Émotion, Drame, Polar, Suspense

La Noyée de Carnac

de Christophe Ferré
Broché – 10 octobre 2024
Éditions : L’Archipel

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Après le succès de La Petite Fille du phare et de La Disparue de Belle-Île, Christophe Ferré signe un nouveau suspense.

Par une nuit de tempête, un voilier se fracasse sur des rochers non loin d’une plage de Carnac.
Au petit matin, on découvre sur le sable le corps sans vie de Sophie Millet, jeune chercheuse en histoire venue dans la région étudier les menhirs et les sépultures celtiques.
Les rescapés du naufrage affirment ne pas la connaître. Elle portait pourtant le même gilet de sauvetage qu’eux…
L’enquête conclut à une noyade accidentelle. Une théorie à laquelle Baptiste, le père de Sophie, ne croit pas. Trois ans après le drame, il débarque à Carnac pour tenter de percer le mystère…

 

• Couv_2024-092_Ferré Christophe - La Noyée de Carnac

 

Mars 2021, une jeune femme est retrouvée morte sur une plage de Carnac coincée entre deux pierres au lendemain d’une grosse tempête. Elle portait un gilet de sauvetage.
La veille à quelques mètres de là, un bateau, s’est écrasé sur des rochers. Trois amis avaient décidé de faire la fête et ont été surpris par le mauvais temps. Ils nieront connaître la jeune fille retrouvée le lendemain.
Les enquêteurs concluent à une noyade, alors qu’elle était une excellente nageuse.

Qui a-t-il de pire pour un homme que la perte de sa fille, surtout lorsqu’on reste persuadé que son décès est un meurtre alors que la police a classé l’affaire ?

Il aura fallu trois ans à Baptiste, pour retrousser ses manches, et aller à Carnac pour mener “son” enquête en mémoire de Sophie…

Le nouveau roman de Christophe Ferré nous emmène encore une fois sur les côtes bretonnes, région riche en légendes diverses. Et je ne m’en lasserai jamais !
Le récit se déroule dans les environ de Carnac, région célèbre pour ses sites mégalithiques, sépultures celtes, menhirs, alignements de pierre, dolmens, tumulus, et bien d’autres. On sent vraiment la passion de Christophe envers la magie qui entoure ces lieux.

Christophe, chapitres après chapitres nous “balade” dans les mystères celtiques à travers de nombreux rebondissements dans cette enquête “gigogne” où toutes les personnes que Baptiste pense être coupables ont un lien avec Sophie ou l’ont fréquenté. Il ira même jusqu’à accuser son gendre !
L’enquête n’est pas simple, mais il ne baissera pas les bras.

Récit prenant avec beaucoup de suspense, lu d’une traite, très agréable à lire et encore une fois une fin qui m’a pris à contre-pied.
Bravo Christophe !

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Extraits :

« Sophie, une jeune femme aux yeux émeraude, n’aurait jamais dû mourir.

À Carnac, les pompiers la retrouvèrent sur une plage, à la lisière des vagues. La tempête s’était calmée juste avant l’aube, des pans d’écume festonnaient le sable. Le jour se levait, frais et triste. Une pluie fine tombait à la façon des larmes. Aucun soleil. Des nuages bas et gris emplissaient le ciel jusqu’à l’horizon, comme s’ils avaient voulu se mettre au diapason. »

« Pourquoi Sophie était-elle morte ? Et comment ? Avait-elle été assassinée ?
L’enquête sur les causes de son décès s’était bientôt enlisée dans les sables du mystère. Pendant des mois, les gendarmes avaient interrogé séparément, à plusieurs reprises, les passagers du bateau, trois jeunes hommes. Ceux-ci avaient dit exactement la même chose : le voilier avait quitté le port de La Trinité-sur-Mer quelques heures avant le naufrage. L’obscurité venue, après avoir affalé les voiles, l’un d’eux l’avait amarré à une bouée à une centaine de mètres du rivage, dans l’idée de passer la nuit à bord. Ils s’étaient couchés, chacun dans une cabine. Au début, ce n’était pas une vraie tempête, juste un petit coup de tabac. Ils avaient trouvé “planant” d’être secoués, mais le vent de sud avait grossi brusquement, ce qui n’avait pas été annoncé par la météo. »

« Pendant des mois, avant de venir à Carnac, Baptiste, tel un enquêteur, avait réalisé des fiches sur chacun des suspects. Il avait découvert leurs amis, leurs distractions, leurs voyages, les sports qu’ils pratiquaient. Arno était le plus festif. Il avait un profil Instagram où, en bon narcissique, comme beaucoup d’hommes jeunes de son âge, il publiait d’innombrables photos de lui : au volant d’une décapotable, jouant au tennis, marchant dans la montagne, pratiquant le surf ou la voile, nageant dans la mer, dansant dans les boîtes de nuit branchées.
Jamais en train de travailler, comme si sa vie était un tourbillon permanent de fêtes et de loisirs. »

« Ma chère Sophie,
À Carnac, en ce jour de septembre, alors qu’une lumière estivale caresse le paysage, ton absence m’est insupportable, mais j’espère que tu me vois, que tu lis ces lignes, que tu m’aides à démasquer l’ordure qui t’a tuée. Il rôde autour de moi, il m’espionne, il me piste, il a commis l’erreur de signaler sa présence en déposant un gilet de sauvetage sur mon pare-brise et en me poursuivant à moto, une arme à la main. Il pensait que ça allait m’effrayer, que j’étais un peureux, mais je suis toujours là, debout, prêt à me sacrifier. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010.
Il est l’auteur de :
– La Chambre d’amour (Arléa, 1995),
– La Septième nuit (Seuil, 2000),
– Paradis Turquoise (Flammarion, 2005).

