Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Thriller

Enigma

de Armelle Carbonel
Broché – 18 septembre 2024
Éditeur : Le Livre de Poche

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Domaine de la Haute-Barde. Un énigmatique orphelinat, théâtre de terribles événements. Par une nuit d’orage, soixante-neuf ans plus tôt, des enfants ont mystérieusement disparu. Spécialiste des édifices à l’abandon, la journaliste et cinéaste Barbara Blair tente de comprendre ce qui leur est arrivé. Mais les habitants du petit village n’apprécient guère cette étrangère qui vient remuer ce passé trouble, d’autant qu’un nouveau drame ne tarde pas à les frapper. Entre légende et réalité, Barbara est confrontée à une énigme qui menace de réveiller les démons d’autrefois, mais aussi ses plus douloureux souvenirs. Certains secrets doivent être tus à tout jamais, au risque de vous hanter jusqu’à votre dernier souffle.

“Une plume glaçante.”
Sylvie Lecoules, Le Tarn libre.

 

• Couv_2024-101_Carbonel Armelle - Enigma

 

Après, les superbes Criminal loft et Majestic murder, je ne pouvais pas passer à coté d’Enigma la suite de Sinestra !
C’est un roman obscur et magistral, où Armelle nous emmène très loin…

Barbara, est une journaliste et cinéaste, elle s’est spécialisée dans les documentaires sur les lieux mystérieux et abandonnés où ont eu lieu des disparitions inexpliquées. Elle veut savoir pourquoi, dans un ancien orphelinat, situé dans le Domaine de la Haute-Barde, soixante-neuf ans plus tôt, plusieurs enfants ont disparu, durant une nuit d’orage, et jamais personne ne les a retrouvés. Accompagnée de ses deux collaborateurs, David et Warren, ils décident de mener l’enquête. Une affaire qui lui rappelle étrangement celle du Val Sinestra, en Suisse, où sa fille Emma a disparu quatre ans plus tôt. Sur place, une vieille habitante, Magda et Arnold, un ancien policier, vont tenter de les aider dans cette quête mystérieuse, contre les avis du reste des habitants, quand un nouveau drame survient.

Armelle nous a concocté un thriller avec une intrigue très sombre, machiavélique, dans une sorte de huis clos aux nombreux rebondissements, entre fantômes, légendes et réalité…
Encore une fois, c’est d’une main de maître que l’autrice m’a complètement surpris par cette suite superbe et très subtile.

Oserez-vous la suivre dans cette nouvelle aventure ?
C’est troublant, très angoissant, mais qu’est-ce que c’est bon !

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Extrait :

« Une chose hideuse s’est logée en moi.
Lutter ne servirait qu’à accroître la pourriture qui m’infecte.
C’est ainsi que débute le premier chapitre d’une épopée sous influence, et j’ai l’assurance que cette mise en bouche te plaira. Inutile de prétendre le contraire, tu ne recules jamais devant un bon festin.
Dès le premier regard, j’ai su qu’elle serait la prochaine. »

« En lisière de forêt, sommeille un étang au bord duquel une masure flamboie à la lueur d’un feu allumé pour la nuit. Une chaleur rassurante émane de la cheminée où les plus jeunes de la fratrie se pressent afin d’assister à la veillée. Les mains calées sous le menton, ils restent suspendus aux lèvres de leur mère, qu’une voix caverneuse transforme en véritable conteuse. L’histoire, tous la connaissent depuis le berceau, et les plus ingénieux ne sont pas sans savoir qu’elle constitue une mise en garde. Cette fable, plus triste qu’un saule en pleurs, ne les effraie pas pour autant. Les versions se succèdent, mais aucune ne ressemble aux autres, si bien que la réalité des faits se noie finalement sous un enrobage d’incertitudes. Ce soir, elle raconte que leur petit village de Beaumont-la-Ronce a connu son lot de souffrances et de perversions. »

« Disposée sur la literie douteuse, une poupée grimaçante forme un puzzle sectionné en six morceaux distincts. Fichées dans le plancher, les billes oculaires arrachées valident la théorie d’une mise en scène particulièrement démente. Non loin de la tête blonde décapitée, une nuée de mouches complète le panorama en survolant un dôme de matière fécale. »

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l’auteur : Armelle Carbonel, née le 16 juillet 1975 à Paris, est écrivain. En parallèle de son activité littéraire, elle travaille pour le Ministère de la défense.

Elle commence à écrire dès son plus jeune âge. À 8 ans, elle rédige des poèmes, puis à 11 ans, un roman fantastique. À 15 ans, elle se tourne vers le théâtre avec la composition de 3 pièces de théâtre, avant de revenir au roman à 20 ans. Elle remporte de nombreux prix Littéraires (Art et Lettre de France, Concours littéraire des Armées, concours de poésie de la ville de Rambouillet, Prix Calliope.) sous le pseudonyme de Rebecca Arque pour son roman Criminal Loft (publié en auto-édition en 2011) et devient membre du Collectif de la Plume Noire. Elle retravaille son thriller Criminal Loft dans une nouvelle version en 2015. Elle est également l’auteur de Les Marais funèbres et La Maison de l’ombre.

En 2013, elle participe au recueil de nouvelles Santé, au profit de la fondation Maladies Rares.

Sinestra (2018)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/05/20/sinestra/

Émotion, Drame

Plus fort que la nuit

de Frédéric Lepage
Broché – 12 septembre 2024
Éditeur : Taurnada Éditions

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En arrivant à New York, Lana Harpending, cavalière hors pair et nouvelle recrue de la police montée, ne s’attendait pas à tomber doublement amoureuse.
D’abord, de son camarade de patrouille, Paul, qui va se retrouver au centre d’une affaire criminelle effroyable. Mais aussi du cheval qui lui est attribué, un appaloosa nommé Éridan, caractériel selon la rumeur, et dont elle parvient peu à peu à gagner la confiance.
Bientôt, un secret terrifiant vient se glisser entre Lana et son cheval. Un secret qui, dévoilé, pourrait entraîner la mort d’Éridan.
Alors, elle va faire un pari fou, et tenter l’impensable.

 

• Couv_2024-071_Lepage Frédéric - Plus fort que la nuit.jpg

 

Encore un très bon roman “Taurnada” qui sort des sentiers battus !

La couverture laissait pour moi entrevoir un récit particulier, voire intimiste… Il va beaucoup plus loin !

Lana, après quelques années dans la police de New York, réalise son rêve en faisant aujourd’hui partie de la police de la capitale. Elle chevauche au quotidien un cheval “appaloosa” qui se nomme Eridan. Les relations avec son nouveau camarade de patrouille, Paul, après des débuts assez compliqué vont petit à petit se relâcher et atteindre naturellement un doux sentiment qui la mènera vers l’amour. L’amour envers son nouvel “homme” et un attachement très particulier envers son cheval.

Leurs enquêtes avancent ainsi le long de journées bien remplies, où ils ont hâte de se retrouver le soir et de s’aimer…

Mais Frédéric Lepage, décide de prendre le lecteur à contre-pied, et c’est le lien qui unit Lana et son cheval qui va devenir le fer de lance du récit. Mais leur situation va prendre un tour dramatique pour chacun de nos héros…

C’est un sujet très original que nous propose l’auteur. Nous restons dans un polar avec des ramifications multiples sur plusieurs meurtres, mais c’est la passion et la connexion de Lana envers Eridan qui m’ont vraiment portés dans le récit. Finis les classiques polars linéaires, nos auteurs français, nous happent véritablement, en jouant avec nos émotions. Personnellement, je valide à cent pour cent. L’amour envers un cheval, un chien qui n’aura de cesse que de sauver celui qui est devenu son meilleur ami et tout ça avec beaucoup de respect et de psychologie. Les barrières tombent. Lana est prête à tout désormais pour sauver son ami à quatre pattes.

