Amour, Émotion, Drame, Folie, Violence

Abena

de Pierre Chavagné
Broché – 21 mars 2025
Éditions : Le mot et le reste

Au coeur d’un massif enneigé, Kofi et sa petite soeur Abena sont traqués par la Souche, une milice de gardes frontières. Dans leur fuite, ils croisent Caïn, un marginal qui leur vient en aide. Le trio trouve refuge en altitude chez un mystérieux couple d’ermites. La situation préoccupante dans la vallée et dans tout le pays les contraindra à hiverner ensemble. Ce confinement prolongé mettra la communauté à rude épreuve. Ils devront panser leurs blessures, s’organiser et s’approvisionner pour affronter la rudesse du climat et le groupe armé qui patrouille à leur recherche. Ils inventeront leurs règles et apprivoiseront leurs différences, mais tiraillés par la peur, l’ennui et l’émerveillement, les dissensions ne tarderont pas ; l’ennemi n’est pas toujours là où on l’attend.

C’était il y a un mois, jour pour jour. Un roman parmi d’autres, glissé discrètement dans ma boîte aux lettres. J’étais loin d’imaginer les bouleversements qu’il allait provoquer en moi au fil des pages…

Il y a des livres qui vous happent dès les premières lignes, qui vous remuent profondément, et qui continuent de vibrer en fin de lecture. Abena fait partie de ceux-là.

Une fillette et son frère perdus dans les Alpes sont traqués par une milice, en plein hiver. Mais au-delà de leur survie, c’est un récit profondément humain, qui oscille entre violence et grâce, instinct et réflexion.

Pierre Chavagné signe un texte puissant, à la fois romanesque et méditatif. J’ai pensé à La Route de Cormac McCarthy – ce même vertige face à la nature, cette noirceur lumineuse, cette capacité à sonder l’âme humaine sans jamais juger. L’écriture est agréable, fluide et très visuelle. L’auteur joue avec les nuances, les failles, les zones grises. Les personnages sont tous finement dessinés, crédibles, humains. Alors, j’ai grelotté, tremblé, douté même avec les personnages, me demandant régulièrement : Qu’est-ce que moi j’aurais fait ?

Abena parle de fraternité, de solidarité, mais aussi de la folie des hommes. Le récit interroge notre époque sans donner de leçon, sur la perte de repères, la violence qui gronde, ou quête de spiritualité, le besoin de nature, me laissant seul face à mes émotions. C’est bouleversant, intense… Il m’a rappelé pourquoi j’aime autant lire.

Un roman total, radical, à la fois tendu comme un thriller et aussi profond qu’une méditation. Les dernières phrases ont continué à résonner en moi, comme un écho persistant. Comme un souffle… Si vous aimez les textes qui vous happent et vous bousculent, foncez…

Merci aux Éditions Le mot et le reste pour ce très beau cadeau !

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Extraits :

« En hiver, les montagnes ont faim; au-delà d’une certaine altitude, les rochers deviennent des dents. Le frère et la sœur louvoient sur la crête osseuse entre des blocs de granit; deux petits bouts de viande reliés par une cordelette ; des proies, pas bien grasses, presque mortes. Le ciel est blanc, comme un bol de porcelaine vide renversé sur leurs têtes.
Aucune nuance de couleur, rien d’autre qu’un dôme lacté, une membrane impénétrable qui accentue la sensation de solitude et d’égarement. Leurs pieds engourdis par le froid s’enfoncent dans la neige, certains passages impraticables les obligent à des détours, ils glissent, tombent, se relèvent; impossible de rebrousser chemin, des hommes les pourchassent. »

« “Accélère.” Il s’encourage en se remémorant la voix hurlante de son entraîneur. « Bats-toi contre l’idée de perdre. » Un pas de moins. Encore un. “Si cela doit te tuer, que cela te tue, alors tu connaîtras ta limite.” »

« Mille mètres plus bas, sur le même versant, Cain est assis sur une souche au milieu de nulle part, les pieds enfoncés dans une flaque boueuse, rouge de son propre sang. Ce couteau dans le ventre n’était pas une bonne idée, il existe des manières plus douces de faire le point sur sa vie, surtout à vingt ans. »

« Il n’a rien prémédité. Un matin, il a emprunté tout l’argent qu’il a pu et a volé le reste à sa famille. Il a récupéré Abena à l’école. Comme ça sur un coup de tête.
Trois semaines qu’Abena ne parlait plus après le meurtre de sa camarade de classe. Ça le rendait malade. Puis il y a eu ses deux amis d’enfance qui ont péri le même jour sur le front du Tigré. Il a paniqué. »

Né en 1975 en banlieue parisienne, Pierre Chavagné vit désormais en Uzège, dans une maison en bois avec sa femme et ses trois fils. Dirigeant d’une entreprise de biotechnologie, depuis peu, il se consacre exclusivement à l’écriture.

« J’écris pour créer de la vie en plus grand. »
Grand lecteur, il écrit pour éviter de parler. Et aime placer la nature au centre de l’histoire.

  • Auteur Academy (2010) est son premier roman,
  • Les Duellistes (2017) aux éditions Albin Michel,
  • La Femme paradis (2023) aux éditions Le mot et le reste a fait partie de la sélection finale du Prix Orange du livre,
  • Abena (2025) aux éditions Le mot et le reste est son quatrième roman.
Émotion, Drame, Folie

Moro-sphinx

de Julie Estève
Broché – 20 avril 2016
Éditeur : Stock

Lola est une trentenaire parisienne, comme les autres. Enfin pas tout à fait. Jamais la phrase dite par Charles Denner dans L’homme qui aimait les femmes de François Truffaut n’a été si bien appliquée : les jambes des femmes sont des compas qui arpentent le monde en tous sens. Lola arpente la ville, amazone, chaque fois que son envie devient plus forte que la raison, l’homme succombe, chasseur devenant proie, même le plus repoussant. À la fin de l’acte, clac, elle lui coupe un ongle. Lola, c’est M la maudite, aux pulsions guerrières. Elle semble sortie d’un manga, bouche rouge et grands yeux.
Jusqu’à ce que Lola tombe amoureuse. Mais est-elle vraiment faite pour l’amour ? Et si la passion, c’était la fin du rêve ?

J’ai découvert Julie Estève en décembre 2018 avec Simple que j’avais aimé. Puis, en février 2022, j’ai lu Presque le silence. Magnifique ! Un coup de cœur…

Dans Moro-sphinx, son premier roman qu’elle a publié en 2016, Julie dresse le portrait intense et troublant de Lola, une trentenaire parisienne en quête d’elle-même. Marquée par la perte de sa mère durant son enfance et une rupture amoureuse dévastatrice, Lola tente de combler le vide qui la ronge en multipliant les aventures sans lendemain. Chaque rencontre est ponctuée d’un rituel singulier : Chaque rencontre s’accompagne d’un rituel étrange : elle prélève un ongle de ses amants, qu’elle conserve comme autant de trophées, symbolisant ses conquêtes éphémères et sa fuite en avant.

Le titre du roman fait référence au moro-sphinx, un papillon également surnommé « sphinx colibri », connu pour sa rapidité et son comportement insaisissable. À l’image de cet insecte, Lola butine d’une relation à l’autre, disparaissant aussi vite qu’elle est apparue, dans une quête effrénée de sensations qui ne suffisent jamais à apaiser son désarroi.

La plume de Julie est incisive, percutante, chargée d’une intensité brute. Elle capte avec justesse la descente aux enfers de son héroïne, cette femme complexe, à la fois provocante et vulnérable, dont les excès masquent une détresse profonde. Son parcours chaotique interroge sur les mécanismes de l’autodestruction et la difficulté de se reconstruire après les traumatismes de la vie.