Son premier suspense,
– La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues,
– La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018),
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/08/la-petite-fille-du-phare/
– Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019),
– La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).
– La disparue de Belle-île
https://leressentidejeanpaul.com/2024/09/22/la-disparue-de-belle-ile/

Émotion, Drame, Polar, Suspense

La disparue de Belle-Île

de Christophe Ferré
Broché – 12 octobre 2023
Éditions : L’Archipel

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Après La Petite Fille du phare, le nouveau suspense stupéfiant de Christophe Ferré sur l’une des plus belles îles de France.

Une disparition glaçante sur l’une des plus belles îles de France.
Le nouveau suspense de l’auteur de La Petite Fille du phare

Où est passée Chloé ?

Plus aucune trace de cette jeune ostéopathe depuis une soirée qui s’est terminée dans les cris. Plus étonnant encore, sa voiture est tout aussi introuvable, alors qu’elle n’est jamais repartie par le bac qui relie l’île au continent.
Un mystère comme les aime Léa, une journaliste qui ne tarde pas à comprendre que sa présence dérange…
Un suspense plein de fausses pistes et de rebondissements inspiré d’un fait divers jamais résolu : la mystérieuse disparition de la pharmacienne de Belle-Île.

 

• Couv_2024-080_Ferré Christophe - La disparue de Belle-île

 

Le récit se déroule en Bretagne, très exactement sur Belle-Île-en-Mer, et là, c’est déjà une bonne pioche !
J’ai toujours été attiré par la Bretagne, et c’est un réel plaisir de m’y promener dès que cela est possible. Je ne connais pas Belle-Île-en-Mer, mais malgré le sujet Christophe Ferré m’a quand même donné envie d’y aller…

Léa Grange, journaliste, s’est spécialisée dans les enquêtes sur des affaires non résolues, qu’elle publie ensuite sous forme de livres.
Dès qu’elle entend parler de la disparition sans laisser de traces, d’une jeune ostéopathe, Chloé, à Belle-Île, ni une, ni deux, elle décide d’y aller et de mener sa propre enquête.
La jeune femme a disparu, le lendemain d’une pendaison de crémaillère entre “amis”. Sa voiture a aussi disparu, et à priori, elle n’a pas pris non plus le bac qui relie l’île au continent. Que s’est-il réellement passé ce soir là ?
Léa va vite se rendre compte que chaque personne qu’elle va interroger, est un éventuel coupable et que de nombreuses pistes se multiplient autour d’elle au fur et à mesure… jusqu’à ce qu’elle tombe sur de nouveaux cadavres !

Un thriller rempli de fausses pistes, de pièges et de rebondissements. Léa est attachante, et on a bien envie de l’aider lorsqu’elle se sent perdue.
Les personnages qui gravitent autour d’elle, ont aussi leur importance et on va découvrir qu’une communauté en apparence soudée et sans histoires, peut cacher de nombreux mystères et des secrets.

Une lecture agréable et fluide dans laquelle il m’a manqué un “tout petit quelque chose”, que je ne suis pas arrivé à déterminer !
Pourtant, tout est là. Même un final, que je n’ai pas anticipé du tout !
Peut-être que j’en demande trop ?
Dans tous les cas, la sensibilité de Léa m’a beaucoup touchée, et c’est pour moi le gros plus du récit par rapport à mes thrillers habituels…

Merci Christophe !

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Extraits :

« Belle-Île-en-Mer.

Ici, au milieu de l’océan, s’étend une terre de légendes celtiques. Quelques-unes reposent sur des faits réels. On y croit ou pas, selon sa foi, son imagination.
Des fées de la forêt de Brocéliande auraient jeté des couronnes de fleurs dans le golfe du Morbihan. La plus grande et la plus somptueuse serait devenue Belle-Île : pure poésie. Mais certaines histoires contiennent une part de vérité. »

« Les mouettes, les goélands, les cormorans, quelques oiseaux de la lande picoraient ce qu’ils pouvaient. Des poissons morts. Des mollusques.
Des crabes. D’autres oiseaux tués. La nature se fiche complètement de la mort et de la vie. La nature est une force indomptable qui fait vivre et mourir sans avoir à se justifier. »

« – Soit, mais quel rapport avec Chloé ?
Marie semblait émue.
– Pour moi, elle se trouve entre les murs de cette secte, je ne vois pas d’autre hypothèse. Sous des dehors joyeux, elle était déçue par la vie qu’elle menait. Elle se sentait tellement seule. Pas de compagnon, peu d’amis.
Un jour, elle a craqué. Manque de chance, c’était juste après la soirée chez moi.
Cette thèse rejoignait celle du commandant de gendarmerie et ne contredisait pas la lettre anonyme. »

« L’homme l’attendait sur le goudron, immobile, comme un loup affamé, comme s’il savait que la jeune femme allait revenir par là, comme s’il connaissait le moindre chemin, ceux permettant de fuir et ceux ne menant nulle part.
Qui était cet homme sans voix et sans visage ? Elle n’arrivait pas à trouver d’explication, tout n’était qu’hypothèses invérifiables. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010.
Il est l’auteur de :
La Chambre d’amour (Arléa, 1995),
La Septième nuit (Seuil, 2000),
Paradis Turquoise (Flammarion, 2005).
Son premier suspense,
La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues,
La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018),
https://leressentidejeanpaul.com/2023/03/08/la-petite-fille-du-phare/
Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019),
La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).

