Émotion, Philosophique, Poésie

Billets de contrebande (Inédits)

de Alain Cadéo
Broché – mars 2024
Éditions : Éditions La Trace

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Un Livre qui ne se résume pas !
Un Livre intemporel autour de la la passion des mots.
Un livre de chevet tel un compagnon fidèle…
Ode à la littérature et aux humbles écrivains…

 

• Couv_2024-017_Cadéo Alain - Billets de Contrebande

 

J’ai commencé à lire ce livre il y a quelques semaines déjà et assez vite, je me suis perdu.

Ayant lu d’autres romans, qui m’avaient tous plu, d’Alain Cadéo, je ne comprenais pas. Je reconnaissais bien sa passion pour les mots, mais je restais égaré…

J’ai attendu quelques jours, l’ai repris et l’ai compris.
J’avais abordé Billets de contrebande comme un simple roman, et j’avais fait fausse route !

Billets de contrebande, comme son nom l’indique est composé de billets, suite de pensées, petites notes plus ou moins longues écrites par Alain, aux aléas du temps, des envies et de ses humeurs. Ils sont tous dissociés les uns des autres… mais vont délibérément dans la même direction, celle qui nous remet en question, qui nous fait réfléchir et nous fait du bien !

Je les ai alors lus différemment, à un autre rythme, embarqué enfin dans les pas de l’auteur. Un, le matin au réveil, un autre, un peu plus tard, le suivant, entre deux rendez-vous, et ainsi de suite jusqu’au coucher. Là, seulement j’ai pu retrouver la magie et le “pétillant” lyrique d’Alain, son don redevenu alors évident pour la littérature.

Chaque billet vous emportera partout, là où vous ne vous y attendrez pas !
Comme une aventure fantastique à travers les idées et les mots, tel un bateau navigant vers le grand large…
Un voyage vers les rêves sans aucun doute, tantôt poétique, tantôt philosophique. Un voyage qui invite à l’évasion littéraire…

Mais attention, ces billets ne se donneront pas au premier venu…
Une œuvre écrite par un “amoureux des mots”, pour “amoureux des mots” !

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Extraits :
« Commence toujours par une phrase telle, que toutes celles qui suivront voudront lui ressembler. Redoute plus que tout le remplissage, fignolage sans âme qui au fil des pages te perdra dans un dédale artificiel tout juste bon à créer l’illusion. »

« Je redécouvre ces cahiers oubliés, pages blanches puisque je n’écris plus depuis un an que par machine électronique interposée. J’ai bien envie pourtant de retrouver le bureau de noyer, légèrement ployé en son milieu par le poids de studieuses années. Oui, j’ai bien envie de retrouver stylos à plume, encre, papiers craquants, l’épaisse planche de cyprès me servant d’écritoire, ma Remington portative aux airs noirs de scarabée, ses ailes dorées, avec ses pattes cliquetantes, sa sonnerie de fin de page… »

« Celui qui écrit peint ou compose est parfaitement seul. Nul ne peut imaginer toutes les vies, les ombres qui pourtant l’accompagnent.
C’est dans un bruissement d’âmes errantes qu’il récolte les fruits de cette étrange colonie glissant autour de lui. »

« Apprendre à faire ce que l’on n’a jamais fait. Apprendre à dire ce que l’on n’a jamais dit. Apprendre à voir ce que l’on n’a jamais vu. Apprendre. Mot le plus beau, le plus vif, le plus sage, nous incitant à découvrir l’immensité de nos lacunes. Nous exhortant sans cesse à aller plus avant vers un but impossible à atteindre. Car c’est là que réside la beauté d’une quête : chercher, tout en sachant qu’on ne trouvera pas. »

« S’il me restait trois grammes, six volts d’intensité, je me ferais un beau sentier de lettres inventées me conduisant tout droit vers mon éternité. Le Paradis ressemble à ce que l’on en fait. Et la réalité n’est que l’enfer des imbéciles. »

 

Alain Cadéo est l’auteur de nombreux ouvrages (nouvelles, romans, textes, pièces de théâtre), dont « Stanislas » (1983), premier prix Marcel Pagnol 1983 ou encore Macadam Epitaphe (1986), Plume d’Or Antibes et Prix Gilbert Dupé.

Il est avant tout un passionné des autres, des humbles , ceux qui lisent les mots, les portent et les défendent… Ses textes sont toujours exigeants, en perpétuelle recherche de chemins différents, à l’image de l’homme, singulier, sincère et altruiste, mais aussi inclassable, comme sa littérature.

Après avoir été notamment publié par Mercure de France, il est depuis 2018 publié par les Éditions La Trace.

Il vit à Évenos, en Provence.

Sa bibliographie complète est la suivante :

– Les Voix de Brume (1982, nouvelles)
– Stanislas (1983, roman)
– La Corne de Dieu (1983, roman)
– L’Océan vertical (1983, roman)
– Le Mangeur de Peur (1984, roman)
– Macadam Epitaphe (1986, texte)
– Le Ciel au ventre (1993, texte)
– Les Anges disparaissent (1998, roman)
– Fin (1999, texte)
– Et votre éternité sera la somme de vos rêves (2008, roman)
– L’Ombre d’un doute (2008, théâtre)
– Les Réveillés de l’ombre (2013, théâtre)
– Zoé (2013, roman)
– Chaque seconde est un murmure (2016, roman)
– Des Mots de contrebande (Aux inconnus qui comme moi…) (2018, texte)
– Comme un enfant qui joue tout seul (2019, roman)
– Mayacumbra (2019, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/02/26/mayacumbra/
– Lettres en Vie (2020, texte illustré)
– Confessions (ou les spams d’une âme en peine) (2021, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2021/06/03/confessions-ou-les-spams-dune-ame-en-peine/
– Arsenic et Eczéma (2022, théâtre)
https://leressentidejeanpaul.com/2022/05/06/arsenic-et-eczema/
– L’Homme qui veille dans la pierre (2022, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/08/lhomme-qui-veille-dans-la-pierre/
– M (2023, roman)
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/08/m/

Adolescence, Émotion, Cercle littéraire, Philosophique, Roman

Tempo

de Martin Dumont
Broché – 3 janvier 20248
Éditions : Les Avrils

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À trente ans, la vie de Félix, c’est Belleville, sa compagne et leur bébé. C’est, le soir, jouer de la guitare dans des bars avec l’espoir tenace de voir sa carrière solo démarrer. Car la gloire, Félix l’a déjà frôlée. Tous les quatre, ils avaient le talent, l’audace, l’osmose. Il y avait la fièvre, l’excitation et l’insouciance. Leur groupe a décollé, puis tout s’est effondré. Alors, arrivé en ce point précis où l’existence l’exige, Félix doit faire un choix : poursuivre encore le rêve ou changer de regard sur sa réalité.

 

• Couv_2024-015_Dumont Martin - Tempo

 

Avec Tempo, Martin Dumont nous propose un récit tout en douceur, avec une double temporalité.