Moro-sphinx est un roman aussi dérangeant que fascinant, une plongée vertigineuse dans les méandres de l’âme humaine avec une lucidité implacable. Julie signe ici une œuvre marquante, offrant une réflexion profonde sur la solitude, le désir et la quête d’identité dans une société où les repères se font de plus en plus flous. Un récit où les émotions explosent en mille éclats de couleurs : des roses et des jaunes puissants, des rouges vibrants et une infinité de bleus… avant de s’effacer dans l’ombre.
J’ai eu mal pour Lola…

Moro-sphinx est un premier roman remarquable, qui laissait déjà entrevoir tout le talent de son autrice. Une lecture que je vous recommande vivement !

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Extraits :

« Les draps glissent. Ils sont bleu nuit et c’est le matin. C’est du coton égyptien. Ils sont doux et il dort nu sous le tissu. Les yeux sont gonflés, la bouche est molle, de travers. Elle le regarde. Elle ne fait que ça, le regarder, épier les gestes, elle a retenu toutes les phrases, de la première à celle d’hier après l’amour, un peu bâclée la baise d’ailleurs, il a dit : « Dors bien mon cœur. » Mon cœur, foutaise. Elle a horreur des simagrées et les « mamour », les « puce » et puis les « douce » : très peu pour elle. Elle trouve qu’ils ne sont pas à la hauteur ces noms-là, pas au niveau. Maintenant il ronfle. »

« Thierry, pendant quelques minutes, devient quelqu’un. Une bombe, une convoitise. Les mères de famille retrouvent dans leurs pupilles un éclat. Une montée. Elles matent, elles sont prises.
Piégées. Les maris tentent l’esquive, saisis par une jalousie mijaurée.
“J’ai faim, on va chercher une crêpe ?
– Attends, tu vois bien que je regarde !”
Thierry ne peut perdre dans pareil décorum. Grâce à lui, ses groupies accuseront peut-être, dans leur culotte, quelques traces de plaisir. Le forain a pris le micro et gueule dedans. “Attention, dernier tour ! Encouragez le champion !” »

« Lola ne mange plus, elle devient squelette. Elle est un arbre en hiver. Elle n’appartient plus à rien, à personne. Elle se terre dans le lit où elle sauve ses souvenirs, pas sa peau. Elle se sépare en deux, en trois et puis en dix. Elle coupe, tout, à la hache, les bras, le ventre, le sexe, la tête et le reste. Elle laisse la beauté à l’amour et s’éprend de laideur et de solitude. »

« La salope ! La garce ! Il tourne fou. Elle vient plus. Elle en a trouvé un autre ? Qui ? Ça serait si facile pourtant, il lui donnerait tout, elle ne manquerait de rien. Elle serait en main. Son désir est une liane. Une liane comme dans la jungle, increvable. N’empêche, ça fait mal. L’estomac se tord et fabrique de l’acide. Elle le hante, elle le ronge. Elle cogne contre son crâne. Il n’a plus une minute à lui, elle occupe ses heures, ses jours, ses nuits. Pourquoi elle vient plus ? Y’en a un autre ? Mais qui ? Salope ! Il la maudit. Non, non, il hait l’absence, le trou qu’elle laisse. »

Julie Estève est née en 1979 à Paris. Elle est titulaire d’une licence de droit et d’un DEA d’Histoire de l’Art à l’Université Paris IV-Sorbonne et est une journaliste spécialiste d’art contemporain.
Moro-sphinx, son premier roman (Stock, 2016), a été très remarqué par la presse.

Drame, Folie, Frisson horreur, Thriller psychologique

Le Seuil

Tom Clearlake
Broché – 16 février 2024
Éditeur : Moonlight

D’un côté, il y a Bruno Loubet, capitaine à la criminelle de Lyon.
De l’autre, sa fille, Léa, qui a disparu.
Entre eux, cette frontière qui sépare le monde réel
des profondeurs les plus sombres d’Internet,
Pour la retrouver, Bruno va franchir le seuil,
et découvrir que l’enfer existe.
Il suffit de s’y connecter.

Après Sans retour, Avides, et Signatures,
plongez dans le dernier thriller policier de Tom Clearlake.
Êtes-vous prêts à passer de l’autre côté ?

Chaque ouvrage de Tom Clearlake est un véritable coup de poing psychologique… “Le Seuil” ne déroge pas à la règle, et c’est une bonne chose !

Dès les premiers mots, la magie opère : j’ai de nouveau été littéralement absorbé par le récit grâce à sa plume puissante et très visuelle. L’angoisse et le stress de Bruno Loubet ainsi que d’Alice, son épouse, vont progressivement s’intensifier. Ils n’ont pas de nouvelles de leur fille depuis plusieurs jours maintenant… Je suis plongé dans une lecture intense…
Et tout à coup, je me suis retrouvé à la page 87, “DE l’AUTRE CÔTÉ”, c’est à ce moment-là que tout a basculé !

Bienvenus en enfer… Jusqu’à quel degré de perversité l’homme peut-il aller ?
Quelle angoisse ! Il m’a été impossible de refermer mon livre, – assez tard, je dois l’avouer, il compte plus de 500 pages – sans savoir comment il allait se terminer.
Les personnages sont remarquablement construits, présentant à la fois leurs forces et leurs faiblesses, chacun possédant une personnalité psychologique clairement définie, offrant un éventail plutôt exhaustif et réaliste de notre société contemporaine.

J’ai découvert, Tom, en 2018, grâce à son remarquable L’Essence des ténèbres. Ensuite, j’ai enchaîné avec ses autres romans. D’ailleurs, en préparant mon Ressenti, je viens de réaliser qu’il a publié un roman en 2022, Signatures, que je n’ai pas encore eu l’occasion de lire !
Tom. Comment vous dire, c’est “LE PRO” des atmosphères oppressantes, du suspense, des situations anxiogènes où les rebondissements sont omniprésents. Ne cherchez surtout pas à anticiper la fin de ses romans. C’est tout simplement impossible !
Ignorer son existence, c’est quelque part, passer à côté d’une valeur sûre dans son domaine littéraire, et ce n’est pas parce qu’il a un couteau sur ma gorge que je vous dis ça ! ! ! 😀 😀 😀

Bruno Loubet, qui dirige la section criminelle à Lyon, est surtout un père. Léa, sa fille âgée de 22 ans, a disparu. En raison d’une faute professionnelle, il sera écarté de ses fonctions. Qu’à cela ne tienne. Il fera tout son possible pour la retrouver, quitte à dépasser la ligne rouge et franchir les limites de la légalité si nécessaire. Il n’a qu’un objectif : sauver Léa. Il réalisera rapidement que d’autres adolescents ont disparu le même jour que sa fille. Dès lors, il va se retrouver face à une machination sordide aux ramifications auxquelles il ne s’attendait pas du tout.

Puis, j’arrive la page 265. À partir de là, c’est l’horreur…
Cependant le pire restait encore à venir après la page 530 !
Et si tout cela existait vraiment ?
Lorsque le Darknet s’infiltre dans notre vie quotidienne…

Tom frappe vraiment très fort avec ce nouveau polar/thriller coup de cœur, à découvrir de toute urgence !

