Histoire, Polar historique, Suspense, Thriller ésotérique

Le testament du chevalier

Arnaud Delalande
Broché – Grand livre, 28 mars 2024
Éditeur : Robert Laffont

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Des parchemins inestimables…
Une enquête à travers les siècles…
Et si le Graal était tout près de nous ?

Domfront, octobre 1161. Un chevalier fou vient mourir dans les bras d’un troubadour de légende.
Paris, 2023. Judith Guillemarche, religieuse et spécialiste des parchemins médiévaux, est sollicitée par un conservateur venu de Normandie. Il est certain d’avoir mis la main sur des originaux de Chrétien de Troyes, égarés depuis des siècles.
Et si ces manuscrits étaient la clé pour accéder au Saint Graal ?
Judith est perplexe, jusqu’à ce que son ami archéologue soit assassiné.

L’enquête devra fouiller dans le passé et faire revivre un Moyen Âge bruissant pour résoudre plus d’un mystère…

 

• Couv_2024-097_Delalande Arnaud - Le testament du chevalier

 

J’ai découvert Arnaud Delalande en 2002 avec l’excellent Notre-Dame sous la terre, son premier roman, qu’il publia, alors qu’il n’avait que 26 ans !
Il se vendra très vite à plusieurs milliers d’exemplaires et sera traduit en de nombreuses langues…
Je l’ai adoré !

Plus tard, la même année, j’ai lu L’Église de Satan. Puis au fur et à mesure des sorties, La musique des morts, Le piège de Dante, La lance de la destinée, Les fables de sang, Notre espion en Amérique, “Révolution, 1. Le cœur du roi, et Révolution, 2. Le sang du roi.
Cela faisait un moment que Le testament du chevalier me tendait les bras. Vous l’aurez vite compris, Arnaud est un conteur que j’apprécie tout particulièrement. Ce mélange d’Histoire, de polar, de suspense, de magie, de rêve aussi, et beaucoup d’érudition, m’emporte à chacun de ses récits.
“Le testament du chevalier” obéit aux mêmes règles, et plus encore…

Au XIIe siècle, celui qui semble être un soldat de Dieu arrive à se confesser au jeune Chrétien de Troyes, juste avant qu’il ne décède. Chrétien reste abasourdit par ce qu’il vient d’apprendre. Heureusement, il a pu prendre des notes au fur et à mesure de ce qui ressemble à une confession. Plus tard, il se servira de ces révélations, pour écrire plusieurs œuvres en rapport avec le Graal, la légende arthurienne, les récits de Lancelot, de Perceval et bien d’autres encore.
Près de neuf cents ans plus tard, à Domfront-en-Poiraie, Florent Nicolas, un jeune conservateur, est persuadé d’avoir enfin trouvé les pages manquantes de “Perceval” mentionnant l’emplacement du Saint-Graal. Il contacte alors Judith Guillemarche, religieuse, médiéviste et conseillère spéciale au Vatican, et lui montre des parchemins qui pourraient peut-être remettre en cause la fin de “Perceval” et du livre du Graal, le dernier roman de Chrétien de Troyes. Un roman ésotérique qui a inspiré de nombreux auteurs et réalisateurs de cinéma depuis toujours.
Alors qu’ils sont en pleine recherche, à travers la région, un matin, Judith retrouve Florent mort assassiné chez lui. Elle se rend compte très vite que plusieurs individus la suivent et qu’ils rôdent autour des ruines alentours à chacun de ses déplacements.

Commence alors pour Judith une quête qui la mènera là où la folie pourrait peut-être l’emporter.

Arnaud vous emmènera au-delà de tout ce que vous pourrez imaginer. Le personnage du chevalier dans la littérature romanesque du XIIe siècle est très important mettant en avant, outre la courtoisie, des vertus qui en feront l’idéal masculin de l’époque. En plus de ses capacités guerrières, il se doit d’intégrer l’amour des dames et le respect des autres chevaliers. Le chevalier doit tendre vers une perfection morale absolue. « C’est l’ordre de chevalerie, / Qui doit estre sanz vilenie » !
Ouvrir un de ses livres, c’est aller de découvertes en découvertes, d’aventures en aventures, voyager dans le temps, se poser des questions, et douter même !
Et si c’était vrai ?
Voilà la question qui m’est revenu régulièrement pendant ma lecture.

Pour cela, je te dis un très grand merci Arnaud.
Merci aussi de me faire voyager encore plus loin à chacun de tes romans.

Coup de cœur pour ce formidable roman d’aventures que je conseille à tous les amoureux d’Histoire et de ses secrets, de polars semés d’intrigues et de rebondissements inédits.

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Extraits :

« Vive Aliénor !
Les oriflammes dansaient dans le vent sous un ciel d’azur. Il faisait pourtant frais, en ce mois d’octobre. Des oiseaux tournaient autour des remparts du château de Domfront. Depuis la splendide église de Notre-Dame-sur-l’Eau, en bordure du gué de la Varenne, montaient les clameurs d’une foule en liesse. »

« Le chevalier était revêtu du heaume et de l’armure, sur son destrier caparaçonné et prêt pour la parade – l’un de ces lourds chevaux capables de supporter plus de cent kilos. Il raclait le sol du sabot, et son maître semblait le faire trotter et tourner au seuil de la lice, comme pour un échauffement. Mais, outre cette lance, de quatre mètres de long, que l’homme en armure gardait vissée sous le bras et l’épaulière, c’était son écu qui interpellait. Celui-ci était orné d’un dragon rouge, à crête perlée et crachant des flammes, sur fond blanc. »

« — Sœur Judith, si vous voulez bien revenir sur un point…
Judith Guillemarche.
Ancienne étudiante en histoire de l’art, confidente en son temps du cardinal Spinelli di Rosace, conseillère spéciale au Vatican, proche du directeur des collections Dino Lorenzo. Jeune quinquagénaire aujourd’hui, longtemps restée laïque, elle avait été par le passé chargée d’enquêtes impliquant l’Église catholique de par le monde : quête de reliques, étude de miracles, réels ou supposés tels, exploration de «cas limites», fouilles archéologiques – dont certaines en relation avec la même École biblique de Jérusalem… »

« La Terre continuait de tourner, pourtant un enfant était mort, et sa vie intérieure à elle venait de s’effondrer ; le monde se fichait de tout cela, Dieu Lui-même paraissait absent face à cette mascarade. Judith ne comprenait pas cette indifférence. Comment pouvait-Il faire souffrir à ce point ? Mais était-ce alors pour cela qu’elle avait endossé l’habit – pour une mauvaise raison : demander des comptes à Dieu ? Pour Lui faire la guerre, ou la paix ? Les vocations étaient éprouvées, toujours testées. Avait-elle menti ? Non, elle avait sans doute essayé, dans son désespoir, de se raccrocher quand même à Lui – de Lui tendre la main, de Lui donner une chance. »

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l’auteur : Arnaud Delalande, né en 1971 à Herblay-sur-Seine, est un écrivain et scénariste de bande dessinée et de cinéma français. Après des études à Pontoise, une hypokhâgne et une khâgne aux lycées Chaptal et Victor Duruy (Paris), puis une licence d’histoire, Il est diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris en 1994. Repéré par l’éditrice Françoise Verny, il publie son premier roman en 1998 à 26 ans, Notre-Dame sous la Terre (éditions Grasset). Le roman va se vendre à environ 10 000 exemplaires et être traduit en plusieurs langues.

En mars 2011, il publie Le Jardin des larmes, récit contemporain relatant la destinée entrecroisée de deux humanitaires en quête de sens et confrontés au chaos : l’un se voit plongée dans les premiers jours du génocide rwandais, tandis que l’autre fait face aux conséquences du tsunami de 2004 sur les côtes du Sri Lanka. Le Piège de Lovecraft, en 2014, thriller inspiré de l’œuvre de H. P. Lovecraft où l’on suit la lente plongée d’un étudiant au cœur de la folie, reçoit le Prix Masterton du roman fantastique francophone 2015.

Mais c’est surtout la saga Viravolta, l’Orchidée Noire, publiée entre-temps, qui lui permet de se consacrer pleinement à l’écriture. Avec Le Piège de Dante (Grasset, 2006), commence en effet une série historique qui rencontre un réél succès, notamment à l’étranger. Dans le premier opus, Pietro Viravolta, dit l’Orchidée Noire, agent secret dans la Venise du XVIIIe siècle, enquête sur un tueur en série dont les meurtres s’inspirent des différents Cercles de L’Enfer de Dante. Dans Les Fables de sang en 2009, l’Orchidée Noire traque à Versailles un assassin qui signe ses meurtres de Fables de La Fontaine. Avec Notre espion en Amérique (2013), Viravolta part en compagnie de La Fayette conduire la guerre d’Indépendance américaine aux côtés de George Washington, avant de traverser la Révolution française dans les deux tomes Révolution 1 : Le Cœur du Roi et Révolution 2 : Le Sang du Roi, en 2017.