– Félix est un jeune père de famille qui essaie de percer dans la musique sans vraiment y parvenir. Marié à Anna, infirmière et papa d’un petit garçon de deux mois, ils ont du mal à joindre les deux bouts, dès lors, leur vie se complique doucement…
– Félix vit les moments d’une gloire passée, alors il avait un groupe avec des amis lorsqu’ils étaient adolescents. Un groupe qui avait connu des moments de gloire, avec un album et de nombreux concerts.

Livre autobiographique ?

Martin nous fait vivre la vie de Félix, musicien dans l’âme, de la création de son groupe à leur zénith, puis malheureusement à leur déchéance. Il refuse d’abandonner et croit toujours en ses rêves et se produisant dans des bars où désormais personne ne l’écoute. Félix est attachant, un peu égoïste ? Peut-être. Il porte des blessures, qui seraient sûrement les nôtres si nous avions eu le même vécu. L’auteur nous montre combien nos rêves de jeunesse, une fois dans la vie réelle, sont difficiles à réaliser. Mais ce sont ces moments difficiles qui finalement nous construisent et nous permettent d’affronter le quotidien d’une vie.

J’ai beaucoup aimé l’émotion se dégageant de ce récit plein de nostalgie, mais rempli d’espoir. Rapidement, je me suis identifié à Félix, sachant qu’il est plus facile de vivre dans le passé que de tourner la page et d’affronter une dure réalité. Je n’ai pu m’empêcher de me demander ce qu’il me restait de mes rêves d’enfant…
Sûrement l’une des raisons pour laquelle ce roman m’a autant touché.
La prose de Martin pourrait paraître simple et sobre, mais au contraire, je trouve qu’il trouve un bon équilibre entre une certaine la pudeur et un éventail de sentiments très expressifs, mais toujours avec beaucoup de délicatesse.

Un beau moment de lecture…

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Merci beaucoup Martin, pour cette belle soirée au Château de l’Hermitage.
J’avais un peu “entrevu” l’auteur entre les lignes, durant toute ma lecture.
Hier soir je t’ai découvert, Homme, chanteur et musicien…

À très bientôt, je l’espère !

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Extraits :

« Il n’y a pas d’applaudissements. Les conversations reprennent, je bois une gorgée de bière avant de me réaccorder. J’égraine doucement les cordes. De haut en bas, des graves jusqu’aux aiguës. Les notes s’élèvent et flottent au-dessus de la salle. À mes pieds, la diode de l’accordeur clignote. Je tourne à peine les mécaniques. Un quart de ton, pas plus. Des réglages fins pour parfaire l’équilibre. »

« Le jour où j’ai rencontré Louis, il s’est cassé la gueule. C’était un matin de septembre, on entrait en seconde. Je venais de déménager et je ne connaissais personne. Après une enfance en Savoie, le jeu des mutations avait envoyé mes parents profs poursuivre leur carrière à Paris. En pénétrant dans le lycée, j’ai maudit l’Éducation nationale, mon père, ma mère et plus ou moins la Terre entière. J’ai rejoint la petite foule massée devant le tableau. Je me suis dressé sur la pointe des pieds. Il y avait une dizaine de classes et des centaines de noms. Il m’a fallu un bon moment avant de dénicher le mien. »

« Je reviens à mon fils. Blotti sous sa couverture, il dort profondément. Il change tellement vite. Ses cheveux ont poussé, ses sourires sont plus francs et il s’est épaissi. Il n’a plus rien du nouveau-né que j’ai soulevé en tremblant à la maternité. La première fois que je l’ai vu, je crois qu’il m’a fait peur. J’ai eu le sentiment que je ne serais jamais à la hauteur. Quand la sage-femme l’a placé contre moi, j’ai eu un mouvement de recul. Ça n’avait rien de l’évidence que j’avais imaginée. Anna a souri quand je lui en ai parlé quelques semaines plus tard. Elle m’a dit de ne pas m’en faire, qu’elle avait ressenti la même chose. Elle avait culpabilisé avant de se rendre compte qu’elle aimait son fils chaque jour un peu plus. »

« J’aime à penser que cette chanson leur plaît. Elle parle des amours d’un soir qui marquent pour une vie entière, des regards à la dérobée qui s’impriment trop profondément. Du goût au bord des lèvres qu’on n’oubliera jamais et des fantômes qui dansent au fond des souvenirs. Je joue sans m’arrêter, surtout sans réfléchir. Le bruit autour n’existe plus. Ou bien, il m’accompagne. Oui, c’est ça. Moi qui n’ai plus de groupe, plus un seul musicien, j’ai la clameur des bars. Le brouhaha des salles indifférentes. Les rires, les cris et les anniversaires. Le son des retrouvailles et des joies éphémères, le tintement des verres qui trinquent au bonheur de l’instant. J’ai le fracas de la vie qui s’efforce d’être heureuse. »

 

Martin Dumont est né en 1988, il est ingénieur pour l’éolien en mer et vit à Nantes.

Après Le Chien de Schrödinger et Tant qu’il reste des îles (Prix France bleu / Page des libraires, sélections Prix des libraires, Prix Relay), il revient avec Tempo ; roman du passage à l’âge adulte, dans lequel il confirme son talent ; celui de sonder avec pudeur et délicatesse le cœur des hommes.

Amour, Philosophique, Poésie, Roman

Les Gens sont beaux

de Baptiste Beaulieu, illustration de Qin Leng
Relié – Illustré, 13 octobre 2022
Éditions : Les Arènes

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Découvrez une ode à la beauté et à l’acceptation de soi à travers le premier album jeunesse du médecin et écrivain Baptiste Beaulieu, numéro un des ventes jeunesse en décembre 2022.

« Je vais te confier un secret : un être humain, c’est une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

Papou est médecin généraliste à la retraite. Un beau matin, il raconte à son petit-fils pourquoi les gens sont beaux. Pour Papou, c’est important de le répéter : le corps humain n’a pas vocation à être façonnée par la société, il n’a pas de modèle parfait. Derrière les imperfections se cachent toujours des histoires ou des traces de vie.

 

• Couv_2024-16_Beaulieu Baptiste - Les gens sont beaux

 

Voilà un beau livre, magnifiquement écrit et illustré, que je m’empresserai de lire à mon petit-fils dès qu’il sera en âge.

Un superbe support pour parler de nos différences, des blessures et des cicatrices qu’elles nous laissent.
Cette histoire pour tous, est à lire absolument. J’ai ouvert le livre, dès la première page, j’ai été emporté, ému même. C’est tendre, émouvant, ça sonne juste et a parlé très vite à l’enfant à l’intérieur de moi.

J’aurais aimé que l’album soit plus long afin de continuer à voyager à travers le texte et les très belles illustrations de Qin Leng.

Chacun d’entre nous porte une histoire et on l’oublie souvent. Le jugement est plus facile que de s’intéresser aux gens qui nous entourent. Baptiste nous tend sa main, nous invite, avec bienveillance et respect de l’autre, à écouter et à regarder les gens, à les voir tels qu’ils sont et non tels qu’ils paraissent être.

