Suspense, Thriller psychologique

Voyage thérapeutique

de Armand Cabasson
Broché – 18 octobre 2021
Éditeur : Librinova

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Un tireur d’élite des forces spéciales, Sven Eriksen, revient en France après une opération désastreuse au Mexique contre un narcoterroriste. Il « dialogue » avec Thomas, son meilleur ami décédé lors de cette mission. Au début, transformer Thomas en ami imaginaire n’était qu’un moyen de faire son deuil. Mais, petit à petit, Sven bascule dans la folie. Sa violence vertigineuse va lancer la police et l’armée à sa poursuite. Pendant ce temps, un psychiatre prépare un mystérieux voyage thérapeutique pour aider deux amies. Leur route croisera inévitablement celle de Sven… Avec son regard de psychiatre, Armand Cabasson nous livre un thriller haletant et angoissant qui tourbillonne avec habileté autour des traumatismes de ses personnages profondément humains.

 

2022_014_Cabasson Armand - Voyage thérapeutique

 

J’ai beaucoup aimé ce roman qui mêle deux récits qui vont s’entremêler jusqu’à se percuter dans un final qui m’a bluffé !

Je découvre la plume d’Armand Cabasson, psychiatre et écrivain, par l’intermédiaire de Babelio.
Quel rythme, et quelle histoire !

L’auteur connaît parfaitement son sujet. Les militaires avec leurs sessions de combat plus vraies que nature, les narco-trafiquants mexicains, si puissants qu’ils font la pluie et le beau temps dans leur pays, à leur guise, et le traumatisme des guerres quand ce n’est pas celui d’accidents ou de viols. On sent très vite qu’Armand est sur son terrain, et ce, pour mon plus grand plaisir… Pas le temps de s’ennuyer un instant. Tout va très vite, de surprises en rebondissements, ça n’arrête jamais.

“Voyage thérapeutique”, n’est pas qu’un thriller. Il y a beaucoup de psychologie, des personnages complexes, en tant que lecteur, je me suis posé énormément de questions, et Armand m’a donné au fur et à mesure beaucoup de réponses, sur des sujets que je ne connaissais pas, ou très peu. Les us et coutumes des Aztèques, la mise en place d’opérations militaires, leurs organisations, légales ou pas, mais surtout les mécanismes psychologiques mis en place automatiquement par notre esprit en cas de peur ou de danger soudain…
La véritable question est… Comment se reconstruire après avoir vécu le pire ?
Ou, comment les connaissances psychiatriques d’Armand vont servir à la mise en place d’un thriller machiavélique et redoutable !
Un roman où la folie n’est jamais loin…

Le parcours violent et chaotique de Sven et de Thomas a capté toute mon attention, ainsi que le voyage de May et Séverine, organisé par Arnaud, psychiatre, sous forme d’un voyage thérapeutique afin qu’elles surmontent, ensemble, les fantômes de leurs passés.
Un excellent moment de lecture, avec de l’action, mais pas que, l’écriture très intense du récit est un vrai plus !

Armand Cabasson, un auteur à suivre…

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Extraits :

« Rouler la nuit l’apaise. Un peu, c’est déjà ça. Tout à l’heure, une pluie d’été est tombée, vive et brève. Les pneus chuintent sur l’asphalte mouillé. Silencieux, Sven Eriksen enchaîne les va-et-vient sur l’autoroute, à la recherche de la paix intérieure. À ses côtés, Thomas écoute la radio, avec des postures nonchalantes évoquant un chat se prélassant sur un canapé. Les sujets de discussion des vivants l’amusent beaucoup. Quelques fois, il ricane en secouant la tête et murmure : “mais c’est absurde !”, ou : “perdre son temps avec des trucs pareils… Incroyable !” »