Amour, Émotion, Drame, Roman

Liv Maria

de Julia Kerninon
Poche – 3 mars 2022
Éditions : Folio

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“D’une certaine façon, la distance n’était plus la question, où qu’elle vive à la surface de la Terre, elle ne pourrait échapper au rayonnement du passé, aux conséquences de ses actes.”
Née sur une petite île bretonne, Liv Maria grandit au milieu des livres. À dix-sept ans, elle est envoyée à Berlin où, le temps d’un été, elle fait une rencontre qui bouleversera le cours de son existence. Éprise de liberté, elle deviendra tour à tour une amoureuse, une aventurière, une libraire, une mère, et connaîtra mille vies. Mais laquelle est véritablement la sienne ?

Julia Kerninon brosse le portrait éblouissant d’une femme qui, malgré un secret inavouable, cherchera sans cesse à réécrire son histoire.

 

• Couv_2024-075_Kerninon Julia - Liv Maria

 

Encore une très belle plume !
Décidément, les femmes prennent de plus en plus de place dans la littérature, et c’est tant mieux !

Enfant libre et solitaire, Liv Maria a 17 ans. Son père est Norvégien et sa mère française. Suite à une tentative d’agression sexuelle sur son île de naissance, ses parents la contraignent à l’exil chez une tante à Berlin le temps d’un été. Elle prendra des cours d’anglais en attendant la rentrée scolaire. Mais la rencontre avec son professeur d’origine irlandaise va bouleverser son existence.

Envoûté par l’héroïne dès les premières pages, forte dans son corps et dans son esprit, j’ai savouré ce récit très bien construit, pages après pages.
La liberté a un prix cher à payer, elle le sait, mais Liv Maria, l’accepte et assume les choix de son destin jusqu’à la dernière page.

Elle voyagera à travers le monde, entrera de plein pieds dans le monde des affaires, exercera plusieurs métiers et vivra plusieurs vies éprouvant sa vie sexuelle comme elle l’entend, sans aucun regret.
Pourtant…
Pourtant, au fond de son cœur, tout au fond, elle cache une blessure secrète qui ne pourra jamais cicatriser.
Partir, revenir, fuir, quitter, recommencer…
Une histoire éprouvante et difficile, mais ô combien émouvante et sensible.

Merci Julia, pour cette vision de femme qui a su me séduire dans un contexte qui m’a agréablement séduit !

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Extraits :

« Mes parents font l’amour et je ne suis pas encore là.
Quand ils escaladent l’escalier de leur chambre, juste après le déjeuner, et qu’ils s’enfouissent sous les duvets de leur lit bateau, je regarde les mouvements de reins de mon père et je m’étonne qu’un homme d’un mètre quatre-vingt-dix et de cent vingt kilos puisse onduler comme ça. Seuls les petits pieds de ma mère dépassent du cadre de bois sculpté. Secrètement, je m’imagine que, la nuit, mes parents retrouvent la même taille, que la nuit, ils sont égaux. »

« Même quand elle était enfant, elle était une enfant Tonnerre et les gens l’avaient respectée. À cause du café, à cause de sa mère, à cause de ses quatre oncles aux mains gigantesques, à cause de son père étranger à l’accent chantant. La richesse du monde l’émerveillait, son monde débordant de collines, d’eau salée et de moutons qui se tordaient le cou pour la regarder passer, à travers le nuage de poussière qui la suivait sans jamais la rattraper. C’était sa vie et elle en était pleinement satisfaite. »

« Non, à l’époque, elle ne savait pas, elle ne savait rien, elle se réveillait le dimanche matin à côté de Fergus et elle le regardait dormir, son corps compact contre lequel elle se lovait en cuillère, et au réveil, sa bonne humeur inattaquable, sa volubilité. Fergus à quarante ans.
Cette personnalité si expansive et si secrète à la fois, impénétrable. Sanguin. Chaleureux.
Tragique. »

« C’est Bettina qui avait pris l’appel, et quand elle avait annoncé la nouvelle à Liv Maria, à travers ses larmes, celle-ci était restée sans voix. Plus de parents. Plus jamais sa mère, plus jamais son père. Plus jamais la vie qu’elle avait connue avec eux. Plus jamais les odeurs familières, la mémoire commune, les doigts osseux de Mado entrelacés aux siens. Plus jamais l’enfance. »