Merci aux éditions Taurnada pour ce roman qui mérite sa place dans le monde de la littérature policière, mais pas que !

Une très belle surprise pour ce roman qui ne s’adressera pas uniquement aux amoureux de la race équine, mais aux amoureux de la justice.

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Extraits :

« L’homme est blond. Il dort sur le dos, les bras le long du corps et les jambes parallèles. Il a la poitrine étroite. Au-dessus des pectoraux, un duvet forme un triangle qui pointe vers le bas et se prolonge d’un chemin pileux. Celui-ci contourne le nombril et se perd dans le court foisonnement d’un pubis taillé et égalisé à la tondeuse. Sa poitrine se soulève faiblement et lentement, ses lèvres sont fermées, aucun ronflement ni bruit organique ne s’échappe de son corps.
Lana se lève. Ils ont fait l’amour par-dessus les draps, sans déranger la literie. »

« Rosa a sûrement raison. Lana interprète abusivement le langage corporel d’Éridan. Elle prête sans doute à son cheval, en réalité, sa propre peur : l’angoisse de gâcher ce jour, l’un des plus importants de sa vie, sans s’en rendre compte. Elle s’est juré depuis si longtemps de ne quitter les chevaux des grandes plaines que pour rejoindre ceux des prairies de bitume !
Et la voilà, aujourd’hui, cavalière officiellement intronisée au sein de la City Police Department Mounted Unit. C’est sûrement elle, et non Eridan, que les obstacles pourtant déjà surmontés terrifient encore. »

« “Je suis désolée. Dans trois jours, un van viendra chercher Éridan. D’ici là, il ne doit pas sortir. Il partira sans s’en rendre compte, sous anesthésie générale, d’un arrêt respiratoire immédiatement suivi d’un arrêt cardiaque.”
Pour Lana, ces mots sonnent comme le bris d’une porcelaine précipitée sur un carrelage. »

« – Que feriez-vous si votre chien le plus cher devenait aveugle ?
– Je lui construirais un monde plein d’odeurs et de sons. Je piégerais des objets aromatiques dans des boules pour stimuler ses sens, lui jouerais de la guitare, lui soufflerais dans les narines après avoir mangé du chocolat, placerais dans sa niche mes vieux tee-shirts afin que mon odeur le rassure, pendrais aux buissons des carillons à vent et, aux arbres, des clochettes qui tintinnabuleraient. Je m’assurerais surtout qu’il ne me quitte jamais. »
Lana lui prend la main.
Il est le petit frère que ses parents ne lui ont pas donné. »

Frédéric Lepage est écrivain, auteur et producteur de plusieurs centaines d’émissions et de documentaires.

Frédéric Lepage est auteur de romans tels que La Fin du septième Jour ou La Mémoire interdite (éd. Robert Laffont), publiés dans de nombreux pays, parmi lesquels la France, l’Allemagne, le Japon ou la Grèce, et de nombreux essais sur des sujets allant de la science (Les Jumeaux : enquête) à la gastronomie (À Table avec Chirac), éd. Michel Lafon, en passant par une anthologie des plus belles prières du monde.
En 2008, il crée une collection de romans pour enfants, Micah et les voix de la jungle, qui obtient de nombreux prix (Ed. Lattès).
En tant qu’éditeur au sein des Éditions Michel Lafon, Frédéric Lepage a supervisé en 2012 la publication du livre de Julien Lepers, Les fautes de français, plus jamais. Puis vient, en 2014, signé du même auteur, Les mauvaises manières, ça suffit !
En 2016 paraît aux éditions Robin (Italie) son roman Il Congresso delle scimmie.
En 2017, Frédéric Lepage rencontre Alexandre Lafont, un jeune épileptique youtubeur, qui parle de sa maladie avec humour et dérision. Ils écrivent ensemble son histoire. Le livre, Je suis Epilepticman, est publié en avril 2018 (éd. Plon).
Frédéric Lepage est l’auteur du premier guide touristique de la France écrit spécialement pour les visiteurs chinois : Bonjour China publié, en chinois mandarin, à Pékin (éd. China Light Industry Press).
Septembre 2019 : parution de Le Concile des singes (éd. FLM).
Plus récemment, Frédéric Lepage a publié Si la bête s’éveille (éditions Plon), qui a obtenu le prix du meilleur roman francophone au festival polar de Cognac 2021.
En 2023, N’oublie pas d’avoir peur (éditions Robert Laffont).

Auteur de fiction pour la télévision, Frédéric Lepage créée avec Caroline Glorion et Marc Eisenchteter, en 2023, la série Flair de famille, avec Samuel Labarthe et Sylvie Testud. Le premier film de la collection, diffusé le 8 avril 2923 en prime time sur France 2, s’est classé largement en tête des audiences. Le deuxième film de la collection a été tourné à l’été 2023.

En avril 2023 est créée au théâtre du Gymnase (Paris), la pièce de Lepage, Marcel & Reynaldo, un spectacle musical sur la relation amoureuse, puis amicale, entre Marcel Proust et le compositeur Reynaldo Hahn.

Amour, Émotion, Drame, Thriller

Seuil T: Requiem pour l’échafaud

de Éric D’Aura
Broché – 2 avril 2024
Éditions : Des livres et du rêve

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1976. Équinoxe de printemps. Près de Marseille, cinq jeunes adolescents s’amusent à se lancer des défis dans une abbaye abandonnée. L’un d’eux va disparaître, un autre sera retrouvé mort dans un ruisseau, massacré selon un rituel étrange.
Le coupable désigné est arrêté, jugé, condamné à la peine capitale puis exécuté.
Il sera le dernier prisonnier guillotiné sur le sol français.

2019. Équinoxe de printemps. Près de Nice, le corps d’un vieil homme est découvert étêté dans les bois de Villeneuve-Loubet. Le premier d’une longue et inquiétante série.

Y aurait-il un lien avec l’affaire de 1976 ?

Ce sera à la brigade de l’explosive commandant Abigaïl Eixewech de le déterminer.
Une enquête qui la poussera aux confins de la raison, car l’un des adolescents de 1976 n’est autre que son ancien amour platonique ; le charismatique mais sulfureux médecin légiste : Démétrius Collaki.

Entre rebondissements, rire et drame, cette histoire inspirée de faits authentiques vous consumera jusqu’à l’improbable dénouement, où de la Côte d’Azur à la frontière canadienne, vous finirez sur une île perdue au milieu d’un lac, projeté dans le temps…

Vous avez aimé Forget me not ? Vous allez adorer Seuil T ! Éric D’Aura retrouve son personnage fétiche, Démétrius Collaki, amateur de bons mots, tout comme lui. Pour notre plus grand plaisir.