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Extraits :

« Le jour peinait à se lever sur la ville, retenu dans le linceul d’une nuit possessive. En plein centre du quartier des affaires, un ballet de lueurs bleues se jouait au pied d’une tour de verre. Deux véhicules de patrouille venaient de stopper devant l’entrée. Les agents en uniforme s’étaient déployés au pas de course autour du bâtiment, leur chef y était entré, accompagné d’un de ses hommes. Un moment plus tard, le gyrophare d’une berline noire vint ajouter sa touche de saphir sur le miroir du building. À son bord, deux officiers de la criminelle tirés de leur lit après l’appel du commissariat central. »

« Il resta immobile, et respira jusqu’à parvenir à se stabiliser. L’image du sourire de Léa persistait. Ses doigts qui voletaient tels des papillons sur le palissandre des cases de sa guitare. Ses longs cheveux noirs, son visage d’ange au teint diaphane, ses yeux rieurs perdus dans ses rêves. Il serra les dents et donna un violent coup de poing dans le volant, déclenchant un bref et inutile coup de klaxon.
– Bordel de merde ! »

« Léa. Sa seule source de lumière dans l’obscurité des basfonds d’une humanité corrompue par le crime, le vice, la folie. Léa. La chair de sa chair. Son unique fille. Son diamant. Elle n’avait pas sa place dans ce monde. Trop innocente. Trop pure. Trop fragile. Comme sa mère.
Elles se ressemblaient tellement toutes les deux. »

« Non, madame, mon état mental n’est, en effet, pas compatible avec l’exercice de mes fonctions de capitaine de police. Mais putain, il est compatible avec ma fonction de père. Je vais retrouver ma fille, vous pouvez me croire. Et je vais la retrouver vivante. Parce que s’il lui est arrivé quelque chose… Si quelqu’un lui a fait du mal… »

« Lorsque Homo sapiens a forgé ses premiers outils, il l’a fait pour sa survie : se nourrir, c’est craindre de mourir de faim, avant tout. Les plaisirs gustatifs sont venus longtemps après, quand l’humanité n’a eu plus rien d’autre à faire qu’amasser de l’argent. Mais ici encore, notez que c’est la peur d’être pauvre qui force le destin de l’homme riche. La peur est la substance même de l’évolution. À l’échelle du vivant, il n’est rien qui s’accomplisse sans elle. »

Tom Clearlake est un auteur franco-canadien né au Canada le 19 octobre 1973.

Il commence à lire avec Edgar Allan Poe, H.G. Wells, Jack London, Jules Verne, Agatha Christie, Jack Kerouak, Edgar Rice Burroughs, Lovecraft, Dean Koontz, Stephen King, Clive Barker, Umberto Eco…

Sa passion pour les littératures de l’imaginaire le pousse à expérimenter l’écriture dans des univers très différents, mais c’est dans le thriller qu’il préfère exercer.

« Je pense que le Thriller est le maître de tous les genres littéraires. Il permet de jouer avec les sensations et les émotions du lecteur comme aucun autre genre le peut. Il y a dans le thriller cette possibilité de créer l’intensité, et de la pousser à son paroxysme. Et l’on dispose d’une infinité de moyens pour y parvenir. »

Émotion, Drame, Folie, Noir, Polar

VICES Épisode 03 : Butterfly

de Gipsy Paladini
Broché – 19 octobre 2018
Éditions : Auto-éditions

« Et la voiture n’a pas dérapé, elle a accéléré, ça aussi, elle le jurait. Et les hommes à l’intérieur… ils ont ri. Oui, quand les os de mon petit gars se sont brisés entre la tôle et le mur, elle est certaine de les avoir vus rigoler… »

A la BJV, on traite les affaires qui concernent les mineurs et jeunes adultes. Ces derniers temps pourtant, Zolan n’a pas la tête au travail. Fou amoureux, il n’a qu’une obsession : épouser sa collègue Marie. Or les plans carriéristes de celle-ci ne s’alignent pas sur cet objectif. D’autant qu’elle le soupçonne de lui mentir et de la surprotéger. Frustrée de ne pas être prise au sérieux, elle décide de faire bande à part, aussi quand une jeune fille est kidnappée et que les premiers indices impliquent des néo nazis, elle mène sa propre enquête. Or l’affaire s’avère avoir plusieurs visages… A la Brigade aussi les façades se craquèlent et les cicatrices apparaissent. Il semblerait que Marie ne soit pas la seule à couver un secret…

VICES est une série littéraire de 8 “épisodes” dont les deux premiers ont été réunis en un ouvrage édité aux éditions Fleuve Noir. On y suit les destins mêlés des membres de la brigade des jeunes victimes confrontés aux maux de notre société moderne.
VICES c’est aussi l’histoire de Marie et de Zolan, deux êtres tourmentés que tout oppose, dont l’amour naissant est sans cesse menacé.

Troisième tome des “aventures” de la BJV et une nouvelle enquête singulière pour Marie Lafontaine et ses collaborateurs.
Comme je l’avais déjà indiqué lors de mon précédent Ressenti, chaque tome met en scène les mêmes personnages, ce qui nous offre la possibilité d’observer leurs évolutions et les rapports qui les lient. Toutefois, chaque tome peut se lire indépendamment.

Ce que j’avais déjà trouvé captivant dans les ouvrages antérieurs et qui est également présent ici, ce sont les interrogations fondamentales entre la loi et l’humanité, les relations parfois tendues entre les collaborateurs de la BJV, mais surtout les mystères qui entourent chaque personnage au sein de chaque enquête.
Chaque opus gagne en intensité, et l’on observe de plus en plus l’apparition de fêlures et les problèmes quotidiens que chacun rencontre. La force de Marie qui, pourtant, semble traîner un passé mystérieux, Zolan personnage ambigu qui roule les nuits seul sur sa moto dans la nuit, Bia constamment “ailleurs”, le commandant Tala qui semble toujours en souffrance, etc… Gipsy Paladini nous entraîne dans leur vie, dans leurs pensées, ils paraissent tous si vulnérables et on a l’impression qu’ils pourraient imploser à tout moment, et pourtant… Chaque jour, ils demeurent présents et volontaires, en dépit d’une violence qui les entoure constamment. Tiendront-ils sans s’effondrer ? L’auteure réussit à susciter en nous des images percutantes qui m’ont parfois perturbé, me questionnant sur la façon dont j’aurais réagi, qu’aurais-je donc fait si j’étais à leur place ?

Au-delà d’un simple roman policier, Gipsy nous dévoile le drame humain de leur existence qui s’immisce au travers de chaque enquête, vers des territoires particulièrement dangereux psychologiquement. Les personnages deviennent d’autant plus attachants. Je les visualise, je les entends et les comprends même parfois…
Comment parviennent-ils à avancer sur cette ligne invisible qui oscille entre un sentiment de sanction et celui du devoir, qui frôle beaucoup trop souvent la folie, et qui risque de les conduire vers une chute irréversible ?

Le don de Gipsy est d’éviter la violence inutile et le voyeurisme. Elle révèle les blessures et les soucis de chaque individu, c’est à nous de les accueillir, de tenter de les saisir, voire même de les accepter…
J’apprécie ses phrases “crues”, tout en étant subtiles, riches en poésie, à la fois violentes et empreintes de tendresse. Une lecture qui ne s’adresse peut-être pas à tout le monde, mais où les émotions se glissent et sont présentes entre chaque mot.
Je ne regrette vraiment pas d’avoir fait sa découverte… Avec elle, les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles le semblent !

À suivre…

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Extraits :

« Coincé dans la cabine, Marcus soupire avec un tel désespoir que toute sa carcasse en vibre. Il ne comprend pas cette nouvelle génération de flics qui s’imagine pouvoir nettoyer la lie de la société tout en gardant les mains propres. Avoir une vie familiale et sociable stable. Être confronté aux pires abominations de l’humanité, mais seulement durant les 35h contractuelles… »

« Marie sèche ses larmes, prend une profonde inspiration puis lisse la page de son cahier, déjà à moitié couverte d’annotations. En gros, elle écrit : RECONNAISSANCE.
D’après les témoignages de ses collègues dépressifs, c’est ce manque qui les fait dérailler, le dédain de la population, l’absence de soutien de leur hiérarchie, les trahisons de l’État…
au fil des ans, le gouffre ne fait que se creuser. »

« C’est beau une identité ! Mais un peuple identitaire est difficile à manipuler. C’est pour ça qu’on nous assomme à coup de pensée unique et de mondialisation. Ce qu’ils ne comprennent pas c’est qu’une identité est un repère, et un homme sans repère n’a plus de racines ; il devient une proie pour les extrémistes religieux. »

« — C’est dans la nature de l’homme de se chercher des ennemis. Vous vous débarrasserez des musulmans, vous trouverez de nouvelles entités à exécrer : les insulaires, les gens du Nord, les fonctionnaires, les femmes, les rouquins… l’absurdité de la condition humaine n’a aucune limite. »

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Née dans l’est de la France, Gipsy Paladini rêve très tôt d’aventures.