Parallèlement à son travail de romancier, de scénariste et scénariste de bandes dessinées, Arnaud Delalande participe au milieu des années 1990 au développement d’une école de cinéma pour les professionnels du film, le CEFPF, où il est professeur en scénario (ateliers d’écriture, cours en dramaturgie), directeur adjoint, puis consultant. Il continue son activité d’enseignement en scénario, dramaturgie ou « storytelling » en 2017 à l’école « Les Mots », fondée par Philosophie Magazine, rue Dante à Paris.

Membre de la SADN (Société des auteurs de Normandie), fondée par André Castelot et Michel de Decker, et juré pour le prix Spiritualités d’aujourd’hui remis chaque année par le Centre Méditerranéen de Littérature, il est depuis 2009 parrain et membre du conseil d’administration de l’ONG Bibliothèques Sans Frontières (BSF), dont la mission est le soutien au développement durable par la diffusion du livre, l’émergence de projets et de structures culturelles locales dans les pays en développement (Haïti, Cameroun, Niger, Rwanda, Rdémocratique du Congo).

Notre-Dame sous la terre (1998)
L’Église de Satan (2002)
La musique des morts (2003)
Le piège de Dante (2006)
La lance de la destinée (2007)
Les fables de sang (2009
Notre espion en Amérique (2013)

Révolution, 1 : Le cœur du roi (2017)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/07/revolution-1-le-coeur-du-roi/

Révolution, 2 : Le sang du roi (2017)
https://leressentidejeanpaul.com/2020/08/13/revolution-2-le-sang-du-roi/

Émotion, Histoire, Polar, Suspense

La Conspiration hongroise

Une enquête d’Hippolyte Salvignac****
de Philippe Grandcoing
Broché – 3 mars 2022
Éditions : de Borée

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Paris, printemps 1909. L’inspecteur Lerouet est confronté à un cadavre anonyme retrouvé poignardé en pleine rue, l’obligeant à faire appel à son vieil ami Hippolyte Salvignac et à Léopoldine, sa compagne, artiste peintre à la sensualité débordante. Au fil de leurs investigations, ce trio d’enquêteurs exhume un mystérieux complot politique aux ramifications internationales, alors que se multiplient les assassinats dans la communauté des artistes hongrois exilés en France. Au moment même où Clemenceau perd le pouvoir, réussiront-ils à sauver l’Europe de la catastrophe ? Leurs aventures vont les mener jusqu’à la Vienne de Klimt et de Freud, à la découverte de la capitale de toutes les audaces intellectuelles et artistiques de la Belle Epoque, où se cache la clé de l’énigme.

 

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Quatrième volet des enquêtes d’Hippolyte Salvignac.

Je suis content de retrouver les personnages que je connais maintenant et que j’apprécie. Dans cet opus, la compagne d’Hippolyte, la dessinatrice Léopoldine, belle et ardente est mise en avant et ce n’est pas pour me déplaire. J’aime son caractère fort et franc, féministe jusqu’au bout des ongles qui grâce à ses connaissances en hongrois, et en allemand va aider Hippolyte et son acolyte, l’inspecteur Jules Lerouet dans une enquête qui va nous mener, en ce début du XXe siècle, vers l’empire austro-hongrois tenu par une main de fer par François-Joseph.

Paris, 1909, rue d’Astorg.
Un homme très élégant est retrouvé mort de plusieurs coups de couteau. Impossible de l’identifier, il porte sur lui un message étrange écrit en hongrois. Quelques jours plus tard, ce sont deux autres hongrois qui sont retrouvés assassinés dans les rues.
Les compétences, de Léopoldine, d’origine hongroise vont permettre à notre trio, une enquête qui se doit discrète dans le milieu de l’immigration hongroise de Paris. Elle arrive à entrer dans un groupe “La Hongrie libre”, composé d’artistes, dont elle fait partie, et de nombreux jeunes férus d’une nouvelle politique en pleine ébullition pour leur pays.
Nous avons ici un épisode très riche en rebondissements, mais ce sont surtout les ambiances du Paris de l’époque, de la nouvelle Vienne où les immeubles modernes d’Otto Wagner côtoient les églises baroques, Gustave Klimt, Egon Schiele et bien d’autres qui tentent d’imposer leur nouvelle vision, qui m’ont plu dans ce récit où la situation internationale, fait ressentir les prémisses d’un conflit mondial de plus en plus présent. Les enjeux politiques se remettent en cause, la montée de l’antisémitisme, la domination allemande sur l’est de la France… Clémenceau ressent les légers frémissements de ce changement. Il doit absolument et discrètement faire quelque chose !

Une nouvelle fois, Philippe Grandcoing a porté l’amoureux de l’Histoire que je suis dans ce récit diablement “vivant”, historiquement bien documenté et érudit.
Une enquête captivante et haletante, où Philippe arrive, dès qu’il le peut à glisser des émotions, une vie de couple bien compliquée avec des disputes régulières entre Hippolyte et Léopoldine, qui tient très bien son rôle dans cette histoire, où s’entremêlent milieu artistique, politique et crimes.

Lecture très prenante, qui devrait me mener vers le cinquième opus, “La Malédiction de Rocalbes”, dès que possible !

Un grand merci à Virginie, des éditions de Borée, pour toutes ces aventures dont je ne me lasse pas !

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Extraits :

« Jules Lerouet traversa la petite pièce encombrée, prit le couloir sur sa droite et déboucha dans la salle d’autopsie. Le cadavre découvert en pleine nuit par deux gardiens de la paix effectuant leur ronde routinière reposait sur une table en zinc, entièrement nu et prêt à être autopsié. »

« Accoudé au parapet de pierre du quai de l’Archevêché, Jules Lerouet réfléchissait, indifférent au spectacle de la noria de péniches et de chalands qui descendaient la Seine. Deux possibilités s’offraient à lui. Soit il communiquait immédiatement au chef de la Sûreté les nouveaux indices en sa possession, soit il continuait son enquête en solo jusqu’à être en mesure d’apporter des éléments plus tangibles sur l’identité de la victime et les circonstances de son assassinat. Il était tenté par la seconde option. »

« – Des gens très, très haut placés. Ça ne vous dit peut-être rien, à vous, mais sachez que ces vieux noms de l’aristocratie ont encore le bras long. Les Greffulhe, les d’Arenberg, les Noailles. Tout ce beau monde reçoit, tient salon, fait de la politique. C’est l’élite de l’élite, la crème du Bottin mondain. Autant dire que même le chef de la Sûreté ne pourra pas enquêter chez eux. »

« Ils se caressaient dans un demi-sommeil, trop fatigués pour faire à nouveau l’amour, mais voulant prolonger leurs retrouvailles amoureuses. Salvignac appréciait particulièrement le corps de Léopoldine, ses seins hauts, ses fesses rondes et fermes, sa lourde chevelure odorante qui tombait en longues mèches brunes et bouclées sur ses épaules blanches. Elle n’avait aucune des pudeurs auxquelles ses précédentes conquêtes l’avaient habitué. Il était certain qu’avec elle, s’il osait, il pourrait connaître des émois jusque-là inimaginables. »

« – Tu sais bien comment ça se passe. La valse des ministères ne change rien au fonctionnement de l’administration. »

 

Philippe Grandcoing, né le 6 novembre 1968, à Limoges (Haute-Vienne), est professeur agrégé d’Histoire en classes préparatoires au lycée Gay-Lussac, docteur en histoire contemporaine, spécialiste de l’histoire de la société limousine du XIXe et du XXe siècle. Il a publié de nombreux ouvrages, notamment huit volumes de la collection des « Grandes affaires criminelles » chez De Borée.

Publications
Ouvrages historiques et scientifiques

Les demeures de la distinction. Châteaux et châtelains au XIXe siècle en Haute-Vienne, éditions PULIM, 1999.
La baïonnette et le lancis. Crise urbaine et révolution à Limoges sous la Seconde République, éditions PULIM, 2002.
Le siècle d’or des châteaux. Haute-Vienne 1800-1914, Editions Culture & Patrimoine en Limousin, 2002
Un Robin des Bois entre Périgord et Limousin : Histoire et légende de Burgou, XIXe – XXe siècles, Éditions Culture & Patrimoine en Limousin (Collection « Patrimoine en poche »), 2006, 158 p. (ISBN 2-911167-49-X).