 

• Couv_2024-047_D'Aura Éric - Seuil T - Requiem pour l'échafaud

 

J’ai découvert Éric D’Aura avec le superbe, le sublimissime Forget me not, son premier roman. Un roman déjà teinté d’une certaine maîtrise, mais surtout, un roman complètement fou, où j’ai régulièrement eu de vrais éclats de rire !
Éric a développé un humour très particulier, ça fonctionne, il assume, et il y va à fond. L’aptitude aux vrais jeux de mots (ceux qui sont doublés d’un jeu de sens) est la voie royale vers les figures de style et les traits d’esprit. Lorsqu’il est développé, comme le fait Éric, le vrai sens de la langue et de l’esprit est inaliénable et semble ne plus pouvoir être arrêté, et là… C’est que du bonheur.

Alors, quel plaisir de retrouver les personnages du premier opus qui ont à peine changé ! Enfin certains… n’ont pas changé, pour les autres, vous verrez. Une sacrée équipe.

Éric, encore une fois s’amuse avec brio, ça se sent, et c’est ce qui me plaît. Il casse les codes, mais toujours avec un profond respect pour la littérature, une vraie maîtrise du vocabulaire et de la langue, avec du rythme, de la hargne !
Une sorte de “One man show-auteur” débridé, et ça va encore une fois dans tous les sens… Vous pensiez détenir le fil rouge, et tout s’écroule. Vous aviez trouvé le coupable, mais il est mort !
Un récit multiple, des mensonges, des manipulations, des faux-semblants, mais que c’est bon.

Je ne m’étais pas trompé, Éric D’Aura est un auteur définitivement à “poursuivre”.

Merci à Angie Lollia des éditions Des livres et du Rêve, pour ce cadeau !

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Extraits :

« – Oh putain ! s’exclama un autre.
– Mais où diable est passé le cerveau ? demanda sidérée une femme avec un certain aplomb.
– Comment le saurais-je ? répondit la légiste qui, dans le ton de sa voix, avait perdu de sa superbe.
– Pourtant le crâne était bien fermé de l’intérieur, reprit le participant numéro 2.
– Putain J.P, tu te crois dans Le mystère de la chambre jaune, lui rétorqua la femme avec morgue.
– Regardez, lança le premier intervenant, on dirait qu’il y a un petit rouleau en papier à l’intérieur du crâne. Encore un message, comme pour le meurtre précédent ?
– Oui, le même type de missive. C’est sans aucun doute notre tueur, valida la femme. »

« Seul Démétrius fut saisi, les yeux grands ouverts, par cette réponse. Tous les autres impassibles étaient déjà au courant. En fait nul ne l’ignorait, mais beaucoup feignaient de ne pas savoir, car à cette époque, on ne se mêlait pas de la vie privée d’autrui. C’était un concept de base. À tort ou à raison d’ailleurs. Quant aux victimes, la honte teintée de crainte les soumettait à un mutisme bienvenu pour les coupables qui surfaient sur cette haute vague de pression psychologique.
Le jeune garçon était consterné.
Son père le frappe ?!
Son beau-père ! Mais ferme ta gueule, OK ! intervint Isabelle. »

« Dès lors, une nouvelle bataille l’anima : la volonté de lancer un projet fédérateur.
Il créa une fondation caritative pour venir en aide aux individus en grande difficulté, abîmés par les aléas de l’existence.
Il désirait ainsi encourager leur leadership et leur permettre de se réaliser dans un monde ambitionné meilleur, plus sûr, plus authentique, plus charitable.
Vaste programme.
Depuis, il parcourait la planète et sa fondation se bâtit une réputation solide dans le monde du mécénat. »

« – C’est toujours sympa de discuter avec un dinosaure et se rendre compte qu’ils n’ont pas tous disparu.
Je ne pus réprimer un rire face à cette riposte fort bien pensée.
Cassie insista :
– Bon, il serait temps que tu rebootes ton cerveau et remettes à jour ton logiciel. Ta version n’est plus compatible avec la société actuelle. Sans compter que tu partais déjà avec un sacré handicap.
– Ah bon ?
– Oh que oui ! Tu n’as jamais été dans le vent, s’amusa-t-elle à me brocarder.
– Et j’en suis fier ! Quel intérêt d’être dans le vent ? Je n’ai jamais ambitionné le destin d’une feuille-morte. »

 

Éric D’Aura : Né en 1970 entre le décès de Jimi Hendrix et celui du général De Gaulle, docteur en pharmacie diplômé à la faculté de pharmacie de Marseille où j’ai rencontré ma future épouse, douce moitié vitale mais également professionnelle, donc marié, deux filles, installés sur la Côte d’Azur depuis 1996. Biberonné par les lectures de Marcel Pagnol et d’Agatha Christie, j’ai osé pour mon premier roman le mixe des deux auteurs saupoudré d’un zeste de Pierre Desproges et rehaussé d’une pincée de Raymond Devos. Résultat : humour et des cadences…

Forget me not
https://leressentidejeanpaul.com/2024/01/15/forget-me-not/

Émotion, Drame, Psychologie, Roman

Les Galeries hurlantes

de Jean-Marc Dhainaut
Poche – 4 juillet 2019
Éditions : Taurnada édition

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Karine, dix ans, joue avec un ami imaginaire. Tout ce qu’elle sait, c’est son âge et qu’il n’aime pas Alan Lambin, le spécialiste en paranormal que son père, désemparé et dépassé par une succession de phénomènes étranges, a appelé à l’aide. Et si l’origine de tout cela se trouvait dans les anciennes galeries minières existant toujours sous ce village du Nord ? Le seul moyen d’accéder à ce dédale oublié de tous serait les sous-sols d’un hôpital abandonné et hanté par le souvenir de tous ceux qui y laissèrent leur vie, un matin d’hiver, treize ans plus tôt.

 

• Couv_2023-126_Dhainaut jean-Marc - Les galeries hurlantes

 

On ne change pas une équipe qui gagne !
Alan et Mina à travers leurs récits sont devenus des habitués de mes lectures, pour mon plus grand plaisir…

Mais quand Jean-Marc vers la fin de son roman a fait… Qu’est-ce qu’il a fait !!!
Non… Pas ça…

Dans la maison d’Étienne Delbique, rien ne va plus, depuis que sa femme a disparu.
Sa fille Karine à dix ans continue à jouer avec un ami imaginaire, sa belle-mère Rozenn a complètement perdu la tête, elle tricote toutes les journées un pull qui n’en fini pas en répétant sempiternellement une série de chiffres, 2… 2… 8… 1… et Etienne qui boit pour faire face à toutes les choses étranges qui se déroulent chez lui régulièrement, sans parler des baisses constantes de température. Sur les conseils de sa sœur, il décide de contacter Alan Lambin qui vit aujourd’hui en Bretagne.

Mina a quelques petits soucis de santé et propose donc à Alan de s’occuper seul de cette nouvelle enquête. Il va être entraîné dans une histoire étrange et incroyable, à l’atmosphère sombre et inquiétante se déroulant dans le nord de la France sur fond de catastrophe minière et disparition inexpliquée. Une histoire qui aurait pu m’emporter par la peur, les frissons ou la détresse, mais c’est de la mélancolie que j’ai Ressenti. La mélancolie de ces belles histoires qui vous reviennent à l’esprit dû à leur tristesse.
Jean-Marc ne cesse de me surprendre. Qu’est-ce qui est vrai dans son récit ? Qu’est-ce qu’il a inventé ? Je m’en moque… Je vis le moment, tels ses personnages qui vivent le récit… Pour moi, tout est vrai, tout est crédible. Le rêve s’est envolé pour une réalité, ma réalité… Je veux continuer à croire qu’il y a quelque chose au-delà, à croire que nous ne serons plus jamais seuls…

Une très belle écriture, une intrigue qui tient sa place et se renforce au fur et à mesure de ma lecture… Hâte de découvrir la suite…
Encore une très belle histoire aux éditions Taurnada.

