Émotion, Drame, Historique, Roman, Suspense

Le Fil d’Argent

de Rebecca Greenberg
Broché – 27 août 2017
Éditions : Auto-Édition

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New York 2011. Thomas Gordon, journaliste d’investigation au Daily News, voit son existence basculer un jour de blizzard. Comment reprendre le cours de sa vie lorsque l’on se retrouve soudain doté de dons paranormaux ? Comment rester les pieds sur terre lorsque l’on peut désormais sortir de son corps et dépasser les limites de l’Espace et du Temps ? Sans cesse ramené dans la France occupée des années 1940, il devient témoin de la vie tragique de Simon, un Juif entré dans la Résistance, et de ses deux petites sœurs virtuoses. Bientôt les coïncidences s’accumulent et un puzzle hallucinant prend forme… Pour ne pas devenir fou et comprendre ce qui le relie à cette famille prise dans la tourmente de l’Histoire, Tom devra s’engager corps et âme dans l’enquête la plus incroyable de sa vie. Et si rien n’était dû au hasard ?

 

• Couv_2023-119_Greenberg Rebecca - Le fil d'argent

 

J’ai terminé le roman de Rebecca Greenberg depuis deux jours déjà et je ne sais toujours pas comment entamer mon Ressenti…
Tant pis, je me lance !

Le premier roman de Rebecca est MA-GNI-FIQUE, impressionnant, addictif, tellement réaliste !!!

Quel travail remarquable, documenté, réfléchi, quelle sensibilité, des personnages que je ne suis pas près d’oublier, j’entendais de la musique durant ma lecture, le violon, le piano, les mots qui s’écoulaient dans un rythme tantôt en douceur, tantôt avec violence, la beauté des âmes pures, la peur, les cris, les larmes, la laideur des autres, la haine, la jalousie. Rebecca m’a comblé en tant que lecteur, m’a envoûté en tant qu’homme. Plusieurs fois, j’ai dû stopper ma lecture, fermer les yeux étant dans l’incapacité d’aller plus loin, d’appréhender les abominations, les cruautés qui risquaient de retomber à chaque moment, à chaque page, mais malgré son récit si dur et bouleversant, il n’y a jamais jugement, ni pathos. La lecture est très agréable, fluide, j’étais complètement transporté par la plume de l’auteure. Certains lecteurs auront peut-être l’impression de lire un roman de type ”fantastique”. Pas moi. La réalité de ce phénomène, pour moi, ne fait aucun doute…

Dès le début du récit, nous suivons deux histoires qui se passent à deux périodes différentes. Nous sommes en 2011, où Tom est plongé dans un coma suite à un accident, ou en 1940, avec Simon, jeune juif qui subit la Seconde Guerre mondiale de plein fouet. Nous allons alterner ainsi d’une époque à l’autre par le biais de la décorporation, un sujet qui me plaît tout particulièrement. Tom, finalement, va sortir du coma avec un don qu’il va apprivoiser jour après jour. Mais est-ce vraiment un don ou malédiction ?
Il lui faudra plusieurs années pour le maîtriser et comprendre pourquoi il est sorti vivant du coma.

Rebecca m’a touché au plus profond de mon âme, j’aimerais tellement connaître les morceaux qu’elle avait en tête en écrivant son roman.
Durant ma “vie de lecteur” certains romans m’ont marqué. “Le Fil d’Argent” fait définitivement partie de ceux qui se trouvent en haut de la pile !

Merci pour ce voyage magnifique… Pour ne jamais oublier.
Très gros coup de cœur.

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Extraits :

« La lumière.
Diffuse, douce comme un voile.
Mouvante, comme des courants opalins,
mais se déplaçant avec lenteur.
Irradiant une paix profonde et un amour infini.
Bientôt y apparaissent des formes sans consistance,
ressemblant toutefois de plus en plus à des visages.
Oui, ce sont bien des visages… !
Des visages qu’il connaît et qu’il chérit.
Celui de Kate d’abord, puis ceux d’Andy et d’Ellen. »

« Il prit soudain conscience d’une sorte de connexion invisible entre lui et ce mystérieux inconnu aux yeux clos, une espèce de fluide non-palpable, mais de plus en plus intense. La musique, toujours plus riche, pénétrait ses tympans, son cerveau, son cœur, son être tout entier, jusqu’aux tréfonds de son âme.
Alors il comprit. »

« 1. Les gardiens et inspecteurs, après avoir vérifié l’identité des Juifs qu’ils ont mission d’arrêter, n’ont pas à discuter les différentes observations qui peuvent être formulées par eux. Les enfants vivant avec la ou les personnes arrêtées seront emmenés en même temps, ils ne doivent pas être confiés aux voisins »

« C’est simple, il me faut environ trente minutes pour faire un tampon qui permettra de fabriquer une cinquantaine de cartes. Chaque demi-heure supplémentaire où je parviens à rester éveillé, c’est comme cinquante vies que je sauve… »

« – Ils… ils l’ont emmenée.
– Où ça ? Nous pouvons organiser son évasion ! Je connais…
– Non, Léo, non.
Simon sentit les larmes lui brûler les yeux ; il sentait aussi les mots – ceux qu’il n’aurait certainement pas fallu dire – affluer entre ses lèvres malgré lui.
– Il est trop tard. Ils l’ont… fusillée, il y a deux jours.
Les bras de Léo retombèrent à l’instant, inertes le long de son corps. Ses yeux s’exorbitèrent pendant une ou deux secondes, puis Simon vit le souffle lui manquer. Enfin, il s’affaissa sur les genoux, dans l’herbe sèche, en inspirant dans une sorte de gémissement déchirant et ne bougea plus. Simon se laissa tomber à côté de lui, pris du besoin insoutenable de se justifier.
– Je… je n’ai rien pu faire… Je…
Mais il se tut. À quoi bon expliquer pour le moment… Qu’y avait-il à expliquer, d’ailleurs ?
Je suis vraiment désolé, finit-il par dire à mi-voix. »

« Léo secoua la tête, écœuré. Il commençait à être las de cette guerre qui n’en finissait pas. Pourquoi les Français ne se soulevaient-ils pas en masse, pourquoi étaient-ils seulement une petite poignée d’hommes à réagir ? Pourquoi devaient-ils attendre la victoire des Alliés sans bouger ? Pourquoi devoir supporter sur ses propres terres des combats sanglants entre deux pays étrangers s’affrontant sans même se soucier des autochtones ?… Combien de vies innocentes devraient-elles être encore happées ? »

 

Rebecca Greenberg part à 17 ans vivre en Afrique, au Cameroun, avec ses parents. Elle y passe son bac, et poursuit par une année d’initiation à l’Histoire de l’Art.