« May ne réalise même pas que Suzie et Olivier sont en train de hurler. Bouche bée, elle fixe cette immensité bleue qui fonce sur eux. Le choc est d’une violence inouïe : l’avant de la voiture sue broie à l’impact, le moteur est projeté vers l’arrière et enfonce son compartiment pour surgir dans l’habitacle, les déploiements de l’airbag passager et des airbags latéraux sont aussi assourdissants que des détonation, le corps d’Olivier s’écrase contre le volant, le pare-brise se fissure en toile d’araignée, les portières sont enfoncées et les vitres explosent… »

« Notre cerveau apprend beaucoup de choses par comparaison, il recherche des similitudes, des analogies. Quand on fait face à un danger majeur, risque de mort imminente, viol, dislocation du monde comme lors d’un tremblement de terre ou d’un tsunami, notre esprit se trouve confronté à une situation totalement inédite. Il doit gérer un Réel d’une nature autre, incompréhensible, quelque chose qu’aucun mot ne peut décrire, un indicible, un impensable. Voilà pourquoi les gens qui ont survécu à une fusillade, un attentat, un déraillement de train, disent souvent : “C’était comme dans un film”, “On aurait dit un rêve”… C’est parce que leur esprit a abouti à la conclusion que, la seule chose qui ressemble à ce truc, ce sont des thrillers, des films catastrophes, des cauchemars… »

« Quand je me coupe, quand je m’écorche, la douleur submerge mes pensées et ça évacue la pression. Ne prenez pas cet air consterné, docteur, puisque je vous dis que ça me calme. Disons que c’est juste une version hardcore de se ronger les ongles… »

 

 

Armand Cabasson est psychiatre et écrivain de romans policiers historiques, de littérature générale, de fantastique et de fantasy.

Descendant du médecin-major Jean-Quenin Brémond, qu’il met en scène dans ses récits policiers historiques, Armand Cabasson exerce au quotidien une profession de psychiatre, particulièrement dédiée à l’aide apportée aux enfants et aux adolescents en difficulté. Côté plume, il s’est particulièrement illustré dans le roman policier historique, où il transcrit notamment sa passion pour l’époque napoléonienne. Il a ainsi créé un cycle romanesque, inauguré par le roman « Les Proies de l’officier » en 2002, où un personnage récurrent, le capitaine humaniste Quentin Margont, évoque ses souvenirs des grandes batailles et des enquêtes qu’il a été amené à y conduire. La série a été traduite en anglais et est en cours de traduction en espagnol.

Armand Cabasson est également l’auteur de nombreuses nouvelles relevant de divers genres littéraires, notamment la fantasy. Il figure ainsi au sommaire de l’anthologie « Rois et capitaines » parue en 2009 dans le cadre du festival des Imaginales d’Épinal avec son texte « Serpent-bélier. »

Adolescence, Émotion, Histoire vraie

Enfermé depuis tout petit

de Marry Yohson
Broché – 22 janvier 2021
Éditeur : Librinova

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Le plus beau cadeau dans la vie d’une femme est de devenir maman. La naissance d’un enfant reste un moment inoubliable. Mais Carole et son bébé vivent dans un cadre familial destructeur ; elle se promet alors de toujours protéger son petit Julien. Peu à peu, ce fils tant aimé va perdre pieds face à un monde hostile à ses yeux. Et malgré l’amour de sa mère, il se sent seul et incompris, meurtri par une vie qui ne veut pas de lui. Son existence aura été un combat de tous les jours contre cette société qu’il ne comprend pas et qui l’abandonne, lui qui est resté « enfermé depuis tout petit ». Cette histoire bouleversante est la sienne.

 

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Je viens de terminer à l’instant ce récit bouleversant, l’histoire de cette femme, le destin de cette maman… Et je suis en colère !