Et de six pour jean-Marc !
Vous souhaitez découvrir Jean-Marc Dhainaut ?

Deux de ses nouvelles, dont le personnage principal est Alan Lambin, sont proposées gratuitement sur le site de taurnada.
https://www.taurnada.fr/nouvelles/
Ainsi que des nouvelles de Magali Collet, Isabelle Villain et Estelle Tharreau

N’hésitez plus à les découvrir…

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Extraits :

« À près de cent kilomètres de là, une camionnette de la poste venait de quitter ce petit hameau si cher au cœur d’Alan Lambin, spécialiste en phénomènes de hantises depuis déjà plus de vingt ans. La lettre qu’elle venait de déposer dans sa boîte ne contenait que quelques lignes : un appel à l’aide bien différent de ce que chacun pourrait imaginer. »


« Étienne prit la loupe et se concentra sur l’image, puis il releva la tête, le visage blême et la bouche grande ouverte. Debout, à la fenêtre de la chambre de Karine, se tenait Sarah. Elle regardait son mari, sa fille et son amie se faire prendre en photo. Pourtant, ce jour-là, Sarah était déjà morte depuis un an. »


« C’était donc d’ici, à l’endroit même où il se trouvait, que Sarah s’était jetée dans le gouffre, fermé, il y avait encore deux ans, par de simples planches et tôles qu’elle avait retirées.

Il se frotta la moustache et le menton en chuchotant, « c’était ici. Sarah… Pourquoi ? » »

« Il éclaira sa montre : midi trente. Il plongea la main dans la poche intérieure de sa veste et sortit son porte-feuille. Il caressa, à la lueur de sa lampe, la photo de Mina qui s’y trouvait, puis l’embrassa. Mina… Que faisait-elle en ce moment ? Allait-elle bien ? Alan ne devrait pas être là, mais avec elle. »

 

Jean-Marc Dhainaut est né dans le Nord de la France en 1973, au milieu des terrils et des chevalements. L’envie d’écrire ne lui est pas venue par hasard, mais par instinct. Fasciné depuis son enfance par le génie de Rod Serling et sa série La Quatrième Dimension, il chemine naturellement dans l’écriture d’histoires mystérieuses, surprenantes, surnaturelles et chargées d’émotions. Son imagination se perd dans les méandres du temps, de l’Histoire et des légendes. Il vit toujours dans le Nord, loin d’oublier les valeurs que sa famille lui a transmises.

Lauréat du Prix Plume Libre en 2018, il remporte le concours de nouvelles des Géants du Polar en 2019.

Brocélia
https://leressentidejeanpaul.com/2022/07/07/brocelia/

L’Œil du chaos
https://leressentidejeanpaul.com/2023/02/13/loeil-du-chaos/

La maison bleu horizon
https://leressentidejeanpaul.com/2023/04/13/la-maison-bleu-horizon/

Les prières de sang
https://leressentidejeanpaul.com/2023/08/22/les-prieres-de-sang/

Psylence
https://leressentidejeanpaul.com/2023/07/05/psylence/

Drame, Folie, Frisson horreur, Noir, Polar, Thriller

Dualité

de Sébastien Jullian
Broché – 16 juillet 2022
Éditeur : Atramenta

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Et si vous étiez prisonnier d’un crime qui ne porte pas de nom ? N’avez-vous jamais l’impression que certaines paroles ont été écrites pour vous ? N’y a-t-il pas un autre « vous » qui sommeille ? Que vous susurre-t-il à l’oreille ? Julien se réveille couvert de sang. Une arme à la main, sans victime apparente, et incapable de se rappeler du moindre souvenir. Pris au piège, cet homme au premier abord discret et sans histoire se retrouve rongé par l’angoisse et les émotions antonymes qui, du jour ou lendemain, paralysent son existence. Il part en quête de vérité, sans savoir qui il est réellement et en qui il peut avoir confiance. Cette épreuve semble révéler en lui un être sombre, au comportement impulsif et troublant. Un thriller glaçant sur le thème de la double personnalité qui nous plonge constamment dans le doute et les impressions contradictoires. Le récit est entrecoupé de discussions anonymes qui entretiennent l’incertitude et l’imagination.

 

• Couv_2023-101_Jullian Sébastien - Dualité

 

J’ai toujours un faible pour les premiers romans… Et encore une fois…
Ça frappe très fort !
Sébastien nous offre un thriller vraiment glaçant, très perturbant et captivant du début jusqu’à la dernière ligne !

Je retrouve déjà, dès ses premières pages, le potentiel de l’écriture surprenante qui tenait déjà toutes ses promesses, dans “On l’emportera dans la tombe”. Mais avec “Dualité”, son écriture est vraiment à fleur de peau !

L’intrigue est super bien menée, et rassurez-vous, je ne dévoilerai absolument aucune information, ce serait vraiment dommage pour les futurs lecteurs.
Un superbe récit très addictif lu d’une traite, une bande originale qui décoiffe et plus encore, Slipknot, Korn, Marilyn Manson, des personnages plus fous les uns que les autres, des policiers complètement perdus…
Mais que demander de plus ?

Sébastien m’a baladé comme un gamin dans cette atmosphère étrange. Il fallait une sacrée imagination et une bonne dose d’audace pour écrire un tel récit. J’ai rarement lu quelque chose d’aussi torturé, machiavélique et aussi bien construit, dans une tentative de semer le lecteur, et la fin… Magistrale…

Un livre que je recommande à tous ceux qui n’auront pas peur de devenir fou, peut-être ?
Ou, qui voudront en savoir un peu plus sur ce nouvel auteur ?
Mais un conseil, accrochez-vous bien !
Soit Sébastien Jullian, est un excellent écrivain, soit c’est un véritable psychopathe 😂😂😂.
L’avenir nous le dira !

Sacré premier roman… Sébastien m’a mis la tête en vrac !