Elle commence dès seize ans à découvrir le monde et voyage de l’Autriche à l’Italie en passant par la Turquie ou encore l’ex-Yougoslavie. Enfin, elle se rend à San Francisco où elle séjourne pendant plusieurs mois dans une auberge de jeunesse miteuse, au milieu de dealers et de toxicomanes.

À dix-neuf ans, elle part en Autriche où elle partage pendant deux ans la vie de la population immigrée yougoslave. Puis elle s’installe à Los Angeles où elle rencontre son mari, un ancien membre des forces brésiliennes. Elle n’a de cesse, ensuite, de parcourir le monde à la rencontre des populations défavorisées. Elle est depuis peu revenue habiter à Paris, avec époux et enfant. Jeune, dynamique, polyglotte (elle parle 6 langues dont 4 couramment), Gipsy Paladini a déjà publié le remarqué « Sang pour sang » en 2010 aux éditions Transit. Elle souhaite faire du flic Al Seriani un personnage récurrent.

Émotion, Drame, Folie

Deux sœurs

de David Foenkinos
Poche – 4 juin 2020
Éditeur : Folio

“L’amour passionnel vous pousse à emmitoufler le moindre de vos gestes, à anticiper de manière excessive les réactions de l’autre, à vous perdre finalement dans le dédale de l’anarchie du coeur.”
Du jour au lendemain, Étienne annonce à Mathilde qu’il la quitte. L’univers de la jeune femme s’effondre. Dévastée, elle est recueillie par sa soeur Agathe, qui lui ouvre les portes du petit appartement qu’elle occupe avec son mari et leur fille. Dans ce huis clos familial étouffant, Mathilde révèle peu à peu une nouvelle personnalité, inattendue et glaçante. Il suffirait d’un rien pour que tout bascule…

C’était l’histoire de Mathilde, professeur de français, et d’Étienne qui vivaient ensemble depuis cinq ans. Ils s’aimaient, envisageaient de se marier et même de fonder une famille. Puis, du jour au lendemain, Mathilde se retrouve face à la solitude. Étienne l’a quittée pour une autre, il est parti avec Iris, son ex-compagne.
Pour Mathilde, commence alors une véritable descente aux enfers. N’importe quelle femme, mais pas Iris !
Elle est submergée par la jalousie. Comment ne pas sombrer ?
Comment faire pour retrouver goût à la vie ?
Où s’arrêtera la spirale infernale, souffrance, rejet, douleur, qui est devenu son quotidien ?
Elle perdra finalement le contrôle un jour en pleine classe, devant tous ses élèves.

Heureusement, Agathe, sa sœur, lui offrira de s’installer chez elle. Son époux est d’accord, elle pourra occuper la chambre de leur fille, le temps qu’elle se “reconstruise” (1)…

Jusqu’où peut-on aller lorsqu’on ressent une telle trahison ?
On assiste au drame vécu par cette femme délaissée par son époux, au point de perdre le sens de la vie.

David Foenkinos, qui m’avait habitué à des romans plus lumineux, change complètement de registre et s’aventure dans dans une tonalité bien plus sombre. Il dépeint d’une manière très simple le portrait d’une femme prise dans les tourments de son abandon, créant un tableau glaçant. Après ma première surprise passée, je me suis laissé porter. Ici, pas de commentaires inutiles, des faits concrets, de la psychologie aussi, et même ce “petit quelque chose” assez original qui fera la différence, je dois l’admettre.

Un roman plaisant et captivant, bien que pour moi ce ne soit pas son meilleur, mais avec une fin particulièrement réussie !

(1) Mathilde pensa que c’était enfin un mot juste. “Je dois me reconstruire, oui, car je suis détruite.”

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Extraits :

« Au tout départ, Mathilde perçut quelque chose d’étrange sur le visage d’Étienne. C’est ainsi que l’histoire commença d’une manière presque anodine ; n’est-ce pas le fait de toutes les tragédies ? »

« Le silence d’Étienne lui pesait terriblement. Elle lui écrivait qu’elle avait besoin de lui parler. Il ne répondait pas. Certains jours étaient insoutenables. Elle en était réduite à s’enfermer pour pleurer dans les toilettes du lycée entre les cours. »

« La première fois qu’Étienne vit Mathilde, il la trouva franchement charmante. Quand on lui demandait quel était son type de femme, il était incapable de répondre ; il estimait n’avoir aucun goût précis. Toute femme pouvait potentiellement lui plaire ou lui déplaire. Mais Mathilde lui plut aussitôt et même : instinctivement. »

« En se dirigeant vers la cuisine, elle repéra une enveloppe sous la porte d’entrée. C’était peut-être Étienne ; il était passé dans la nuit ; il regrettait tout. Elle se jeta sur l’enveloppe, pour y découvrir le nom de Namouzian. À l’intérieur, une ordonnance de Lexomil et des antidépresseurs, un arrêt de travail d’une semaine, et un petit mot sur lequel était inscrit : “Non, votre histoire n’est pas banale. Chaque souffrance est unique. Bon courage. Je suis là, si vous avez besoin de moi. Sophie.” »

Romancier, scénariste et musicien, David Foenkinos est né en 1974. Auteur de treize romans traduits en quarante langues, il a notamment publié aux Éditions Gallimard Le potentiel érotique de ma femme, Nos séparations, La délicatesse, Les souvenirs et Je vais mieux. En 2011, il a adapté au cinéma avec son frère son livre La délicatesse, avec Audrey Tautou et François Damiens.

Émotion, Drame, Folie, Histoire vraie, Témoignage

Le Manuscrit de Birkenau

de José Rodrigues dos Santos
Poche – 6 octobre 2022
Éditions : Pocket

Pour des milliers et des milliers de déportés à travers toute l’Europe, c’est la dernière impasse, l’étape finale. Entre miradors et barbelés : Auschwitz-Birkenau… Mais pour Herbert Levin, le magicien célèbre, et Francisco Latino, le SS infiltré, c’est aussi la croisée des chemins…
Comment survivre dans cet enfer ? Comment sauver les siens ? Intégré dans les Sonderkommandos – ces prisonniers chargés de mener les condamnés au four crématoire -, Levin attend son heure. Octobre 1944 : les Russes approchent, les soldats sont nerveux et la révolte gronde. C’est le moment où jamais, pour le Grand Nivelli, de mettre sur pied une ultime illusion…

« J.R. dos Santos trouve les mots pour décrire l’horreur absolue. »
Ouest France

« Un récit basé sur des faits réels issus de manuscrits
enfouis par des déportés près du camp allemand en Pologne. Salutaire. »

La Voix du Nord

Après avoir terminé Le Magicien d’Auschwitz et sachant qu’il y avait une suite, je me suis précipité chez ma libraire favorite. J’ai immédiatement enchaîné.