Lorsqu’elle rentre en France, elle entame des études universitaires cinématographiques et audiovisuelles. Elle assiste à des tournages de films, aux côtés de Gérard Jugnot et Richard Bohringer et se prend de passion pour les écrits de Stephen King, rédigeant des scripts adaptés de quelques nouvelles choisies. Elle est correctrice littéraire.

Puis elle rencontre son âme-sœur, et fait finalement le choix de se consacrer corps et âme à sa nombreuse famille.

Mère de 7 enfants, c’est la saga Harry Potter, découverte par le biais de ses enfants bien des années plus tard, qui lui donne – comme une révélation – le goût insatiable des livres et le besoin de réécrire, comme au temps de son adolescence.

Le fil d’argent (illustrations de Matthieu Biasotto) est son premier roman.

son blog : http://lefildargent.over-blog.com/
page Facebook : https://www.facebook.com/lefildargent.back/

Adolescence, Émotion, Poésie

Dans tes yeux

de Yves Giombini
Broché – 7 mai 2023
Éditeur : Des livres et du Rêve

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Trente ans après s’être perdus de vue à la fin de l’école primaire, Agnès et Rémi se retrouvent à Grasse à l’occasion d’une réunion d’anciens élèves. Leur amitié amoureuse d’alors les submerge : toutes ces années d’absence et de silence se volatilisent instantanément. Ils faussent compagnie au groupe pour plonger dans les arcanes secrets du Musée International de la Parfumerie. S’émancipant du temps et de l’espace, ils réinventent les aventures citadines et stellaires de leur enfance. Ce nouveau voyage a-t-il ses propres limites ? Ou bien n’a-t-il jamais existé que dans l’instantané du regard échangé au moment précis de leurs retrouvailles ?

« Là où l’infini de l’espace recoupe l’infini du temps, on trouve un endroit précis
à un moment donné ; j’y suis souvent. »
Grégoire Lacroix

 

• Couv_2023-070_Giombini Yves - Dans tes yeux

 

Sans même le savoir, j’attendais cette histoire depuis plusieurs années…

Voilà le genre de livre qui m’inspire, que je relirai à mes petits-enfants afin qu’eux aussi aillent s’envoler avec Yves Giombini dans des endroits où le temps n’est plus, là où TOUS les Arts se retrouvent et se mélangent, là où la Musique joue jusqu’à l’infini.

Je ne connaissais pas Yves avant de recevoir ce livre il y a quelques jours. Je suis allé sur sa page FaceBook et j’ai rencontré un homme, un poète, un amoureux de la peinture, de la sculpture, de la musique, du théâtre, de l’Histoire (la belle Histoire… pas celle où les hommes s’entretuent), des sciences aussi et ouvert à tellement d’autres choses… J’ai eu l’impression qu’il avait déjà vécu plusieurs vie…

Dès le commencement de ma lecture, j’ai su.
J’ai su que l’ouvrage que j’avais entre les mains allait me secouer, me toucher, j’ai su très vite que je risquais d’arriver en retard à mon travail… Tant pis, je resterai plus tard ce soir !
Bouleversant.
Comment tellement de poésie, de beauté, d’amour, de rencontres improbables, de voyages, dans l’espace, dans le temps, ont-ils pu entrer dans aussi peu de pages ?
J’ai eu un mal fou à sélectionner des extraits tellement chaque phrase a son importance.
Il y a de la magie dans l’écriture d’Yves. Ce moment a été pour moi comme une parenthèse hors du temps, hors de tout… J’ai fini ma lecture dans un square où des enfants jouaient avec leur nounou, leur maman, et je les ai trouvé beaux, j’ai vu des oiseaux voler dans le ciel en me tournant autour, une guêpe s’est même posé sur mon bras, je n’ai pas eu peur.

“Dans tes yeux” a agrandi mon horizon, a ouvert beaucoup de choses en moi.
Vous l’avez compris, c’est un énorme coup de cœur…

Un roman indispensable.
Merci Yves, j’ai hâte de lire d’autres livres…

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Extraits :

« Te souviens-tu ?
Oui, trente ans, c’est long, c’est loin. Tu m’avais emportée dans ta détermination farouche. Nous nous étions affranchis nos heures terriennes amarrées à l’uniformité des jours. Nous avions franchi les frontières du temps, l’un à l’autre enlacés.
Passagers de l’instant, nous voulions l’éternité.
Oui, je me souviens… »

« II leur était indifférent de chercher à élucider le mystère de leurs voyages extraordinaires. Le jardin, l’école, le mûrier, le ciel, l’étoile, la musique, ils en faisaient leur miel. Ils avaient vécu leur rêve, rêvé leur désir, et leurs chairs comblées frissonnaient encore de leurs jouissances partagées.
Au-dessus d’eux, chevauchant une ultime gazelle, Marie-Jeanne s’évapora dans les limbes de leur mémoire réincarnée.
Et le ciel s’éteignit. »

« L’endroit était frais malgré la chaleur de l’été. Il régnait un silence paisible veiné de lointains bruits de moteurs, des paresses d’avions croisant dans un ciel qui restait à imaginer.
C’est le lot des caves de fuir la lumière. Celle-ci avait gardé prisonnière toute la froidure de l’hiver, ses pluies glaciales et ses neiges, ses frimas et ses vents. Ceux qui s’y engouffraient forçant les passages, devenaient bises sitôt franchies les grilles des soupiraux aux vitres brisées. Des radiateurs à pétrole, dont l’amère odeur de fioul imprégnait l’atmosphère, avaient été répartis dans différents recoins pour conjurer autant que faire se pouvait les morsures du froid. Des ampoules électriques nues pendaient au plafond. Des lampes rétro en pied posées à même le sol ou sur des meubles hétéroclites de brocante, proposaient un éclairage scénographique à la limite de l’étrange. »

« Les hommes font la guerre, certains font l’amour, les enfants rient ou pleurent, ici, on naît, là, on meurt, ailleurs et partout, on mange, on boit, on crie, on rêve, on crève, on espère, on pleure, on se désespère, on apprend, on oublie, on jubile, on attend… La planète est belle vue d’en haut, presque irréelle. Devant tant de beauté, on n’imagine pas le malheur. On ne le voit pas. Et parce qu’on ne le voit pas, il n’existe pas. » 