Romans de la série Salvignac

Le Tigre et les pilleurs de Dieu, éditions De Borée, 2018.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/10/07/le-tigre-et-les-pilleurs-de-dieu/
– Le Faubourg des diaboliques, éditions De Borée, 2019.
https://leressentidejeanpaul.com/2023/11/23/le-faubourg-des-diaboliques/
– Tuer est un art, éditions De Borée, 2020.
https://leressentidejeanpaul.com/2024/02/15/tuer-est-un-art/
– La Conspiration hongroise, éditions De Borée, 2021
– La Malédiction de Rocalbes, éditions De Borée, 2022
– Les Noyés du bord de Marne, éditions De Borée, 2023
– Les Démons de l’inspecteur Lerouet, éditions De Borée, 2024

Ouvrages collectifs

1905, le printemps rouge de Limoges (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2005.
Un siècle militant : Engagement(s), résistance(s) et mémoire(s) au XXe siècle en Limousin (avec Vincent Brousse et Dominique Danthieux), éditions PULIM, 2005.
L’Innovation agricole en Pays Limousin du Moyen Âge à nos jours, éditions Les Monédières, 2006.
Les grandes affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2008.
Les nouvelles affaires criminelles de Haute-Vienne (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2009.
Ostensions (avec Vincent Brousse), Culture et Patrimoine en Limousin, 2009.
Fermes idéales en Limousin, Culture et Patrimoine en Limousin, 2010.
Les grandes affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), éditions De Borée, 2010.
Paysage et environnement en Limousin, de l’antiquité à nos jours, éditions PULIM, 2010.
Les grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), Éditions De Borée, 2010.
Les grandes affaires criminelles du Limousin (avec Vincent Brousse, Jean-Marie Chevrier et Jean-Michel Valade), Éditions De Borée, 2010.
Les nouvelles affaires criminelles de la Creuse (avec Vincent Brousse), Editions De Borée, 2011.
Les Grandes affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2011.
– Les Nouvelles affaires criminelles du Lot (avec Vincent Brousse), De Borée, avril 2012.
– Les Nouvelles affaires criminelles de Corrèze (avec Vincent Brousse), De Borée, octobre 2013.
Les Nouvelles affaires criminelles politiques (avec Vincent Brousse), De Borée, novembre 2013.
Limousin sur grand écran, Culture et Patrimoine en Limousin, 2013.
Utopies en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii.), Les Ardents Éditeurs, 2014
Oradour après Oradour (avec Dominique Danthieux), Culture et Patrimoine en Limousin, 2014.
Le Front Populaire en Limousin (avec Vincent Brousse, Dominique Danthieux et alii), Les Ardents Éditeurs, 2015.
La Belle Époque des pilleurs d’églises. Vols et trafics des émaux médiévaux. (avec Vincent Brousse), Les Ardents Éditeurs, 2017.
Sublime Périgord, la fabrique d’un territoire d’exception, (avec Hélène Lafaye-Fouhéty) Les Ardents Éditeurs, 2021.
L’affaire Barataud. Une enquête dans le Limoges des années 1920 (avec Vincent Brousse), Geste éditions, 2022, 267 p. (ISBN 979-10-353-1552-8).

Publications diverses

– Articles d’histoire dans les revues Les Grandes Affaires de l’Histoire dont il a été conseiller éditorial de 2015 à 2018 et Les Grandes Affaires Criminelles.

Adolescence, Amour, Drame, Psychologie, Thriller

Mon ami Charly

de David Belo
Broché – 16 mai 2024
Éditeur : Éditions Taurnada

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Après un traumatisme, deux adolescents de 14 ans, Charly et Bastien, inventent le BINGO : une philosophie permettant d’anticiper, d’extrapoler et de déjouer les dangers de la vie.
Toujours en place trente ans plus tard, le BINGO promet des vacances d’été paisibles au mont Corbier pour Bastien et sa famille.
Mais lorsque l’énigmatique Chloé, meilleure amie de sa fille, se joint à l’escapade, le BINGO semble caduc.
Bastien panique et la montagne se métamorphose en théâtre des enfers.
Certaines choses sont imprévisibles.

 

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Décidément, les Éditions Taurnada ne cesseront jamais de m’étonner !
J’en profite pour te remercier Joël…

Par où commencer ?
Rarement, je n’ai eu autant de mal à faire ma sélection d’extraits. J’en avais prévu tellement que faire un tri a été un véritable défi !

Le premier mot qui m’est venu à la fin de ma lecture a été “magnifique”. Mais où donc David Belo est allé chercher ce récit jubilatoire pour le lecteur que je suis et en même temps complètement déroutant. Des chapitres courts, du rythme, un super suspense, mais plus que tout, des rebondissements intenses et réguliers, qui n’en finissent pas, beaucoup de psychologie, des personnages émouvants, quelle claque littéraire !!!
Il m’est même venu plusieurs fois à l’esprit, mais… ce mec est fou !!!

Du coup, je suis allé voir un peu qui était David Belo grâce à Internet. Et je vous engage à faire même… Sacré personnage.

Charly et Bastien sont deux adolescents. Les meilleurs amis du monde. Ils sont amoureux de Marion. Mais leur amitié qui traverse les années.
Un traumatisme grave va venir percuter leur quotidien et ils décident alors de créer le Bingo, afin de déjouer les dangers de la vie… et ça marche.
Mais un jour, tout va basculer vers le pire.

Comment Charly et Bastien, vont-ils déjouer leur destin ?
Il leur faudra toute la malice et la plume de l’auteur pour arriver à sortir de ce véritable cauchemar.
Accrochez-vous bien pour ce voyage “coup de cœur” hors des sentiers battus, que vous ne regretterez sûrement pas !

“Certaines choses sont imprévisibles”

Alors le 16 mai, foncez vite chez votre libraire, parce qu’il n’y en aura peut-être pas pour tout le monde…
Bravo David !

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Extraits :

« Marion, pétrifiée, lâche le plat. En heurtant le sol, celui-ci explose en un million de tessons de verre comme du cristal. Elle tombe à genoux près du corps inerte et pousse un hurlement de détresse.
Les cheveux bruns, mi-longs, de notre enfant baignent dans la sauce tomate et le sang. Son visage aux traits fins est dépourvu de toute émotion et ses yeux verts sont révulsés.
Sans frapper à la porte, l’horreur s’invite dans notre foyer.
Hugo est mort… »

« Marion et moi avons les traits tirés, des cernes et tous les signes de fatigue dus au voyage et à cette nuit agitée. À contrario, les jeunes ont bien dormi et ne se sont rendu compte de rien. C’est mieux ainsi, ils ont été préservés de l’horrible vision de l’accident. »

« “Il te faut de l’aide pour porter les courses, je t’accompagne, dit Chloé depuis l’interstice de sa chambre.
– Non ! Pour quelques croissants et deux cafés, ça ira, merci.”
En catimini, je me tourne vers Marion, l’implorant de mes grands yeux. Elle sait que je suis mal à l’aise avec la jeune fille, que je ne l’aime pas beaucoup. Mais elle ne partage pas et ne comprend pas mon sentiment. Mon épouse me trouve injuste et intolérant, en deux mots, un vieux con. Elle ne m’aidera pas, j’en suis conscient et la soupçonne même de ricaner dans sa barbe qu’elle n’a pas. »

« Des doigts recouvrent mes yeux, m’empêchent de rêver davantage aux VTT et à la montagne.
“C’est qui ? demande une voix que je connais bien.
– Je dirais… la plus belle femme du monde.”
Marion danse autour de moi et me fait face.
“Tu parles de moi ? J’accepte le compliment avec plaisir.
– En fait, j’espérais plutôt voir Scarlett Johansson, mais je m’en contenterai.”
Elle serre son poing et frappe mon épaule pour corriger mon effronterie. Entrant dans son jeu, j’exprime un “ouille” de douleur totalement feint puisque son coup avait la puissance d’une mouche en perte de vitesse s’écrasant sur le cul d’une vache. »

 

David Belo est un peintre et décorateur en bâtiments depuis 1997… il est aujourd’hui artisan Spécialiste en décoration, entreprise BeloDeco (ancienne technique décorative : patine, imitation bois, imitation marbre, fresques etc…. )

Il a commencé la peinture sur tableau en janvier 2017. La passion du métier ainsi que ses connaissances lui permettent une bonne évolution dans le domaine de l’art. Peinture et photographie sont naturellement devenues sa façon de penser… vivre… Ses toiles sont réalisées avec des peintures de bâtiment, il joue avec les matières et les transparences de glacis à l’ancienne. (huile de lin – térébentine – pigments en poudre)

David Belo vit et travaille à Mogneville (France).