Un livre magnifique comme un pansement sur notre société qui s’est perdue au cours du temps…
Un livre, comme une très belle leçon de philosophie !

Baptiste Beaulieu et l’illustrateur Qin Leng ont reçu Le Prix Landerneau Album Jeunesse pour « Les Gens sont beaux ».

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Extraits :

« J’en ai vu tellement des Maryline au cours de ma carrière. Elles finissent toujours par aller mieux un jour.
Je vais te confier un secret : Un être humain, c’est comme une histoire. Et quand tu connais cette histoire, ça change tout. »

« Elle s’appelle Rebecca, m’a dit Papou. Des garçons l’ont embêtée quand elle était jeune. Alors elle s’est mise à manger pour mettre plusieurs épaisseurs entre elle et eux, pour les tenir à distance. Je te dis ça, mais elle aurait pu être grosse sans raison. Ça ne justifie pas qu’on se moque de son poids. Gros ou maigre, tout le monde est beau.
Tout le monde. La beauté est partout chez les gens. »

« Et toutes les histoires peuvent se finir bien : il faut du temps, de l’amour, et se poser UNE question.
Laquelle ?
Ce qui est arrivé est arrivé, c’est bon ou mauvais, mais c’est arrivé, on ne peut rien changer au passé.
Alors, qu’est-ce que j’en fais MAINTENANT ? »

 

Baptiste Beaulieu exerce la médecine générale dans un cabinet de groupe en périphérie de Toulouse, romancier à succès et poète. Il a débuté en lançant son blog Alors voilà en 2012, qui attire 8 millions de lecteurs. Il y raconte avec humour, ironie et humanité son quotidien de médecin, celui de ses collègues aux urgences et plus généralement les relations entre les soignants et les soignés. Depuis septembre 2018, il tient une chronique chaque lundi dans l’émission Grand bien vous fasse ! sur France Inter.
Les Gens sont beaux est son premier album jeunesse.

“Depuis la sortie de mon livre, je reçois chaque jour des témoignages de lectrices et de lecteurs. Des parents me racontent que le regard de leur enfant sur son corps a changé. Une mère m’écrit que sa fille ne voit plus de la même manière les cicatrices liées à sa maladie. Un lecteur repense à celui qu’il était enfant et au courage dont il a fait preuve pour s’aimer au-delà du regard des autres. Je vous lis. Je vous vois. Et chaque fois, je me dis qu’être humain, vivre, aimer, pleurer, espérer, ressentir…quoi qu’on en dise, c’est être héroïque.”

Toutes les histoires d’amour du monde
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/29/toutes-les-histoires-damour-du-monde/

Anticipation, Émotion, Drame, Dystopie, Fantastique, Philosophique, Poésie, Roman

FREESIA

Évolution
de Angeline Monceaux
Broché – 26 janvier 2018
Éditions : Auto-édition

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Le journal d’Aléna retrace son voyage, en compagnie des derniers rescapés terriens. Des surprises les attendent sur la route des étoiles. Découvrez leurs joies, leurs peines, leurs peurs, à la recherche d’un monde meilleur. Terre, 2067. La Terre autrefois si majestueuse est devenue une planète hostile. L’homme dans son évolution est devenu cupide, avide de pouvoir et de richesses. Il pollua les rivières, l’air, embrasa les forêts, pilla la terre. L’équilibre parfait, délicat, parfois cruel de la faune et de la flore fut brisé. Les épidémies, la famine, et les cataclysmes détruisirent tout sur leur passage. Existe-t-il dans l’univers, une planète épargnée d’une même beauté ? Ce roman est utopique, ce n’est pas un roman d’horreur, il est sentimental. Sans prétention, pour vous apporter un moment d’évasion.

 

• Couv_2024-011_Monceaux Angeline - Freesia

 

2067. La terre est en train de mourir à force de maltraitance.
Les humains n’ont plus le choix, leurs survit en dépend, ils doivent coloniser, très vite, de nouvelles planètes dans d’autres galaxies qui puissent les accueillir. Seront-ils capables de recommencer depuis le début sans retomber dans les travers qui les ont conduits à leur perte ?

Un roman très agréable et bien mené, bien trop court à mon goût. J’aurais aimé partager encore un peu la vie incroyable de ces rescapés sur cette nouvelle planète, avoir plus de détails sur le climat, sur d’autres animaux peuplant cette planète aux couleurs incroyables…

Au cours de ma lecture, je me suis évadé quelques heures dans un monde différent, agréable et très coloré, mais le récit contient aussi des passages difficiles et violents. Les chapitres courts s’enchaînent à toute vitesse. Nous sommes entre le roman fantastique et le conte parfois, j’ai trouvé. Avec quelques moments très forts et merveilleux, plein de poésie qui m’ont vraiment ému… Quand la maman Giphan retrouve Aléna, je n’ai pu retenir une larme.

Certains lecteurs penseront sûrement, “roman facile” voire “utopiste” !
J’y ai vu, moi, une belle histoire qui pourrait s’adresser à de jeunes adolescents aimant le fantastique. Le récit est pertinent, actuel et nous permet de nous poser pas mal de questions sur le devenir de l’humanité, sur l’entraide et le partage !

Merci Angeline, pour ce beau moment de lecture que je conseille vivement…

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Extraits :

« Terre, année 2067.
La soif de pouvoir et d’argent avait finalement détruit notre belle planète bleue. La combustion du charbon, du pétrole et du gaz, l’utilisation excessive de nos ressources naturelles, leur pillage ainsi que la déforestation avaient accéléré inexorablement le réchauffement climatique.
La fonte des glaciers entraînait l’élévation du niveau des océans. Nous vivions constamment dans la peur que les prochaines inondations ou tornades soient pour nous les dernières.
Depuis vingt ans, les pouvoirs en place avaient constitué un programme de survie afin de sauvegarder la race humaine, animale et certains végétaux. La France, la Suisse et l’Allemagne avaient combiné leurs ressources pour sauver notre civilisation d’une extinction inévitable. »

« Une écharpe en coton qui avait appartenu à mon frère et un médaillon en argent qui symbolisait l’arbre de Vie, issu d’une légende que ma grand-mère aimait à me raconter. Il était dit que très loin de la Terre, à des milliers d’années-lumière, naquit une planète. À son épicentre y poussait un arbre. Chaque nouvelle branche donnait vie à une plante, une fleur, un animal, une rivière, etc. Ses racines agençaient et façonnaient le sol en vallée, montagne, bord de mer et ainsi de suite. »

« Mes yeux s’égarèrent sur la beauté de cette nature. Je souhaitai, du fond du cœur, que si notre race survivait sur cette planète, qu’elle n’oubliât jamais comment la nôtre avait disparu et ne commettrait pas l’erreur de vouloir l’industrialiser. Nous nous devions de respecter notre nouvelle terre d’accueil. »

 

Angeline Monceaux est née dans les Hauts de France.
Après avoir vécu pendant plus de vingt ans au Danemark, elle est de retour dans son pays natal.
Elle décide de s’investir à temps complet dans l’écriture de ses romans.