Née en 1987 dans la région nantaise, Julia Kerninon est thésarde en littérature américaine. Son premier roman, Buvard, a reçu de nombreux prix, dont le prix Françoise Sagan. Elle a été lauréate de la bourse Lagardère du jeune écrivain en 2015.
Son deuxième roman, Le dernier amour d’Attila Kiss, a reçu le prix de la Closerie des Lilas en 2016.
En 2017, Julia Kerninon publie une courte autobiographie, intitulée Une activité respectable. Elle y raconte son enfance et sa passion pour l’écriture.
2018 parait Ma dévotion, qui retrace une histoire d’amour du début à la fin. L’auteure reçoit le prix Fénéon.
2020 sort Liv Maria, un portrait de femme qui remportera deux ans plus tard le prix Folio des libraires, organisé en partenariat avec Télérama.
2021, elle publie un essai, Le chaos ne produit pas de chefs-d’œuvre : les écrivains, le travail et la légende, issu de sa thèse et consacré à John Steinbeck, Ernest Hemingway et William Faulkner.
2022, elle publie un court roman autobiographique, Toucher la terre ferme, sur le fait de devenir mère tout en restant soi. Le roman sort en poche en août 2023.
2023, elle co-écrit l’ouvrage Mères sans filtre, publié chez Solar Editions, avec sept autres autrices dont Camille Abbey, Renée Greusard et Claire Tran. Elle y raconte son expérience de la maternité et les difficultés inhérentes.
Le 17 août 2023, elle sort son septième roman intitulé Sauvage. Le roman dresse le portrait d’une femme forte, à l’image de deux de ses précédents romans Liv Maria et Ma Dévotion. Il raconte l’histoire de la mère de famille et cheffe de restaurant Ottavia Selvaggio, dont le nom de famille veut dire sauvage en italien et dont les choix de vie sont remis en cause par le retour d’un ancien amant.

Émotion, Frisson horreur, Thriller psychologique

La petite fille du phare

de Christophe Ferré
Broché – 10 octobre 2019
Éditions : Mon Poche

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Un thriller psychologique intense de bout en bout, dans la lignée des romans de Guillaume Musso et Michel Bussi. Ploumanac’h, Côte de granit rose. Le temps d’une soirée dans un bar proche de leur maison, Morgane et Elouan laissent la garde de leur bébé, Gaela, à son frère adolescent. Au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, nulle demande de rançon. Les pistes se multiplient, mais l’enquête piétine. Très vite, la police judiciaire pense que la petite fille ne sera jamais retrouvée. Pour les parents de Gaela, l’enfer commence. D’autant qu’on fouille leur passé, et que celui-ci présente des zones d’ombre. Morgane est bientôt suspectée d’avoir orchestré la disparition de sa fille. Un suspense au dénouement aussi stupéfiant qu’une déferlante sur les côtes bretonnes

 

• Couv_2023-024_Ferré Christophe - La petite fille du phare

 

Avant de commencer, je tenais personnellement à mettre en avant l’excellent choix de la couverture du roman, qui dégage déjà beaucoup d’émotion et que je trouve particulièrement belle !

Rarement, je n’ai lu un roman avec un tel suspense et une telle tension sur la longueur d’un récit !

Qui a-t-il de pire pour une maman que l’enlèvement ou la perte d’un enfant ?
Morgane et Elouan sont complètement perdus lorsqu’ils se rendent compte en rentrant chez eux de la disparition de Gaela qui n’a que quelques jours. Comment des parents, ont-ils pu laisser un bébé avec la garde seule de son grand frère, jeune adolescent ? J’ai trouvé se passage, un peu “léger”, mais c’est aussi ce qui peut expliquer la suite du récit…

Ce n’est pas possible, cela ne peut pas leur arriver, d’autant plus qu’ils ont déjà perdu une petite fille quelques années plus tôt.
Pourquoi le voisin accuse-t-il Morgane ?
Pourquoi la police elle-même est persuadée de sa culpabilité ?
Elle ne comprends plus rien, mais refuse de baisser les bras, en enquêtant elle-même de son côté !

Le récit de Christophe Ferré est très émouvant, on passe très vite de la colère à l’incompréhension totale. Les chapitres très courts s’enchaînent à toute vitesse et l’auteur non seulement nous promène à travers la magnifique lande bretonne, sur la côte de granit rose, un lieu magnifique, comme si nous y étions avec moult détails, mais il s’amuse surtout à nous perdre suite à la succession de “preuves”, de rebondissements jusqu’à la fin du récit, dans une confusion totale pour notre héroïne, et pour mon plus grand plaisir tellement je n’ai rien vu venir… J’y ai cru un moment, j’ai très vite abandonné, je me suis de nouveau persuadé qu’il ne pouvait s’agir que de “ça”, pour très vite me reperdre au travers des nouveaux événements qui se succédaient sans fin…

Christophe, non content de jouer avec les nerfs de Morgane et de son mari, joue avec les nôtres et fini par m’embrouiller complètement sans jamais me perdre totalement, malgré la vitesse de l’enchaînement des fausses pistes !

Qui ment, qui dit la vérité ?
Il va falloir être patient pour le découvrir, en attendant profitez des descriptions sublimes proposées par l’auteur, Ploumanac’h, son phare, les rochers en bord de mer avec des roses très particuliers, le bleu du ciel, les vagues qui explosent sur le récif dès que le vent se lève…

Un très bon thriller psychologique qui fait froid dans le dos…

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Extraits :
« Elle craignait d’avoir été suivie. Elle avait peur de tout. Elle se méfiait de tout le monde. Même de son mari. Même de son fils. Que pensaient-ils d’elle ?
Elle regarda devant, derrière, sur les côtés. La végétation était épaisse, percée d’énormes masses de granit dont les noms, s’égrenaient sur les guides touristiques : le champignon, le bélier, la bouteille, le lapin, la roche tremblante, le chapeau de Napoléon, le bidet de la Vierge, la chaise du curé, les empreintes du Diable, la guérite des amoureux, la tête de mort. »

« Elles avaient fait de magnifiques balades ensemble, le long de la mer, dans les embruns, à Trébeurden, à Trégastel. Elles avaient parlé des heures sur les rochers ou le long des petits chemins de la lande. C’étaient deux femmes mues par la même colère et le même désespoir. »

« Un silence pesant suivit ce dialogue. Le regard de Morgane s’embruma. Elle se tourna vers sa fille qui dormait toujours à poings fermés, insensible à ce qui l’entourait. Elle s’approcha d’elle. Elle caressa son ventre du bout des doigts. »

« De la colline, la mer était belle dans la lumière d’octobre. Les voiliers ressemblaient à des maquettes. La Manche était une immense baignoire dans laquelle flottaient des jouets d’enfants. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010. Il est l’auteur de La Chambre d’amour (Arléa, 1995), La Septième nuit (Seuil, 2000) ou encore Paradis Turquoise (Flammarion, 2005). Son premier suspense, La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues, La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018), Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019). La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).