En colère, car malgré le combat qu’elle a mené pendant vingt-huit ans pour son enfant malade, elle n’a jamais trouvé l’appui médical dont elle avait besoin.
En colère, parce que malgré son courage, c’est l’incompétence des “autres” qui à chaque fois diriger sa vie vers un sens qui n’était malheureusement pas le bon.
En colère, car malgré tout le soutien familial (heureusement…) qui guidait Julien, rien n’a été fait pour l’écouter et le sauver…
J’ai dû retenir plusieurs fois mes larmes, mais j’ai craqué.
Une enquête reste à ce jour en cours. À suivre…

« Enfermé depuis tout petit » est le témoignage d’une maman “perdue” dans le monde des maladies psychologiques, que nous raconte Marry Yohson.
Avec des mots simples, directs, l’auteure décrit la vie de cette mère et  de son fils dans leur monde où la violence et l’amour n’ont de cesse de se confronter.
Un jour, Julien ne pourra plus faire de différences entre le bien et le mal !

Dès le début, j’ai été pris par le récit.
Celui d’une jeune femme qui épouse un homme violent, très violent. Elle tombe enceinte. Elle pense que le bébé permettra un changement dans sa vie, mais rien ni fera. Les coups continuent, même sur son ventre rond. Dès sa naissance le bébé devra se faire opérer, en effet, il est né avec une malformation au pied et devra subir de nombreuses opérations. Pendant ce temps, le père, lui, est toujours aussi violent. L’enfant affecté par les coups qui pleuvent sur sa mère et sur lui n’aura jamais “repère” familial.
Julien grandit et les chemins qu’il prendra ne lui correspondent plus…
Quels sont ces démons qui l’empêchent d’aller vers l’avant ?
D’où vient ce mal-être constant ?

“C’est quoi être gentil maman… ?”

C’est poignant, prenant, douloureux mais surtout rempli d’amour. D’un amour infini d’une mère envers son fils.
Je suis bouleversé par le destin de cette maman et de son enfant et je n’imagine que très difficilement, l’état de désespoir et de fatigue quotidienne pour eux et pour leurs proches.

Alors, comme indiqué plus haut…
Je suis en colère !

On ne peut pas passer à côté de cette lecture sans réactions.
En espérant… qu’une large diffusion puisse faire changer les choses !
Je recommande…

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Extraits :

« Comment accepter que certains naissent avec toutes les chances d’être heureux et d’autres avec tant de souffrances ? Une question à laquelle personne ne peut répondre. Est-ce une question d’argent, de santé ou de chance ?
La vie est un parcours, un concours de circonstances. Certains disent « c’est ma destinée, nous avons tous un chemin tracé ».
Si nous n’avions pas rencontré cette personne, si nous n’avions pas eu cette maladie, nous n’aurions pas eu toutes ces difficultés. On pense alors que, lorsque tout va mal, on a fait des erreurs de choix, d’éducation ou dans nos relations. Mais, est-ce bien là le réel problème ? »

« L’alcool et la violence psychologique sont de plus en plus présents au sein du foyer. Quelques assiettes volent comme des oiseaux aux ailes abîmées qui finissent leur parcours fracassées contre les murs. Cette petite antenne de télévision, pourtant si pratique pour capter les émissions dans ce froid pays, elle aussi voltige ; mais là, les murs ne sont pas abîmés, c’est son crâne meurtri, rougi par le sang, qui le sera. »

« – C’est quoi être gentil maman… ?
À force d’insister sur le fait que son fils a un problème, un juge accepte qu’une expertise psychiatrique soit faite. Elle est réalisée au sein même de la vieille maison d’arrêt.
Les conclusions du grand spécialiste resteront dans un dossier bien ficelé, à l’abri de tout regard pendant quelques temps, des années.
Certes, une première avancée, mais qui ne sert à rien sauf à faire preuve d’un peu de gratitude face à une maman qui crie son désarroi. »

 

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Auteure et spectatrice de sa propre vie, Marry Yohson est née en 1962 dans une très jolie ville située à l’ouest de la France.

Après des études universitaires en Administration Économique et Sociale, elle devient professeure. Elle est également passionnée d’art et a réalisé de nombreux tableaux.

Ce récit de vie est son premier livre. Un second est en cours d’écriture. Il dévoilera le secret de Julien et les lecteurs apprendront le dénouement judiciaire de cette terrible affaire.