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Extraits :

« – C’est moi. Je ne peux pas passer te voir tout de suite.
– Pourquoi ? Où es-tu ?
– J’ai tout préparé. C’est au point. Ce sera pour ce soir.
– Non ! Tu vas trop vite. Nous ne sommes pas prêts, c’est trop risqué, ne fais pas ça !
– Ne crains rien, tout se passera bien, tu as ma parole. Tout est réglé comme du papier à musique.
– Si on nous prend ? Si on nous voit ?
– On ne nous prendra pas…
– J’ai peur… »

« À ce moment précis, je crois que je suis revenu à la vie.
Où suis-je ? Que m’est-il arrivé ? J’arrive à peine à bouger.
Je m’appelle Julien Servian. J’ai mal. Je pleure. Cette sensation de peur si angoissante… Les yeux gonflés et humides, fixés sur mes mains ensanglantées que je pointe devant mon visage. La panique me coupe la respiration. »

« Je suis arrivé chez mes parents vers 10 heures. À peine garé, Maman est venue à ma rencontre et m’a embrassé comme on embrasse son fils revenu du front, sain et sauf. Elle n’avait pas d’odeur. Nos deux corps semblaient si glacés. Dans la lueur de ses yeux pétillants, le bonheur de partager un peu de temps avec son seul enfant. On ne se rend jamais assez compte à quel point on fait du mal à nos mères en se cachant tout au long de l’année. Comment peut-on passer d’un état où l’on vit avec ses parents nuit et jour à seulement quelques visites par an ? »

« À peine le temps de saisir ma veste et je suis dehors, prêt à exploser. Il faut que je parte errer, m’oxygéner, sentir l’odeur de la rue. Perdu pour perdu, plutôt que d’attendre sagement la mort, le mieux est de partir en chasse. Il faut que j’aille me vider l’esprit.
Je monte dans la voiture et démarre. Mal à la tête, pas de ceinture, fatigué, névrosé. Je pars pour l’inconnu. Au cas où, le couteau est toujours là, dans le coffre. Malheur à celui qui croisera ma route. »

Informaticien de métier, entraineur de football et père de deux enfants, j’ai pris le gout de la lecture depuis 2016. Les trajets en train, la sieste des enfants, les insomnies nocturnes, sont autant de moments qui m’ont également permis de m’adonner à une nouvelle passion : l’écriture de thrillers.

J’aime qu’un roman ne dévoile jamais tous ses secrets et laisse une part d’interprétation au lecteur. Un bon livre est un livre qui joue avec nos nerfs…

Mon second roman « La Genèse du Talion » est disponible depuis septembre 2019. L’intrigue se situe en 2018, au cœur du commissariat de Grenoble mais également en Savoie et en Croatie. Il s’agit d’un thriller fluide et captivant croisant divers évènements comme l’assassinat d’un avocat, un suicide mystérieux, et un « cold case » au sujet du viol d’un jeune lycéen s’étant donné la mort il y a 14 ans. A l’époque, quatre de ses camarades avaient été accusés puis acquittés après un procès stérile.

L’enquête va peu à peu mettre au gout du jour une terrible vengeance, orchestrée de manière millimétrée et infaillible. Le roman aborde divers thèmes comme le harcèlement scolaire, le piratage informatique mais également l’influence exercée autour des personnalités de forte notoriété lorsqu’elles sont impliquées dans une affaire judiciaire de grande ampleur.

On l’emportera dans la tombe
https://leressentidejeanpaul.com/2023/08/16/on-lemportera-dans-la-tombe/

Drame, Folie, Noir, Psychologie, Thriller

Somb

de Max Monnehay
Poche – 11 mars 2022
Éditeur : Points

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Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour, il emprunte à moto le pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour, il écoute des détenus lui confier des crimes atroces. Mais c’est la découverte d’un cadavre sur une plage proche de chez lui qui va provoquer une totale déflagration dans sa vie. Car il connaissait bien la victime, Julia, l’épouse de son meilleur ami, Jonas Somb.

« Max Monnehay est une auteure française avec laquelle le milieu du noir va devoir compter… »
Libération

 

• Couv_2023-68_Monnehay Max - Somb

 

Cela faisait un moment que je voulais découvrir la plume de Max Monnehay, voilà, c’est fait !

Ce n’est pas son premier roman, mais c’est son premier Polar. Personnellement, même s’il y a une enquête une bonne partie du roman, je ne l’ai pas lu comme un polar, mais plutôt comme le mélange d’un bon roman noir et d’un thriller psychologique. C’est l’intrigue et surtout les personnages, véritable point fort du roman qui m’ont happés. L’auteure a créé des personnages de tous les jours, avec leurs failles, leurs défauts, leurs egos, les rendant presque vivants à mes yeux. La sensibilité qu’elle leur donne dans ce récit est très importante. C’est extrêmement bien écrit, phrases courtes, incisives, d’une grande efficacité, avec beaucoup de psychologie aussi.

Victor, psychologue dans le milieu carcéral, est un homme tourmenté. Un événement lié à son passé l’a plongé dans un certain mutisme depuis son enfance. Mais, à la mort de Julia, c’est tout son monde qui s’écroule…

Max, n’a rien à envier à ses collègues du Noir.
Le récit m’a tenu en haleine jusqu’au bout sans en deviner la fin et de plus avec un dernier rebondissement que je n’ai pas vu venir du tout, complètement inattendu !

Un livre pour les amateurs de suspens, pour ceux qui aiment les belles histoires tristes, et les “plumes” originales et racées. Une écriture prenante et addictive, avec beaucoup d’intelligence, un sans-faute pour moi !
À lire…

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Extraits :

« Le bruit des portes métalliques qui claquent, les couloirs qui n’en finissent pas, le visage fermé des gardiens ont depuis le premier jour le même effet sur moi : une combinaison assez désopilante d’angoisse et d’ennui.
Je n’ai pas mis plus de quelques jours à comprendre que ce paradoxe était la chose la mieux partagée entre ses murs. Personnel et détenus confondus. C’est un cocktail qui, mal dosé, peut facilement conduire à la violence – contre les autres ou contre soi-même. »

« Je passai une heure assis dans la cuisine, dans un état de sidération totale, les yeux posés sur le mug de Julia, resté sur la table. Une trace de rouge à lèvres dessinait un croissant de lune rose sur son bord. Les images de nos dernières heures ensemble tournaient en boucle dans ma tête, une torture à laquelle j’étais impuissant à mettre un terme. Lorsque mon téléphone sonna dans la poche de mon jean, je touchai mon visage et réalisai que je pleurais. Silencieusement. Les yeux fermés. »

« Nous étions attablés au Café de la Paix, à deux pas de l’appartement. C’était un établissement au décor Belle Époque dont les lustres monumentaux jetaient sur toute chose, une lumière sépia, leur allouant une aura nostalgique. Maddie me regarda, attrapa la viennoiserie qu’elle tripotait du bout des doigts depuis cinq minutes, dénuda une double rangée de dents blanches, parfaites, et, sans me lâcher des yeux, les y planta façon gueule de fauve dans cuisse de gazelle. »

« Elle avait toujours cette chevelure rousse, ondulée et bandante, coulant comme de la lave en fusion sur ses épaules. Une paire de lunettes à monture noire épaisse ne parvenait pas à ôter son pouvoir au regard émeraude, profond, qui m’avait mis à genoux un quart de siècle auparavant. » 

 

 

Née en 1980 à Beauvais, Max Monnehay est l’auteure de Corpus Christine (Albin Michel, Prix du Premier Roman 2006), et de Géographie de la Bêtise (Le Seuil, 2012). Somb, thriller psychologique de haute volée, est son premier polar, couronné par le Prix Transfuge 2020 Meilleur espoir polar et par le Prix Sang pour Sang Polar.

Drame, Folie, Noir, Psychologie

Méfiez-vous des anges

de Olivier Bal
Broché – 28 avril 2022
Éditions : XO

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“Vous voilà prévenus. Si vous pénétrez dans L’Enceinte, il sera déjà trop tard…”

Sur les collines de Californie se dresse L’Enceinte, une communauté spirituelle en apparence parfaite. Paul Green, ancien journaliste cabossé par la vie, est persuadé que la jeune femme qu’il recherche est enfermée entre ces murs.

Il s’infiltre dans L’Enceinte et découvre avec stupeur ses rites étranges, ses lieux interdits, son gourou mystérieux.