Frisson horreur

Brocélia

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 7 juillet 2022
Éditions : Taurnada Éditions

Meghan Grayford, une jeune journaliste passionnée par l’exploration de lieux abandonnés, a localisé un vieux manoir dans la forêt de Brocéliande : ses occupants semblent avoir fui précipitamment… En se faufilant dans cette bâtisse isolée, Meghan ignore encore que son histoire n’est pas peuplée de magie et de fées, mais d’horreur et de sang… La nuit, quand tout est calme, le Manoir Brocélia se réveille… La nuit, quand tout est calme, les atrocités de son passé reprennent vie… La curiosité est un vilain défaut… Meghan aurait mieux fait de s’en souvenir… Un thriller aussi terrifiant que captivant, dans la lignée des investigations paranormales d’Alan Lambin.

 

 

Tout d’abord, je tenais à remercier les Éditions Taurnada pour ce roman qui sort de leur lignée habituelle et qui m’a agréablement surpris.

Agréablement surpris, et ça ils ne pouvaient pas le deviner, tout simplement car, le récit se déroule dans ma “Région de Cœur” !
J’ai ainsi reconnu de nombreux lieux cités. En effet, dès que nous le pouvons, nous aimons aller à Plémet dans les Côtes-d’Armor, entre Loudéac et Goméné… 
Si vous ne la connaissez pas encore, je vous conseille fortement cette belle Région…

Mais revenons à notre roman que j’ai dévoré en quelques heures… Tout était là pour me captiver. La Bretagne bien sûr, un vieux manoir hanté et quelques fantômes qu’il ne faut pas brusquer, qui traînent dans les environs de Brocéliande.

Meghan Grayford, jeune journaliste, est une passionnée. Passionnée par son travail, passionnée par la vie, mais surtout passionnée par les vieilles bâtisses abandonnées. Elle a un article à rendre à son travail et elle est déjà très en retard. Elle n’a plus le choix, elle va devoir se confronter à ses peurs et retourner au Manoir de Brocélia, alors qu’elle avait bien juré qu’elle n’y remettrait plus jamais les pieds.

Vous aimez les légendes ?
Les histoires de fantômes, où les fées et les sorcières se côtoient ?
Vous aimez entendre le parquet grincer pendant votre lecture, alors que vous savez pertinemment que vous êtes tout seul chez vous ?
Les baisses de températures subites alors qu’aucune porte ou fenêtre n’a été ouverte ?
Cette impression soudaine, quand vous êtes dans le noir, que quelqu’un respire tout prêt de vous ?

Brocélia, c’est un peu tout ça… et plus encore !

Je découvre Jean-Marc Dhainaut avec ce “petit” roman, et force est de constater que j’ai été bluffé !
Le style est agréable, le récit attractif, bien mené, et rythmé de “petits” frissons réguliers, avec une fin particulièrement émouvante…
J’aurais peut-être préféré le lire un soir d’hiver au coin du feu, sous un plaid… Mais…

Pourrez-vous attendre jusque-là ?

Un roman que je vous conseille vivement…
Un auteur, qui m’a interpellé et qui ne demande qu’à être suivi !!!

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Extraits :

« Enfant, avec son petit frère, elle s’amusait à compter les flocons qui virevoltaient sous le vent du nord. Elle se mettait alors à danser sous ce tourbillon infernal et si rare dans sa Bretagne natale, le laissant s’engouffrer dans ses longs cheveux blonds de petite fille sage. Le manteau blanc était toujours une bonne raison de se balader, en écoutant et en regardant les enfants émerveillés qui s’amusaient autour d’elle. La neige, qui a cet étrange pouvoir de faire retomber en enfance, même le plus grincheux des hommes. »

« Le mur entre la cheminée et une porte était occupé par une bibliothèque ne contenant plus qu’une vingtaine de livres que les propriétaires n’avaient peut-être même jamais lu. Meghan les effleura à peine des yeux. Les quelques grands classiques qui s’y trouvaient n’étaient pas sa tasse de thé. Elle s’interrogea toutefois sur la présence de manuels scolaires parmi ces ouvrages aux couvertures anciennes.
”Une vieille légende raconte, que la nuit, les livres se murmurent leurs histoires entre eux”, lui avait un jour dit son père. »

« Devinant brusquement une présence derrière elle, Meghan, sous le choc, s’enfuit aussitôt. Elle voulut regagner l’entrée, mais elle se sentait ralentie par une force, une atmosphère indéfinissable semblant se terrer dans la brume.
Persuadée d’être poursuivie, elle réussit enfin à atteindre le portail, mais il était toujours verrouillé.
Elle hésitait à l’escalader ou à monter sur le muret en pierre, car à l’extérieur, c’était le vide qu’elle voyait. Le vide et la forêt sans fin. Une forêt qui ne pouvait pas exister. Jamais il n’y en avait eu autour de ce cimetière. »

« Meghan étouffa un cri en voyant deux mains décharnées descendre sur les épaules de Janis. Il se mit à hurler en gesticulant pour se dégager.
Sa lampe s’éteignit à son tour alors qu’une odeur infecte assaillait leurs narines.
Choqué, il se tut soudain, reprenant la main de Meghan : des bruits de pas raisonnaient, et toujours cette forte respiration près d’eux…
Il sentit un souffle si près de son visage qu’il en écrasa les doigts de son amie.
Elle se retient de hurler lorsque quelque chose lui caressa les cheveux et lui et lui effleura la joue. »

 

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.