De nombreux voyages en Europe et aux États-Unis l’inspirent et nourrissent son imagination.
Elle vous propose de vous évader avec de la romance contemporaine, romance de Science-Fiction, romance Fantasy et bien d’autres genres.

Suivez-la sur les réseaux sociaux et sur sa page Amazon pour connaître les sorties de ses nouvelles histoires.
https://www.amazon.fr/stores/Angeline-Monceaux/author/B071GRWRNJ?ref=ap_rdr&isDramIntegrated=true&shoppingPortalEnabled=true

Amour, Philosophique, Poésie

Bulles de bien-être

de Corinne Falbet-Desmoulin
Broché – 3 septembre 2023
Éditions : BOOKS ON DEMAND

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À travers ces courts poèmes dont chaque mot est choisi avec soin, laissez-vous porter par la douceur, la beauté, la joie et la sensibilité d’une pause ressourçante, si précieuse dans notre monde d’aujourd’hui. 50 haïkus, dont 30 délicatement illustrés, pour distiller en vous une profonde sensation de bien-être.

 

2024-001_Falbet-Desmoulin - Bulles de bien-être

 

Je voulais commencer 2024 par un livre différent. Un livre qui pourrait vous donner envie de découvrir une auteure et amie, ou tout simplement découvrir les Haïkus.

Très honnêtement même pour moi cela a été une lecture nouvelle, car même s’il m’était déjà arrivé d’en lire, c’est la première fois que j’en lisais un ouvrage complet. Tout naturellement, j’ai adopté un mode de lecture très différent de celui dont je me sers. Je me suis mis au bout de quelques pages à lire à haute voix. Alors je me suis arrêté, et j’ai repris depuis le début de la même façon. Les gens ont dû me regarder d’une drôle de façon, mais qu’importe…

J’ai la grande chance de connaître Corinne, d’avoir lu la plupart de ses romans, et d’avoir aussi participé à certaines de ses couvertures… “Bulles de bien-être”, a été une sorte de chalenge pour moi, à un moment où l’on se croyait bloqué. Finalement, la couverture a trouvé sa voie et c’était tout le bonheur que je lui souhaitais…

Un recueil plein de poésie pour les yeux, en effet de nombreuses photos choisies avec soin “colorent” des textes ayant beaucoup de douceur, mais aussi plein de poésie le cœur bien sûr à la fin de chaque haïku. J’ai préféré faire durer ma lecture sur plusieurs jours pour en profiter pleinement, mais rien ne vous empêchera de faire le voyage d’une seule traite.

Un livre que je ne peux que vous recommander en ces périodes compliquées, il a été une source d’apaisement, m’obligeant à prendre mon temps, pour apprécier la beauté présente partout qui entoure mon quotidien. “Bulles de bien-être” restera quelque temps sur ma table de chevet afin de pouvoir à chaque envie, replonger dans ses petits instants bonheurs…

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Extraits :
« Splendeur automnale
Rouge orange et mordoré
Mes yeux éblouis »

« Les feuilles d’or s’envolent
Légères. Se posent sur la rivière
Papillons de lumière »

« Un océan d’amour
Dans le regard de mon chien
Mon cœur chaviré »

« Exquise grâce féline
Venue combler ma solitude
Mon chat, mon compagnon »

 

Corinne Falbet-Desmoulin vit à Léognan, une ville au milieu des vignes près de Bordeaux. Le goût des mots l’accompagne depuis l’enfance. Ancienne institutrice, elle consacre désormais son temps libre à l’écriture.
Avec son premier roman À l’encre du cœur, elle a obtenu le Coup de cœur du Jury du Prix Femme Actuelle Développement Personnel 2022.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/03/19/a-lencre-du-coeur/
Le deuxième Un seul être nous manque a été sélectionné pour le Prix du Suspense Psychologique 2022. Tout au bout des silences est son troisième roman.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/24/tout-au-bout-des-silences/
Auparavant, ses nouvelles et ses poèmes ont remporté 12 Prix littéraires.

Oser l’espoir
https://leressentidejeanpaul.com/2023/11/30/oser-lespoir/

Après Haïkus d’été, Bulles de bien-être est son deuxième recueil de haïkus
Si vous lui demandez ce que son aventure littéraire représente pour elle, elle vous répondra : QUE DU BONHEUR !

Émotion, Philosophique

Le parfum des fleurs la nuit

de Leïla Slimani
Poche – 14 avril 2022
Éditions : Folio

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“Écrire, c’est jouer avec le silence, c’est dire, de manière détournée, des secrets indicibles dans la vie réelle”. Comme un écrivain qui pense que “toute audace véritable vient de l’intérieur”, Leïla Slimani préfère la solitude à la distraction. Pourquoi alors accepter cette proposition d’une nuit blanche à la Pointe de la Douane, à Venise, dans les collections d’art de la Fondation Pinault, qui ne lui parlent guère ? Autour de cette “impossibilité” d’un livre, avec un art subtil de digresser dans la nuit vénitienne, Leïla Slimani nous parle d’elle, de l’enfermement, du mouvement, du voyage, de l’intimité, de l’identité, de l’entre-deux, entre Orient et Occident, où elle navigue et chaloupe, comme Venise à la Pointe de la Douane.

 

• Couv_2023-117_Slimani Leïla - Le parfum des fleurs la nuit

 

Je ne connais pas l’âge de Leïla Slimani, mais à la lecture de ce “petit roman” on pourrait croire qu’il a été écrit par une personne beaucoup plus âgée, ou alors, Leïla a déjà vécu de nombreuses vies…

“Petit” par son nombre de pages, Le parfum des fleurs la nuit est un très grand livre, érudit, poétique, beau et mélancolique. Dès le début de ma lecture, c’est comme si le temps s’était arrêté ! En quelques pages Leïla a abordé tellement de sujets différents et intelligents qu’il a fallu que je m’attarde sur certains passages. Non pas parce que je ne les avais pas compris, mais ils étaient tellement fondé, et tellement juste que j’ai vraiment pris du plaisir à ces relectures. Après avoir lu il y a quelques mois Chanson douce, je savais que j’allais très vite lire d’autres romans de cette auteure. Elle confirme ici mon premier Ressenti. Cette lecture m’a donné l’impression d’avoir pris une très grande inspiration. Et…

J’ai voyagé, de Rabat à Paris, puis de Paris à Venise où se roule le récit, mais c’est surtout dans l’esprit de Leïla que j’ai voyagé. Leïla se dévoile, se raconte, les doutes sur son métier, son pays, sa langue maternelle, toutes les difficultés à définir son identité, son père, sa mère, sa religion aussi. C’est très émouvant, tout sonne tellement juste, tellement vrai. Je pense que ce n’est pas pour rien qu’à 30 ans à peine, elle ait déjà reçue le Prix Goncourt.
Je vais continuer à la lire, j’aimerais beaucoup la rencontrer, pouvoir discuter avec elle voir si le temps s’arrête de nouveau…

“Le parfum des fleurs la nuit”, c’est la réminiscence de tout les souvenirs enfouis, c’est la mémoire olfactive du passé qui se réveille. Le sien, mais aussi le nôtre…

Merci Leïla, pour ta plume élégante et magnifique qui telle une douce symphonie m’a accompagnée pendant quelques heures, bien trop courtes à mon goût.
Coup de cœur pour Leïla, que je recommande vivement !