Passionné de films d’horreur, thrillers et adepte des livres audio, c’est à son tour d’inviter les lecteurs à frissonner au rythme de ses mots.

2024 – MON AMI CHARLY édition Taurnada
2023 – Le monde part en vrille Nouvelle au format numérique aux éditions Taurnada.
2023 – OPATOMA, le fleuve aux mille morts aux éditions LBS, diffusion Dilisco, groupe Albin Michel. Parrainé et Bandeau sur couverture par Claire Favan, auteure.
2021 – Mourir gentiment novella au format switch, Publié par Hugo Publishing sur Nextory.
2021 – Représentation du tableau Il était deux fois de Franck THILLIEZ, publié dans la version poche.
2020 – Auto-édition du recueil photographique des tableaux d’auteurs Portraits & mots d’écrivains.

Émotion, Drame, Histoire vraie, Suspense

Juste pour DARA

de Tom Noti
Broché – 10 octobre 2023
Éditions : La Trace

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« Je dois retrouver quelqu’un.
C’est pour cela que j’ai fait le voyage jusqu’ici.
Retrouver quelqu’un.
J’avance à petits pas vers cet inconnu. Sera-t-il lumineux comme ce soleil ou terrassant comme ses ombres ? »

1960. Une jeune femme retourne sur les lieux de son enfance. Elle est à la recherche d’un homme qu’elle a croisé des années plus tôt. Elle connait le secret qu’il tait depuis longtemps et voudrait le faire éclater au grand jour. Mais tous les secrets doivent-ils être révélés ?

Inspiré d’une histoire vraie.

 

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Dara à une mission à accomplir. Il lui aura fallu 25 ans pour se décider.
En effet, ce récit se déroule un quart de siècle après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Après avoir été marquée par d’innombrables bouleversements et atrocités, Dara avait fui son Italie natale pour trouver refuge en Suisse. Ces 25 années post-guerre auront été une période de reconstruction et de réflexion. Mais aujourd’hui elle est décidée… Elle ira jusqu’au bout !

Elle est déterminée aujourd’hui à révéler un secret qu’elle porte sur ses épaules depuis bien trop longtemps. Elle part donc à la recherche de celui qu’elle a rencontré aux pires moments de sa vie…

Durant la moitié de ma lecture Tom Noti a fait ce qu’il fallait pour m’empêcher de refermer mon livre. Moi qui avais prévu un rythme de lecture plutôt tranquille… Je n’ai pas pu faite autrement que le lire d’une traite !
Avec son septième roman Tom a de nouveau touché ma sensibilité et de nombreuses images insoutenables ont défilées devant mes yeux… Doit-on révéler tous les secrets que l’on connaît, même pour le bien d’une personne ? C’est la grande question qui a résonné dans mon esprit après un très long suspense, durant toute la seconde partie de ma lecture. Finalement, Dara retrouve l’homme en question qui est désarçonné par ce qu’elle lui dit. Le ton monte… Il ne veut rien savoir. C’est sa vie, il ne le supporterait pas autrement.

Il y a des moments où garder un secret peut être impératif, notamment dans des situations qui impliquent des vies. Cependant, il est également important de se rappeler que les secrets peuvent parfois peser lourdement sur la conscience et avoir des répercussions sur la santé mentale et les relations personnelles des personnes impliquées qui porteront des cicatrices émotionnelles.

J’aimerai tant pouvoir vous en dire plus, mais ce serait gâcher votre surprise.
Tom Noti est un vrai conteur.
De nouveau, il m’a estomaqué, je n’ai pas triché et me suis laissé porter… Malgré quelques larmes.
C’est une histoire inspirée d’un fait réel, pour ne pas oublier.
NE JAMAIS OUBLIER !

Il est important de reconnaître que certaines personnes, dans des moments cruciaux ou des situations exceptionnelles, se sont distingués par des actes de courage, d’altruisme ou de sacrifice les qualifiant comme des “héros”. Ces actes peuvent inclure des sauvetages, des actions pour le bien commun, ou même de petites choses qui apportent du réconfort et de l’aide aux autres.

Merci Tom pour ce cadeau, merci d’être là…

Un Coup de cœur !

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Extraits :

« Je m’appelle Dara.
Ce matin, je suis arrivée ici, dans cette petite ville maussade, presque endormie. J’ai pris le train hier puis l’autobus. Seule. Ma valise n’était pas trop remplie, à peine quelques vêtements. Elle pesait pourtant au bout de mon bras comme si j’avançais dans le monde chargée de ses malheurs. Et je ne suis pas bien costaude.
Je dois retrouver quelqu’un.
C’est pour cela que j’ai fait le voyage jusqu’ici.
Retrouver quelqu’un. »

« J’ai besoin de temps, de temps et de courage. Alors je profite encore de cette rafraîchissante solitude, là au fond de cette église, avec ces vitraux sombres de poussière, ces statues d’une mère qui chérit son enfant. Tout ce qui m’a détruite et m’a sauvée.
Je tente de calmer ma respiration devenue un peu anarchique, les souvenirs sournois tapent à l’huis de ma mémoire cadenassée. »

« Elle raconte qu’elle a quitté l’île parce qu’on l’avait surprise tenant la main d’un jeune homme. C’était l’été, c’était avant la guerre, c’était un temps où tenir une main équivalait à se dévêtir et faire l’amour en public.
Elle était naïve elle, la petite îlienne. »

« – Le courage n’est pas le bon mot. Il s’agissait davantage d’un devoir, d’une mission. J’ai tenté de faire quelque chose pour des hommes, pour des femmes et des enfants, pas pour des Juifs ou des chrétiens ou toute autre religion. J’ai fait mon devoir pour aider des humains à échapper à l’inhumanité et la barbarie aveugle. C’est tout ce que j’ai fait. »

« L’amour peut aussi émerger sans bruit des crépitements d’un brasier et s’envoler et grandir sans le tapage des mots prononcés. »

 

 

 

Tom NOTI est grenoblois et le dernier d’une famille d’origine italienne. Il a baigné dans le bruit des conversations, les cris, les rires et les odeurs de cuisine. Il aime passionnément le basket-ball et la lecture et ne peut vivre sans la musique et le cinéma. Il dit de lui même qu’il est solitaire, dilettante, trop émotif, désorganisé, toujours à l’ouest… et c’est vrai ! Il devient instituteur et reste vivre près de Grenoble. Il aime cette ville où chaque rue se prolonge par une montagne. C’est de là qu’il écrit, face aux sommets découpés du Trièves.

“La littérature est une fuite.
J’ai fui l’ennui de l’enfance en lisant, j’ai fui la réalité en lisant, j’ai fui la peur, le terne de l’existence, la cruelle lumière sociale en lisant.
Je fuis toujours en marchant dans les pas des auteurs que j’aime, en empruntant leurs mots que je ne saurais prononcer et leur courage de vivre ce que je n’ose pas vivre. Je m’exile dans leurs voyages sans la lourdeur de mes bagages. Je frémis des vents qu’ils affrontent et dont je me calfeutre.
Alors oui, la littérature est une couverture de survie en cette période de repli, d’angoisse et de suspicion. Je m’y replie, je m’y enterre et comme toujours, elle me permet de respirer.
Je n’ignore pas la douceur d’un pendant, béat et peut-être effrayamment inconscient.
Je n’ignore l’espoir d’un APRES, ce petit mot anodin, écrit en majuscules tout à coup, sur tellement de lignes.
Je n’ignore pas que certains écrits pourraient m’apporter quelques éclairages sur ce que vivent ces autres qui se disent à l’unisson pour une fois.
Je n’ignore pas les journaux nombrilistes qui se prétendent universels et les regrets et les hontes parfois, que ces « modes d’emploi opportunistes » génèreront plus tard.
Mais ce que je préfère dans la littérature, ce sont les lumières d’un ailleurs, d’un autrement.”