“Le Magicien d’Auschwitz” avait déjà été une lecture éprouvante, mais là… C’est encore plus intense, plus agressif, aucune concession. Ce livre m’a totalement bouleversé. Et même si le livre est magnifique pour ce qu’il incarne, à un moment j’ai pensé que je n’arriverais pas au bout. Je me sentais pétrifié, anéanti, le livre en main, incapable de tourner les pages. Mais par respect pour le thème abordé et malgré des larmes qui ont continuellement coulé jusqu’à la dernière page, j’ai néanmoins terminé ma lecture. La nuit dans mon lit, certaines scènes insupportables, certains mots hurlés dans le camp revenaient dans mon esprit.
À ce jour, je suis contraint de reconnaître que c’est le livre le plus dur psychologiquement qu’il m’ait été donné de lire, et d’ailleurs, je le déconseillerai exceptionnellement à toutes les personnes sensibles.
Ce récit repose une fois de plus sur la réalité, mettant en scène plusieurs personnages qui ont véritablement existé et ont laissé différentes empreintes de leur passage sur les lieux. Certains testaments ont même été retrouvé caché dans les camps. L’auteur a effectué un travail de recherche et de documentation rigoureux, qui confirme tout le respect que j’avais déjà pour José Rodrigues dos Santos.
Et comme il le dit lui-même : “Les morts ne parlent pas, ne témoignent pas. Ils sont silencieux pour l’éternité.” Ce récit le poursuivait déjà depuis de nombreuses années. Il en a fait un magnifique hommage…

Cette suite met en scène Herbert Levin, le magicien, prisonnier juif à Auschwitz, sa femme, son fils, ainsi que Francisco Latino, gardien SS portugais et sonderkommando, qui recherche partout Tanusha.
Ensemble, ils mettront tout en œuvre pour sauver ceux qu’ils aiment, de la faim, du froid, et surtout de l’horreur des chambres à gaz.
Au sein du camp, tout est bien structuré, ordonné, orchestré, et malheur à celui ou celle qui oserait désobéir. Les Sonderkommandos, constitués de prisonniers juifs, étaient eux-mêmes contraints de participer au génocide de leur propre peuple. Ils étaient chargés d’accueillir d’accueillir les hommes, les femmes et les enfants, en mentant et en rassurant pour les diriger vers les “douches”… Ensuite attendre. Enfin, ils doivent récupérer les cadavres, prendre leurs bijoux, arracher leurs dents, si elles étaient en or, et finalement les transporter jusqu’aux fours crématoires, où ils partent « en fumée »… Et cela, chaque jour…

Une lecture “choc”, d’utilité publique, pour ne jamais oublier…

Extrait :

« Levin avait déjà constaté que la situation difficile dans laquelle ils se trouvaient avait transformé beaucoup d’hommes. Certains, comme Alfred Hirsch, avaient montré le meilleur d’eux-mêmes en devenant solidaires, coopératifs, engagés. D’autres, comme Václav, révélaient ce qu’il y avait de pire en eux, leur côté égoïste, agressif et hostile. Le magicien avait déjà vu ce genre de comportement dans les Arbeitskommandos et même dans ce baraquement, où certains offraient une petite partie de leur ration à ceux qui étaient en difficulté tandis que d’autres la volaient sans aucune hésitation. Il avait même vu un fils prendre la nourriture de son père. »

« Le spectacle était terrible. Les détenues de ce camp avaient déjà l’air misérable, mais celles qui se trouvaient là étaient les pires des pires. La plupart d’entre elles étaient des mortes-vivantes qui tenaient à peine debout. Certaines étaient prostrées par terre, indifférentes à ce qui pourrait leur arriver, tandis que d’autres se balançaient, prêtes à s’effondrer à tout moment. »

« Des cris lointains de femmes glacèrent tous ceux qui étaient restés dans le baraquement. En regardant à travers les fissures, Levin vit des projecteurs qui éclairaient d’une lumière intense le camp de quarantaine. Une foule s’y entassait, cinq mille personnes environ. Plusieurs dizaines de SS circulaient autour, la plupart avec des chiens tenus en laisse. »

« La porte était verrouillée et il n’existait aucune issue. On pouvait voir aussi des personnes s’embrassant ou se tenant la main, de toute évidence des familles, des couples, des mères serrant leur bébé ou agrippant leurs enfants, ultimes gestes d’amour avant la mort. »

« Ne laissez pas les nazis vous retirer l’étincelle de la vie qui brille dans cette nuit immense et vous écraser avec leurs ténèbres. Survivez. Survivez pour les contrer. Survivez pour vous venger. Survivez pour témoigner. »

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Journaliste, reporter de guerre, présentateur vedette du journal de 20 h au Portugal, José Rodrigues dos Santos est l’un des plus grands auteurs européens de thrillers scientifiques.
La saga Tomás Noronha, traduite en 18 langues, s’est fait connaître en France avec « La Formule de Dieu », vendue à près de 500 000 exemplaires (2 millions dans le monde) et dont les droits d’adaptation au cinéma ont été acquis par Belga Films.
Avec « Immortel », il signe le 8e roman de la saga en France.
Les romans de J.R. dos Santos et de son héros Tomás Noronha rencontrent un grand succès à travers le monde.
Thrillers érudits, ils traitent des sujets de science, de religion ou d’histoire avec toujours un incroyable travail de recherche. Car le sujet central de tous les romans de J.R. dos Santos reste le même : la vérité.
En tant que journaliste-reporter de guerre et en tant qu’auteur, cette question ne l’a jamais quitté. Et ce qui rend la série des Tomás Noronha unique, c’est justement ce défi systématiquement relevé de remettre en cause une vérité pré-établie pour en rétablir une nouvelle, difficile à accepter peut-être, mais bien plus limpide.

Ses romans sont tous publiés aux Éditions Hervé Chopin :

  • La Formule de Dieu (2012), traduit dans plus de 17 langues,
  • L’Ultime Secret du Christ (2013),
  • La Clé de Salomon (2014) – suite de La Formule de Dieu –,
  • Codex 632 (2015),
  • Furie divine (2016),
  • Vaticanum (2017),
  • Signe de vie (2018),
  • Immortel – Le premier être humain immortel est déjà né (2020),
    https://leressentidejeanpaul.com/2021/03/24/immortel-le-premier-etre-humain-immortel-est-deja-ne/
  • Âmes animales (2022),
  • La Femme au dragon rouge (2023), un diptyque composé de L’Homme de Constantinople (2019) et Un millionnaire à Lisbonne (2020).
    L’année suivante il aborde l’un des secrets les plus douloureux de l’histoire contemporaine avec :
  • Le Magicien d’Auschwitz
    https://leressentidejeanpaul.com/2025/01/19/le-magicien-dauschwitz/
  • Le Manuscrit de Birkenau.
  • Spinoza : l’homme qui a tué Dieu (2023)
  • Oubliés (A Filha do Capitão, en portugais), son premier roman enfin traduit (2024).

José Rodrigues dos Santos vit à Lisbonne.

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Thriller

Enigma

de Armelle Carbonel
Broché – 18 septembre 2024
Éditeur : Le Livre de Poche

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Domaine de la Haute-Barde. Un énigmatique orphelinat, théâtre de terribles événements. Par une nuit d’orage, soixante-neuf ans plus tôt, des enfants ont mystérieusement disparu. Spécialiste des édifices à l’abandon, la journaliste et cinéaste Barbara Blair tente de comprendre ce qui leur est arrivé. Mais les habitants du petit village n’apprécient guère cette étrangère qui vient remuer ce passé trouble, d’autant qu’un nouveau drame ne tarde pas à les frapper. Entre légende et réalité, Barbara est confrontée à une énigme qui menace de réveiller les démons d’autrefois, mais aussi ses plus douloureux souvenirs. Certains secrets doivent être tus à tout jamais, au risque de vous hanter jusqu’à votre dernier souffle.

“Une plume glaçante.”
Sylvie Lecoules, Le Tarn libre.