 

 

Niçois d’origine, Grassois d’adoption, enseignant et conseiller pédagogique à la retraite, Yves Giombini est un citoyen de la Terre et d’ailleurs, ses voyages ne sont pas uniquement géographiques ; ils se font aussi depuis toujours dans la compagnie des mots, passeports universels des émotions, via l’écriture dans plusieurs genres littéraires : romans, nouvelles, récits, poésies… ; mais aussi le théâtre, comme comédien, formateur, metteur en scène au Théâtre de La Nuit Blanche à Grasse, dont il est le président depuis 15 ans ; et la chanson : ses textes sont mis en musique par Patrick Massabo, et interprétés par le groupe Les Variants Deluxe, au style pop-rock. Parrain de la 2ème Nuit des Ecrivains (décembre 2018) sur Radio Agora Côte d’Azur, il anime régulièrement des ateliers d’écriture dans les librairies et les établissements scolaires, et des ateliers de lecture dans les écoles, les collèges, et avec le groupe des Poémiens de Châteauneuf (06).

Émotion, Drame

La vie rêvée des chaussettes orphelines

de Marie Vareille
Poche – 20 octobre 2020
Éditions : Charleston

 

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.

Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde.

La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler la vérité sur son passé ?

« Avec un talent incroyable, Marie Vareille manie un style plein d’humour et de sincérité. Un roman puissant, moderne et extrêmement bien écrit. »
France Net Infos

 

 

J’ai lu et entendu beaucoup de choses sur Marie Vareille. Du bon, du moins bon, aussi et du mauvais parfois… J’ai tenu donc à me faire ma propre opinion.
On n’est jamais mieux servi que par soi-même !

Tout d’abord, l’écriture est plaisante, et j’avoue avoir accroché très vite à l’histoire. Alice, ce personnage “un peu” psycho-rigide, avec ses tics et ses tocs m’a bien plu, et m’a fait penser à quelqu’un. (n’insistez pas, je ne vous dirait pas qui !)
Je pensais “tomber” sur un feel good traditionnel, mais pas du tout, pour moi cela n’en est pas un !
La structure du récit est intelligente et poétique comme j’aime. On avance dans la lecture en suivant en parallèle deux trames de récits. D’abord, il y a le “Journal d’Alice” qui commence en 2011 et se déroule jusqu’en 2012, où Alice s’adresse directement à Bruce Willis !!! Si, si, je vous assure, c’est même parfois très drôle ! Puis le récit en lui-même, qui commence en 2018 pour s’achever en 2024 (si j’ai bien compté). Cette méthode d’écriture en toute simplicité, force à un rythme de lecture, dans lequel je suis tout de suite entré. Je me suis laissé porter ainsi par les mots de Marie pendant près des deux tiers du roman… Les allers-retours entre le journal intime et le vécu de la jeune femme en alternance, me captivaient de plus en plus.
Il y a aussi pas mal de suspense, et je me suis demandé où voulais en venir l’auteure. Mais j’étais encore loin de deviner ce qui allais m’arriver !

Bravo Marie pour ce “switch” incroyable !
Ou comment l’auteur a l’art et la manière de nous prendre complètement à contre-pied. Whaou !
C’est beau, c’est triste, c’est très touchant…
Oserais-je dire que je suis resté sans voix ?
En-tout-cas, j’ai versé une larme.

“La vie rêvée des chaussettes orphelines”, n’est pas un long fleuve tranquille.
Le récit transporte son lot de drames, de tristesse, de beauté, d’amitié et d’amour. C’est un récit de vie, un récit de foi en la vie. Ce ne sera pas un coup de cœur pour moi, mais il s’en est fallu de peu. L’histoire m’a remué.
Il y a de l’émotion, de la compassion, de l’intensité et bien sûr de l’amour.
Bref, c’est un récit qui a tout ce qu’il faut pour “vivre agréablement“ de mains en mains, encore pendant de longues années…
Très bon moment de lecture avec des personnages qui vont me manquer.
J’ai hâte d’en lire un autre…

PS. Marie a eu la belle idée de nous proposer sa “playlist” musicale. Elle a accompagné toute ma lecture, mais…
Et oui, il y a un MAIS…

J’ai cherché partout “SISTERS” de Scarlette S.R., et impossible de le trouver !!!
Bouhou…

“Marie, si tu lis ce message…
L’ambiance générale et la façon dont tu en parles m’ont donné l’impression que ce morceau existait vraiment.
Si c’est le cas, je suis preneur.
Si un autre titre qui t’a inspiré, je suis preneur aussi !
Quoi qu’il en soit, un grand merci pour toutes ces émotions…
À bientôt, snif…”

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Extraits :

« 10h04. Mon rendez-vous a quatre minutes de retard. 240 secondes de ma vie envolée, mortes, parties dans le néant du monde. Soixante minutes dans une heure. Soixante secondes dans une minute.
Je resserre ma queue-de-cheval pour la dixième fois. Je ne comprends pas. Pour arriver à l’heure, il suffit de partir à l’heure. Je ne vis pas, a priori, dans un espace-temps différent de celui des autres et pourtant, je suis manifestement la seule personne au monde à avoir compris ce grand mystère de la vie que la vaste majorité de l’humanité n’a pas encore réussi à percer :
Temps de trajet = temps de transport + temps de marche + marge de sécurité. »

« …il a planifié un rendez-vous.
À une heure précise.
À un endroit précis.
Si je refuse, je vais déranger son emploi du temps. Peut-être qu’en réorganisant sa journée, il va devoir modifier celui d’autres personnes et le bouleversement de l’ordre établi peut entraîner le chaos. Quelqu’un, un père de famille par exemple, pourrait sortir de chez lui plus tôt, pile au moment du passage d’un taxi, simplement parce que le rendez-vous a été décalé, il se serait fait renverser ou pire, son enfant dans la poussette…
Stop.
Arrête. »