Émotion, Drame, Histoire, Roman

Le Bal des folles

de Victoria Mas
Broché – 21 août 2019
Éditeur : Albin Michel

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Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.

Prix Renaudot des Lycéens 2019.

Sélection Les 30 meilleurs livres de l’année 2019 du magazine Le Point.

Sélection Les 100 livres de l’année 2019 du magazine Lire.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Nous sommes à hôpital de La Pitié-Salpétrière, à la fin du XIXe siècle, à une époque où les femmes ne sont qu’une décoration sur le bras d’un homme.
Plusieurs femmes sont enfermées dans cet hôpital qui rendrait folle n’importe quelle femme saine d’esprit. Il est dangereux d’être “différente”.
Victimes d’un traumatisme enfant, victimes de visions et de voix, pour peu qu’elles ne rentrent pas dans le contrat normalisé des leurs, elles sont envoyées à la Salpêtrière, sous le commandement du docteur Charcot, grand précepteur des maladies neurologiques.

Que de violence dans cette société du XIXe siècle, à l’égard des femmes. Eugénie Clery, jeune fille bourgeoise, éprise de liberté, a un don, elle voit et entend les morts. Elle se confie à sa grand-mère, quelle erreur… En quelques heures, Eugénie est rayée de la vie de sa famille et jetée aux oubliettes sans que plus personne ne se préoccupe de son sort.
Le père d’Eugénie en toute hypocrisie, va proposer une promenade à sa fille… vers cet hôpital psychiatrique, La Pitié-Salpétrière.

Les bourgeois viennent, comme s’il se rendaient au cirque, se faire peur devant les crises d’épilepsie de certaines patientes… Crises provoquées par Charcot lui-même… devant un public béat par ses miracles. Geneviève y soigne ces « malades mentaux”. Elle se rendra vite compte qu’Eugènie n’est nullement folle et décide de l’aider.

Un très bon roman, que je n’ai pas lâché jusqu’à la fin. Le style d’écriture de Victoria est presque poétique, malgré la peinture sordide de cette époque et particulièrement de cet établissement. Les conditions d’accueil et de « soin » des patientes, les salles communes, les chambres d’isolement… Des dizaines de femmes dormant dans une même pièce, attendant que la journée se passe… Seulement des femmes… Pas toutes folles, loin de là.
Il est si facile à l’époque pour un homme de faire interner son épouse ou sa fille !

Heureusement, le Bal des folles approche. Un bal que le Tout Paris bourgeois attends…
Une préparation qui va occuper ces femmes désœuvrées.
C’est si amusant d’y participer, d’approcher pour un soir ces folles qui ont choisi leur belle robe, si amusant de faire partie de cette élite parisienne, si amusant d’y être vu.

Le sujet du livre est basé sur des événements réels. Cet hôpital est à la fois un hôpital et une prison.

Tout le long de ma lecture, j’ai vraiment eu l’impression de vivre dans le passé, ou plutôt d’avoir pu voir à travers une petite fenêtre sur le passé, la vie de ces femmes confrontées à beaucoup de souffrance et de douleur.

Le bal des folles est un très bon roman, où Victoria Mas donne la voix a trois femmes fortes, alliant l’histoire de la psychiatrie à une réflexion profonde sur la condition des femmes déplorable à cette époque, et parfois encore aujourd’hui…

À découvrir…

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Extrait :