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Extraits :

« Si je n’avais rien à raconter sur l’art contemporain, qu’allais-je bien pouvoir dire sur Venise ? Il n’y a rien de plus effrayant, pour un écrivain, que ces sujets sur lesquels il semble que tout a déjà été dit. »

« En trente ans, la population de Venise a été réduite de moitié. Les appartements, ici, sont mis en location pour les voyageurs de passage. Ils sont vingt-huit millions chaque année. Les Vénitiens, eux, sont comme des Indiens dans une réserve, derniers témoins d’un monde en train de mourir sous leurs yeux. »

« Dans quel piège suis-je encore allée me fourrer ? Pourquoi ai-je accepté d’écrire ce texte alors que je suis intimement convaincue que l’écriture doit répondre à une nécessité, à une obsession intime, à une urgence intérieure ? D’ailleurs, quand les journalistes me demandent pourquoi j’ai choisi tel sujet pour mon roman, je me trouve toujours en peine de répondre. J’invente quelque chose, un mensonge crédible. Si je leur disais que ce sont nos sujets qui nous choisissent, et pas l’inverse, ils me prendraient sans doute pour une snob ou une folle. La vérité, c’est que les romans s’imposent à vous, ils vous dévorent. »

« Je n’ai pas peur de la mort. La mort n’est rien d’autre qu’une solitude aboutie, entière, absolue. C’est la fin des conflits et des malentendus. C’est le retour, aussi, à la vérité des choses, au dénuement. Ce que je crains, c’est la résistance du corps. La déchéance. La douleur qui ronge les chairs. »

« L’eau, la neige, le vent ne tiennent pas au creux de la main. Aussi fort qu’on veuille les saisir, ils restent rétifs à notre volonté de les emprisonner. C’est assez semblable à l’expérience que fait tout écrivain lorsqu’il commence un roman. Au fur et à mesure qu’il avance, un monde se crée, mais l’essentiel demeure inaccessible comme si en écrivant, on renonçait en même temps, chaque fois, à ce que l’on voulait écrire. L’écriture est l’expérience d’un continuel échec, d’une frustration indépassable, d’une impossibilité. Et pourtant, on continue. Et on écrit. “Garder courage, en sachant au préalable qu’on sera vaincu et aller au combat : c’est ça la littérature”, disait l’écrivain chilien Roberto Bolaño. »

 

 

Leïla Slimani, née le 3 octobre 1981 à Rabat au Maroc, d’une mère franco-algérienne et d’un père marocain, est une journaliste et écrivain franco-marocaine.

Élève du lycée français de Rabat, Leïla Slimani grandit dans une famille d’expression française. Son père, Othman Slimani, est banquier ; sa mère est médecin ORL, mi-alsacienne, mi-algérienne. En 1999, elle vient à Paris pour ses études où elle est diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris. Elle s’essaie au métier de comédienne (Cours Florent), puis décide de compléter ses études à ESCP Europe pour se former aux médias. À cette occasion, elle rencontre Christophe Barbier, alors parrain de sa promotion, qui lui propose un stage à L’Express. Finalement, elle est engagée au magazine Jeune Afrique en 2008 et y traite des sujets touchant à l’Afrique du Nord.

En 2014, elle publie son premier roman aux éditions Gallimard, Dans le jardin de l’ogre. Le sujet (l’addiction sexuelle féminine) et l’écriture sont remarqués par la critique et l’ouvrage est sélectionné pour le prix de Flore 2014.

Son deuxième roman, Chanson douce, obtient le prix Goncourt 2016.
https://leressentidejeanpaul.com/2022/09/02/chanson-douce/

Amour, Émotion, Cercle littéraire, Drame, Philosophique, Roman

Des lendemains qui chantent

de Alexia Stresi
Broché – 1 février 2023
Éditions : Flammarion

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Paris, 1935 Lors de la première du Rigoletto de Verdi à l’Opéra-Comique, un jeune ténor défraie la chronique en volant la vedette au rôle-titre. Le nom de ce prodige ? Elio Leone. Né en Italie à l’orée de la Première Guerre mondiale, orphelin parmi tant d’autres, rien ne le prédestinait à enflflammer un jour le Tout-Paris. Rien ? Si, sa voix. Une voix en or, comme il en existe peut-être trois ou quatre par siècle. Cette histoire serait très belle, mais un peu trop simple. L’homme a des failles. D’ailleurs, est-ce vraiment de succès qu’il rêvait ? En mettant en scène avec une générosité folle et une grande puissance romanesque d’inoubliables personnages, Alexia Stresi nous raconte que ce sont les rencontres et la manière dont on les honore qui font que nos lendemains chantent et qu’on sauve sa vie.

 

• Couv_2023-108_Stresi Alexia - Des lendemains qui chantent

 

J’ai commencé ma lecture un matin.
Je ne sais pas comment dire… C’est merveilleux !
Tout ce que j’aime. La musique, la gentillesse, l’amour au sens très large du mot… J’ai eu quelques montées de larmes. En rentrant de mon travail le soir même, j’ai loupé ma station !
Rentré chez moi, je n’avais qu’une hâte, m’asseoir sur mon fauteuil et retourner auprès d’Elio, en profitant des airs proposés durant ma lecture, qui figurent tous ou presque dans mes playlist…

Des lendemains qui chantent, tout un programme…
Elio est né, alors que sa mère mourrait. Orphelin, il devient un enfant des rues, alors il n’a pas le choix. Se battre, passer ses journées dehors, à chercher de quoi manger, à éviter les coups, à essayer de comprendre ce qui ne s’explique pas.
Comment a-t-il pu s’en sortir ?
Le destin ? La chance ? Il aura suffi d’une rencontre… celle d’un homme, un pédiatre qui se battait pour tous ces enfants perdus.

Sa vie lui aura réservé bien des surprises… Mais un jour, il découvre le pouvoir de la musique, en particulier les magnifiques compositions de Verdi.
Ce récit raconte l’histoire d’Elio Leone, un ténor à la voix d’or…

Alexia Stresi m’a complètement emporté dans son récit. C’est fort, puissant et si beau à la fois. Un sublime roman où la musique, bien sûr, joue un rôle très important, mais qui met en avant aussi la fidélité, l’amitié, l’amour qui restent des valeurs réelles et éternelles. Elle nous raconte la vie d’Elio à travers le temps, son enfance, son adolescence, puis la montée du fascisme qui va très vite l’inciter à quitter l’Italie, pour Paris. La misère le rattrape, il vie dans les rues. Puis, petit à petit, les premières portes qui s’ouvrent, les rencontres importantes qu’il va faire et son amour inconditionnel pour Verdi. Mais la Seconde Guerre mondial le rattrape, il refuse de jouer les “planqués” !