Drame, Noir, Polar, Suspense

Une bonne raison de mourir

de Arthur Caché
Broché – 5 octobre 2023
Éditeur : Taurnada

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Quand un ancien géologue disparaît mystérieusement près de Paris, Beryl, jeune chef de groupe à la Crim’, se saisit aussitôt de l’affaire. Assistée de Rudy, son adjoint au passé tourmenté, puis d’Ara, un ancien flic reconverti dans le trafic de contrefaçons, elle remonte la piste d’une compagnie pétrolière en Turquie. Mais tandis que les découvertes troublantes se multiplient et que les cadavres s’accumulent, des profondeurs de la mer Noire surgit un terrible secret… Beryl comprend alors que le plus effroyable des comptes à rebours a déjà commencé…

 

• Couv_2023-106_Caché Arthur - Une bonne raison de mourir

 

Un grand merci à Joël pour ce nouveau service de presse.

Je me demande vraiment comment Taurnada éditions arrive à trouver des auteurs proposant régulièrement des romans d’une telle qualité. Impossible de s’ennuyer une seule seconde.

Je découvre Arthur Caché avec cet excellent second roman et de plus, un sujet que je n’avais pas encore eu l’occasion de lire.
Un polar qui gravite entre le monde de l’industrie pétrolière, les escroqueries à une échelle mondiale et des politiciens et des hommes d’affaires véreux. L’intrigue aurait pu être classique, mais l’auteur a su trouver le bon rythme. En effet, Arthur alterne son récit intelligemment entre la science, le domaine de la recherche pétrolifère sans jamais laisser de côté l’enquête policière qui, chapitre après chapitre gagne en puissance et en rebondissements !
Durant ma lecture, j’ai essayé de deviner le travail énorme de recherche nécessaire à Arthur, sur la complexité de la thématique abordée, et sa transposition, qui en fait un roman dynamique plein de suspense, fluide, très agréable, mais surtout accessible à tous, où rien n’est laissé au hasard !

Sur fond d’extraction de pétrole et de gaz, Arthur nous emmène à travers une enquête inquiétante, semée de cadavres qui suit la disparition d’un scientifique qui détenait des informations à priori d’une importance capitale, qu’il souhaitait transmettre à Beryl, cheffe de groupe de la Crim’, qui n’est autre que la fille de l’un de ses anciens amis reporters, aujourd’hui décédé.
La surprise passée, c’est l’implication de son père dans cette enquête, qui va la mener à l’étranger, qui lui donnera la force nécessaire malgré les risques et les périls encourus.
Une enquête sans temps morts, pour la jeune policière et son adjoint.

Une très belle surprise pour ma part. Impossible de lâcher ce roman avant le point final… qui n’en est peut-être pas un !
Un sujet passionnant que je ne peux que vous recommander…

Arthur Caché, un auteur à suivre !

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Extraits :

« Dire que Rudy Ferey revenait de loin était un euphémisme. L’intervention d’une psychologue plus armée que les autres (et aussi mieux entourée, son ami procureur de la République ayant accepté d’effacer le casier judiciaire de son patient) lui avait permis de s’extirper de cette situation désespérée et de retrouver le chemin du succès. Bac, licence, école d’officiers. »

« Elle vit son supérieur opiner d’un air grave – de circonstance par rapport à la situation -, mais devina à son regard brillant sa satisfaction de voir son équipe occupée sur cette nouvelle affaire. L’ADN de la brigade criminelle, ce sont les enquêtes ; pas les heures à jouer aux cartes en attendant que tombe un cadavre. »

« L’appel à l’aide était venu d’un ami de son père, voilà pourquoi elle se sentait obligée d’y répondre. Y renoncer serait revenu à trahir l’homme qu’elle admirait le plus sur cette planète. »

« “Au fait, pourquoi est-ce que vous nous aidez ?”
L’homme remonta la fermeture Éclair de son blouson et la considéra avec gravité.
“Pour la même raison pour laquelle j’ai quitté la police : l’envie d’être du bon côté”, lâcha-t-il.
Rien dans cette réponse ne sembla à Beryl de bon augure pour la suite. »

« “Le pétrole naît de la transformation, dans les profondeurs de la Terre, de la matière organique issue des restes de plantes ou d’animaux morts. Cette transformation s’effectue sur des dizaines de millions d’années, et voit à terme se créer une substance – du pétrole ou du gaz, selon la profondeur – qui va migrer naturellement vers la surface.” ! »

 

Arthur Caché est né à Reims en 1984. Après une première partie de carrière en tant qu’ingénieur en France et à l’étranger, il s’installe dans les Vosges avec sa famille et décide de se consacrer à l’écriture.
Il publie en mai 2020 son premier roman, Le Cercle des Hellébores Noirs, un ouvrage à mi-chemin entre thriller social et roman noir, dans lequel il dénonce le fléau des violences sexuelles contre les femmes.
Une bonne raison de mourir est son deuxième roman.

Émotion, Drame, Noir, Polar

Surface

de Olivier Norek
Broché – 4 avril 2019
Éditeur : Michel Lafon

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PRIX 2019 MAISON DE LA PRESSE

Ici, personne ne veut plus de cette capitaine de police.
Là-bas, personne ne veut de son enquête.

 

• Couv_2023-105_Norek Olivier - Surface

 

Une histoire très prenante qui va au-delà d’une enquête policière !

Noémie Chastain n’est plus.
Désormais, il faudra l’appeler No…

Suite à une descente chez un dealer parisien qui tourne très mal, Noémie… euh pardon ! No, reçoit une balle dans le visage durant l’intervention.
Défigurée, blessée à l’extérieur comme à l’intérieur, elle est prise en charge par un psychiatre qui s’occupe des soldats de retour du Moyen-Orient. Après une longue période de convalescence et un traitement psychologique, certains collègues et sa hiérarchie du 36 voient d’un mauvais œil un retour à son service. Elle constatera d’ailleurs par elle-même, qu’elle n’est pas encore prête à reprendre ses fonctions. Très vite No, se retrouve parachutée, par une “mutation temporaire” dans un petit village du sud de la France en Aveyron.
Elle vit mal son exil et son rythme de travail parisien dérange très vite ses nouveaux collègues locaux. L’apparence tranquille du village et de ses habitants cache des secrets qui ne vont pas tarder à remonter à la surface.
Le cadavre d’un enfant est retrouvé en plein milieu d’un lac créé par un barrage, il y a quelques années, dans un fût qui flotte librement…

Le récit commence vite et fort.
Bien qu’il s’ouvre son récit avec une scène et un décor familiers de sa série Code 93, “Surface” a un style et un rythme très différents de ceux auxquels Olivier m’avait habitué, meurtres liés à la drogue, les banlieues parisiennes surexcitées. Ici nous avons des habitants d’un village semblant tous stéréotypés, des policiers un peu naïfs, avec aux commandes un maire très ambitieux, ouvertement raciste qui veut redresser la situation de la région et de son village, à tout prix… Mais tout ne sera pas tel qu’il le paraît…

Un récit bien structuré, intelligent, où j’ai aimé tout particulièrement le suivi du personnage principal Noémie, durant sa reconstruction mentale. Un récit où Olivier après avoir ferré ses lecteurs se permet de les “promener” dans tous les sens grâce à son intrigue intelligente et à son rythme de révélations, on voit bien qu’il sait de quoi il parle… Il y a aussi de nombreuses sensations fortes.

Un polar prenant, très agréable à lire, très pro !

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Extraits :

« Pendant cette tempête de douleur et de terreur, elle ne les avait pas quittés du regard. Paralysée, mais consciente. Son œil gauche était fixé sur eux, l’autre était aveuglé par le sang.
Le calme revint et les trois ambulanciers se concentrèrent de nouveau sur leur mission.
Sauver un flic. »

« Elle cligna de l’œil, une fois.
De l’autre côté du miroir, l’étrangère cligna aussi. Elle s’était préparée à voir son visage, même accidenté, mais ce n’était plus son visage. Elle ne s’identifia pas à l’écorchée d’anatomie qui la fixait.
“C’est mon moi mort que je regarde.” »

« Elle fut réveillée en sursaut vers minuit par un cri animal déchirant, une complainte douloureuse. Elle dressa l’oreille, mais n’entendit plus rien. Elle se glissa alors sous les draps et tourna sur elle-même à la recherche d’un sommeil qui se joua d’elle jusqu’au lever du soleil.
Noémie avait espéré laisser ses nuits blanches à Paris, mais elles lui étaient restées fidèles jusqu’ici. »

« Depuis les premières gouttes tombées la veille sur Avalone, la pluie n’avait pas cessé. On avait installé une table sur tréteaux entre deux allées du cimetière et planté un parasol en plastique au-dessus, afin de protéger les archives. Milk cochait sur le listing et écartait les copies des actes de décès au fur et à mesure que Bousquet et Valant criaient à voix haute les noms marqués sur les stèles.
– Claire Favan ?
– Ouais, confirma Milk. Favan, Claire, je l’ai.
– Jacques Saussey ?
– Saussey, Jacques, je l’ai. »

 

Engagé dans l’humanitaire pendant la guerre en ex-Yougoslavie, puis capitaine de police à la section Enquête et Recherche de la police judiciaire du 93 pendant dix-huit ans, Olivier Norek est l’auteur de la trilogie du capitaine Coste (Code 93, Territoires et Surtensions) et du bouleversant roman social Entre deux mondes, largement salués par la critique, lauréats de nombreux prix littéraires et traduits dans près de dix pays.