Émotion, Drame, Suspense

Article 353 du code pénal

de Tanguy Viel
Poche – mars 2017
Éditeur : Les Éditions de Minuit

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Pour avoir jeté à la mer le promoteur immobilier Antoine Lazenec, Martial Kermeur vient d’être arrêté par la police. Au juge devant lequel il a été déféré, il retrace le cours des événements qui l’ont mené là : son divorce, la garde de son fils Erwan, son licenciement et puis surtout, les miroitants projets de Lazenec. Il faut dire que la tentation est grande d’investir toute sa prime de licenciement dans un bel appartement avec vue sur la mer.
Encore faut-il qu’il soit construit.

 

2022_024_Viel Tanguy - Article 353 du code pénal

 

Je suis encore sous le choc !
Que d’émotions face à ce magnifique plaidoyer. Martial Kermeur ouvrier de l’arsenal de Brest, sans emploi, se trouve face à un juge suite à une affaire de meurtre.

C’est un huit-clos magistral entre deux hommes que tout sépare que nous propose Tanguy Viel, que je découvre avec ce petit bijou !
Dès les premières lignes, j’ai été saisi par le mode d’expression puissant de Martial. Il se souvient, il raconte avec ses mots, simples… parfois, d’une pénétrante humanité… souvent, et analyse l’histoire, son histoire où il voit progressivement se développer la vérité inéluctable. À aucun moment, il ne cherchera à se dérober. C’est un homme las et défait qui se trouve face à son juge. Floué, sali, ruiné, abandonné par sa femme et accablé par l’immonde manipulation immobilière qu’il a subie, il a tout perdu.

Son récit ou plutôt sa confession va droit au cœur du juge comme elle est allée droit au mien.
Tanguy Viel sort des sentiers battus de la narration, il épouse les méandres de la pensée de Martial qui peu à peu va emmener le juge à partager son univers, ses pensées, et pourquoi pas, ses convictions.

Le juge est silencieux, il écoute, il enregistre. Il n’intervient que rarement et seulement à des moments stratégiques. La tension grandissante est palpable à travers l’écriture, jusqu’au moment de vérité. Un moment solennel entre les deux hommes face à face…

Une histoire magnifique et troublante, une réflexion, sur le mal perpétré par l’homme…
Comment aurai-je réagi à sa place, face à un juge qui détiendrait mon futur entre ses mains ?

Un livre qui touche à la question fondamentale de la justice…
Bravo Tanguy Viel pour ce récit prenant et merci Blandine pour cette excellente découverte !
Encore un auteur à suivre sans aucune hésitation…

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Extraits :

« Sur aucune mer du monde, même aussi près d’une côte, un homme n’aime se retrouver dans l’eau tout habillé – la surprise c’est la surprise que c’est pour le corps de changer subitement d’élément, quand l’instant d’avant le même homme aussi bien bavardait sur le banc d’un bateau, à préparer ses lignes sur le balcon arrière, et puis l’instant d’après, voilà, un autre monde, des litres d’eau salée, le froid qui engourdit et jusqu’au poids des vêtements qui empêche de nager. »

« Vous auriez dû voir ça, quand il a soulevé le drap rouge et qu’on s’est tous approchés : là, dans un rectangle de verre d’au moins de deux mètres sur trois, éclairé du dessus par deux spots verticaux, il y avait toute la presqu’île posée là, en modèle réduit, les champs et les roches, les fermes et les maisons, l’église et la place du village. »

« Ce ne sont pas des choses que je vous aurais dites comme ça autrefois, mais j’ai eu le temps de réfléchir ces derniers temps, j’ai eu le temps de regarder les griffures du miroir au-dessus de la cheminée et méditer la couleur de chaque heure, j’ai eu le temps de comprendre, oui, que j’étais comme une terre de bruyère à la meilleure saison, que tout aurait pris et éclos et fleuri en moi comme en un festival des jardins, au point que Lazenec et moi, eh bien, je crois qu’on a pour ainsi dire sympathisé. »

« C’est une drôle d’affaire, la pensée, n’est-ce pas ? Ce n’est pas qu’il y ait long en distance du cerveau vers les lèvres mais quelques fois quand même ça peut vous paraître des kilomètres, que le trajet pour une phrase, ce serait comme traverser un territoire en guerre avec un sac de cailloux sur l’épaule, au point qu’à un moment la pensée pourtant ferme et solide et ruminée cent fois, elle préfère se retrancher comme derrière des sacs de sable. En-tout-cas ce que je veux dire, c’est que dans les jours qui ont suivi, au lieu de dire clairement « non » comme ça se passait au fond de moi, au lieu de me laisser raccompagner à ma place de gardien avec le regard amical sur moi-même que je portais dans mon cœur, au lieu de ça, avec la voix d’un fantôme qui s’entend lui-même, j’ai pris le téléphone un soir et j’ai dit « Lazenec ? », et j’ai dit « pourquoi pas ? », j’ai dit « je signe quand ? »

 

 

Après une enfance en Bretagne, Tanguy Viel vit successivement à Bourges, Tours puis Nantes avant de venir s’installer près d’Orléans.