J’ai eu l’impression de voir un film… Alexia, dans son roman laisse une trace tellement forte. J’aurais aimé qu’Elio Leone ait vraiment existé. J’aurai aimé alors, écouter encore et encore toutes ses interprétations. Alexia dresse le portrait d’un homme qui n’a pas son égal, ses mots m’ont ému, ses phrases m’ont emporté… Il y a quelque chose proche de la magie dans ce récit. À chaque arrêt de ma lecture, j’avais vraiment l’impression de me réveiller dans un monde qui sonnait “creux”… J’avais hâte d’y retourner !

Beaucoup d’émotion et de puissance, dans ce récit qui offre une vision du monde fermé de l’opéra, mais bien plus encore…
Un livre à lire absolument !

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Extraits :

« Les éclats de voix peuvent leurrer, un pianissimo intense jamais. Hier, nous avons entendu chanter une âme. Derrière la technique éblouissante, des qualités secrètes nous ont montré un Nadir vrai. “Je crois entendre encore…” répète-t-il dans son air fameux. Elio Leone, plus qu’il ne chantait, semblait lui aussi entendre. Son énergie physique s’était faite spirituelle. Sa voix n’était plus qu’un dedans qui cherchait son dehors. Nous, qui avions été bouleversés d’entendre battre un cœur, à présent nous le voyions naître. »

« La projection vocale impressionne, sans que le ténor ait le mauvais goût d’y ajouter de quoi assommer le public. Ce dernier ne s’y est d’ailleurs pas trompé en acclamant longuement le prodige. Si l’on craignait d’assister à un jeu de massacre où l’on jette à l’eau quelqu’un à qui on n’a pas appris à nager, on a au contraire vu un chanteur naître à un rôle où tant d’autres sont morts. »

« Assis, le front posé sur un genou, ou bien roulés en boule par terre, avec des corps maigrichons malgré la triple épaisseur d’habits qui les boudinent. Il y a une petite fille avec les tricots de toute sa famille sur le dos, et une seule chaussure. Pourquoi n’a-t-elle pas l’autre, se demande Elio, qui voudrait la retrouver et la lui rendre. Deux petits garçons se tiennent l’un à l’autre en dormant. La plupart n’ont rien à quoi s’agripper.
On n’entend personne pleurer. Ils ne parlent pas non plus. Le silence de ces gens donne envie de hurler. »

« Sœur Annamaria le cale sur son giron et commence à lui chanter Ninna Nanna.
L’effet que ça fait d’entendre la première berceuse de sa vie…
– Ça va aller, ça va aller, lui répète-t-elle.
C’est affreux, les gens gentils. On a toujours envie de les croire. »

 

Alexia Stresi est comédienne, scénariste et écrivaine. Elle a publié deux romans aux Éditions Stock, Looping (2017, finaliste du Goncourt du premier roman et Grand Prix Madame Figaro) et Batailles (2021).

Émotion, Histoire vraie, Philosophique, Témoignage

Autoportrait de l’auteur en coureur de fond

de Haruki Murakami
Poche – 17 février 2011
Éditeur : 10 X 18

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De la course à l’écriture, il n’y a qu’une foulée que Murakami nomme la vitalité. Pour s’astreindre à une discipline d’écrivain, l’auteur a vendu son club de jazz, arrêté de fumer, commencé à courir, inlassablement, tous les jours. Journal, essai, éloge de la course à pied, au fil de confidences inédites, Murakami nous livre une méditation lumineuse sur la vie.

“Un traité de sagesse à la japonaise, et c’est aussi la source cachée
de l’œuvre de Murakami, l’homme aux semelles de vent
qui dévore les mots et le bitume avec la même fringale.”
André Clavel, L’Express

Traduit du japonais par Hélène Morita

 

• Couv_2023-103_Murakami Haruki - Autoportrait de l'auteur en coureur de fond

 

Avec “Autoportrait de l’auteur en coureur de fond”, je découvre Murakami, un auteur culte au Japon et pas seulement, puisqu’il a été traduit dans une trentaine de langues.

Je me dois d’être honnête.
Cet essai autobiographique risque d’ennuyer plus d’un lecteur. Le livre s’adresse vraiment aux coureurs qui ont ce besoin personnel d’aller au-delà de soi. Pendant des années, j’ai couru à raison de cinq à six fois par semaines entre cinq et dix kilomètres, parfois beaucoup plus, en fonction de l’heure à laquelle je devais me rendre à mon travail. Ça a toujours été une véritable passion, une introspection personnelle qui me permettait d’aller toujours plus loin. Le plaisir du dépassement de soi, en participant même à quelques marathons.

Murakami, l’explique très bien. Il nous parle de ses sensations ressenties hiver comme été, tout au long de l’année. À aucun moment, il ne conseille, ou incite le lecteur à courir. La course à pied est un chemin très personnel. J’ai passé des heures et des heures, seul, tantôt sous le soleil, parfois sous la pluie. C’est un choix. Un geste si simple, à la portée de tous !
Chaussures de course aux pieds, ma musique dans les oreilles et c’était parti !
Je n’avais jamais vraiment fait attention à la démarche philosophique que la course à pied impliquait… C’était naturel pour moi, et ce, depuis très jeune. Ce sport en “solitaire” me convenait très bien. Grâce à Haruki Murakami, maintenant, je sais pourquoi. Je comprends aussi qu’elles ont été les conséquences pour ma vie professionnelle et personnelle.
Durant les courses à pieds, le seul adversaire que l’on doit vaincre, c’est soi. La course est pénible physiquement et parfois même moralement, mais c’est précisément la souffrance que nous cherchons à dépasser qui nous confère le sentiment d’être véritablement heureux, véritablement vivants.

Puis l’auteur révèle finalement les liens qui existent entre l’écriture et le sport, particulièrement les sports solitaires. Ce que Murakami a vécu, il parvient à nous le faire partager à travers des mots simples et des anecdotes d’une grande justesse. Finalement, ce récit dépasse de très loin le cadre qu’il s’était imparti. Il y a dans ce livre une philosophie de la vie fondée sur l’effort, la volonté, la persévérance, débouchant sur l’immensité du possible humain…

Un très grand Merci à Chris Loseus pour cette très belle idée de lecture, qui a encore ouvert quelques brèches supplémentaires dans mon esprit, et m’a donné envie de découvrir ce “nouvel” auteur.