« Tu sais à force de travailler avec mes petits vieux, j’ai appris deux choses essentielles. La première, c’est qu’on se prend la tête toute la journée pour des trucs dont on se souviendra même pas dans un an, alors à l’échelle de toute une vie, autant te dire que ça n’aura plus la moindre importance. Et la deuxième, c’est que vivre vieux, c’est une chance que tout le monde n’a pas, alors les choses qu’on veut vraiment faire dans sa vie, les projet qui nous tiennent à cœur, il ne faut pas attendre avant de les entreprendre parce qu’on sait jamais quand ça s’arrête. »

« La beauté n’est qu’une question de norme sociales dépendantes de ton époque, de ton milieu social et de tes origines géographiques, normes que la société te fait intérioriser dès ta naissance. Par ailleurs, toute apparence physique est éphémère. Choisir un partenaire sexuel pour sa beauté et par conséquent complètement con. »

« …tu es un artiste, et tous les artistes sont des losers jusqu’au jour où ils réussissent. Tu sais, dans les médias, on nous rabâche les histoires des gens qui réussissent en une nuit, le conte de fée des Temps modernes, c’est ça : réussir par hasards, sans mérite ni travail. C’est le pire des mensonges. Quel que soit le domaine, les gens qui réussissent du premier coup sont des exceptions. Et d’ailleurs, c’est pour ça qu’on parle d’eux parce que leur histoire tient du conte de fées. »

 

 

Marie Vareille est née en Bourgogne en 1985 et vit aux Pays-Bas avec son mari et ses deux filles. Son best-seller “La Vie rêvée des chaussettes orphelines”, traduit dans de nombreux pays, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Il a reçu le Prix des lectrices Charleston 2020 et le Prix des Petits mots des libraires 2021. Elle est également l’auteure, aux éditions Charleston, de “Je peux très bien me passer de toi” (Prix Confidentielles) et “Ainsi gèlent les bulles de savon”.

Elle a reçu de nombreux Prix en littérature jeunesse pour sa trilogie “Elia la Passeuse d’âmes” et son roman Young Adult “Le syndrome du spaghetti” a été récompensé du Prix Babelio en 2021.

Histoire vraie, Suspense

Crossroads

La dernière chanson de Robert Johnson
de Hervé Gagnon
Broché – 10 novembre 2021
Éditeur : Hugo Roman

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Lorsqu’ils reçoivent une lettre de Simone Jackson les invitant à venir la rencontrer pour prendre possession d’objets ayant appartenu au légendaire bluesman Robert Johnson, l’historien Donald Kane et l’anthropologue Virginia Craft n’ont rien de plus en tête qu’une publication universitaire qui contribuera à l’avancement des connaissances sur les origines du blues.

Mais le contenu de la boîte en fer-blanc que leur remet la vieille dame change tout. Parmi les objets attendus (un pick et une slide), se trouvent un doigt momifié, une amulette de protection et un carnet dans lequel Johnson a transcrit ses chansons, en plus de notes disparates en apparence anodines. Mais lorsque Kane découvre, caché dans la reliure, le texte de la mythique trentième chanson de Johnson, la légende de son pacte avec le diable prend un nouveau sens.

Tandis que Kane et Craft suivent la piste que leur indique le manuscrit, les événements se bousculent : les bluesmen qui peuplent les rues de Memphis se suicident les uns après les autres de manière identique et sordide; les mauvais sorts s’accumulent et Kane, le cartésien, doit finir par admettre qu’ils existent. De plus, la police le soupçonne d’être derrière les morts suspectes. Comme si cela ne suffisait pas, Ezekiel Thorne, un mystérieux personnage, cherche à acquérir le manuscrit pour un client. Au fil des péripéties, Kane doit accepter qu’une âme peut être sauvée.

Crossroads est un roman trempé de bourbon, qui se déroule dans la chaleur moite du Delta du Mississippi, où le surnaturel se trouve toujours à l’envers du décor.

 

2021_094_Gagnon Hervé - Crossroads - La dernière chanson de Robert Johnson

 

Un grand merci à Babelio et aux Éditions Hugo pour cet envoi, dans le cadre d’une masse critique spéciale.

Ce récit se déroule principalement à Memphis, ville considérée comme étant la capitale du rock’n roll, de la Soul, mais aussi du blues.
Personnellement je ne suis pas spécialement adepte de blues alors j’ai fait l’effort de m’imprégner de cette musique durant toute ma lecture pour être plus en phase avec l’histoire. C’est ainsi que j’ai enchaîné et découvert de nombreux bluesmen à la voix si particulière, en mettant en avant, bien sûr, les morceaux de Robert Johnson…

Donald Kane, historien et amateur de Blues, et Virginia Carft, anthropologue, se voient confier par une vieille dame, Simone Jackson, un coffret contenant des objets ayant appartenu à une légende du blues, Robert Johnson. Aux côtés d’un doigt momifié et d’une amulette, ils découvriront un manuscrit où le chanteur transcrivait ses chansons ainsi que quelques notes disparates, mais aussi, l’amorce d’un titre inconnu à ce jour. Ils se retrouveront alors, emportés dans une véritable course contre la montre avec des événements surnaturels et empreints de superstition locale. Ésotérisme, culture propre au Delta du Mississippi, pendant que dans le monde du blues, une série de suicide frappe Memphis.

J’ai été emporté comme à chaque fois que je lis un roman d’Hervé Gagnon, malgré ma surprise pour le choix de sa thématique.

Puis petit à petit, et à ma grande tristesse, je suis un peu “sorti” du récit. Écriture moins fouillée que d’habitude ?, peut-être aussi un peu prévisible…
Mais je suis allé quand même jusqu’au bout, et grand bien m’en a fait ! J’ai petit à petit retrouvé la verve qui me fait vibrer dans ses romans habituellement. En me renseignant par la suite, il s’avère qu’Hervé est un spécialiste du blues depuis son adolescence. Ce sont peut-être ces manques, qui ne m’ont pas permis d’entrer tout de suite dans l’histoire.