Au même moment, à Los Angeles, l’inspectrice Sarah Shelley est appelée en urgence. Le cadavre d’une jeune femme vient d’être découvert, entièrement tailladé. Impossible de l’identifier. Elle serait morte vidée de son sang.

Et si ce crime nous ramenait au cœur de L’Enceinte ?

Dans les bas-fonds de Los Angeles, Sarah Shelley et Paul Green vont emprunter un chemin de ténèbres. Et affronter l’une des organisations sectaires les plus redoutables des États-Unis.

Une plongée dans la noirceur de l’âme humaine et de la manipulation
Un thriller haletant et terriblement actuel

 

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Méfiez-vous des anges, n’est pas un simple roman, mais ça, vous ne pouvez pas encore le savoir !
C’est l’histoire de Rafa, de Paul Green, de Sarah Shelley et de bien d’autres…

J’avais lu les précédentes aventures de Paul Green, avec L’affaire Clara Miller et La forêt des disparus, et même s’il n’est pas indispensable d’avoir lu les précédents romans pour lire celui-ci, je le conseillerai quand même pour mieux connaître “notre” héros, qui va dans cette nouvelle enquête être soumis à rude épreuve !

Vous l’avez peut-être deviné, c’est bien un nouveau roman choral que nous propose Olivier Bal. Le ressenti, mais aussi le vécu de ses personnages attachants pour certains, énigmatiques, machiavéliques pour d’autres. Tout le long du récit, ils vont se livrer à vous petit à petit.

Paul Green enquête depuis plusieurs mois, afin de retrouver Linda Richardson. Ses recherches vont l’amener au cœur de communautés spirituelles et d’une secte…
Sarah Sheller, est policière, elle fait partie de la section Homicide. Suite à un appel, elle “trouve” une jeune femme le visage tailladé et les pulpes des doigts tranchées… Le début d’une nouvelle enquête !
Rafa, lui, travaille pour le compte de la Sombra, un gang de Los Angeles. Sa dernière mission tourne au drame, obligé de s’enfuir, et de se cacher, il a peur, il sait parfaitement que les membres de la Sombra finiront par le retrouver…
Quel est le point commun entre ses trois personnages d’origines complètement différentes ?

À travers ce véritable page-turner Olivier, nous entraîne dans une spirale infernale maîtrisée où chaque page nous mène un peu plus loin dans l’horreur et l’indicible… Mais c’est tellement addictif !
Soyez donc les bienvenus dans ce thriller, au cœur de l’Enceinte, la plus ancienne communauté de la Voie…

Un récit qui m’a bousculé et une fin incroyable que je n’ai pas vu venir du tout !
Encore une fois Olivier est arrivé à me faire passer un excellent moment de lecture.

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Extraits :

« “Mon nom, c’est Paul… Et je suis alcoolique.”
Les autres types, assis sur des chaises en plastique disposées en demi-cercle, me répondent, mollement.
“Bienvenue, Paul.” L’animateur de session, Josh, un jeune gars, au physique de surfeur, avec des cheveux blonds accrochés en catogan, se met à m’applaudir, bientôt rejoint par le reste de l’assemblée. “Bravo à vous, Paul. Le fait que vous soyez ici, que vous ayez fait le premier pas, ça veut déjà dire beaucoup.” »

« Depuis que je suis gamine, je suis “différente”. Je suis atteinte d’une maladie, l’hypermnésie. Moi, j’appelle ça la Machine. Je retiens tout ce que se passe autour de moi, en permanence. Il n’y a pas de hiérarchie dans mon cerveau. Tout est important. C’est un chaos sans nom. Chaque matin, de retour chez moi, il me faut plusieurs heures avant de trouver le sommeil. Je dois d’abord trier les centaines de données accumulées durant mon service. C’est pour cela que je travaille la nuit, que je porte ces putain de lunettes… Pour limiter au maximum l’afflux de messages que reçoit mon maudit cerveau. »

« L’homme arbore son style et sa tenue iconiques. Une barbe blanche, bien taillée, les cheveux vif-argent qui retombent sur sa nuque. Sa sempiternelle chemise blanche, un pantalon simple et une écharpe bleu clair. Celui que les membres de la Voie appelle Le Guide, dégage quelque chose, un magnétisme unique. J’attrape un exemplaire, en lis un extrait : “Votre dépendance, vos doutes, votre dépression, vos accès de colère, votre violence… tous vos maux proviennent de là, de ses ombres qui se terrent en vous. Vous êtes des écorchés que l’on n’a jamais su soigner…” Pour le coup, j’en suis un sacré d’écorché. Pas assez de tous les pansements du monde pour me rafistoler. »

 

 

Olivier Bal a 43 ans. Il est l’une des grandes révélations du monde du thriller. Lauréat du Grand Prix des Géants du Polar et du Prix de la Ligue de l’imaginaire, il est l’auteur, chez XO Éditions, de L’Affaire Clara Miller et de La Forêt des disparus, thrillers remarqués par la presse et le public. Il publie en 2022 Méfiez-vous des anges, qui met de nouveau en scène le personnage de Paul Green.

L’Affaire Clara Miller
https://leressentidejeanpaul.com/2021/01/30/laffaire-clara-miller/

La Forêt des disparus
https://leressentidejeanpaul.com/2021/10/07/la-foret-des-disparus/

Folie, Frisson horreur, Humour, Noir, Polar

Jeu de rôles

de Olivier Petiot
Broché – 5 avril 2023
Éditions : Des livres et du Rêve

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Courchevel, 1850. Mercredi 1er janvier 2020. 1 h 30.
15 minutes de marche. Un craquement sourd. Puis plus rien.
Le néant. La neige. Le froid. Le sang.

Le parfum du supplice embaumait les bois.
La montagne, géante pétrifiée, belle et mortelle, leur tendait une embuscade.

Crimes sanglants, ambiance anxiogène, ce jeune auteur prometteur se joue de nous comme de ses personnages.

 

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Je découvre l’écriture d’Olivier Petiot avec ce roman, et force est de constater qu’il n’a pas froid aux yeux.
Traduction : Âmes sensibles s’abstenir !

Mardi 31 décembre 2019.
Quelques amis décident de se retrouver afin de fêter le passage vers la nouvelle année ensemble à Courchevel, 1850, mais tout ne se passera pas comme prévu…

Dès le début du récit, j’ai ressenti une certaine jeunesse de l’auteur. Comme une envie de tout casser. C’est franc et direct, il n’y va pas par quatre-chemins, et on ressent fortement son envie de s’amuser par le biais de l’écriture.
Les chapitres sont courts, voire très courts et avancent sur deux niveaux temporels. L’avancée de l’enquête par le chef de la brigade criminelle de Chambéry, Brisson, qui alterne avec la nuit où ont eu lieu, les massacres. J’ai bien dit les massacres, car ce sont six corps qui ont été retrouvés après la tempête dans un état particulièrement horrible (je laisse les détails à l’auteur si vous me le permettez, il en parlera beaucoup mieux que moi !). Un récit qui ne manque pas d’humour, qui m’a fait penser aux premiers morceaux de certains groupes de rock qui sont devenus avec le temps des “légendes”. Olivier en a sous le coude, c’est le moins que je puisse dire, et j’ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir…

Alors, que le jeu commence !