Publié dès son premier ouvrage par les éditions de Minuit, il a reçu le prix Fénéon et le prix littéraire de la vocation pour son roman L’Absolue Perfection du crime, le Grand prix RTL-Lire et le Prix François-Mauriac de la région Aquitaine pour Article 353 du Code pénal.

Il est réputé pour une mise en place d’intrigues complexes, une réflexion sur quelques thèmes récurrents (les liens familiaux, les duperies, les inégalités de classes et les difficultés à prendre l’ascenseur social), et un travail formel. Il s’inscrit dans la tradition des éditions de Minuit, c’est-à-dire selon un modèle de distanciation. Ses romans sont fondés sur beaucoup de romanesque et font même usage du suspense. Bien qu’il ne le revendique pas lui-même, L’Absolue Perfection du crime, Insoupçonnable, Paris-Brest et Article 353 du Code pénal sont généralement considérés comme des romans policiers en raison d’éléments récurrents : des personnages de gangsters ou d’escrocs, des crimes soigneusement préparés, l’intervention de procès ou de grosses sommes d’argent.

Les stéréotypes sont cependant retravaillés et parfois mis en évidence par une forme de réflexivité. La Disparition de Jim Sullivan en est le meilleur exemple. Le lecteur est souvent invité à participer, « le narrateur n’a pas d’avance sur lui du point de vue de l’intrigue ». L’écriture est l’objet d’une enquête : c’est au lecteur de reconstruire le puzzle en désordre du protagoniste.

Tanguy Viel emprunte également au cinéma, mais cela est surtout notable dans son style : les effets de montage, l’usage de l’ellipse, la mise en place de scènes fortes et la variation des points de vue.

Son style se caractérise par sa précision et son économie. Ses phrases sont jugées longues et saccadées au service d’un style très dynamique. La notion de « musique » est également importante pour lui.

Nouvelles

S.O.S. Armor

de Eric Calatraba, Catherine Simier, Lou Vernet, Sacha Erbel, Michel Dozsa, Silvana Le Bon, Céline Tanguy, Eric Dupuis, Yamina Mazzouz, Danü Danquigny, Marie Delabos
Broché – 30 novembre 2018
Éditeur : La Salamandre Liseuse

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Ce recueil regroupe onze nouvelles inédites se déroulant en Bretagne et pour la grande majorité en Côtes d’Armor. Vous voyagerez au lac de Guerlédan en compagnie de Silvana Le Bon, au château de la Roche-Jagu avec Michel Dozsa. Catherine Simier vous prendra par la main à Glomel, Yamina Mazzouz vous enverra respirer l’air frais de Perros-Guirec, quant à Danü Danquigny il vous fera une nouvelle fois découvrir Rennes sous un autre angle… L’association « La Salamandre Liseuse » remercie du fond du cœur tous les auteurs ayant participé à ce premier tome qui nous l’espérons est le premier d’une longue série.

 

2021_033_Collectif - S.O.S. Armor

 

La Salamandre Liseuse, nous propose avec ce petit recueil, 11 nouvelles qui tournent autour de la Bretagne et plus particulièrement des Côtes d’Armor…

Pour ceux qui me connaissent un peu, j’adore la Bretagne, alors je ne pouvais pas passer à coté de cette compilation qui m’a permis de découvrir quelques auteurs que je ne connaissais pas encore.

Il y a de très bons textes !
Voire certains excellents, mais malheureusement, je ne cacherai pas que j’ai préféré certaines nouvelles à d’autres, c’est normal et tout à fait personnel. Petite déception sur deux/trois qui ne m’ont pas parues au niveau des autres (je ne nommerai personne).
Quelques coquilles par-ci, par-là, du coup c’est le recueil dans sa totalité qui en pâti un peu… C’est dommage…

Mais rassurez-vous j’ai quand même passé un bon moment de lecture !

Si vous aimez les nouvelles, ce livre devrait vous plaire.
Et si vous ne n’êtes pas encore fan du genre, vous le deviendrez peut-être en découvrant ce recueil !

À lire…

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Extraits :

« Après une énième et forte crise, ma mère dut se résoudre à m’emmener un médecin. Lequel lui conseilla un suivi psychologique.
Pauvre petite chose que j’étais devenue. Frappé d’aphasie.
Au bout de 3 séances à subir mon silence et mes refus de toute relation, il me conseilla d’écrire. L’homme sans le savoir venait d’ouvrir la boîte de Pandore.
Je mis plusieurs semaines avant de lui montrer mes brouillons. Plusieurs mois avant que nous en discutions. En moins un an avant qu’il ne demande mon placement en milieu protégé. Il suspectait un début de schizophrénie. »
…/…
« Un beau coup de filet ! Pour une fois que les gros pourris se font alpaguer, ça s’arrose ! se ravit Le Raou en distribuant des badges “Breizh Marshal” à toute son équipe. Histoire que vous arrêtiez de vous poser des questions et que vous sachiez au moins pourquoi j’arbore de badge. Il a été conçu pour promouvoir la première édition du festival Pôle Art qui se déroulera à l’Ascension dans mon village de Plaine Haute. Je vous invite tous ! »