Si vous aimez le blues, ce roman est fait pour vous.
Si, comme pour moi c’est une découverte, essayez quand même…
Peut-être que les voix du “Hoodoo” seront aussi réceptives pour vous !
Cette histoire basée sur la réalité de la légende de Robert Johnson et de sa mort à l’âge de 30 ans, ont été au final une lecture agréable, et je ne peux renier les découvertes musicales que j’ai faites…

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Extraits :

« Une étrange prémonition s’insinua dans la tête de Donald Kane tandis que la chair de poule lui couvrait les bras. Face à lui, Virginia Craft eut une expression de surprises.
– Mort ? Balbutia-t-il, pris au dépourvu.
En guise de réponse, Kitchen pivota sur sa chaise et étira le bras pour attraper un journal qui traînait sur la table derrière lui. Avec affectation, il l’ouvrit pour le plier à la bonne page, puis le déposa devant ses deux interlocuteurs afin qu’il puisse le lire.
– Dans les circonstances qui sont les vôtres, je comprends que vous n’ayez pas consulté les journaux du matin, roucoula-t-il. »

« Il ramassa l’argent sur le comptoir et se pencha pour le mettre dans la caisse qu’il gardait dessous. Au même moment, le monde s’assombrit autour de lui et sa poitrine ce serra douloureusement. Un violent élancement lui traversa le bras gauche et son souffle se fit laborieux. Au loin, un grognement monta. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre qu’il était venu de sa propre gorge. Il ferma les yeux, prit appui à deux mains sur le comptoir et attendit en essayant de respirer lentement. »

« L’homme se planta solidement devant eux. Il dépassait Kane de quelques pouces et, sous une considérable couche de graisse uniformément répartie, il avait une carrure à l’avenant. Il portait un costume gris anthracite d’une parfaite élégance dont il gardait le veston stratégiquement ouvert sur une pense spectaculaire, qui le précédait d’un bon pied et demi. De près, il dégageait de violents effluves de Brut de Fabergé, dans lequel il semblait s’être immergé avant de se présenter. »

 

 

Né le 26 août 1963 à La Baie, au Québec, Hervé Gagnon détient un Ph.D. en histoire et une maîtrise en muséologie de l’Université de Montréal. Habitant depuis 1995 dans la région des Cantons de l’Est, au Québec, il consacre ses temps libres à la musique, à la lecture, à l’ornithologie et à la cuisine. Amateur de blues depuis sont adolescence, il voue une grande admiration au mythique guitariste Robert Johnson.
Après avoir œuvré pendant plus de 25 ans dans la mise en valeur du patrimoine et l’enseignement universitaire, il se consacre entièrement à l’écriture dès 2010. Reconnu comme un des maîtres du thriller et du polar ésotérique, il a signé entre autres les séries Damné (vendue à plus de 200 000 exemplaires en français seulement), Malefica et La mort du Temple. Ses livres ont été récompensés à plusieurs reprises.

Adolescence, Drame

L’enfant parfaite

de Vanessa Bamberger
Broché – Livre grand format, 14 janvier 2021
Éditeur : Liana Levi

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Le syndrome de l’enfant parfait ? Roxane a intégré depuis toujours les exigences de ses parents. L’excellence et la performance lui sont des impératifs naturels. Pourtant, depuis la rentrée en classe de première, rien ne va plus, ni les notes, ni l’amitié, ni les amours, ni l’apparence physique. Pour soigner l’acné qui enflamme son visage, elle n’a d’autre recours que de solliciter un ancien ami de son père, François, devenu médecin. Avec son verbe franc, direct, slamé, elle raconte la pression scolaire, la perte de confiance en soi, la peur de décrocher et l’incompréhension des adultes. Autour d’elle, personne ne voit venir le drame. De ce qui est arrivé à Roxane, François devra répondre.
Avec une écriture intense, Vanessa Bamberger raconte l’adolescence et notre époque.

 

2021_078_Vanessa Bamberger - L'enfant parfaite

 

Ce roman de Vanessa Bamberger, auteure que je découvre, est un roman très contemporain, mais c’est surtout un roman choc !

Choc au niveau de son écriture, choc pour le final, même si l’auteure le dévoile assez vite, choc de l’adolescence, choc des parents de plus en plus perdus envers un monde qui va de plus en plus vite, choc aussi de la vie qui nous en demande à chaque fois plus… Si la pression sur les jeunes n’est pas nouvelle, il semblerait bien que le rouleau compresseur soit passé dernièrement à un cran au-dessus.

C’est une histoire d’adolescence, cette période trouble, cet âge de tous les dangers, où Roxane doit être la meilleur, elle n’a pas le choix.
Fille d’un cadre supérieur et d’une musicienne, elle absorbe depuis sa naissance les exigences de ses deux parents, être la première. Partout. Dans toutes les disciplines, afin d’obtenir une place en classe préparatoire dans l’un des meilleurs lycée parisien en première scientifique. Rythme exigeant, pression des notes. Roxanne trouvera dans le rap, le slam et la musique un écho à son mal-être que personne autour d’elle ne semble déceler.

Elle est si seule Roxanne avec son parcours instable au rythme des alliances amoureuses et amicales. Puis il y aura cette acné, qui arrive soudain, lui pourrissant la vie et faisant tout basculer.

Il n’y a aucun temps mort dans ce récit qui alterne entre deux personnages, Roxane, de sa rentrée en 2017, jusqu’en janvier 2018 et François, en 2019, jusqu’à un point critique qui va malheureusement faire entrer en collision leurs deux destins.

J’avoue avoir eu du mal à entrer dans l’écriture de Vanessa.
J’ai eut un long moment l’impression que le livre avait été écrit par deux personnes. La narration de François, classique et d’une bonne qualité d’écriture et celle de Roxanne, qui m’a gênée et même horripilée à plusieurs reprises. Mais j’ai poursuivi…
La forme ne me convenait décidément pas, mais le fond était là, présent, oppressant. Je voulais à tout pris connaitre la fin du récit !

Et soudain, au milieu du roman…
Une lumière ! Je venais de comprendre.

J’étais complètement passé à coté de la narration de Roxanne. Il m’a fallu essayer de retrouver mon âme d’adolescent pour me rendre compte à quel point Vanessa s’était jouée de nous, les lecteurs, puisque cette dernière avait “décliné” son texte en slam tout en rimes, comme le font les rappeurs et j’étais passé à coté !
J’imagine très difficilement le temps qu’il lui a fallu pour écrire ces parties là.

À partir de ce moment, ma lecture a changé, même si j’ai eu encore parfois du mal avec certaines formes de langage, malgré un petit lexique qui permet à ceux qui ont mon âge (et oui, je n’ai plus vingt ans…) de s’accrocher au “nouveau présent” !

La fin, très émouvante, a permis de me retrouver… à la fois triste et songeur…

Une lecture, du coup, un peu inégale pour moi, même si le récit m’a complètement transporté.
Un livre à relire, peut-être, ultérieurement, mais les passages de Roxanne devront être lus à voix haute, afin qu’ils retrouvent la puissance voulue par Vanessa, à la manière d’une œuvre musicale !