Hâte de lire un prochain ouvrage d’Olivier, afin qu’il me titille à nouveau les nerfs !

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Extraits :

« Nous pouvons tous être amenés à tuer et ça, tu le sais tout autant que moi. N’y as-tu jamais songé ? N’essaie pas de me le faire croire !
Tu es un assassin.
Nous sommes tous des assassins, je te l’assure. Les enquêtes le prouvent ! De la bonne mère de famille trompée par son mari, de l’ado paumé défoncé aux drogues dures à la grand-mère cachetonnée pour son Alzheimer, une multitude de contextes et de faits sont destinés à faire de nous des assassins.
Je te laisse t’inspirer de mon expérience en la matière. Tu verras qu’on y prend goût. »

« Elle était désorientée. Son corps, mis à l’arrêt par la froide soirée de décembre, ne lui répondait plus. Sophie était transie. Ses lèvres entièrement craquelées, bleuies et anesthésiées par la morsure du givre, elle ne les sentait plus. Elle les effleura d’un doigt raidi par sa nuit. Nada. Elle y passa sa langue rugueuse et chaude dans l’espoir de leur redonner vie. Calleuses, elles piquèrent comme si on y plantait une multitude d’aiguilles. »

« Toute personne en est capable. Tout le monde peut tuer. Il peut y avoir une multitude de contextes destinés à faire d’un humble citoyen un assassin. Elle ne se rappelait que trop bien des paroles de son cousin. Enfant, il s’amusait à étriper les animaux qui avaient le malheur de passer trop près de lui et donnait des leçons à sa jeune cousine. “Pour tuer, c’est simple. Il te faut simplement l’arme idéale : une once d’imagination ! Nous avons tous la capacité de tuer ! D’ailleurs, nous tuons sans le savoir des millions d’êtres vivants durant notre existence. Autant l’assumer ! Pourquoi renier sa nature profonde ?”. »

« Elle s’exhibait dans une robe corset noire, imprimée d’un énorme pique de tarot rouge à la hauteur de ses seins, ne laissant aucun doute quant à la proportion de ses formes et atouts. Son porte-jarretelles, en véritable ligne de départ de longues et interminables jambes, invitait à suivre leur courbure élancée. La tenue était complétée de cuissardes rouge sang, assorties à la couleur de ses lèvres et d’un voile cage à oiseaux dans lequel elle avait épinglé une carte. Une dame de pique. Elle tira une bouffée sur son porte-cigarettes d’un air suffisant avant d’ouvrir la bouche :
– Sexy, n’est-ce pas ? »

 

Né à peu de chose près en 1991, Olivier Petiot aime la musique, le sport, le vin, la nature, l’humour… et plus généralement, toutes les bonnes choses que la vie a à offrir !
Il écrit, aussi, et se lance officiellement dans l’aventure de l’édition avec un premier roman dystopique édité en 2020 chez Seven édition.
Un livre jeunesse dans la veine des Chair de poule verra ensuite le jour en 2022 au sein de la même maison.
Il signe sa troisième publication avec Jeu de rôles, thriller haletant, publié chez Des livres et du Rêve, et ne compte pas s’arrêter là !

Thriller, Thriller psychologique

L’Archipel des oubliés

de Nicolas Beuglet
Broché – 22 septembre 2022
Éditeur : XO

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Les inspectrices Grace Campbell et Sarah Geringën le savent. Malgré leurs caractères opposés, elles doivent unir leurs forces pour neutraliser l’“homme sans visage”, l’architecte du plan diabolique qui mènera l’humanité à sa perte.

Seule piste : un manoir égaré dans les brumes d’Écosse. Derrière les volets clos de la demeure, l’ombre d’une jeune veuve austère, en apparence innocente. Mais cette femme est-elle vraiment ce qu’elle prétend être ? Ce que les deux inspectrices découvrent dépasse leurs pires hypothèses.

Dans une course qui les entraîne du loch Ness à la Norvège, Grace et Sarah vont devoir repousser les frontières de la peur pour rejoindre l’énigmatique archipel des Oubliés – l’ultime rempart au chaos du monde.

Un thriller glaçant. Et perturbant. Car ce qui se joue sur ces terres mystérieuses pourrait bien ressembler au choix de civilisation qui se dresse devant nous.

… même de vous…

 

• Couv_110_Beuglet Nicolas - L'Archipel des oubliés

 

6 romans en 6 ans !
Et pas n’importe lesquels…

Nicolas Beuglet, a dès son premier roman, “Le cri”, frappé très fort dans le monde de la littérature… Cela aurait pu être un coup “d’essai ou de chance”, mais il nous a prouvé, au fur et à mesure, qu’il était bien à sa place parmi les plus grands auteur(e)s !

J’avais hâte de découvrir le duo des deux inspectrices aux caractères bien opposés, réunies dans une seule et même intrigue. Je m’attendais à des étincelles et je n’ai pas été déçu, même si finalement leur union était indispensable.
Le début du roman se situe en Écosse… Nos deux héroïnes se rendent chez une étrange jeune femme, qui vit isolée et ne voit jamais personne. Afin d’avancer dans leur enquête, elles devaient absolument la voir. Mais est-elle vraiment qui elle prétend être ?
Grace et Sarah vont découvrir des ramifications qui dépassent toutes leurs pires hypothèses.

Nicolas Beuglet nous propose un thriller magistral, tant le reflet de ce que nous vivons actuellement est évident !
Qu’en est-il de l’avenir de l’humanité ?
Nicolas s’appuie sur des faits réels, des faits de sociétés, je le sens très engagé. Il dénonce les plus fortunés qui s’accaparent de tout type de richesses, les médias aussi, les journalistes qui ne prennent plus la peine de vérifier les informations avant de les diffuser. Est-ce pour aller le plus vite possible, pour être les premiers ? Ou bien parce que les journaux appartiennent désormais à de grands groupes industriels, ou aux grands patrons du CAC40 ?
Faites-vous votre proche choix…

Gros coup de cœur pour ce roman “brut”, anxiogène et efficace. J’ai pris énormément de plaisir à suivre nos deux inspectrices dans leur enquête incroyable et addictive.
Un roman maîtrisé de bout en bout, que je vous recommande vivement.
Mais pour mieux ressentir l’évolution des personnages principaux, je vous conseillerai de lire les premiers volets de ces deux superbes sagas !