Avec Surface, il nous entraîne dans une enquête aussi déroutante que dangereuse. Un retour aux sources du polar, brutal, terriblement humain, et un suspense à couper le souffle.

Émotion, Frisson horreur, Thriller psychologique

La petite fille du phare

de Christophe Ferré
Broché – 10 octobre 2019
Éditions : Mon Poche

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Un thriller psychologique intense de bout en bout, dans la lignée des romans de Guillaume Musso et Michel Bussi. Ploumanac’h, Côte de granit rose. Le temps d’une soirée dans un bar proche de leur maison, Morgane et Elouan laissent la garde de leur bébé, Gaela, à son frère adolescent. Au retour, un berceau vide les attend. Aucune trace d’effraction, nulle demande de rançon. Les pistes se multiplient, mais l’enquête piétine. Très vite, la police judiciaire pense que la petite fille ne sera jamais retrouvée. Pour les parents de Gaela, l’enfer commence. D’autant qu’on fouille leur passé, et que celui-ci présente des zones d’ombre. Morgane est bientôt suspectée d’avoir orchestré la disparition de sa fille. Un suspense au dénouement aussi stupéfiant qu’une déferlante sur les côtes bretonnes

 

• Couv_2023-024_Ferré Christophe - La petite fille du phare

 

Avant de commencer, je tenais personnellement à mettre en avant l’excellent choix de la couverture du roman, qui dégage déjà beaucoup d’émotion et que je trouve particulièrement belle !

Rarement, je n’ai lu un roman avec un tel suspense et une telle tension sur la longueur d’un récit !

Qui a-t-il de pire pour une maman que l’enlèvement ou la perte d’un enfant ?
Morgane et Elouan sont complètement perdus lorsqu’ils se rendent compte en rentrant chez eux de la disparition de Gaela qui n’a que quelques jours. Comment des parents, ont-ils pu laisser un bébé avec la garde seule de son grand frère, jeune adolescent ? J’ai trouvé se passage, un peu “léger”, mais c’est aussi ce qui peut expliquer la suite du récit…

Ce n’est pas possible, cela ne peut pas leur arriver, d’autant plus qu’ils ont déjà perdu une petite fille quelques années plus tôt.
Pourquoi le voisin accuse-t-il Morgane ?
Pourquoi la police elle-même est persuadée de sa culpabilité ?
Elle ne comprends plus rien, mais refuse de baisser les bras, en enquêtant elle-même de son côté !

Le récit de Christophe Ferré est très émouvant, on passe très vite de la colère à l’incompréhension totale. Les chapitres très courts s’enchaînent à toute vitesse et l’auteur non seulement nous promène à travers la magnifique lande bretonne, sur la côte de granit rose, un lieu magnifique, comme si nous y étions avec moult détails, mais il s’amuse surtout à nous perdre suite à la succession de “preuves”, de rebondissements jusqu’à la fin du récit, dans une confusion totale pour notre héroïne, et pour mon plus grand plaisir tellement je n’ai rien vu venir… J’y ai cru un moment, j’ai très vite abandonné, je me suis de nouveau persuadé qu’il ne pouvait s’agir que de “ça”, pour très vite me reperdre au travers des nouveaux événements qui se succédaient sans fin…

Christophe, non content de jouer avec les nerfs de Morgane et de son mari, joue avec les nôtres et fini par m’embrouiller complètement sans jamais me perdre totalement, malgré la vitesse de l’enchaînement des fausses pistes !

Qui ment, qui dit la vérité ?
Il va falloir être patient pour le découvrir, en attendant profitez des descriptions sublimes proposées par l’auteur, Ploumanac’h, son phare, les rochers en bord de mer avec des roses très particuliers, le bleu du ciel, les vagues qui explosent sur le récif dès que le vent se lève…

Un très bon thriller psychologique qui fait froid dans le dos…

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Extraits :
« Elle craignait d’avoir été suivie. Elle avait peur de tout. Elle se méfiait de tout le monde. Même de son mari. Même de son fils. Que pensaient-ils d’elle ?
Elle regarda devant, derrière, sur les côtés. La végétation était épaisse, percée d’énormes masses de granit dont les noms, s’égrenaient sur les guides touristiques : le champignon, le bélier, la bouteille, le lapin, la roche tremblante, le chapeau de Napoléon, le bidet de la Vierge, la chaise du curé, les empreintes du Diable, la guérite des amoureux, la tête de mort. »

« Elles avaient fait de magnifiques balades ensemble, le long de la mer, dans les embruns, à Trébeurden, à Trégastel. Elles avaient parlé des heures sur les rochers ou le long des petits chemins de la lande. C’étaient deux femmes mues par la même colère et le même désespoir. »

« Un silence pesant suivit ce dialogue. Le regard de Morgane s’embruma. Elle se tourna vers sa fille qui dormait toujours à poings fermés, insensible à ce qui l’entourait. Elle s’approcha d’elle. Elle caressa son ventre du bout des doigts. »

« De la colline, la mer était belle dans la lumière d’octobre. Les voiliers ressemblaient à des maquettes. La Manche était une immense baignoire dans laquelle flottaient des jouets d’enfants. »

 

Christophe Ferré est romancier et auteur dramatique. Il a obtenu le Prix de la nouvelle de l’Académie française en 2010. Il est l’auteur de La Chambre d’amour (Arléa, 1995), La Septième nuit (Seuil, 2000) ou encore Paradis Turquoise (Flammarion, 2005). Son premier suspense, La Révélation de Chartres (Salvador, 2015) s’est vendu à plus de 20 000 exemplaires, toutes éditions confondues, La Petite Fille du phare (Éditions de l’Archipel, 2018), Mortelle Tentation (Éditions de l’Archipel, 2019). La Prophétie de la cathédrale (Archipoche, 2020).

Émotion, Drame, Histoire vraie

La vie clandestine

de Monica Sabolo
Broché – 18 août 2022
Éditions : Gallimard

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“Je tenais mon sujet. Un groupe de jeunes gens assassinent un père de famille pour des raisons idéologiques. J’allais écrire un truc facile et spectaculaire, rien n’était plus éloigné de moi que cette histoire-là. Je le croyais vraiment. Je ne savais pas encore que les années Action directe étaient faites de tout ce qui me constitue : le silence, le secret et l’écho de la violence.”
La vie clandestine, c’est d’abord celle de Monica Sabolo, élevée dans un milieu bourgeois, à l’ombre d’un père aux activités occultes, disparu sans un mot d’explication. C’est aussi celle des membres du groupe terroriste d’extrême gauche Action directe, objets d’une enquête romanesque qui va conduire la narratrice à revisiter son propre passé. Comment vivre en ayant commis ou subi l’irréparable ? Que sait-on de ceux que nous croyons connaître ? De l’Italie des Brigades rouges à la France des années 80, où les rêves d’insurrection ont fait place au fric et aux paillettes, La vie clandestine explore avec grâce l’infinie complexité des êtres, la question de la violence et la possibilité du pardon.

 

• Couv_2023-003_Sabolo Monica - La vie clandestine

 

Pour notre première soirée littéraire 2023, nous avons eu le plaisir de recevoir Monica Sabolo, pour son livre, “La vie clandestine”.