 

• Couv_2024-101_Carbonel Armelle - Enigma

 

Après, les superbes Criminal loft et Majestic murder, je ne pouvais pas passer à coté d’Enigma la suite de Sinestra !
C’est un roman obscur et magistral, où Armelle nous emmène très loin…

Barbara, est une journaliste et cinéaste, elle s’est spécialisée dans les documentaires sur les lieux mystérieux et abandonnés où ont eu lieu des disparitions inexpliquées. Elle veut savoir pourquoi, dans un ancien orphelinat, situé dans le Domaine de la Haute-Barde, soixante-neuf ans plus tôt, plusieurs enfants ont disparu, durant une nuit d’orage, et jamais personne ne les a retrouvés. Accompagnée de ses deux collaborateurs, David et Warren, ils décident de mener l’enquête. Une affaire qui lui rappelle étrangement celle du Val Sinestra, en Suisse, où sa fille Emma a disparu quatre ans plus tôt. Sur place, une vieille habitante, Magda et Arnold, un ancien policier, vont tenter de les aider dans cette quête mystérieuse, contre les avis du reste des habitants, quand un nouveau drame survient.

Armelle nous a concocté un thriller avec une intrigue très sombre, machiavélique, dans une sorte de huis clos aux nombreux rebondissements, entre fantômes, légendes et réalité…
Encore une fois, c’est d’une main de maître que l’autrice m’a complètement surpris par cette suite superbe et très subtile.

Oserez-vous la suivre dans cette nouvelle aventure ?
C’est troublant, très angoissant, mais qu’est-ce que c’est bon !

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Extrait :

« Une chose hideuse s’est logée en moi.
Lutter ne servirait qu’à accroître la pourriture qui m’infecte.
C’est ainsi que débute le premier chapitre d’une épopée sous influence, et j’ai l’assurance que cette mise en bouche te plaira. Inutile de prétendre le contraire, tu ne recules jamais devant un bon festin.
Dès le premier regard, j’ai su qu’elle serait la prochaine. »

« En lisière de forêt, sommeille un étang au bord duquel une masure flamboie à la lueur d’un feu allumé pour la nuit. Une chaleur rassurante émane de la cheminée où les plus jeunes de la fratrie se pressent afin d’assister à la veillée. Les mains calées sous le menton, ils restent suspendus aux lèvres de leur mère, qu’une voix caverneuse transforme en véritable conteuse. L’histoire, tous la connaissent depuis le berceau, et les plus ingénieux ne sont pas sans savoir qu’elle constitue une mise en garde. Cette fable, plus triste qu’un saule en pleurs, ne les effraie pas pour autant. Les versions se succèdent, mais aucune ne ressemble aux autres, si bien que la réalité des faits se noie finalement sous un enrobage d’incertitudes. Ce soir, elle raconte que leur petit village de Beaumont-la-Ronce a connu son lot de souffrances et de perversions. »

« Disposée sur la literie douteuse, une poupée grimaçante forme un puzzle sectionné en six morceaux distincts. Fichées dans le plancher, les billes oculaires arrachées valident la théorie d’une mise en scène particulièrement démente. Non loin de la tête blonde décapitée, une nuée de mouches complète le panorama en survolant un dôme de matière fécale. »

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l’auteur : Armelle Carbonel, née le 16 juillet 1975 à Paris, est écrivain. En parallèle de son activité littéraire, elle travaille pour le Ministère de la défense.

Elle commence à écrire dès son plus jeune âge. À 8 ans, elle rédige des poèmes, puis à 11 ans, un roman fantastique. À 15 ans, elle se tourne vers le théâtre avec la composition de 3 pièces de théâtre, avant de revenir au roman à 20 ans. Elle remporte de nombreux prix Littéraires (Art et Lettre de France, Concours littéraire des Armées, concours de poésie de la ville de Rambouillet, Prix Calliope.) sous le pseudonyme de Rebecca Arque pour son roman Criminal Loft (publié en auto-édition en 2011) et devient membre du Collectif de la Plume Noire. Elle retravaille son thriller Criminal Loft dans une nouvelle version en 2015. Elle est également l’auteur de Les Marais funèbres et La Maison de l’ombre.

En 2013, elle participe au recueil de nouvelles Santé, au profit de la fondation Maladies Rares.

Sinestra (2018)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/05/20/sinestra/

Émotion, Essai, Folie, Histoire vraie

Bienvenue chez les riches

de Lydia Lecher, avec la contribution de Doan Bui
Broché – 25 février 2016
Éditeur : Michel Lafon

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Lydia et son mari découvrent un jour une annonce pour un poste d’intendant et de gouvernante. Ils répondent à l’appel du haut de gamme et des cigales pour s’occuper d’une superbe bastide du sud de la France et servir ses riches propriétaires. Voilà comment Lydia est entrée dans le monde des ultra-riches. Elle connaîtra plusieurs maisons avec des patrons différents mais qui se rejoignent tous dans leurs exigences démesurées : horaires à rallonges, obligation du port de l’uniforme, de répondre à la sonnette, mépris, névroses, surveillance à outrance, injures… Mais que se passe-t-il derrière les murs des châteaux ?La vie d’une gouvernante ressemble aux douze travaux d’Hercule.
Lydia a connu les pièges dits  » du Petit Poucet  » : Madame sème un grain de riz sous un tapis, un noyau de cerise dans un tiroir, un coton-tige au fond du dressing pour accuser la gouvernante. Les dangers sont partout car lorsque Madame n’est pas là, ce sont les autres membres du personnel qui font du zèle en espérant s’attirer les faveurs des maîtres.
Lydia nous dévoile son expérience, elle nous fait partager moult anecdotes, étonnantes, exaspérantes, voire inimaginables. Elle s’exprime aujourd’hui pour dénoncer des pratiques archaïques qui tendent vers un esclavage moderne qu’on ne soupçonne pas.

Un témoignage exclusif dans l’antre des ultra-riches et leurs excès.

 

• Couv_2024-091_Lecher Lydia - Bienvenue chez les riches

 

Bienvenue chez les riches
Dès que j’ai vu ce titre, j’ai tout de suite Ressenti le ton résolument ironique, mais j’étais loin, très loin d’imaginer à quel point j’avais eu raison, à quel point cela allait beaucoup plus loin…

Lorsque j’étais tout petit, ma maman a été pendant plusieurs années femme de ménage “au noir”, avant de trouver plus tard un travail qui convienne plus à ses capacités professionnelles. Elle travaillait tous les jours de nombreuses heures et n’avait pas les moyens de me faire garder. Je conserve, certains souvenirs de cette “primo” enfance…
Surtout ne pas faire de bruit, ne toucher à rien, rester dans mon coin, ne pas bouger.
Lydia Lecher l’explique très bien, il me fallait devenir “invisible”.
Je n’ai pas de souvenirs que ma mère en ait vraiment souffert, mais cela ne me surprendrait pas du tout.

L’autrice nous raconte son parcours familial (elle est avec son mari et son fils), dans un quotidien où il faut savoir, s’incliner, accepter pour conserver son poste.
Le monde des “très riches” est effectivement un monde très fermé, un monde à part, où le paraître à toute son importance. Ne jamais se montrer faible, avoir une autorité constante et absolue, ne pas montrer que l’on vieillit comme le commun des mortels. En logeant chez ses patrons Lydia en perd presque le sens des réalités, heureusement, elle a du caractère !

