de Rebecca Greenberg
Broché – 27 août 2017
Éditions : Auto-Édition
New York 2011. Thomas Gordon, journaliste d’investigation au Daily News, voit son existence basculer un jour de blizzard. Comment reprendre le cours de sa vie lorsque l’on se retrouve soudain doté de dons paranormaux ? Comment rester les pieds sur terre lorsque l’on peut désormais sortir de son corps et dépasser les limites de l’Espace et du Temps ? Sans cesse ramené dans la France occupée des années 1940, il devient témoin de la vie tragique de Simon, un Juif entré dans la Résistance, et de ses deux petites sœurs virtuoses. Bientôt les coïncidences s’accumulent et un puzzle hallucinant prend forme… Pour ne pas devenir fou et comprendre ce qui le relie à cette famille prise dans la tourmente de l’Histoire, Tom devra s’engager corps et âme dans l’enquête la plus incroyable de sa vie. Et si rien n’était dû au hasard ?
J’ai terminé le roman de Rebecca Greenberg depuis deux jours déjà et je ne sais toujours pas comment entamer mon Ressenti…
Tant pis, je me lance !
Le premier roman de Rebecca est MA-GNI-FIQUE, impressionnant, addictif, tellement réaliste !!!
Quel travail remarquable, documenté, réfléchi, quelle sensibilité, des personnages que je ne suis pas près d’oublier, j’entendais de la musique durant ma lecture, le violon, le piano, les mots qui s’écoulaient dans un rythme tantôt en douceur, tantôt avec violence, la beauté des âmes pures, la peur, les cris, les larmes, la laideur des autres, la haine, la jalousie. Rebecca m’a comblé en tant que lecteur, m’a envoûté en tant qu’homme. Plusieurs fois, j’ai dû stopper ma lecture, fermer les yeux étant dans l’incapacité d’aller plus loin, d’appréhender les abominations, les cruautés qui risquaient de retomber à chaque moment, à chaque page, mais malgré son récit si dur et bouleversant, il n’y a jamais jugement, ni pathos. La lecture est très agréable, fluide, j’étais complètement transporté par la plume de l’auteure. Certains lecteurs auront peut-être l’impression de lire un roman de type ”fantastique”. Pas moi. La réalité de ce phénomène, pour moi, ne fait aucun doute…
Dès le début du récit, nous suivons deux histoires qui se passent à deux périodes différentes. Nous sommes en 2011, où Tom est plongé dans un coma suite à un accident, ou en 1940, avec Simon, jeune juif qui subit la Seconde Guerre mondiale de plein fouet. Nous allons alterner ainsi d’une époque à l’autre par le biais de la décorporation, un sujet qui me plaît tout particulièrement. Tom, finalement, va sortir du coma avec un don qu’il va apprivoiser jour après jour. Mais est-ce vraiment un don ou malédiction ?
Il lui faudra plusieurs années pour le maîtriser et comprendre pourquoi il est sorti vivant du coma.
Rebecca m’a touché au plus profond de mon âme, j’aimerais tellement connaître les morceaux qu’elle avait en tête en écrivant son roman.
Durant ma “vie de lecteur” certains romans m’ont marqué. “Le Fil d’Argent” fait définitivement partie de ceux qui se trouvent en haut de la pile !
Merci pour ce voyage magnifique… Pour ne jamais oublier.
Très gros coup de cœur.
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Extraits :
« La lumière.
Diffuse, douce comme un voile.
Mouvante, comme des courants opalins,
mais se déplaçant avec lenteur.
Irradiant une paix profonde et un amour infini.
Bientôt y apparaissent des formes sans consistance,
ressemblant toutefois de plus en plus à des visages.
Oui, ce sont bien des visages… !
Des visages qu’il connaît et qu’il chérit.
Celui de Kate d’abord, puis ceux d’Andy et d’Ellen. »
« Il prit soudain conscience d’une sorte de connexion invisible entre lui et ce mystérieux inconnu aux yeux clos, une espèce de fluide non-palpable, mais de plus en plus intense. La musique, toujours plus riche, pénétrait ses tympans, son cerveau, son cœur, son être tout entier, jusqu’aux tréfonds de son âme.
Alors il comprit. »
« 1. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l’identité des Juifs qu’ils ont mission d’arrêter, n’ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux. Les enfants vivant avec la ou les personnes arrêtées seront emmenés en même temps, ils ne doivent pas être confiés aux voisins »
« C’est simple, il me faut environ trente minutes pour faire un tampon qui permettra de fabriquer une cinquantaine de cartes. Chaque demi-heure supplémentaire où je parviens à rester éveillé, c’est comme cinquante vies que je sauve… »
« – Ils… ils l’ont emmenée.
– Où ça ? Nous pouvons organiser son évasion ! Je connais…
– Non, Léo, non.
Simon sentit les larmes lui brûler les yeux ; il sentait aussi les mots – ceux qu’il n’aurait certainement pas fallu dire – affluer entre ses lèvres malgré lui.
– Il est trop tard. Ils l’ont… fusillée, il y a deux jours.
Les bras de Léo retombèrent à l’instant, inertes le long de son corps. Ses yeux s’exorbitèrent pendant une ou deux secondes, puis Simon vit le souffle lui manquer. Enfin, il s’affaissa sur les genoux, dans l’herbe sèche, en inspirant dans une sorte de gémissement déchirant et ne bougea plus. Simon se laissa tomber à côté de lui, pris du besoin insoutenable de se justifier.
– Je… je n’ai rien pu faire… Je…
Mais il se tut. À quoi bon expliquer pour le moment… Qu’y avait-il à expliquer, d’ailleurs ?
Je suis vraiment désolé, finit-il par dire à mi-voix. »
« Léo secoua la tête, écœuré. Il commençait à être las de cette guerre qui n’en finissait pas. Pourquoi les Français ne se soulevaient-ils pas en masse, pourquoi étaient-ils seulement une petite poignée d’hommes à réagir ? Pourquoi devaient-ils attendre la victoire des Alliés sans bouger ? Pourquoi devoir supporter sur ses propres terres des combats sanglants entre deux pays étrangers s’affrontant sans même se soucier des autochtones ?… Combien de vies innocentes devraient-elles être encore happées ? »
Rebecca Greenberg part à 17 ans vivre en Afrique, au Cameroun, avec ses parents. Elle y passe son bac, et poursuit par une année d’initiation à l’Histoire de l’Art.
Lorsqu’elle rentre en France, elle entame des études universitaires cinématographiques et audiovisuelles. Elle assiste à des tournages de films, aux côtés de Gérard Jugnot et Richard Bohringer et se prend de passion pour les écrits de Stephen King, rédigeant des scripts adaptés de quelques nouvelles choisies. Elle est correctrice littéraire.
Puis elle rencontre son âme-sœur, et fait finalement le choix de se consacrer corps et âme à sa nombreuse famille.
Mère de 7 enfants, c’est la saga Harry Potter, découverte par le biais de ses enfants bien des années plus tard, qui lui donne – comme une révélation – le goût insatiable des livres et le besoin de réécrire, comme au temps de son adolescence.
Le fil d’argent (illustrations de Matthieu Biasotto) est son premier roman.
son blog : http://lefildargent.over-blog.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/lefildargent.back/
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