« En dehors des murs de la Salpêtrière, dans les salons et les cafés, on imagine ce à quoi peut bien ressembler le service de Charcot, dit le « service des hystériques ». On se représente des femmes nues qui courent dans les couloirs, se cognent le front contre le carrelage, écartent les jambes pour accueillir un amant imaginaire, hurlent à gorge déployée de l’aube au coucher. On décrit des corps de folles entrant en convulsion sous des draps blancs, des mines grimaçantes sous des cheveux hirsutes, des visages de vieilles femmes, de femmes obèses, de femmes laides, des femmes qu’on fait bien de maintenir à l’écart, même si on ne saurait dire pour quelle raison exactement, celles-ci n’ayant commis ni offense ni crime. Pour ces gens que la moindre excentricité affole, qu’ils soient bourgeois ou prolétaires, songer à ces aliénées excite leur désir et alimente leurs craintes. Les folles les fascinent et leur font horreur. Leur déception serait certaine s’ils venaient faire un tour dans le service en cette fin de matinée. »

 

 

Victoria Mas, née en 1987 au Chesnay dans les Yvelines, est une écrivaine française.
Elle est la fille de la chanteuse Jeanne Mas.

Elle a travaillé dans le cinéma comme assistante de production, scripte et photographe de plateau.

Elle étudie le cinéma et la littérature anglo-américaine aux Etats-Unis où elle a vécu 8 ans.
Elle y publie en 2014 un ouvrage dédié à la cuisine française, véritable guide pour les américains désireux de se familiariser avec les us et coutumes gastronomiques en vue d’un séjour en France : “The Farm to Table French Phrasebook: Master the Culture, Language and Savoir Faire of French Cuisine”.

De retour en France, elle obtient un master en littérature à la Sorbonne.

“Le bal des folles” (Albin Michel, 2019), son premier roman, a figuré dans la première sélection du prix Stanislas qui récompense chaque année un primo-romancier de la rentrée littéraire. Il a été récompensé, par l’obtention, du prix Renaudot des lycéens. Le roman a pour cadre l’hôpital de la Salpêtrière à la fin du XIXe siècle et les recherches du docteur Charcot sur l’hystérie et l’hypnose auprès de femmes internées. Pour Jérôme Garcin de L’Obs, « Dans une prose limpide, légère comme un pastel […] la jeune romancière stigmatise le machisme triomphant et fait entendre, bouleversante, la voix de celles qu’on a muselées, étouffées, hypnotisées ». Le roman va être adapté au cinéma par la réalisatrice Mélanie Laurent.

Polar historique

La chambre mortuaire

Jean-Luc Bizien
Poche – 19 février 2009
Éditeur : 10×18 – Grands détectives

Étrange personnage que le docteur Simon Bloomberg ! Dans son hôtel particulier de la rue Mazarine à la façade presque aveugle, conçu comme une pyramide égyptienne, cet aliéniste au regard pénétrant et à la réputation sulfureuse traite ses patients selon des méthodes avant-gardistes qui font scandale. Lorsque la jeune Anglaise Sarah Englewood entre à son service, elle tombe immédiatement sous le charme de ce scientifique hors du commun, fascinée par le mystère qui l’entoure. Pourquoi ne voit-on jamais sa femme, une archéologue de renom dont les trouvailles encombrent chaque recoin de la maison ? Et pourquoi une des pièces est-elle interdite d’accès ? Tandis qu’une série de meurtres inexpliqués défraient la chronique parisienne, une relation trouble se noue entre l’intrépide Anglaise et l’ombrageux médecin…

 

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Bonjour à toutes et à tous…

C’est en chinant à droite à gauche que je suis tombé sur ce roman, il y a quelques semaines par hasard.
C’est le premier tome d’une trilogie.

Dès le premier chapitre, l’auteur nous fait pénétrer dans un Paris angoissant. Simon Bloomberg est un médecin aliéniste et c’est le protagoniste principal de cette série historique et policière qui se déroule à Paris à la fin du XIXème siècle. L’exposition universelle, l’hôpital de la Pitié Salpêtrière et la clinique Sainte Anne où les aliénés y étaient enfermés plus que soignés.