Un livre intéressant à découvrir, qui aborde le côté très peu connu de ceux qui nous côtoient de leurs résidences de luxe ou de leurs châteaux.
Oui, on le sait maintenant, l’argent qui permet d’accéder au pouvoir peut aussi faire tourner la tête de certaines personnes peu équilibrées, qui perdront très vite le sens des valeurs et des priorités. C’est un phénomène en voie de développement chez tous les nouveaux riches. Ils se transforment très vite… J’en ai vu. J’en connais. Malheureusement très peu ont conservé leur tête sur les épaules !
L’argent rend-il fou ?
Finalement, sont-ils vraiment à envier ?

Lydia, trouve le ton, et les mots justes tout le long de ses “différentes vies”.
Elle n’agresse jamais, n’insulte pas. Elle constate… Elle nous transmet.

« D’un côté, nous, les petits. De l’autre, les heureux du monde. En général, la frontière entre ces deux univers est parfaitement étanche.
Sauf que les nantis ne peuvent pas se débrouiller seuls : ils ont besoin de se faire servir. »

C’est tout à fait ça !
Merci Lydia…

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Extraits :

« La pause ? Nous ne savions pas vraiment ce que c’était, tant nos employeurs avaient l’habitude de nous “sonner” pour un oui pour un non.
Oui, nous avons même connu des maîtres qui en avaient une vraie, de sonnette, de celles qui font dring dans les halls d’hôtels d’époque, un dring qui veut dire “Au pied !”. »

« Les riches… On les voit parfois dans les films, sur les couvertures de magazines, dans des émissions de télé. Mais en le découvrant de l’intérieur, j’ai réalisé à quel point cet univers était finalement très peu connu. Deux sociologues, Monique et Michel Pinson Charlot, ont baptisé ce monde “le ghetto du gotha”.
L’expression est juste. Les ultras privilégiés vivent en vase clos, dans un ghetto, totalement coupés de notre monde à nous, le monde réel, le monde normal où l’on compte ses sous, où l’on calcule pour la fin du mois, où l’on gagne sa vie. »

« D’un côté, nous, les petits. De l’autre, les heureux du monde. En général, la frontière entre ces deux univers est parfaitement étanche.
Sauf que les nantis ne peuvent pas se débrouiller seuls : ils ont besoin de se faire servir. »

« Mon Dieu…
La lumière mordorée de la Provence inondait le domaine, encerclé par un très beau mur en rocaille. Un joli portail en fer forgé fermait la résidence. Nous avons sonné à l’interphone.
Une voix nous a accueillis puis le portail s’est ouvert. Nous sommes remontés en voiture. Et nous avons roulé au pas, regardant, estomaqués, ce qui nous entourait. Tout était si gigantesque ! Devant nous s’étendait une allée qui semblait interminable, l’allée centrale bordée de platanes centenaires majestueux. À droite, d’immenses prés verdoyants, chatoyants sous le soleil. »

« Monsieur Neige, nous l’adorions.

Hélas, M. Neige avait un gros, gros défaut…
son épouse.
Si Monsieur était le patron idéal, généreux, respectueux de votre travail, érudit, Madame, elle… Madame était “Madame” jusqu’à la caricature.
Ah ! Madame…
Avec Madame, j’ai vite compris à qui j’avais affaire. »

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Lydia Lecher a passé 15 ans de sa vie au service des riches, en tant que gouvernante ou gardienne.
Elle a raccroché ses gants blancs sans regret ni rancœur. Domestique au service des ultrariches, elle a connu la vie de château et nous dévoile l’envers d’un décor pas toujours reluisant…
Elle raconte son quotidien dans son livre Bienvenue chez les riches.

Drame, Folie, Histoire, Polar

Le lion de Némée

de José Herbert
Broché – 12 mars 2024
Éditeur : Les Éditions Nord Avril

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Le lion de Némée, artiste de cabaret, est-il l’auteur des pendaisons de cadavres à des « arbres à loques » situés sur des lieux de dévotion nordistes, chapelle, oratoire et calvaire ?
La police judiciaire est amenée à s’intéresser à des univers particuliers : celui des archers d’une compagnie de tir à l’arc du Cambrésis ; celui d’un cabaret de travestis ; celui des antiques douze travaux d’Hercule ; enfin celui des guerres de religions au 16e siècle qui opposèrent les protestants vaudois à l’armée catholique de François 1er.
Le massacre de Mérindol, village du Vaucluse, serait-il à l’origine de crimes perpétrés des siècles plus tard à mille kilomètres de distance ?

L’enquête emmène les lecteurs et lectrices à la découverte de lieux insolites en compagnie d’un quarteron de personnages foldingues, truculents et déjantés.

 

• Couv_2024-082_Herbert José - Le lion de Némée

 

Une histoire complètement “déjantée” bien différentes de nos polars habituels !

Nous sommes dans le Nord de la France. La police est complètement perdue. Des cadavres pendus, tués par des flèches, s’accumulent sur des arbres à loques !
Quel est donc le rapport entre un cabaret de travestis, les douze travaux d’Hercule, la Guerre de Religions et ces crimes ?

Heureusement, José Herbert est là pour nous guider !

Après “Les poupées diaboliques” et “Ah ! Mauricette…”, je retrouve l’auteur dans de nouvelles aventures pas banales du tout, et comme dans ses deux autres romans, il est arrivé à me toucher avec un son côté “Vieille France érudite” auquel on est très peu habitué, et c’est bien dommage.
Dès le début du récit, le ton est donné.
Des personnages haut en couleur, complètement barrés (Je ne suis pas arrivé à déterminer qui étaient les pires, entre les femmes et les hommes !), la lecture est efficace et très drôle, malgré une intrigue violente, perdue dans les origines de notre Histoire. José s’amuse avec nous bien sûr, s’amuse avec un langage cru et direct qui sent tellement bon la France. Difficile dans ces cas-là, vous comprendrez de stopper ma lecture sans vouloir à tout prix en savoir à chaque fois davantage. Allez, encore quelques pages…
Bon, je finis mon chapitre et j’arrête !
Plus qu’une seule page, c’est promis…

J’ai beaucoup aimé l’histoire, avec un certain sarcasme, José nous montre sans hésitation les déviances nombreuses de notre passé. La Religion est très présente aussi, et j’ai appris certaines choses qui après vérifications, se sont avérées réelles.
Le “peuple” de tout temps est, et restera dans l’ignorance de se qui ce déroule au-dessus de sa tête. Rarement, ce sont de belles choses, c’est bien dommage… finalement cela ne me surprend même plus !

Merci José pour cette “Histoire” originale, dont parfois, on “sort” du roman. C’est ça… parfois, il faut savoir dire les choses…
Merci aussi à toi Blandine Carron, encore une fois, c’est à toi que je dois la découverte de cette plume, de cet auteur plein de talent et plus encore.

N’hésitez pas à lire ce roman, José Herbert est un auteur qui mérite d’être “découvert” !