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Extraits :

« “Courez chaque jour et vous garderez la forme !”
Ce que j’ai voulu faire, au contraire, c’est exposer mes pensées sur le sens que revêt pour moi, en tant qu’être humain, le fait de courir. Tout simplement m’interroger, chercher des réponses.
Selon Somerset Maugham, “il y a de la philosophie même quand on se rase”. Se raser a beau être parfaitement anodin, comme cette opération se répète quotidiennement, elle finit par se transformer en un acte qui tient de la méditation. »

« De nombreuses raisons expliquent le fait qu’à certaines époques de ma vie, j’ai cessé de courir “sérieusement”. Tout d’abord, j’ai été de plus en plus occupé par mon travail, et le temps libre est devenu une sorte d’extra. »

« Noter tout ceci par écrit paraîtra un peu idiot pour quelqu’un de mon âge, mais je veux m’assurer que je rends compte des faits très clairement : je suis le genre d’homme qui aime faire les choses – quoi que ce soit – tout seul. Et pour être encore plus direct, je dirai que je suis le genre d’homme qui ne trouve pas pénible d’être seul. Je n’estime pas difficile ni ennuyeux de passer chaque jour une heure ou deux à courir seul, sans parler à personne, pas plus que d’être installé seul à ma table quatre ou cinq heures durant. J’ai toujours eu cette inclination depuis ma jeunesse : lorsque j’avais le choix, je préférais invariablement lire des livres seul ou bien me concentrer à écouter de la musique plutôt que d’être en compagnie de quelqu’un d’autre. J’étais toujours apte à penser à des choses à faire quand j’étais seul. »

« Et un jour, j’ai eu envie de m’élancer sur la route. Simplement parce que j’en avais envie. Depuis toujours, j’agis selon mes désirs profonds. On a beau vouloir m’arrêter ou me persuader que je me trompe, je ne dévie pas. Comment un homme comme moi pourrait accepter d’être dirigé par qui que ce soit ? »

 

Haruki Murakami, né à Kyoto en 1949 et élevé à Kōbe, a étudié le théâtre et le cinéma à l’université Waseda, avant d’ouvrir un club de jazz à Tokyo en 1974.

Son premier roman, Écoute le chant du vent (1979), un titre emprunté à Truman Capote, lui a valu le prix Gunzo et un succès immédiat au Japon. Suivront : La Course au mouton sauvage, La Fin des temps, La Ballade de l’impossible, Danse, danse, danse et L’éléphant s’évapore.

Exilé en Grèce en 1988, en Italie puis aux États-Unis, où il écrit ses Chroniques de l’oiseau à ressort et Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil, il rentre au Japon en 1995, écrit un recueil de nouvelles sur le séisme de Kōbe, Après le tremblement de terre, une enquête sur l’attentat de la secte Aum, Underground, puis suivent Les Amants du Spoutnik, le superbe Kafka sur le rivage et 1Q84 (livres 1,2 et 3). Plusieurs fois favori pour le Nobel de littérature, Haruki Murakami a reçu le prestigieux Yomiuri Prize et le prix Kafka 2006. Après L’Incolore Tsukuru Tazaki et ses années de pèlerinage, il autorise la publication d’Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973, ses deux premiers romans inédits. Le Meurtre du Commandeur (livres 1 et 2) est son dernier roman paru.

Amour, Émotion, Philosophique, Roman

Respire !

Le Plan est toujours parfait
de Maud Ankaoua
Poche – 19 octobre 2022
Éditeur : J’ai lu

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“Tu ne le sais pas encore mais tu es exactement là où tu dois être.”
Malo, 30 ans, virtuose de la finance à qui tout réussit, est appelé à Bangkok pour aider une entreprise en difficulté. Quelques semaines après son arrivée, il surprend une conversation qui l’anéantit : il ne lui resterait plus que quelques mois à vivre… Au moment où il perd tout espoir, une vieille dame lui propose un pacte étrange : en échange de trente jours de sa vie, le jeune homme sera-t-il prêt à tenter une série d’expériences qui pourraient bien modifier le cours de son destin ? Malo accepte, et le voilà embarqué dans un incroyable périple aux saveurs et aux parfums de la Thaïlande, au terme duquel il découvrira peut-être l’ultime vérité. Plus qu’un roman, ce livre est une invitation à mener la vie qui vous inspire.

 

• Couv_2023-090_Ankaoua Maud - Respire

 

Après avoir terminé la lecture de Kilomètre Zéro, il y a quelques jours, que j’ai adoré et qui a été pour moi une belle révélation, j’ai tout de suite acheté les deux romans suivants de Maud Ankaoua !

Comme je m’y attendais, Maud m’a, dès les premières lignes emporté dans cette nouvelle histoire, et je me suis très vite attaché aux personnages aussi différents que sympathiques… J’ai ri, et j’ai versé aussi quelques larmes… de bonheur… à la fin du récit.

Malo est un bel homme. Intelligent, érudit qui adore son travail. Mais malgré tout, il est perdu, il vit seul depuis des années. Un jour, il décide de mettre fin à ses jours, suite à l’annonce de sa maladie, à priori incurable. Il sait que de toute façon, il ne lui reste que très peu de temps à vivre.
C’est au moment même où il s’apprête au pire, qu’il fera “LA” rencontre qui marquera sa vie.

Une histoire magnifique qui se déroule en Thaïlande. Maud à travers ce récit nous oblige à nous écouter plus profondément, elle nous invite à aligner notre mental avec notre cœur et notre corps, elle nous donne de nombreux conseils très simples à appliquer dans notre vie de tous les jours. Lu d’une traite, j’ai relu de nombreux passages pour m’en imprégner, j’ai ressenti une réelle bienveillance de la part de l’auteure, et cela fait un bien fou.

Un très beau coup de cœur qui apporte de l’optimisme et nous donne une vision différente du monde, quand on prend un peu de recul.
Merci à Maud, pour cette très belle histoire, pleine de rebondissements.

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Extraits :

« “On se connaît depuis un moment tous les deux, alors je ne vais pas y aller par quatre chemins, le scan révèle un sérieux problème de cerveau. Je compte sur toi pour passer au plus vite à l’hôpital. J’y suis toute la matinée.”
Malo avait compris sur-le-champ que ses maux de tête n’étaient pas anodins. Mais c’est à l’hôpital, deux heures plus tard, qu’il avait pris conscience de ce qui l’attendait. »

« – Pourrais-tu décaler ton suicide de trente jours ? Je te les achète !
– Mais vous êtes folle !
– Et toi, tu devrais être mort depuis un quart d’heure ! Alors, un peu de respect ! À présent que tu es en sursis, tu peux bien m’accorder trente jours, non ? Je pense avoir mérité un droit de préemption. Le vocabulaire juridique et comptable qu’utilisait Phueng le sidérait. »

« – L’émotion a pour fonction de te délivrer un message ou, plus exactement, de t’avertir d’un dysfonctionnement. Par exemple, la peur te prévient d’un danger pour que tu puisses t’en protéger ; la colère t’aide à affronter la menace ou vise à te faire réagir face à une situation qui te semble injuste ; la tristesse te permet de t’adapter à une perte, elle participe au processus de deuil. Quant à la joie, elle est l’émotion qui rend douce et agréable l’existence. La joie favorise l’ouverture aux autres, elle est le moteur de la vie et donne le courage d’entreprendre. »

« Lorsque nous essayons de faire plaisir à tout le monde, nous cessons d’être nous-mêmes, expliqua Phueng. Ne t’inquiète pas de ce que pensent les autres. Soucie-toi seulement de savoir si tu es fidèle à tes envies. »

 

Coach, conférencière et romancière, Maud Ankaoua vient du monde de la finance et de la stratégie d’entreprise. Passionnée par les relations humaines, elle partage à travers ses romans les enseignements qu’elle a reçus lors de ses différents voyages. Aujourd’hui best-sellers, Kilomètre Zéro et Respire ! rassemblent plus de 2 millions de lecteurs. Son nouveau roman Plus jamais sans moi vous fera cheminer sur le chemin de Compostelle et celui de l’amour…

Retrouvez Maud Ankaoua dans son podcast à succès: « Ces questions que tout le monde se pose » et sur son site maud-ankaoua.com.