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Extraits :

« Grace Campbell observa l’étrange visiteuse avec méfiance. Depuis qu’elle avait franchi la porte de son bureau sans autorisation, cette rousse athlétique d’une quarantaine d’années, s’était contenté de décliner son identité dans un anglais parfait : Sarah Geringën, inspectrice à Oslo. Et maintenant, elle dévisageait Grace sans un mot, comme un interrogateur silencieux intimide, un suspect par sa seule présence. »

« – Si le projet est quelque part sur cette clé, les fichiers cachés qui y sont liés apparaîtront forcément, précisa Sarah, en tapant une des masses pour les contrôler, récita, Grace à voix haute. Phase 2, manipulation de la peur pour rendre accro à la sécurité… Qu’ont-ils pu inventer de pire encore pour la phase finale ? »

« Il tourna la tête vers le feu, avant de continuer.
– Jusqu’au moment où j’ai commencé à comprendre qu’Olympe souhaitait uniquement contrôler les populations pour leur faire accepter, malgré elles, un nouveau modèle de société. Un système basé sur moins d’humains et plus de technologie. Un système axé sur la digitalisation des rapports sociaux, la numérisation des identités, la dématérialisation de la vie et, finalement, un accroissement encore plus prononcé des inégalités. »

« – Mais que voulez-vous ? Diront les plus crédules, ce petit renoncement à la démocratie est une nécessité pour relever les défis planétaires. Même si, au fond, Olympe se moque royalement de l’écologie, puisque la plupart de ses cadres et de ses soutiens, nous expliquent qu’il va falloir réduire le chauffage en hiver, alors qu’ils sont tous venus à leur sommet climatique en jet privé. En outre, cette multinationale nous vend sans cesse de nouveaux outils numériques qui ne font qu’aggraver la situation des ressources planétaires et donc justifier plus de restrictions. »

 

Après avoir écrit des scénarios pour la télévision, Nicolas Beuglet a choisi de se consacrer pleinement à l’écriture de romans. Salué par la presse, il est devenu en six ans et autant de romans l’une des plus grandes plumes du thriller français. Il est l’auteur chez XO Editions de deux trilogies :
la première a pour héroïne Sarah Geringën
Le Cri,
https://leressentidejeanpaul.com/2019/10/09/le-cri-de-nicolas-beuglet/
Complot,
https://leressentidejeanpaul.com/2020/07/31/complot/
L’Île du Diable
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/04/lile-du-diable/

et la deuxième Grace Campbell
Le Dernier Message,
https://leressentidejeanpaul.com/2020/10/21/le-dernier-message/
Le Passager sans visage
https://leressentidejeanpaul.com/2021/12/10/le-passager-sans-visage/

et L’Archipel des oubliés

Il vit à Boulogne-Billancourt avec sa famille.

Émotion, Drame, Histoire, Suspense

Le soldat désaccordé

de Gilles Marchand
Broché – 19 août 2022
Éditions : Aux Forges de Vulcain

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Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.

 

• Couv_105_Marchand Gilles - Le soldat désaccordé

 

La guerre, et peut-être même la 1ère Guerre Mondiale, a été une des plus dures pour les soldats, celle qui de nouveau à faire prendre conscience aux Français et aux autre pays d’Europe que de nouveau nul n’était à l’abri.

Rien n’est beau dans une guerre… Les champs de bataille, les explosions, les tranchées, des corps mutilés, les massacres, le sang, les cris et les pleurs, la boue, la peur… Mais au milieu de tout cela, il y a aussi des histoires de cœurs et d’amitié.

Avec beaucoup de pudeur et de la délicatesse aussi, Gilles Marchand, nous raconte la guerre, “sa” guerre, à la première personne, avec des mot choisis, des mots pensés, il ne contourne pas les horreurs, il ne triche pas, ça sonne vrai et c’est ce qui m’a emporté, car malgré les images qui se dégagent de son récit, Gilles d’une main de maître m’a projeté dans ce qui vers se transformer petit à petit au fur et à mesure de ma lecture en un conte empreint d’une certaine beauté et de poésie… Après avoir lu déjà plusieurs de ses romans, j’attendais ce retournement, mais dans ici, ce n’est plus un retournement, c’est une transformation magique et bouleversante !

À la fin de la 1ère Guerre Mondiale, après l’armistice, alors que le pays se relève comme il peut, un ancien combattant français, qui a perdu une main lors combat et dont nous ne connaîtrons jamais le nom, ni le prénom, se donne comme mission de chercher et retrouver les soldats dont on a perdu la trace pendant et après le conflit meurtrier. Parmi toutes ses recherches, une va lui tenir particulièrement à cœur. Celle du soldat Émile Joplain. Mandaté par sa mère, une riche veuve, il se lance sur sa piste et va très vite découvrir une histoire hors du commun. Cette histoire incroyable, je la découvre aussi avec le héros, et le récit se magnifie de chapitre en chapitre, de page en page jusqu’au chapitre 25 qui pour moi atteint des sommets rarement égalés. Ce n’est plus un récit de guerre, c’est une magnifique histoire d’amour impossible entre Émile, soldat, jeune bourgeois, poète et écrivain, et Lucie, une jeune paysanne Alsacienne, “la fille de la lune”, sa muse, sa lumière… qu’il avait juré d’épouser après la guerre.
Gilles parvient à me faire oublier les ténèbres et la mort, les frontières entre les classes sociales, je ne voyais plus que l’espoir, ne voyais plus que des yeux brillants, des mains tendues. Une histoire hors du commun.

Gilles, « armé de simples mots” rend un hommage magnifique à ces générations d’hommes et de femmes aussi, qui ont souffert dans leur corps, dans leur tête et dans leur âme, suite à cette boucherie organisée par des “bien-pensants” qui ont déchiré, voisins, amis et familles.

Coup de cœur pour ce récit bouleversant et indispensable contre l’oubli.

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Extraits :

« Je n’étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d’ailleurs personne qui l’ait vécu ainsi. L’image était certes jolie, mais elle ne reflétait pas la réalité. On n’imaginait pas que le conflit allait s’éterniser, évidemment. Personne ne pouvait le prévoir. On croyait passer l’été sous les drapeaux et revenir pour l’automne avec l’Alsace et la Lorraine en bandoulière. À temps pour les moissons, les vendanges ou de nouveaux tours de vis à l’usine. Pour tout dire, ça emmerdait pas mal de monde cette histoire. On avait mieux à faire qu’aller taper sur nos voisins. »

« Ils étaient gamins quand ils s’étaient rencontrés.
Elle était née près de Strasbourg, à Molsheim, à la fin du siècle. Ses parents, Elsa et Lorenz Himmel, étaient français. Enfin, plus sur le papier évidemment. Français de cœur. Ça ne se disait pas trop. À la maison, ça parlait aussi alsacien. Ce n’était pas une famille riche, c’était le moins qu’on puisse dire. Louis, louait ses bras à des fermiers locaux, des vignerons pour les vendanges, des agriculteurs le reste de l’année ; elle, briquait les sols dans les salons bourgeois, servante ici, puis là. Lucie est arrivée alors que le couple avait déjà du mal à nourrir deux bouches. »

« Je me suis toujours impliqué dans les affaires sur lesquelles j’enquêtais. Néanmoins, je dois bien admettre que celle de la disparition d’Émile Joplain a rapidement pris une importance sans commune mesure.
En 1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. Ça swinguait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça électroménageait, ça mistinguait. L’art déco flamboyait, Paris s’amusait et s’insouciait. Coco Chanélait, André Bretonnait, Maurice Chevaliait. »

 

 

Gilles Marchand est né en 1976 à Bordeaux. Il a notamment écrit Dans l’attente d’une réponse favorable (24 lettres de motivation) et coécrit Le Roman de Bolaño avec Éric Bonnargent. Son premier roman solo, Une bouche sans personne en 2016, attire l’attention des libraires (il est notamment sélectionné parmi les “Talents à suivre” par les libraires de Cultura, finaliste du prix Hors Concours, et remporte le prix des libraires indépendants “Libr’à Nous” en 2017) et de la presse, en proposant le curieux récit, le soir dans un café, d’un comptable le jour expliquant à ses amis pourquoi il porte en permanence une écharpe pour cacher une certaine cicatrice.

Il a été batteur dans plusieurs groupes de rock et a écrit des paroles de chansons.