J’avoue que lors de ma lecture, je me suis posé énormément de questions.
Lorsque j’étais enfant, j’ai beaucoup entendu à la télévision ou lors de discussions entre les adultes, parler du groupe “Action Directe” qui revendiquait plusieurs dizaines d’attentats, des “Brigades rouge” qui semaient la terreur, et de bien d’autres groupes terroristes qui sévissaient entre les années 70 et 80…

Ce livre m’a complètement happé, déconcerté parfois, mais je n’ai pas pu le lâcher… Émotion, admiration, mais que de questionnements…

Monica est en manque d’inspiration. Elle se dit qu’il serait intéressant d’écrire sur un sujet qui lui serait complètement étranger : “Les années sanglantes du terrorisme”.
Elle est obligée de faire énormément de recherches, de recoupements, d’études sur la clandestinité, et sur toute cette culture du terrorisme qu’elle ne connaît pas du tout, pour finalement cibler le cheminement d’un quatuor assassin. Deux hommes et deux femmes qui ont fait la une et fait frissonner de peur toute la France, “Action Directe”…

L’écriture de Monica est puissante, belle et cruelle, mais aussi empreinte de douceur et de délicatesse, le récit va petit à petit se superposer à son propre vécu, à sa jeunesse. Mais cela pourrait tout aussi bien être la nôtre. L’histoire d’une famille qui pour moins souffrir, oublie, efface les traumatismes çà et là, pour finalement enterrer tous les secrets de familles qui pourraient remonter au-delà des générations et qui refusent systématiquement de se taire. Si l’histoire d’action directe était une nouvelle excuse pour oublier, le passé rattrape tout de même l’auteure… Elle-même apprend assez tard que son père, diplomate n’est pas son géniteur. Monica est née “de père inconnu”, de là, elle essaie d’y voir clair dans sa propre vie depuis sa naissance. Elle a été elle-même élevée dans le mensonge et par un beau-père (Yves S), qui lui a rétorqué des années plus tard, lorsque Monica ose enfin lui en parler : “Ce genre de choses arrive tout le temps, dans les familles…”. Alors, elle va s’interroger à double titre sur les crimes et le passage à l’acte, sur la culpabilité et le pardon…

C’est un livre qui ne s’adressera pas à tous les lecteurs, mais assurément un très beau livre.
Deux histoires percutantes qui vont s’entrelacer ainsi jusqu’à la fin du récit, enquête documentaire et introspection personnelle, pour le pire et le pardon…

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Extraits :

« Je comprends rapidement, dans quel guêpier je me suis fourrée. Je ne connais rien aux mouvements d’extrême gauche, n’ai jamais milité ni participé à la moindre action collective – tout ce qui relève du groupe m’angoisse, et paraît s’adresser à d’autres, comme si je n’appartenais pas à la société. Je me perds dans les différences entre marxistes, léninistes, trotskistes, maoïstes, et, lorsque j’entends des ex-soixante-huitards évoquer cette période, avec ce mélange de décontraction et d’autorité, leurs certitudes, leurs dogmes, j’ai la même sensation qu’avec Yves S. : eux, ils savent, et moi, je ne sais rien. »

« Je me souviens du jour où ma mère m’a dit que mon père n’était pas mon père. Nous sommes dans sa cuisine, et il est 11 heures du matin. J’ai vingt-sept ans. Plus de dix ans se sont écoulés depuis l’épisode du certificat de naissance italien, depuis que j’ai vu inscrit en lettres noires, tapées à la machine, la mention « di padre ignototo », que j’ai interprétée comme « de père ignoble », avant de comprendre ce que cela signifiait. Et de ne plus y penser. Jamais, pas une seule fois.
Ce jour là, il est 11h du matin, et ma mère a sorti une bouteille de vin. Elle a posé deux verres sur la table.
“J’ai quelque chose à te dire.” »

« Je n’aime pas quand papa vient me voir, le matin.
J’ai prononcé cette phrase, exactement celle-là. C’est le matin, je m’adresse à ma mère, mon père est parti rejoindre ce lieu mystérieux où il travaille. Nous nous tenons dans son dressing, devant l’enfilade de miroirs, mais je ne perçois pas notre reflet. Seulement la moquette beige, et le mur blanc, comme si nous étions des apparitions. Seuls, mes mots se détachent dans le vide. Je ne me rappelle pas de sa réponse, ni même si elle répond, je n’ai aucun souvenir de sa voix. Je sais seulement qu’elle s’éloigne, je ressens encore le mouvement de son corps. Je revois l’enfilade de miroirs, son ombre passant de l’un à l’autre, et la poussière en suspension. »

« La clandestinité n’est pas aussi romantique qu’on pourrait le croire : on imagine une vie trépidante, loin de la cité et des institutions, un lieu sauvage, que l’on habiterait tel un bois, comme le font les amants, les druides et les poètes. En réalité, ce n’est pas l’expérience de la liberté, mais celle de l’entrave. Elle ne permet pas d’échapper à la légalité, elle condamne à l’illégalité. Rien de ce qui est public, autorisé, je ne l’est plus. »

 

 

Monica Sabolo est une journaliste et romancière française.

Elle a grandi à Genève en Suisse où elle fait ses études. Après avoir milité pour la défense pour les animaux, au sein du WWF en Guyane puis au Canada, elle travaille à Paris en 1995 comme journaliste pour un nouveau magazine français « Mer et Océans ».

Elle passe dans les rédactions des magazines « Voici » et « Elle ». Au lancement de « Grazia » (Mondadori France), elle est recrutée comme rédactrice en chef « Culture et People ».

En 2000, elle publie son premier roman, « Le Roman de Lili ». Elle réitère cinq ans plus tard, en 2005, avec « Jungle ».

Début 2013, elle prend un congé sabbatique de quelques mois pour écrire un troisième roman, « Tout cela n’a rien à voir avec moi » (2013), pour lequel elle reçoit la même année le prix de Flore.

En janvier 2014, Monica Sabolo quitte Grazia et le journalisme pour se lancer dans une nouvelle activité : l’écriture de scénario. Crans-Montana (2015) obtient le grand prix SGDL du roman 2016.

En 2017 elle publie Summer, finaliste du Prix Goncourt des lycéens et finaliste du Prix du roman des étudiants France Culture – Télérama, roman pour lequel Monica Sabolo a reçu le Prix des lecteurs de la Fête du Livre de Bron 2018.
Il sera suivi en 2019 par le roman Eden, pour lequel elle s’égare dans les bois de Colombie-Britannique, émerveillée par les lieux et horrifiée par le sort des femmes autochtones.

 

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Émotion, Drame

La vie rêvée des chaussettes orphelines

de Marie Vareille
Poche – 20 octobre 2020
Éditions : Charleston

 

En apparence, Alice va très bien (ou presque). En réalité, elle ne dort plus sans somnifères, souffre de troubles obsessionnels compulsifs et collectionne les crises d’angoisse à l’idée que le drame qu’elle a si profondément enfoui quelques années plus tôt refasse surface.

Américaine fraîchement débarquée à Paris, elle n’a qu’un objectif : repartir à zéro et se reconstruire. Elle accepte alors de travailler dans une start-up dirigée par un jeune PDG fantasque dont le projet se révèle pour le moins… étonnant : il veut réunir les chaussettes dépareillées de par le monde.

La jeune femme ne s’en doute pas encore, mais les rencontres qu’elle va faire dans cette ville inconnue vont bouleverser sa vie. Devenue experte dans l’art de mettre des barrières entre elle et les autres, jusqu’à quand Alice arrivera-t-elle à dissimuler la vérité sur son passé ?

« Avec un talent incroyable, Marie Vareille manie un style plein d’humour et de sincérité. Un roman puissant, moderne et extrêmement bien écrit. »
France Net Infos

 

 

J’ai lu et entendu beaucoup de choses sur Marie Vareille. Du bon, du moins bon, aussi et du mauvais parfois… J’ai tenu donc à me faire ma propre opinion.
On n’est jamais mieux servi que par soi-même !

Tout d’abord, l’écriture est plaisante, et j’avoue avoir accroché très vite à l’histoire. Alice, ce personnage “un peu” psycho-rigide, avec ses tics et ses tocs m’a bien plu, et m’a fait penser à quelqu’un. (n’insistez pas, je ne vous dirait pas qui !)
Je pensais “tomber” sur un feel good traditionnel, mais pas du tout, pour moi cela n’en est pas un !
La structure du récit est intelligente et poétique comme j’aime. On avance dans la lecture en suivant en parallèle deux trames de récits. D’abord, il y a le “Journal d’Alice” qui commence en 2011 et se déroule jusqu’en 2012, où Alice s’adresse directement à Bruce Willis !!! Si, si, je vous assure, c’est même parfois très drôle ! Puis le récit en lui-même, qui commence en 2018 pour s’achever en 2024 (si j’ai bien compté). Cette méthode d’écriture en toute simplicité, force à un rythme de lecture, dans lequel je suis tout de suite entré. Je me suis laissé porter ainsi par les mots de Marie pendant près des deux tiers du roman… Les allers-retours entre le journal intime et le vécu de la jeune femme en alternance, me captivaient de plus en plus.
Il y a aussi pas mal de suspense, et je me suis demandé où voulais en venir l’auteure. Mais j’étais encore loin de deviner ce qui allais m’arriver !