Amour, Émotion, Philosophique, Sciences

Kilomètre zéro

Le chemin du bonheur
de Maud Ankaoua
Poche – 2 octobre 2019
Éditeur : J’ai lu

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Maëlle, directrice financière d’une start-up en pleine expansion, n’a tout simplement pas le temps pour les rêves. Mais quand sa meilleure amie, Romane, lui demande un immense service – question de vie ou de mort -, elle accepte malgré elle de rejoindre le Népal. Elle ignore que l’ascension des Annapurnas qu’elle s’apprête à faire sera aussi le début d’un véritable parcours initiatique. Au cours d’expériences et de rencontres bouleversantes, Maëlle va apprendre les secrets du bonheur profond et transformer sa vie. Mais réussira-t-elle à sauver son amie ? Passionnée par les relations humaines, Maud Ankaoua signe un premier roman riche d’enseignements et rempli d’espoir. Il changera pour toujours notre compréhension des autres et nous rappelle l’essentiel de la vie.

 

• Couv_2023-081_Ankaoua Maud - Kilomètre zéro

 

Dernièrement, j’ai eu la chance de lire de nombreux très bons livres, certains ont même été de vrais coups de cœur…
Kilomètre zéro est le premier roman de Maud Ankaoua. C’est un livre qui va au-delà de tout ce que j’ai pu lire dans le genre. Un livre qui m’a marqué tout au fond de moi et m’a donné l’aperçu d’une nouvelle vision, d’un autre mode de vie, peut-être !

J’ai été transporté du début à la fin de ma lecture, par une sorte de bonheur rempli de ressentis positifs. Maud utilise des mots simples, ceux de tous les jours, mais pas n’importe comment. Ses phrases ont toutes une façon d’ouvrir notre esprit… Un superbe voyage que j’ai déjà commencé à recommander tout autour de moi.

Maëlle, pour sauver une amie atteinte d’un cancer, Romane, va se rendre au Népal pour récupérer un manuscrit secret dont personne ne sait ce qu’il contient. Maëlle, directrice financière, est très active et toujours très occupée par son travail, très stressée par sa vie aussi. D’abord septique, elle accepte finalement de partir dans cet autre monde qu’elle n’attendait pas. Elle sera accueillie par Shanti qui la guidera tout au long d’un voyage extraordinaire, où elle va apprendre à se connaître, à respirer, à lâcher prise et trouver peut-être ainsi, le chemin du bonheur…

Une magnifique révélation.
Je me suis reconnu dans le personnage de Maëlle. Je pense d’ailleurs que nous sommes toutes et tous des “Maëlle”, ne vivant qu’à travers notre Ego, notre colère et la peur de ne pas réussir. Ce livre est une ouverture, une clé pour ne pas anticiper sur le futur, pour profiter de notre présent à travers des moments doux et intimistes. Comment apprendre à dialoguer avec notre Ego, afin de trouver enfin le chemin de la sérénité ?

J’ai lutté durant une partie de ma lecture, mais en arrivant vers la fin, je n’ai pu me retenir, et c’est à travers mes larmes que j’ai terminé cette histoire, qui aujourd’hui, je le sais, pourrait nous arriver à tous, si nous nous en donnions la peine !

Merci Maud, pour ce premier roman inclassable et superbe.

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Extraits :

« Romane la salua et se tourna vers moi. « Tu viens ? C’est un peu plus loin. » Elle se hâta dans le couloir d’en face. Comment allais-je faire pour me remettre debout ? Comment trouver la force d’affronter cette souffrance ? Je n’étais pas préparée à vivre cela, mes muscles se figèrent.
J’étais tétanisée sur le siège, au bord du malaise. »

« Je venais de vivre une expérience visuelle et sensorielle rare, que je n’avais pas ressentie depuis longtemps. La proposition de Maya me fit réfléchir. Pourquoi ne pas tenter ? Le jeu me séduisait. Après tout, maintenant, que j’étais là, autant en profiter. »

« Le bonheur est un état d’esprit. Je tente de ne pas me laisser emprisonner par mes pensées. Je me réjouis de cette nouvelle journée qui commence et m’ouvre aux belles surprises qu’elle nous réserve. »

« J’avais la sensation étrange de n’être qu’un grand tout, dans l’harmonie de cette immensité, comme si une vieille horloge détraquée se remettait en route dans un mécanisme parfait. Chaque pièce avait retrouvé sa place. Chacune apportait sa contribution au dispositif pour donner l’heure juste. »

« Jason attendit un instant, puis déclara : « Te voilà partie dans le processus de transformation ! »
Mon visage s’illumina. Au même moment, le ciel se dégagea et le soleil éclaira la pièce. C’était ce que je ressentais en moi : Jason venait d’allumer mon intérieur. Les montagnes réapparaissaient au fur et à mesure que les nuages se dispersaient, comme si… comme si quoi d’ailleurs ? »

« Pour retrouver un état de bien-être, il est indispensable de regarder le monde avec bienveillance, en se libérant du jugement. C’est ainsi que nous sortons du besoin d’avoir raison. »

« Que puis-je t’offrir pour te remercier ? »
J’étais navrée. Ses yeux pétillants me fixèrent. Figé dans le bonheur comme un enfant à qui je proposais la lune, il me regarda sans un mot. J’insistai, cherchant ce qui pourrait lui faire plaisir. Ses deux grandes billes brillèrent. « J’aimerais un sourire, tu es si belle quand tu souris ! » Je ne m’attendais pas à sa demande. Mes yeux s’embuèrent à nouveau, mais les larmes de tendresse remplacèrent celles de douleur. Ce garçon me touchait. Je le pris dans mes bras, il se laissa faire puis se dégagea. »

 

Auteure, coach et conférencière, Maud Ankaoua est passionnée par les relations humaines. Riche d’enseignements et rempli d’espoir, Kilomètre zéro est son premier roman. Il changera pour toujours notre compréhension des autres et nous rappelle l’essentiel de la vie.