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Extraits :

« Je n’ai pas bien dormi cette nuit. Ma mère l’avait prédit. Je n’ai jamais bien dormi de ma vie, alors la veille d’une rentrée scolaire à Sully, imaginez le souci. Quand je me suis réveillée, elle était déjà partie. Mélanie, c’est parfois plus simple de l’appeler ainsi, Mélanie, ma furie ma mélodie, elle est altiste. Vous ne savez pas ce que c’est ? Normal, personne ne le sait au lycée. Personne n’est intéressé, la musique classique c’est mort. Un parent concertiste égale un passeport pour la recale sociale. »

« Devant moi, Ferdinand lève la main pour poser une question. Intimidé, il se met à bégayer. Chareau écarquille les yeux pour bien montrer sa surprise, et son agacement. Elle l’arrête. Attendez, je ne comprends rien à ce que vous racontez, il faut vous calmer ! Après ça Ferdinand ne dis plus rien. Sur la feuille la prof a imprimé un cours succinct, une poignée de formules, et maintenant elle se lance dans une démonstration bon train. À la fin de l’heure elle nous donne une liste d’exercices à faire pour le lendemain. Il y en a pour trois heures au moins. On se regarde, affolés. On ne sait pas très bien si on doit rire ou pleurer. Ferdi place son index sur sa tempe pour signifier que cette prof-là est donc, tout comme Perrier, complètement fêlée, puis rejette sa tête en arrière et éjecte sa main. Il fait mine de se flinguer. »

« C’est qu’il faut avoir le cœur bien accroché pour faire prof. En réalité, il faut être taré. Insultés agressés mal payés, mal considérés maltraités mal encadrés, pas formés rudoyés bousculés. Les profs entrent en classe avec leur mine pitoyable de boucs émissaires de l’Éducation nationale, chargés de nous faire ingurgiter dans l’année des programmes de plus en plus lourds, de plus en plus techniques, sous format numérique. Dire que la plupart sont complètement nuls en informatique ! Du coup, ce qu’ils ont à faire, ils le font n’importe comment, en mode totalitaire. »

 

 

Vanessa Bamberger est romancière. Après des études à Sciences Po Paris, elle a vécu plusieurs années à Londres et à New-York. Elle est aujourd’hui journaliste à Paris.

Alors que ses trois premiers manuscrits sont restés lettres mortes, elle vient d’enchaîner trois romans un tous les deux ans, aux éditions Liana Levi.

Au cours de l’écriture de Principe et suspension, son premier roman, elle a rencontré des dirigeants de PME et visité plusieurs sites de production en France.

Après Principe de suspension (2017, et Piccolo, 2019) et Alto Braco (2019, et Piccolo, 2020), qui a reçu cinq prix littéraires, elle signe un troisième livre remarquable.

Émotion, Humour, Suspense

Les Couleurs de la vie

de Lorraine Fouchet
Poche – 4 avril 2018
Éditeur : Le Livre de Poche

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Fraîchement débarquée de son île bretonne à Antibes pour devenir la dame de compagnie de Gilonne, Kim est frappée par la complicité qui unit cette ancienne actrice à son fils unique. Aussi, quelle n’est pas sa surprise lorsqu’elle apprend que celui-ci aurait disparu des années plus tôt… Gilonne est-elle victime d’un imposteur ? Guidée par son désir de protéger celle qui pourrait être sa grand-mère, Kim va tenter de percer le secret de cette mystérieuse famille.
Des vagues de tendresse, un parfum de Bretagne, une pincée de suspense et de l’humour à foison… : Lorraine Fouchet déploie ici toute la magie de son écriture.

Un véritable hymne à la vie, bourré de charme et résolument optimiste.
Valérie Gans, Madame Figaro.

Un roman choral parfaitement mené et attachant.
Anne Michelet, Version Femina.

Un trio stimulant.
Philippe Vallet, « Le Livre du jour », France Info.

 

2021_054_Fouchet Lorraine - Les couleurs de la vie

 

Lorraine Fourchet fait partie de ces auteures qui nous permettent, non seulement de rêver mais aussi de sortir un peu de notre quotidien…
Avec “Les Couleurs de la vie”, elle nous offre un roman délicat sur l’enfance, la vie, l’amour et aussi la mort…
Beaucoup d’émotions se dégagent de ce roman. J’ai retrouvé l’île de Groix, comme dans beaucoup de ses romans, mais Lorraine nous fait aussi voyager dans le midi de la France, là où les cigales chantent avec un accent différent, là où se soleil est toujours au rendez-vous !

“Les Couleurs de la vie”, c’est l’histoire de Kim, une Bretonne qui vit dans l’île de Groix, elle est libraire. Elle vient de perdre sa grand-mère qui l’a élevée après à la mort de ses parents, et cherche à savoir pourquoi elle s’est suicidée. Finalement elle décidera de quitter son île, de quitter son amoureux, et partir pour Antibes…
Elle trouve un travail. Elle va s’occuper d’une vieille dame, Gilonne, qui commence à perdre la mémoire. C’est son fils Côme qui l’a voit une fois par semaine qui va l’embaucher. Mais très vite, Kim apprendra que le fils unique de Gilonne est décédé deux ans plus tôt !
Qui donc l’a engagé pour s’occuper de Gilone ?
Qui est cet homme qui se fait passer pour son fils ?
Kim va mener “Son enquête” afin de découvrir pourquoi est-il entré dans la vie de cette femme.

“Les Couleurs de la vie” est un très beau roman plein d’amour, de tendresse.
Tous les personnages qui gravitent autour de Kim ont une vraie importance, certain sont un peu fous, mais tous brillent à un moment ou un autre.

Lorraine Fouchet est une personne qui aime les gens, les animaux et la vie, et je m’en rends bien compte à travers ses mots. Non contente de nous faire vibrer avec ses personnages, elle donne dans ce récit encore une fois la parole à certains objets. Un réfrigérateur, un miroir, un piano…

Cela a été pour moi un très joli moment de lecture sur le refus de la vieillesse, sur l’amitié, sur l’amour.
La musique aussi a une part très importante dans ce récit. Je me suis composé ma “play-list” musicale et je l’ai écoutée tout le long de ma lecture…

Ce roman demande à s’ouvrir. Il faut le lire avec son cœur.
Merci Lorraine, pour cette histoire agréable, délicate, triste et belle à la fois !