Les chapitres sont courts et se terminent régulièrement par un rebondissement, suscitant un intérêt grandissant au fur et à mesure de ma lecture, accentuant de même le suspense du récit. Jean-Luc Bizien nous plonge dans un Paris en plein essor, où l’étude des traitements des maladies mentales était encore à ses balbutiements…

Simon Bloomberg, l’aliéniste est un homme plein de secrets. Le couple qu’il forme avec Sarah Englewood, sa gouvernante, est des plus attachant. Ulysse est un colosse un peu simplet mais gare à ceux qui se frotteraient à lui ! Elzbieta, la femme de Simon Bloomberg, est égyptologue et se trouve au milieu de toutes les énigmes et un “drôle” de duo de policiers qui cherche à résoudre cette étrange enquête. La maison des Bloomberg joue elle aussi un rôle très important dans le récit. Avec son imposante présence et son atmosphère pleine de secrets… C’est un véritable musée dédié à l’Égypte.
Il sera aussi question de personnes disparues, d’un cadavre volé, de séances de spiritisme, de légendes anciennes…

J’ai eu beaucoup de plaisir dans ma lecture, dont Jean-Luc ne dévoilera l’intrigue qu’à la toute fin, faisant ainsi un excellent polar sur trame historique fouillée et toute en finesse, avec des personnages attachants et surtout un scénario très original !
J’ai aimé aussi ce mélange de mystères inexpliqués et d’enquêtes policières, le Paris de l’époque est superbement bien retranscrit.

Merci Jean-Luc pour ce très bon roman et pour les personnalités intéressantes et très diverses des protagonistes, tous très attachant.
Il ne me reste plus qu’une chose à faire.
Essayer de trouver, et lire la suite des aventures du Dr. Bloomberg dans cette “Cour des Miracles” !

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Extraits :

« – Je ne serais pas surpris outre mesure d’apprendre un jour qu’elle milite pour la construction d’un pyramide en plein Palais du Louvre !
L’image était fort cocasse et Sarah en rit de bon coeur – une pyramide élevée au coeur du château, voilà qui relevait de la fantaisie ! »
…/…
« À l’extrémité de la pièce, un bureau repose, comme une baleine encore hébétée de sentir sous son ventre le contacte râpeux du sable. Un chandelier à sept branches l’illumine. Ses fumerolles hésitent, s’éloignent, titubent, puis plongent vers la voûte en s’accouplant furtivement avant de disparaître. La chaleur des flammes vient souligner le travail exquis du bois, la préciosité du sous-main de cuir. Il n’y a rien sur ce bureau, ou presque. Un encrier de cristal, où s’enfonce avec régularité une plume finement taillée. Et le chandelier, au pied duquel la cire inflige au cuir ses baisers cruels. On n’entend rien dans la pièce, ou presque. Soudain, il trace un rapide croquis, au trait fulgurant. Sa main entreprend alors un curieux ballet au-dessus du carnet. Le dessin apparaît, c’est un profil d’oiseau, une barque, un œil… Satisfait, l’homme contemple son œuvre. Sa respiration s’est accélérée, tandis qu’il rédige à la hâte les dernières lignes… »

 

Né en 1963 à Phnom-Penh (Cambodge), Jean-Luc Bizien a vécu une grande partie de son enfance à l’étranger. Il a exercé pendant une quinzaine d’années la double profession d’auteur et d’enseignant avant de se consacrer totalement à l’écriture. Jean-Luc Bizien s’épanouit d’abord dans les jeux de rôles et les littératures de l’imaginaire : il a obtenu en 1994 le prix Casus Belli du meilleur jeu de rôles pour Chimères et a publié de nombreux livres pour la jeunesse. En 2002, il a obtenu le prix du roman d’aventures pour La Mort en prime time et le prix Fantastic’Arts pour WonderlandZ. Passant avec bonheur d’un genre à l’autre, il est l’auteur aux éditions Gründ de Vivez l’Aventure, une série de livres-jeux illustrés qui rencontre un grand succès et de la “Trilogie des ténèbres”, des thrillers contemporains aux éditions du Toucan.

Les œuvres dont il est le plus fier sont cependant ses deux fils, Elric et Adriel, respectivement parus en 1990 et 2005.