un gros chat noir nommé BlackMamba.