Aimons-nous et profitons de la vie…
Kenavo d’an distro…

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Extraits :

« Le ciel n’a pas le même bleu, les jardins n’ont pas le même parfum, les Méditerranéens pas les mêmes inflexions que les Groisillons. Les cigales chantent, je suis téléportée sur une autre planète. Même les oiseaux ont l’accent du Midi, leur pépiement fleure la lavande. La mer ici est plate, sereine, je n’arrive pas à m’habituer à l’absence de marées. On se baigne à toute heure, les bateaux sont amarrés court, aucun marin d’eau douce ne se retrouve pendu au quai à marée basse. Il est loin, le temps des clichés : coiffe bretonne et sabots chez moi, fichu et tablier provençal ici. Tout le monde s’habille pareil maintenant : jeans et tee-shirts. Le phrasé, l’atmosphère, les pins et les vagues, eux, diffèrent. Intensité versus joie. Cantilène versus cavatine. »
…/…
« Le blanc s’étend sur ma tête, comme lorsque la neige recouvre les champs de coquelicots en hiver Mais je demeure rousse pour la vie. Nous sommes une élite, Kim. La rousseur est lié à un gène sur le chromosome 16. Ramsès II était roux, le roi David et Judas aussi. Nous avons plus d’allergies, plus d’accidents d’anesthésies, plus de coups de soleil, plus d’intensité, plus de hargne, plus de passion. Nous subissons plus de moqueries à l’école, nous nous défendons tôt, nous aimons plus fort, nous vivons plus grand. »

 

 

Lorraine Fouchet a perdu son père à 17 ans, juste après son bac. Elle est devenue médecin urgentiste pour sauver les papas des autres. Elle a travaillé pendant quinze ans au SAMU et à SOS Médecins, avant de se consacrer à l’écriture. Elle est l’auteur de 22 romans, dont Les Couleurs de la vie, Poste restante à Locmaria et Tout ce que tu vas vivre. Entre ciel et Lou, paru chez EHO en 2016, a remporté le prix Bretagne/priz Breizh, le prix Ouest et le prix Système U. Elle vit entre les Yvelines et l’île de Groix.

Émotion, Noir, Thriller

Les voix meurtries

de Cécile Pellault
Broché – 6 juin 2019
Éditeur : Les Éditions du Loir

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Quand LiNa, star de la pop américaine, qui a perdu sa voix, rencontre Nicolas, un Français expatrié en Floride et papa d’un petit Jay, cela aurait pu être le happy end de leur histoire. Pourtant, ce sera seulement le début d’une course contre la montre avec les ennuis : la réapparition de la femme de Nicolas, Cassandra et de son amant violent, les ambitions insatiables du producteur de LiNa qui ne souffrent aucune réponse négative de la star. La disparition de Jay, la violence du milieu de LiNa ne feront que les faire sombrer un peu plus. Auront-ils la force de tout surmonter, de puiser la force dans leur relation ou les blessures, la prison, l’alcool, l’enlèvement du petit garçon seront-ils fatales à l’image d’une plage de Floride à laquelle ils tentent de s’accrocher? Dans cette histoire haletante, nous suivons le destin contrarié d’une voix qui ne veut plus chanter, d’un père qui a peur de ne pas en être un, d’un enfant confronté à la cruauté et à l’inconstance du monde des adultes, et, celui de tout leur entourage qui va leur tendre la main comme leur enfoncer la tête dans un océan de douleur.

 

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Bonjour à toutes et à tous,

Après “Le brouillard d’une vie” (que je vous recommande), je retrouve avec plaisir Cécile Pellault dans un autre registre. J’ai reconnu dans ce “drame” la sensibilité de son écriture. C’est un beau récit, intense et riche en émotions, mais dur aussi. Un drame romantique sur fond de road trip, où l’amour et la haine se nichent entre chaque ligne…

LiNa est totalement perdue…
Star de la pop américaine, elle vit la pire chose qu’une chanteuse puisse vivre. Elle a perdu sa voix, suite à un enchainement d’excès.
Le hasard va la faire rencontrer Nicolas et son fils Jay. À deux, et à trois, pourquoi pas, ils forment la famille qu’elle n’a jamais connue. À partir de ce jour, tout va être bouleversé dans sa vie.

Dans ce roman noir, on ne s’ennuie pas une seconde, une écriture rythmée et aucun temps mort à travers les États-Unis. d’abord la Floride puis l’Alabama et la Louisiane, alors que le malheur semble suivre en permanence Lilly, Nicolas et Jay. Cécile nous raconte la vie de deux êtres marquée qui souhaitent une vie rangée sans strass ni paillettes.

Nicolas vit des évènements compliqués, Jay qui disparait, LiNa qui n’en peut plus de vivre sa vie. Ils vont devoir s’aider mutuellement dans une histoire mouvementée où rien ne se déroule comme cela devrait l’être.

Les personnages héros du roman sont très captivants, ils m’ont beaucoup touché.

“Les voix meurtries”, est un roman noir et lumineux à la fois, qui fonctionne très bien et que je vous recommande !

Le succès se paye au prix fort, mais la force de “sentiments purs” peut faire bien des miracles…

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Extrait :

« Rosa regardait droit devant elle, les phares qui venaient des voitures en sens inverse sur l’I10 la faisaient à peine battre des paupières. Elle était à Haïti avec son bébé, rongée par la culpabilité. Lilly songeait à l’arrivée de Jay dans sa vie et se rendait compte à quelle point l’arrivée d’un enfant était autant le plus grand des bonheurs comme la plus grande des anxiété. On se sentait irrémédiablement responsable de tout ce qui pouvait bien lui arriver de la plus petite égratignure comme à la plus grande des fatalités. Même si Rosamunde protestait, malheureusement une maladie, un accident aurait pu arriver partout chez eux comme en voyage. Malgré les tentatives de Lilly pour la dédouaner, cela ne changerait en rien au ressenti de Rosamunde. Lilly comprenait parfaitement, elle-même, se rongeait les sangs sur sa propre part de responsabilité dans ce qui arrivait à Jay. La réapparition de sa mère et de son père naturel ne pouvait être imputable qu’à la malédiction de sa propre notoriété. »

 

 