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Extraits :

« La vie sexuelle de Jean Broussiez se résumait à quelques situations banales : complexe d’Œdipe à trois ans, manipulation curieuse à onze ans, paluchage rapide vers la quinzaine et, finalement, un unique prénom féminin, Olga. »

« Un chiard de plus, ça emmerdait la mère, ça contrariait des projets, ça privait de liberté, ça braillait en permanence, et ça coûtait un paquet de tunes. Sitôt libérée du cordon qu’elle avait tranché, la mère ne réfléchit pas longtemps. Elle saisit le loupiot graisseux et braillant et le glissa dans le trou des WC à la Turque, devant Jean qui se bouchait les oreilles et écarquillait les yeux, car le nouveau-né hurlait comme s’il avait deviné le triste sort que lui réservait sa génitrice. »

« – Je ne sais pas moi-même où j’ai dormi, Inspecteur.
– Et bien sûr, personne ne vous a vu rejoindre ce quelque part, ni vous y écrouler.
– Les rats peut-être ! Faut enquêter ! Moi, je ne voyais rien ! Que dalle ! J’avais bu deux bouteilles de blanc.
Était-il sincère ? Il se souvenait des gros rats aux yeux brillants dansant la gigue sur ses godillots et rongeant ses lacets, que d’ailleurs il ne nouait guère. »

« Qui avait écrit cette lettre ? Et avec quel objectif ? Une cause peut produire plusieurs effets différents, seule ou associée à d’autres causes, tandis qu’un effet peut de son côté être le résultat de plusieurs événements très différents.
Pas facile ! Les quatre personnes avaient été percées de flèches puis pendues sur des lieux de dévotion catholiques. Cependant Clémentine, la première victime, n’avait pas subi le même sort qu’ensuite les autres. Elle seule est morte par pendaison. Que s’était-il passé ? »

 

José Herbert est né à Aniche en 1944, dans le département du Nord. Il fréquenta l’École Normale de Douai pour devenir ensuite instituteur à Vred, puis Auberchicourt, enfin, à partir de 1975, directeur d’école et secrétaire de mairie à Wambaix, petit village du Cambrésis. Il est maintenant installé à Loos en Gohelle. C’est un amoureux des lettres, passionné d’histoire locale, il aime l’humour loufoque, les situations hors norme, les personnages burlesques.

Il publie aux Editions Atria un premier roman, L’instituteur impertinent, qui raconte avec humour, pittoresque et tendresse, une vie professionnelle exceptionnelle.

Les poupées diaboliques
https://leressentidejeanpaul.com/2022/01/05/les-poupees-diaboliques/

Ah ! Mauricette…
https://leressentidejeanpaul.com/2023/06/02/ah-mauricette/

Émotion, Drame, Folie, Polar, Thriller psychologique

Le berceau du Talion

de Sébastien Jullian
Broché – 6 septembre 2019
Éditeur : Auto-édition

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Lorsqu’un mail provenant du ministère de l’Intérieur est envoyé dans les bureaux de la police de Grenoble, le trouble est semé. Il décrit l’endroit où gît le corps d’un célèbre avocat, Eddie Durand, assassiné dans des circonstances effroyables.
Au même moment, dans un petit village de Haute-Savoie, un suicide étrange éveille la curiosité des forces de l’ordre…
À priori, ces affaires n’ont rien en commun. Mais un détail fait ressurgir un nom, celui de Valentin Monge. Le commissaire Sirus et ses hommes doivent replonger dans une sordide affaire classée de harcèlement, viol et suicide.
L’ombre d’une vengeance semble désormais planer sur les enquêteurs. Mais tout va trop vite, et paraît incontrôlable.
Il n’y a plus de hasard.
Ce n’est pas un jeu. C’est une démonstration.

 

• Couv_2024-081_Jullian Sébastien - Le berceau du Talion

 

Plus qu’un coup de cœur, Le berceau du Talion est un véritable coup de poing dans la figure !!!

Mais pourquoi, ne suis-je pas surpris…
Avec On l’emportera dans la tombe, Sébastien avait déjà marqué mon esprit et je me demandais ce qu’il nous réserverait par la suite…
Puis, j’ai lu Dualité. Comment vous dire ? Un récit qui sort des “rails”, qui m’a glacé le sang pages après pages. J’étais complètement figé en fin de lecture. Je me suis même demandé si l’auteur n’était pas un peu “fou” !

Avec Le berceau du Talion, Sébastien confirme son talent et va même au-delà. Mais d’où vient-il ? Où va-t-il chercher tout ça ?
Une chose est sûre Sébastien…
Ne change rien, je suis devenu addict, et je ne voudrais surtout pas tomber en manque !

Valentin est “le” souffre-douleur dans son lycée. Son style gothique, ses goûts différents, son besoin d’être seul depuis qu’il est enfant, ont malheureusement fait de lui un être à part que personne ne comprend, pas même les adultes qui gravitent autour de lui.
Dès lors, il décide de tenir un journal intime où il notera le calvaire qu’on lui fait subir au quotidien, les humiliations, les crachats, les insultes, les tortures aussi tant physiques que psychologiques. Sa vie est un enfer.
Certaines plaies ne se referment pas, un jour, il baisse les bras. Après avoir subit un viol collectif, il écrit les dernières lignes de son journal et décide de partir pour un monde qu’il espère meilleur, abandonnant son seul ami, son frère Romain, le seul qui partageait son vécu. Lui-même disparaîtra juste après l’enterrement de son frère.

14 ans plus tard, l’avocat qui avait défendu, ceux qui s’en étaient pris à Valentin est retrouvé mort, avec un étrange message à ses pieds. Une enquête, qui va remuer “la boue”, est ouverte. Les morts vont se multiplier.
Et très vite, la police établira que Valentin est le lien entre tous ces décès.
Gilles Rousset et sa nouvelle recrue, Marion qui va devoir faire ses preuves très vite, se retrouvent au centre d’une enquête aux multiples rebondissements, où quelqu’un se joue des lois, de la police, de la justice… Pour cette personne, une seule chose est importante.
La vengeance !

Un excellent thriller, où le mal ne se trouve pas là où on le croit.
Œil pour œil, dent pour dent. Seule la justice est importante…

Bravo Sébastien, j’en perds mes mots !
Merci Blandine Caron, encore une fois, tu ouvres mon univers littéraire, et avec la plume sombre et efficace de Sébastien Jullian, on tient un bijou qui risque de faire parler de lui très vite !

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Extraits :

« La vérité ne meurt pas, elle nourrit la colère.
Valentin referme la dernière page de son journal intime en ce matin glacial du 10 décembre 2004. Il a choisi sa plus belle plume pour écrire les derniers mots. Celle que son parrain lui a offerte pour ses seize ans à son entrée au lycée. Sa main est tremblante, son rythme cardiaque s’accélère. Il se demande si le moment doit durer ou non, s’il faut lui donner un sens. Non, ça ne changera rien. Les secrets de sa douleur sont là, enfouis entre les pages. »

« Crachats, insultes, violences physiques sont le quotidien d’un véritable enfer. Il ne se déplace plus dans l’établissement pour éviter les croche-pieds, tirages de cheveux, jets d’objets en tout genre. Même les plus jeunes en font leur souffre-douleur. Il raconte avec une écriture discontinue cette fois où « un camarade lui urine dans le dos dans les vestiaires du cours d’EPS. »

« Chaque individu est confronté un jour à cette étrange sensation. Ce moment où la réalité flirte avec l’irréel et vous plonge dans le doute. Après un mauvais rêve, ou peut-être votre pire cauchemar ?
Deux possibilités s’offrent à vous : soit peu à peu vous vous rendez compte que rien de tout ça n’est arrivé, et le soulagement vient chasser la peur. Soit vos rêves n’étaient qu’illusions, et le retour à la vie n’en est que plus terrible. »

« Elle est étendue au sol, patauge dans sa propre pisse. Une odeur infecte assaille ses narines. Son corps commence à rendre les armes. Les mains liées au-dessus de la tête, on dirait une crucifiée au milieu d’une arène romaine. Les liens ont entaillé ses poignets jusqu’au sang, la peau est meurtrie d’ecchymoses. »

 

Informaticien de métier, entraineur de football et père de deux enfants, j’ai pris le gout de la lecture depuis 2016. Les trajets en train, la sieste des enfants, les insomnies nocturnes, sont autant de moments qui m’ont également permis de m’adonner à une nouvelle passion : l’écriture de thrillers.

J’aime qu’un roman ne dévoile jamais tous ses secrets et laisse une part d’interprétation au lecteur. Un bon livre est un livre qui joue avec nos nerfs…

On l’emportera dans la tombe
https://leressentidejeanpaul.com/2023/08/16/on-lemportera-dans-la-tombe/

Dualité
https://leressentidejeanpaul.com/2023/09/15/dualite/