 

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“Récidive” de Sonja Delzongle

Récidive
de Sonja Delzongle (Auteur)
Broché – 8 mars 2018
Éditeur : Folio

New York, printemps 2014. Hanah Baxter, profileuse française qui traque les tueurs en série, est de retour chez elle après un voyage en Californie. Elle a assisté à l’exécution de Jimmy Nash, un meurtrier sadique qu’elle avait aidé à capturer et qui voulait lui faire une dernière confession. Peu à peu, des événements étranges envahissent son quotidien. De mystérieux appels anonymes retentissent à toute heure. Des réminiscences inexplicables hantent ses nuits. Et la terreur s’empare d’elle… Saint-Malo, hiver 2014. Du haut des remparts, sorti de prison, Erwan Kardec contemple la mer en savourant sa liberté. Il y a trente ans, il a tué sa femme à mains nues, devant leur fille, Hanah. Jamais il n’aurait été démasqué si la fillette n’avait eu le courage de le dénoncer. Malade, nourri d’une profonde haine, il n’aura de cesse de la retrouver avant de mourir. Le compte à rebours est enclenché, la confrontation sera inévitable. Mais la vérité n’est pas toujours celle qu’on imagine…

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Bonjour à toutes et à tous…

J’avais déjà été emporté par Dust, et Quand la neige danse, dans Récidive, Sonja élargit l’univers de Hanah Baxter, par rapport aux deux autres tomes. Ici, les enquêtes prennent moins d’importances au profit d’une profondeur dans les portraits psychologiques des personnages. Le fil rouge du roman tourne autour de la famille de Hanah, son père bien sûr, sa mère, son oncle, mais il y aura aussi bien d’autres surprises. Comme a son habitude, Sonja nous offre une très belle écriture, très différente des polars habituels. Une dose de poésie dans ses descriptions font aussi vivres les lieux. Ici les côtes sauvages de la Bretagne… C’est un univers très visuels. Sonja conçoit ses romans comme des scénarios. Les flash-backs récurants, les différentes histoires qui s’entrecroisent, chaque petit détail compte, ses descriptions sont pointues et méticuleuses. Les actions et les événements s’enchaînent les uns derrière les autres, ne laissant aucun répit aux lecteurs et ce jusqu’au final… J’ai trouvé ce tome plus puissant que les deux premiers. J’ai ressenti une implication de Sonja peut-être “plus personnelle”. J’ai eu l’impression qu’elle y a mis ses tripes. Hannah est malmenée tous le long de ce roman, Physiquement et psychologiquement, et de thriller… j’ai glissé petit à petit vers un univers noir, sans concessions… Bravo Sonja, c’est du grand art !!!

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Extrait :
“Le brouillard s’intensifie, les chutes de neige redoublent. Il est 22h53. Le capitaine a les yeux rivés sur le rocher où se trouve le phare. Ses paupières brûlent. Une fraction de seconde, il croit distinguer une lumière. Enfin ! Mais aussitôt, une nouvelle nappe de brouillard la voile. Puis elle réapparait. Un faisceau lumineux qui passe de rouge au vert. C’est lui, c’est le phare du Grand Jardin ! On est sauvé ! Exulte William Gregory. C’est le moment, la chance d’entrer dans la passe et d’arriver au port. Le capitaine donne ses ordres, la manœuvre délicate est amorcée. Et soudain, le choc, d’une violence inouïe, dans un fracas épouvantable. La coque du navire se déchire sur les arrêtes des récifs sombres émergeant des flots à tribord. Les passagers sont propulsés dans tous les sens comme des pantins. Des têtes heurtent le sol, les tables. Le sang jaillit déjà sur le Hilda. Des étagères se décrochent vont s’écraser les unes sur les autres, des piles d’assiettes valsent, des vitres explosent. Des pleurs, des cris de détresse emplissent l’intérieur du paquebot. On cherche ses proches, on tombe, on tente de se relever, tombe de nouveau pour, parfois, assommé ne plus se relever. Mary serre ses deux enfants contre elle, les battements de son cœur soulèvent sa poitrine. Elle sent les leurs sur son ventre. Elle sait qu’ils vont mourir. Tous les trois, ensemble.”

 

Née en 1967 d’un père français et d’une mère serbe, Sonja Delzongle a grandi entre Dijon et la Serbie. Après un DEUG en Langues et Lettres Modernes, elle s’attaque au concours de l’École des Beaux-Arts de Dijon et obtient un diplôme au bout de six ans. Elle peint et expose durant une quinzaine d’années, puis devient journaliste en presse écrite à Lyon… Après l’écriture d’une nouvelle devenue depuis un roman court, La Journée d’un Sniper, elle publie un premier thriller À titre posthume, puis Le Hameau des Purs, en 2011. La lecture d’ouvrages sur les serials killers combinée avec sa passion pour le continent africain, également visible sur ses toiles, l’incite à s’engager dans l’écriture de son roman Dust qui paraît en 2015 chez Denoël. L’ouvrage connait un succès éditorial et public. En 2016, paraît Quand la neige danse, toujours chez Denoël, qui met également en scène la profileuse Hanah Baxter et dont l’action se passe non plus au Kenya mais dans le froid nord-américain. Récidive paru en 2017 nous offre une troisième enquête… Sonja Delzongle vit toujours à Lyon.