Auteure Seine et Marnaise, et maman active, très impliquée dans le milieu associatif, Cécile Pellault, a signé en 2016 son troisième roman aux Editions Le Manuscrit, Le Brouillard d’une vie, un thriller familial, un roman d’une facture totalement différente de Serial Belle Fille en 2005 et On ne choisit pas sa famille en 2007 qui exploraient le ressort comique et satirique des relations familiales. Le prix du rendez-vous littéraire lui a été décerné pour ce premier roman noir lors du salon 2016 de Moret sur Loing.
Elle est également auteure de nouvelles, dont Désespoir Fraternel publié aux Editions Souffle court, et de poésies, dont le secret des curieuses par le Musée du Luxembourg pour une exposition sur le peintre Fragonard et Le grésillement de la radio publié dans le numéro 12 de La Revue méninge.
Son deuxième thriller « Les voix meurtries », subtil et haletant, est sorti le 6 juin 2019 aux Éditions du Loir. Elle y aborde une nouvelle fois ses thèmes de prédilection : le voyage, l’exil, les liens familiaux subis ou choisis. « Les voix meurtries » est son quatrième roman.

Noir, Thriller psychologique

La corde de mi

de Christian Guillerme
Broché – 29 janvier 2019
Éditeur : Art En Mots Édition

Octobre 2001, le chanteur d’un groupe de rock encastre sa moto sous un camion à la veille d’un concert très important. Janvier 2012, le bassiste de cette formation est évincé par le reste du groupe. Février 2012, un groupe de black metal est littéralement massacré à la machette au nord de Paris. Fin 2015, dans un studio de la banlieue Ouest, des musiciens reçoivent un personnage étrange et dérangeant lors d’une séance d’audition. Le bassiste du groupe ne croit pas à une visite anodine, il sent que cet inconnu porte en lui un présage funeste, que quelque chose d’irrémédiable est en train de se mettre en place. Il décide alors de mener sa propre enquête, en solitaire, et ce qu’il va découvrir se révélera absolument terrifiant.

 

2020_024_Guillerme Christian - La corde de mi.jpg

 

Bonjour à toutes et à tous.

Qu’est-ce qui m’a poussé à lire ce livre ?
– Le titre !

Quand j’avais six ans, un samedi matin, mon père qui était parti acheter des chaussures, est revenu avec une guitare !!!
Nous n’avons jamais su le pourquoi, mais moi j’étais heureux…
J’ai passé des heures à essayer de la dompter avec mes petits doigts et mes ongles rongés.
Je me rappelle encore très bien les mélodies que j’enchainais sur une seule corde, la première qui s’était livrée à moi, la corde de Mi !

Fan de rock, de Metal, de Death, de rock et bien d’autres, je ne pouvais pas passer à côté du premier roman, un vrai thriller psychologique, de Christian Guillerme.

Je me suis d’abord fait une Play List en adéquation qui m’accompagnerait durant mon voyage.
– C’est parti !

J’ai plongé très vite dans ce roman très atypique, Christian, cela se sent, maîtrise le sujet à la perfection. Mais pas seulement l’univers de la musique. Non ! Avec ce premier roman, déjà il sait jouer avec le lecteur, les rythmes qu’ils lui infligent, vont de l’impression de scènes au ralenti, vers des accélérations foudroyantes !

L’écriture, fluide et riche est dynamique et soutenue. Il y a un vrai travail de description qui permettra au lecteur de s’immerger complètement dans le monde de la musique.
Et même si l’intrigue est assez lente, et l’histoire relativement simple au fond, jusqu’au milieu du roman, le style y est vraiment très bon et c’est lui qui m’a porté. Les éléments se mettent en place doucement, haletants, et soudain… C’est une explosion d’adrénaline jusqu’au final, faisant de la suite du récit un véritable page-turner, très violent.
Une fois commencé il vous serra impossible de vous arrêter…

Qui est ”Gade”, ce personnage qui suscite un sentiment de malaise dès le départ ?
Pourquoi ce décompte si particulier ?

Vous ne le saurez qu’en plongeant à votre tour dans ce roman complètement “Destroy” !

Pour un premier roman, c’est une vraie réussite et c’est un coup de cœur pour moi !
Un genre de lecture que je n’avait pas encore eu l’occasion de lire.
Bravo Christian, hâte de “t’écouter” de nouveau.

Un grand merci aussi à Christine !
Je te fais de gros bisous…

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Extrait :
« Sa taille était vraiment hors-normes ! Et ce qui était surprenant par rapport à ce gabarit, c’était l’aisance et la vivacité de geste qui en émanaient, comme lorsqu’il avait posé l’étui basse tout à l’heure. Sa voix était également hors-normes ; désagréable, monocorde, comme si toute l’humanité l’avait déserté. Mais à bien y regarder, ce qui mettait réellement mal à l’aise chez cet inconnu était l’expression de son visage ou plutôt son absence d’expression. Les traits, de type caucasien, n’étaient pour rien dans cet état de fait, ils étaient somme toute banals, de cette banalité du quotidien qui ne fait pas se retourner les têtes. Non, ce qui rendait définitivement sa physionomie unique, c’était cette carence quasi surnaturelle de vie sur son visage. Le malaise procuré trouvait sa source au creux de ce masque de cire, une reproduction de ceux du Musée Grévin, la brillance artificielle en moins. Et ses yeux ! Deux billes noires d’obsidienne, fixes, sans éclat, la lumière du studio ne semblait même pas s’il refléter !
Les trois musiciens avaient ressenti un malaise collectif et ils avaient pensé en même temps à un croquemitaine au masque de paraffine. »

 

 

Né en 1963 à Clichy-la-Garenne en région parisienne, Christian Guillerme, ancien musicien de studio et bassiste dans des groupes de rock, vit actuellement en Seine-et-Marne. Informaticien de formation, il exerce aujourd’hui la profession de concepteur fonctionnel au seine d’une grande entreprise du tertiaire sur le quartier d’affaires de La Défense? Il est l’auteur de nombreuses nouvelles à l’ambiance noire et inquiétante sur la plateforme Short Edition et a participé également à plusieurs recueils. La corde de Mi, son premier roman, visuel et haletant, s’inscrit d’emblée dans la grande tradition des thrillers qui mettent en scène des personnages ordinaires confrontés soudainement à quelque chose de terrifiant. Son personnage principal, véritable condensé du mal, vous hantera longtemps après le mot FIN.

Vous pouvez le contacter via sa page Facebook : CG auteur.