Bravo Marie pour ce “switch” incroyable !
Ou comment l’auteur a l’art et la manière de nous prendre complètement à contre-pied. Whaou !
C’est beau, c’est triste, c’est très touchant…
Oserais-je dire que je suis resté sans voix ?
En-tout-cas, j’ai versé une larme.

“La vie rêvée des chaussettes orphelines”, n’est pas un long fleuve tranquille.
Le récit transporte son lot de drames, de tristesse, de beauté, d’amitié et d’amour. C’est un récit de vie, un récit de foi en la vie. Ce ne sera pas un coup de cœur pour moi, mais il s’en est fallu de peu. L’histoire m’a remué.
Il y a de l’émotion, de la compassion, de l’intensité et bien sûr de l’amour.
Bref, c’est un récit qui a tout ce qu’il faut pour “vivre agréablement“ de mains en mains, encore pendant de longues années…
Très bon moment de lecture avec des personnages qui vont me manquer.
J’ai hâte d’en lire un autre…

PS. Marie a eu la belle idée de nous proposer sa “playlist” musicale. Elle a accompagné toute ma lecture, mais…
Et oui, il y a un MAIS…

J’ai cherché partout “SISTERS” de Scarlette S.R., et impossible de le trouver !!!
Bouhou…

“Marie, si tu lis ce message…
L’ambiance générale et la façon dont tu en parles m’ont donné l’impression que ce morceau existait vraiment.
Si c’est le cas, je suis preneur.
Si un autre titre qui t’a inspiré, je suis preneur aussi !
Quoi qu’il en soit, un grand merci pour toutes ces émotions…
À bientôt, snif…”

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Extraits :

« 10h04. Mon rendez-vous a quatre minutes de retard. 240 secondes de ma vie envolée, mortes, parties dans le néant du monde. Soixante minutes dans une heure. Soixante secondes dans une minute.
Je resserre ma queue-de-cheval pour la dixième fois. Je ne comprends pas. Pour arriver à l’heure, il suffit de partir à l’heure. Je ne vis pas, a priori, dans un espace-temps différent de celui des autres et pourtant, je suis manifestement la seule personne au monde à avoir compris ce grand mystère de la vie que la vaste majorité de l’humanité n’a pas encore réussi à percer :
Temps de trajet = temps de transport + temps de marche + marge de sécurité. »

« …il a planifié un rendez-vous.
À une heure précise.
À un endroit précis.
Si je refuse, je vais déranger son emploi du temps. Peut-être qu’en réorganisant sa journée, il va devoir modifier celui d’autres personnes et le bouleversement de l’ordre établi peut entraîner le chaos. Quelqu’un, un père de famille par exemple, pourrait sortir de chez lui plus tôt, pile au moment du passage d’un taxi, simplement parce que le rendez-vous a été décalé, il se serait fait renverser ou pire, son enfant dans la poussette…
Stop.
Arrête. »

« Tu sais à force de travailler avec mes petits vieux, j’ai appris deux choses essentielles. La première, c’est qu’on se prend la tête toute la journée pour des trucs dont on se souviendra même pas dans un an, alors à l’échelle de toute une vie, autant te dire que ça n’aura plus la moindre importance. Et la deuxième, c’est que vivre vieux, c’est une chance que tout le monde n’a pas, alors les choses qu’on veut vraiment faire dans sa vie, les projet qui nous tiennent à cœur, il ne faut pas attendre avant de les entreprendre parce qu’on sait jamais quand ça s’arrête. »

« La beauté n’est qu’une question de norme sociales dépendantes de ton époque, de ton milieu social et de tes origines géographiques, normes que la société te fait intérioriser dès ta naissance. Par ailleurs, toute apparence physique est éphémère. Choisir un partenaire sexuel pour sa beauté et par conséquent complètement con. »

« …tu es un artiste, et tous les artistes sont des losers jusqu’au jour où ils réussissent. Tu sais, dans les médias, on nous rabâche les histoires des gens qui réussissent en une nuit, le conte de fée des Temps modernes, c’est ça : réussir par hasards, sans mérite ni travail. C’est le pire des mensonges. Quel que soit le domaine, les gens qui réussissent du premier coup sont des exceptions. Et d’ailleurs, c’est pour ça qu’on parle d’eux parce que leur histoire tient du conte de fées. »

 

 

Marie Vareille est née en Bourgogne en 1985 et vit aux Pays-Bas avec son mari et ses deux filles. Son best-seller “La Vie rêvée des chaussettes orphelines”, traduit dans de nombreux pays, s’est vendu à plus de 100 000 exemplaires. Il a reçu le Prix des lectrices Charleston 2020 et le Prix des Petits mots des libraires 2021. Elle est également l’auteure, aux éditions Charleston, de “Je peux très bien me passer de toi” (Prix Confidentielles) et “Ainsi gèlent les bulles de savon”.

Elle a reçu de nombreux Prix en littérature jeunesse pour sa trilogie “Elia la Passeuse d’âmes” et son roman Young Adult “Le syndrome du spaghetti” a été récompensé du Prix Babelio en 2021.

Drame, Noir, Thriller psychologique

Les yeux d’Iris

de Magali Collet
Poche – 4 novembre 2021
Éditeur : Taurnada

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Un meurtre et un suicide.
Trois hommes. Trois femmes.
Des retrouvailles.
Un pacte.
Tout se paye, même l’amitié.

 

2021_082_Collet Magali - Les yeux d'Iris

 

Un grand merci à Joël des éditions Taurnada de m’avoir proposé ce “petit” bijou !

J’avais déjà beaucoup aimé le premier roman de Magali Collet “La cave aux poupées”.
Avec “Les yeux d’Iris” je suis resté “accroché” à mon livre jusqu’à la dernière ligne !

La thématique de ce thriller est très dure et particulièrement violente, puisque Magali a choisi LE VIOL comme ligne directrice, et elle ne mâche pas ses mots. Du coup difficile de dire que j’ai “aimé” le livre, tellement j’ai souffert avec les personnages féminins. Le sujet est très bien mené malgré le fait que ce n’est pas un roman à mettre dans toutes les mains. La pression monte, au rythme d’une ambiance très oppressante, la lecture est très rythmée jusqu’au final que je n’ai pas vu venir du tout.

Dans ce roman Magali nous entraîne dans la vie d’un groupe d’amis à travers les années : soirées, amours, secrets, souffrances, familles, silences aussi, la vie quoi !
Quand un jour, le suicide d’Iris va soudain tout faire basculer et créer plusieurs événements qui changeront leurs vies pour toujours.

Sombre, flashbacks violents, angoissants même, mais aussi poignant, et tout cela, distillé petit à petit tel un poison dans les veines…
Les Yeux d’Iris est un “grand livre” que je n’oublierai pas.
Lisez-le, il en vaut vraiment la peine, et vous vous ferez ainsi votre propre avis.

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Extraits :

« Bastien entra dans la pièce, lança sa veste sur le dossier d’un fauteuil et salua ses invités. Frédéric lui plut d’emblée. Sa poignée de main était franche, de celles qu’avaient les hommes qui ne se laissaient pas impressionner facilement et il aimait ça. Son sourire était sincère. Sa sœur, par contre, c’était tout autre chose : une femme à problèmes, il le sentait. Elle avait les cheveux bouclés roux qui descendaient un peu en-dessous des épaules. Une barrette retenait une mèche, qu’il imaginait rebelle, sur le côté de son visage. Elle portait une robe longue qui aurait pu sembler sage s’il n’y avait eu ce décolleté… Un décolleté de chaudasse, il en était certain. D’ailleurs, elle le regardait avec un sourire plein de promesses. »

« Et il y a eu le laboratoire. Le laboratoire, c’est Julie. Une pauvre fille venue se jeter dans la gueule du loup… dans ma gueule. Certaines n’ont vraiment pas de chance ! Je la plaindrais presque si elle n’était pas une femme, mais, comme toutes les autres, elle mérite de souffrir. Avec elle, j’expérimente, je m’améliore. Elle exécute tout ce que je lui demande de faire sans broncher. Plus elle accepte ce que je lui inflige et plus je la méprise. »

 

 

Née en 1972 à Colombes, Magali Collet est une passionnée des mots. Elle écrit des poèmes, des nouvelles et des chroniques depuis de nombreuses années. Sa sensibilité à la cause des femmes, celles qui souffrent de ne pouvoir échapper à leur condition, apparaît en filigrane dans tous ses textes. Avec son premier roman, La Cave aux poupées, elle plonge ses lecteurs dans les fosses ténébreuses des âmes, pleines de violences, d’angoisses, mais aussi d’un profond désir de rédemption.